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Chapitre V. Méthodologie

V.3. Enquête de terrain

V.3.1. Stratégie de l’enquête

Nous avons utilisé deux des questions (en fermé et en ouvert) pour collecter des données.

Des questions ouvertes favorisent beaucoup la formulation d’opinions originales. Le détail des

méthodes utilisées (type d’enquête, échantillons etc.) est expliqué dans chaque étude. Cette

partie présente les éléments communs à l'ensemble des investigations :

1. Questions fermées : l’utilisation des questions fermées nous ont aidés à limiter la durée

de l’entretien pour structurer le travail. La plupart des questions fermées (questions

dichotomiques) concernait les éléments caractéristiques sociodémographiques, la

connaissance sur l’épilepsie etc.

2. Entretiens semi-directifs : nous les avons utilisés comme guide d’entretien visant à la

libre expression sur un sujet donné. Nous avons choisi la méthode d’entretien semi-structuré

pour qu’il nous permette de contribuer à capter une grande partie de la diversité d'opinions sur

des itinéraires thérapeutiques du traitement de l’épilepsie en RDP Lao.

Au final, toutes, tous les entrevues ont été menées par la doctorante (bilingue, native du Laos).

La chercheure a permis aux participants de partager leurs opinions sans influencer les

réponses. Si nécessaire, des questions plus spécifiques ont ensuite été posées pour obtenir

des informations pertinentes. De plus, pour mieux communiquer et comprendre le terme local,

nous avons travaillé en collaboration avec des professionnels de santé locaux (qui ont agi

comme médiateurs) afin que les participants soient en mesure de fournir des informations

complètes.

Les entretiens duraient entre 50 et 60 minutes, ils ont été menés dans la résidence des

participants. D’une façon générale, nous laissions le choix du lieu aux interviewés. Les

entrevues n'ont été enregistrées que si les participants étaient d'accord. Les dialogues ont

également été retranscrits en lao sur papier, et ces retranscriptions ont ensuite été traduites

en français.

V.3.2. Identifier des participants et zone d'étude

V.3.2.1. Etude 1 : Patients

Notre travail a bénéficié de la liste des PVEs identifiés dans ce programme d'intervention (87

PVEs). Les PVEs ont été classés en deux statuts : "adhérent"(51) et "non-adhérent" (36) aux

soins de santé communautaires. Le statut des PVEs avait été déterminé par le programme

de recherche quasi-expérimentale « Domestic health visitors for improving access to care for

people with epilepsy in the Lao PDR » (DHeVELoP). Le programme DHeVELoP a travaillé

dans des zones périurbaines de la périphérie de Vientiane Capitale : 50 km sur la route

nationale menant au sud du pays, elle se compose de 9 districts (figure 8).

V.3.2.2. Etude 2 : Influence de l’entourage

L’influence de l’entourage est définie par la famille des PVEs identifiés dans la 1ère étude, les

chefs du village et l’agent communautaire de santé dont nous avons profité pour identifier nos

participants dans cette étude. Afin d’être un peu plus représentatifs du pays, nous avons

également recruté des PVEs et leur famille dans la province de Champasak.

La province de Champasak se situe au sud du Laos : 702 km sur la route nationale (figure 8),

près des frontières avec la Thaïlande et le Cambodge. Cette province avait été sensibilisée

par un programme : Initiative d’accès au traitement de l’épilepsie en 2011-2012. Pour identifier

les participants à notre étude, nous avons suivi la liste des patients de l'hôpital provincial

(service de neurologie) et communiqué directement avec chaque village où le patient réside.

Critère de sélection des participants :

1. Un membre de la famille a été interviewé. Nous avons interviewé toutes les familles

des PVEs que nous avons pu contacter et elles ont dû être présentes pendant la période de

notre étude.

2. Un chef de village par village a été interviewé.

Pour les agents communautaires de santé, nous avons exclu tous ceux qui ont suivi une

formation sur les connaissances, attitudes et pratiques de l’épilepsie dans le cadre du

programme précédent.

V.3.2.3. Etude 3 : Personnel soignant

Nous avons travaillé dans les deux mêmes zones que décrites précédemment : la capitale de

Vientiane et la province de Champasak. Trois raisons principales ont motivé le choix de ces

zones d'étude : 1). Nous avons bénéficié de la liste des personnes épileptiques du projet

DHeVeLoP (2014-2016) qui nous a permis de suivre leurs informations ; 2). La plupart des

membres de l'association des patients épileptiques de la RDP Lao vivaient dans la capitale ;

3). Le marché dans la capitale était le cœur du commerce de la médecine traditionnelle

(vendeurs de plantes médicinales). La province de Champasak abrite de nombreux médecins

traditionnels très réputés [125] (figure 9).

1. D’abord, nous nous sommes focalisés sur la liste des médecins membres de

l’association pour les personnes vivant avec l’épilepsie en RDP Lao pour sélectionner les

représentants dans le groupe de médecine conventionnelle. Puis, nous avons

automatiquement inclus les personnels de santé qui avaient travaillé dans le service de prise

en charge de l’épilepsie.

Nous avons inclus tous les personnels de santé qui ont été présentés dans la zone d’étude

choisie.

2. Pour les médecins traditionnels, premièrement, nous avons utilisé la méthode « boule

de neige », en les retrouvant grâce aux indications données par les PVEs. Par ailleurs pour

identifier plus de médecins traditionnels, nous avons collaboré avec le Bureau de santé

provincial et de district, en particulier avec l'aide du Centre de médecine traditionnelle de

l'hôpital provincial. Nous avons ainsi sélectionné des participants qui connaissaient au moins

un remède traditionnel pour traiter l'épilepsie. Nous avons interviewé tous les types d'acteurs

de la médecine traditionnelle (guérisseurs traditionnels et vendeurs de plantes médicinales)