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1 ERE PARTIE : LE MONDE HIPPIQUE EN BASSE-NORMANDIE, D’UNE APPROCHE

CHAPITRE 3 LES ENJEUX DE LA FILIÈRE HIPPIQUE

Depuis plus de deux siècles, la filière hippique est une organisation emblématique du paysage équin français. En effet, les courses de chevaux font parti d’une double culture : une culture aristocratique dans laquelle la tradition compte pour beaucoup, mais aussi une culture populaire étant donné leur lien indéfectible au monde du jeu et des paris. Si la structuration de la filière hippique est avérée, la diversité des acteurs qui la composent ne facilite guère les prises de décisions communes et peut même nuire à son essor. La filière hippique est pourtant au centre d’enjeux politiques, économiques et sociaux particulièrement importants. Elle est un vecteur de développement pour l’ensemble du monde équin car le principe de redistribution assez complexe des gains266 assure en grande partie son financement. Comprendre l’organisation de la filière hippique française est donc un préalable à l’identification puis à l’analyse des principaux enjeux politiques et socio-économiques dont les effets sont majeurs sur l’emploi, le développement des territoires et l’avenir des activités hippiques dans leur diversité (élevage, entraînement, courses).

I) L’organisation de la filière hippique en France

A) Le monde hippique au cœur de la filière équine

Comprendre le monde hippique impose d’avoir une réflexion globale sur l’ensemble de la filière équine française. Si l’hippisme fonctionne de manière autonome avec ses pratiques et ses codes, il n’en demeure pas moins qu’il s’inscrit dans l’ensemble d’une filière équine marquée par des enjeux politiques et économiques à différentes échelles. Deux questions ont récemment mis le monde hippique en émoi : la première a concerné le niveau de redistribution des gains à l’ensemble des acteurs de la filière ; la seconde, en discussion à Bruxelles, a visé le niveau du taux de TVA applicable dans la filière équine. Le monde hippique s’inscrit donc pleinement dans des enjeux politiques et économiques européens et nationaux au même titre que d’autres segments de la filière équine comme les sports équestres, le tourisme équin... Ainsi, les acteurs hippiques doivent sans cesse s’accommoder et s’adapter à des décisions dans lesquels ils ne constituent qu’une petite partie d’un ensemble beaucoup plus vaste. Mais que recouvre exactement cette filière équine ?

Récemment, Christine JEZ a proposé la définition suivante :

« La filière se définit comme l’ensemble des acteurs directement impliqués dans les activités équestres et hippiques, des éleveurs avec ou sans statut professionnel (agriculteur, société…) aux utilisateurs finaux qu’ils soient cavaliers, parieurs, consommateurs de viande de cheval ou simples citoyens, en passant par le cavalier propriétaire, pour qui produire un poulain peut être une activité secondaire et par tous les acteurs de l’offre hippique et équestre. La filière inclut tous les flux générés par ces activités »267.

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Nous verrons que la filière hippique, et plus largement la filière équine, vivent en très grande partie d’une redistribution des recettes des paris hippiques, le tout étant fixé précisément avec des pourcentages affectés.

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Cette définition montre à quel point la filière équine est un objet pluriel. Elle est composée d’éléments particulièrement hétérogènes sous l’égide d’un organisme unique qui regroupe tous les segments de la filière équine : l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE)

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. Ce dernier, en tant qu’établissement public à caractère administratif, a une mission : coordonner l’ensemble des actions menées en faveur du cheval. Les prérogatives données à l’institution concernent l’ensemble des races de chevaux, si bien que l’IFCE travaille dans de nombreux domaines comme les sports équestres, le soutien aux différentes races269, mais aussi de manière plus ponctuelle aux courses hippiques, globalement moins soutenues car elles disposent de leurs propres institutions et de moyens conséquents. On estime souvent que « la différenciation historique entre les segments270 a abouti à une structuration spécifique de chacun d’entre eux »271. C’est particulièrement le cas dans le milieu hippique où les pratiques sont largement en marge des autres activités équines, ce qui malgré tout n’empêche pas ses acteurs de participer à des organisations transversales. Dans ce domaine, l’ancienne région Basse-Normandie a été particulièrement dynamique et surtout, fut innovante lors de la création du Conseil des chevaux de Basse-Normandie dès 1997. Ce conseil des chevaux visait une plus grande synergie entre les acteurs de la filière afin de soutenir et mobiliser des projets qui vont au-delà de la filière hippique en s’intéressant à des problématiques régionales intéressant l’ensemble des équidés. Actuellement, les thématiques les plus marquantes concernent les enjeux fonciers, le développement de pratiques éco-responsables à travers une labellisation272... Aujourd’hui, le conseil des chevaux de l’ex. région Basse-Normandie a rejoint celui de la Haute-Normandie pour former le Conseil des Chevaux de Normandie qui s’inscrit à l’échelon national, dans la Fédération nationale des conseils de chevaux273 dont l’action se situe au niveau national et européen pour le financement de la filière et comme interlocuteur auprès de l’Union européenne pour les questions de contraintes, notamment réglementaires. Cette structure joue donc un rôle de lobbying auprès des institutions européennes car les décisions communautaires ont parfois des impacts très lourds pour la filière au sein des territoires274. Ainsi, la filière équine tente de montrer sa capacité à œuvrer

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L’IFCE existe depuis le décret du 22 janvier 2010. C’est donc un établissement en apparence très jeune, mais il a pris la suite de deux autres institutions bien connues : les Haras Nationaux et l’Ecole nationale d’équitation, souvent connue sous le nom de Cadre Noir de Saumur.

