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b La retranscription des données

I- Enquête qualitative et exploratoire

1- Population du focus group

Pour cette première partie qualitative et exploratoire, M. Berardi avait estimé un échantillonnage raisonné à 10 personnes, soit un dixième de la population globale des DFGSM3 de l’année universitaire 2013/2014.

Un seul focus group avait été constitué, composé de 10 étudiants de DFGSM3 : seuls 9 étudiants s’étaient présentés (8 femmes, 1 homme). Le dixième étudiant n’était pas présent par manque de disponibilité, non programmée.

2- Résultats

A partir du verbatim réalisé, une analyse des données par le chercheur avait permis de dégager dix- sept thématiques évaluant la vision de la médecine générale par les étudiants du focus group. Ainsi, les dix-sept codes axiaux étaient:

1) Réalisation d’actes simples/ gestes techniques : « Le côté un peu routine des otites 3 fois par jour, un mal de gorge, le nez qui me gratte », « Cela reste des choses qui peuvent être  trop simples ».

2) La transmission du patient aux spécialistes devant une pathologie complexe : « Quand on a besoin d'un avis on envoie chez le médecin spécialiste, mais on voit pas ce qui se passe, et du coup il revient nous voir, et ne sait pas ce qu'il s'est passé ».

3) La réalisation du diagnostic : « On fait un peu l'orientation « Suspicion de, suspicion de » et après on envoie pour vérification », « On est donc un peu tout le temps dans le doute, pas avoir les moyens, pas avoir suffisamment de moyens thérapeutiques, de se faire aider, c'est vécu comme une... une frustration ».

4) La gestion du temps dans la consultation : « Des patients qui vont venir raconter leur vie et ils vont passer à peu près 30 minutes dans le cabinet du médecin à parler de leur « ladilafé », même pas de problème de santé ou quoique ce soit et j'estime que ce n'est pas forcément le rôle du médecin ».

5) Absence de valorisation du travail de médecin généraliste : « Outre le côté peu gratifiant de ne pas avoir le suivi du malade, quand il arrive chez son médecin généraliste, tu lui prescris par exemple, s'il a une angine, des médicaments, voilà au final on va se dire qu'il

47 est guéri s'il ne revient pas. Alors qu'à l’hôpital on a vraiment le suivi, il rentre, il est malade, il sort parce qu'il est mieux, il y a une amélioration, alors qu'avec le médecin généraliste on a un point ponctuel et ce n'est pas gratifiant de ne pas voir l'évolution, bonne ou mauvaise ».

6) L’isolement du médecin généraliste : « Moi je n’aimerais pas faire médecin généraliste car être médecin toute la journée tout seul dans mon cabinet ça ne me plait pas. J'ai besoin de personnes présentes », « L'isolement, car je me dis qu'on n'est pas infaillible et le patient peut arriver avec quelque chose de très grave, ce qui m'embête le plus ce n’est pas forcément l’isolement par rapport aux collègues parce que là il y a toujours le téléphone, on peut toujours contacter quelqu'un ! ce qui m'embête le plus c'est que le fait qu'à l’hôpital par exemple aux urgences, on a un patient qui arrive on veut une radio la radio elle est là, en cabinet si on a besoin de la radio, il suffit que ça soit à une heure de route que le patient n'a pas de voiture qu'il prend le bus quand est ce qu'il va la faire la radio et est ce qu'il va la faire ? »

7) Le prestige d’être un « médecin sauveur » : « Moi je ferais peut être pas médecin généraliste parce que quand on dit médecin c'est le super héros qui va sauver la vie directement... quand je suis allée au bloc j'étais là, j'ai trouvé ça très excitant, on va le sauver comme ça, un réanimateur la personne arrive il le sauve et là c'est Dieu quoi ! ».

8) La rémunération : « Par exemple un médecin généraliste de campagne, il fait 10 ans d'études, et la rémunération doit être en conséquence à la fin, et ce n'est pas forcément le cas par exemple pour les médecins de campagne ».

9) La vision de la médecine générale par les autres spécialités : « En stage à l’hôpital, on nous demande quelle spécialité on veut faire, au début je disais médecine générale, maintenant je dis plus rien. En gros si je dis médecine générale, je dis « ah ben je ne veux pas trop me casser la tête, alors ne me montrez pas grand-chose » donc en gros les spécialités, cardio par exemple ou diabétologue, on me donne les bases, mais le reste on dira « ah ben de toute façon tu nous l'envoies » ! ».

10) La généralité des connaissances : « Un médecin généraliste doit connaître aussi beaucoup de choses, alors qu'un spécialiste, beaucoup sur un sujet plus étroit. »

11) La place du secret médical : « Par exemple, un médecin qui suit une famille qui a un enfant… Si c'est une fille, elle va arriver à 16, 17 ans, elle va vouloir des contraceptifs, elle ne veut pas que Papa et Maman le sachent mais elle sait que le médecin connait Papa et Maman depuis quelque années... », « On doit tous respecter ce secret professionnel, mais c'est vrai que c'est difficile parfois quand on suit des gens depuis très longtemps de devoir passer certaines choses sous silence ».

12) Les différents modes d’exercice du médecin généraliste : « Moi je pense que si on fait médecine générale, si on veut faire quelque chose à part, par exemple prof des universités ou quelque chose comme ça, quelqu'un qui veut se lancer dans l'enseignement et la recherche, je le vois mal faire médecine générale à côté ».

48 13) La relation de confiance médecin-patient : « Par exemple, quand on veut introduire un médicament, on peut peser le pour et le contre, avoir une vraie discussion, parce que l'on revoit la personne, quelque part on impose moins les choses, on a une relation qui est une vraie relation », « Un patient qui n'a pas confiance en son médecin généraliste il changera de médecin généraliste ».

14) La gestion de la vie professionnelle et familiale : « Quand tu es médecin généraliste tu as quand même la possibilité d'avoir une vie de famille normale comparé à un cardiologue qui doit faire des gardes tout le temps », « La liberté. La personnalisation de son mode de fonctionnement, de pratique ».

15) La reconnaissance du patient envers le médecin généraliste : « Le fait qu'on puisse tout dire au généraliste sans crainte qu'il s'en fiche, moi je trouve que le médecin généralise porte plus d'intérêt au patient et il va obtenir une reconnaissance par ça ».

16) Diversité de la pratique : « Oui les spécialistes ils voient souvent la même chose, même si on voit beaucoup d'angines ou de gastro, quand on est en libéral on aura beaucoup de choses différentes », « Tu vois des pathologies très variées ».

17) La gestion du temps avec le patient : « Et le patient quand on est à l’hôpital, comme on sait qu'on ne le reverra pas, tu n'as pas forcément envie de prendre le temps de lui expliquer, alors qu'un patient en médecine générale, tu t'y attaches, tu vas plus prendre le temps ».

Il n’y avait pas eu de triangulation des données.

La saturation théorique des données n’avait pu être obtenue par le chercheur car un seul focus group avait été réalisé.

A partir de ces codes axiaux, le questionnaire de la phase quantitative avait été élaboré (Annexe 9).

II- Evolution de la vision de la médecine générale en pré