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Ce mémoire s’inscrit dans un projet plus large initié en 2006 sous la direction du professeur Sylvain Bourdon impliquant plusieurs chercheurs du CÉRTA47. Le projet s’intitule Transitions, soutien aux transitions et apprentissage de jeunes adultes non diplômés en situation de précarité et est financé par le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (CRSH) pour la période 2006-2009 (Bourdon et Bélisle, 2008). Le choix d’inscrire ce mémoire dans un projet de plus grande envergure a comporté des avantages, comme celui de disposer d’un grand nombre de données ayant été recueillies de manière très rigoureuse. Une partie de ces données portent sur les relations amoureuses, même si elles ne sont pas au cœur du projet source. Le projet ELJASP a pour but de « mieux comprendre le rôle joué par les réseaux sociaux et l’apprentissage dans le cadre des transitions auxquelles sont confrontés les jeunes adultes non diplômés » (Ibid., p. 6). Il poursuit quatre objectifs spécifiques :

1. Décrire, à partir d’un suivi longitudinal court, les diverses transitions-recomposition familiale, entrée et sortie d’emploi, de formation, d’itinérance, parentalité, épisode de toxicomanie, de maladie ou autre – auxquelles sont confrontés un échantillon de jeunes adultes non diplômés ayant connu un passage à l’aide sociale;

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Rachel Bélisle, Ph.D., Suzanne Garon, Ph.D., Guylaine Michaud, Ph.D., Benoît van Caloen, Ph.D., Manon Gosselin, Ph.D. et Éric Yergeau, Ph.D.

2. Décrire le rôle joué par les réseaux sociaux et le soutien professionnel au cours de ces transitions;

3. Décrire les apprentissages mobilisés et effectués par les jeunes adultes au cours de ces transitions;

4. Analyser l’articulation réseaux sociaux – apprentissage dans le cadre des transitions et son influence sur les capacités agentiques des jeunes adultes (Bourdon et Bélisle, 2008, p. 7).

Il est possible d’établir un lien entre l’objectif général de ce mémoire et l’objectif 2 du projet ELJASP puisque les relations amoureuses constituent une composante du réseau social et que leur influence sur les parcours de vie est étudiée dans ce mémoire. Par ailleurs, l’objectif 4 du projet ELJASP est également abordé dans ce mémoire afin de comprendre comment les relations amoureuses peuvent être liées aux capacités agentiques des personnes.

Mentionnons que le projet ELJASP est une enquête longitudinale mixte à dominante qualitative qui s’est étendue sur cinq vagues de collecte48. Dans le cadre du mémoire, quatre vagues ont été analysées.

2.1 L’échantillonnage et recrutement

Au début de l’enquête, l’échantillon était constitué de 24 jeunes femmes et 21 jeunes hommes non diplômés du secondaire (DES ou DEP) âgés de 18 à 24 ans et en situation de précarité. Ils ont été recrutés au sein de trois CJE (Ibid.). Puisqu’il s’agit d’une étude longitudinale, des données sont recueillies à plusieurs reprises. En ce qui concerne la cueillette de données, la parole des jeunes adultes est vue comme ayant un rôle central dans « l’exercice de description et de compréhension de leurs transitions et apprentissages » (Ibid., 2008, p. 10). Les personnes participant à la recherche peuvent ainsi constituer des sources d’informations valides sur les événements qui surviennent au cours de leur vie (Ibid.).

48 Première vague : 2006-2007 (n=45), seconde vague : 2007-2008 (n=37), troisième vague : 2008-

Pour mener cette recherche, le CÉRTA s’est associé au Réseau des carrefours jeunesse-emploi du Québec (RCJEQ) pour former un comité aviseur49 tenant compte des préoccupations du milieu tout au long de la recherche (Ibid.). Celui-ci joue également un rôle important « dans l’entrée sur le terrain et la diffusion des résultats dans les milieux de pratique » (Ibid., p. 13).

Les trois carrefours jeunesse-emploi d’où proviennent les participantes et participants sont le CJE de Sherbrooke, le CJE Virage Iberville-Saint-Jean et le CJE du Haut Saint-François. Au départ, la stratégie prévoyait un recrutement auprès de jeunes adultes qui participaient au programme Solidarité Jeunesse (SOJE). Toutefois, en raison de changements survenus dans le programme et de sa fin, un recrutement a été réalisé auprès de jeunes adultes inscrits dans d’autres programmes et mesures dispensés par les CJE. Ainsi, lors du recrutement, « 26 participaient à Solidarité jeunesse et 19 à d’autres programmes; 23 proviennent du CJE Virage Iberville-Saint- Jean, 13 du CJE de Sherbrooke et 9 du CJE du Haut-Saint-François » (Ibid., p. 14).

À la suite de l’obtention du consentement des milieux, les membres de l’équipe de recherche ayant le mandat de les interviewer ont fait une première rencontre de groupe avec les jeunes gens (Ibid.). Ils ont eu l’occasion de présenter le projet et d’obtenir un consentement libre et éclairé de la part des participantes et participants. Les chercheuses et chercheurs présents ont également proposé des entretiens individuels aux personnes avant qu’elles ne donnent leur consentement. À la suite de la présentation du projet, les membres de l’équipe de recherche quittaient la salle pour laisser un moment d’échange aux jeunes gens. Un recrutement a été également réalisé par des intervenantes et intervenants qui avaient assisté à une rencontre d’information avec l’équipe de recherche (Ibid.)

49 Il est composé « d’une ou d’un représentant du RCJEQ et de chacun des CJE

2.2 L’instrumentation

Pour la collecte de données, différents instruments ont été utilisés. Ceux-ci sont : « le questionnaire de données de base, l’inventaire de réseau, le calendrier des cycles de vie, le générateur de moments importants et le guide d’entretien semi- directif » (Ibid., p. 14). La durée moyenne des entrevues avec les participantes et les participants est de deux heures (Ibid). Une description de l’instrumentation utilisée lors de l’enquête est présentée en Annexe A.

Comme il y a eu plusieurs intervieweurs, le format du guide d’entretien semi-directif est relativement structuré afin d’assurer que les thèmes soient abordés par tous les intervieweuses et intervieweurs. Toutefois, ceux-ci avaient la latitude d’adapter la formulation de la plupart des questions pour suivre la conversation. Il y avait aussi la consigne de ne pas reprendre les questions sur les thèmes qui avaient déjà été abordés spontanément par les participantes et participants pour ne pas nuire à la fluidité de l’entretien.

2.3 Le traitement initial des données

Les entrevues menées auprès des participantes et des participants ont été transcrites. Les données factuelles (les listes de noms et autres données des réseaux, les données sociodémographiques et les listes de moments importants) ont été saisies dans le logiciel SPSS. Les données qualitatives (entretiens semi-directifs) ont été importées dans le logiciel Nvivo et codées en rubriques. Des fiches synthèse ont aussi été réalisées par des assistantes de recherche et validées par la personne ayant rencontré la ou le jeune adulte (Bourdon et Bélisle, 2008). Elles servent à donner un portrait d’ensemble des différentes rencontres avec les jeunes. Les fiches comportent une partie portant sur certaines caractéristiques de la personne rencontrée (sexe, âge, niveau scolaire antérieur, caractéristique du réseau, moment choisi, occupation) et

une partie qui « détaille les dimensions de l’apprentissage abordées lors de l’entretien, la place des autres dans son parcours et les changements envisagés dans l’avenir » (Ibid., p. 24).

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