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L’IFCE reconnaissait en 2010, 63 races différentes avec 23 races de chevaux de sang dont l’ensemble des chevaux de course.

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Ce terme, largement usité dans le milieu équin, correspond aux différentes branches et spécialités des chevaux. Pour les précisions, voir à la page 3.

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Christine JEZ (coord.), 2012, p. 19.

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On peut notamment penser au label EquuRes sur lequel nous reviendrons et qui fut instauré en Basse- Normandie avec pour objectif d’inciter les acteurs de la filière équine à des pratiques respectueuses de l’environnement.

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Actuellement, on compte 13 conseils régionaux. On a désormais le Conseil des chevaux de Normandie qui résulte de la fusion des deux régions. Son siège est situé dans la maison du cheval qui se trouve à Caen et qui regroupe plusieurs institutions liées à la filière équine comme le Pôle de compétitivité et le Conseil des chevaux.

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de manière commune et concertée. Pourtant, ce qui frappe le plus nettement, c’est l’extrême diversité des secteurs composant la filière.

De façon générale, on évoque une filière équine, pourtant, parler des filières équines nous semble plus adéquat. En effet, au-delà du cheval, quoi de commun entre les prestigieux éleveurs ou propriétaires du monde des galopeurs et les petits éleveurs de chevaux de trait ? À l’évidence rien. La filière équine est marquée par une profonde diversité de ses secteurs. D’emblée, nous excluons de notre propos la filière viande qui est pourtant étudiée avec le reste de la filière équine dans l’ensemble des travaux et rapports conduits par les principales institutions du pays. Selon nous, son fonctionnement est bien trop éloigné du reste des usages équins qui concernent une utilisation vivante de l’animal, que ce soit dans un rôle ludique ou éventuellement pour sa force de travail. Ce faisant, les diverses composantes de la filière équine diffèrent en de nombreux points : le nombre de chevaux et d’élevages, les acteurs impliqués, les enjeux financiers… Pour cette présentation, nous nous référons aux catégories définies par le Conseil économique, social et environnemental auteur d’un rapport en 2010 intitulé Les enjeux et les perspectives de la filière équine en France. Ce document évoque une « filière importante, constituée d’activités diversifiées »275. Nous pouvons les délimiter en trois grands segments276 : les courses, l’équitation de loisirs et les sports équestres, et le cheval dit de travail277. Tous ces segments mobilisent des acteurs communs comme les éleveurs, les professions transversales (vétérinaires, maréchaux-ferrants…), les étalonniers. Pour autant, des spécificités existent, notamment dans l’hippisme, en raison du poids supérieur des enjeux financiers. Le segment hippique est vital pour l’ensemble de la filière équine car c’est lui qui assure la santé économique de l’ensemble à travers des principes de redistribution financière sur lesquels nous reviendrons. Dès lors, il faut bien comprendre que la filière équine fonctionne selon des enjeux et problématiques sectorielles propres à chacun des différents segments énoncés.

Le premier enjeu, à la base de l’ensemble de l’édifice, réside dans le savoir-faire et les qualités de la filière qui hissent la France au niveau mondial. C’est le cas, aussi bien dans les sports équestres comme l’ont illustré les excellents résultats des cavaliers français aux Jeux Olympiques de Rio278 que dans le monde des courses où les compétences des éleveurs et des

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Jacky LEBRUN (dir.), 2010, p. 9.

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Dans les publications institutionnelles, on délimite les branches de la filière équine en parlant de secteurs ou plus régulièrement de segments.

Pour comprendre les acteurs présents dans chaque segment, voir le Tableau n°2.

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La délimitation institutionnelle diffère selon les organismes. Par exemple, dans La filière équine française à

l’horizon 2030, les auteurs définissent seulement trois segments : la viande chevaline et les courses comme nous

le faisons, mais ils rassemblent plusieurs domaines dans un même segment nommé « sport-loisir-travail » qui pour nous repose sur un fonctionnement assez hétérogène.

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Les Jeux Olympiques de Rio (2016) furent un grand succès pour les sports équestres français avec pas moins de trois médailles dont deux en or. On compte deux titres dans les épreuves par équipe, en saut d’obstacles et en concours complet, ce qui montre la densité de l’équitation française car les épreuves en équipe nécessitent quatre

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entraîneurs sont unanimement reconnues279. La filière équine doit impérativement s’affirmer aux niveaux régional, national et international. D’après Jacky Lebrun280, c’est un véritable impératif :

« au regard de son importance socioéconomique en termes d’emplois directs et indirects, d’entreprises concernées, de chiffres d’affaires et de recettes fiscales, d’activités et d’infrastructures concernées en zones rurales, sans oublier bien sûr les potentialités liées au tourisme et aux loisirs qu’elle offre pour l’avenir. Dans cet objectif, notre pays dispose d’atouts mais devra aussi surmonter les difficultés281 auquel le secteur est confronté »282.

Dès lors quelles sont les principales problématiques propres à chacun des segments ? Dans le segment « loisirs-sports équestres », l’essor des licenciés comme des entreprises (centres équestres, sociétés de tourisme vert) est réel. La France compte plus d’un million de cavaliers dont près de 700 000 sont licenciés auprès de la Fédération Française d’Equitation (FEE) en 2011283, ce qui en fait la troisième fédération sportive du pays. L’équitation est pratiquée dans 9 000 établissements équestres284 avec un fort maillage territorial même si l’on constate que les principaux pôles de développement sont les espaces périurbains, proches des grandes métropoles, en particulier Paris285. Deux autres constats sont à relever : le rajeunissement et surtout la féminisation des pratiquants286. Tous deux traduisent une place de plus en plus importante pour les chevaux dans la société française contemporaine. En revanche, la féminisation est une inquiétude pour les instances hippiques car les femmes sont actuellement encore assez rétives à la pratique des jeux et des paris hippiques287. Malgré cette forme de rejet, les femmes sont devenues une véritable cible pour les sociétés de course et les instances

athlètes de haut niveau. Il faut ajouter à ces deux titres la médaille d’argent d’Astier Nicolas en concours complet individuel. Ce dernier s’est d’ailleurs installé, juste après sa campagne olympique, dans l’arrière-pays de Deauville pour continuer son entraînement.

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Tout au long de notre travail, nous montrerons que la filière hippique française est réputée internationalement à toutes les étapes. En 2016, on peut citer la victoire d’Almanzor lors des Irish Champion Stakes. Almanzor fut élevé dans le Calvados (Haras d’Étréham) et reçoit l’entraînement de Jean-Claude Rouget qui est une référence dans le milieu. Cette victoire est importante car elle se fait dans l’une des courses les plus prestigieuses sur les terres des chevaux irlandais.

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Jacky Lebrun, Président de la chambre de commerce et d’industrie de Picardie, est le rapporteur de l’avis du Conseil économique, social et environnemental (section de l’agriculture et de l’alimentation) sur les enjeux et les perspectives de la filière équine.

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Cette question des « difficultés » sera au cœur de cette partie car la filière se trouve à un tournant de son histoire. Actuellement, les hippodromes se vident, les recettes du PMU sont en diminution ce qui réduit les rentrées d’argent qui servent pourtant à animer le fonctionnement de la filière hippique et plus largement l’ensemble de la filière équine. Ainsi, les réformes structurelles deviennent une priorité pour pérenniser l’activité dans l’avenir.

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Jacky LEBRUN (dir.), 2010, p. 19.

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La FEE a communiqué le chiffre exact de ses licenciés. Il s’élève à 673 026 pour l’année 2014-2015.

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Chiffre de la FFE pour 2014-2015, avec des statuts très différents : club associatif, club professionnel agréé à la fédération…

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On compte près de 100 000 licenciés en Ile-de-France, notamment dans les Yvelines avec 22 000 licenciés, soit autant que sur l’ensemble des trois départements bas-normands (chiffres de la FFE 2014-2015).

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Jean-Pierre DIGARD, 1995, p. 51.

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Les femmes sont dans un autre rapport à l’animal. Elles pratiquent l’équitation afin d’avoir un contact direct avec l’animal ce qui est très différent dans les paris hippiques. Il est donc assez difficile de transformer la passion des femmes pour le cheval en un intérêt pour les paris alors qu’elles constituent pourtant un vivier potentiel important.

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dirigeantes car elles constituent un vivier potentiel de parieurs indispensable à l’avenir et la pérennité de la filière hippique. Dans un autre registre, le tourisme équestre est reconnu par les instances comme une branche de l’équitation, ce qui place cette activité dans le giron de la FFE et nous permet de justifier notre regroupement « loisirs-sports équestres » comme un seul et unique segment. En parallèle, se posent les enjeux des chevaux de trait. Longtemps indispensables aux sociétés humaines, leur nombre a fondu tout au long du XXe siècle. Aujourd’hui, la principale préoccupation du secteur est le maintien et la sauvegarde du patrimoine génétique des 10 races existantes en France. Les Haras Nationaux, soutenus par des associations locales, veillent à maintenir et populariser les races, en particulier le percheron qui jouit d’une reconnaissance internationale. C’est particulièrement vrai aux Etats- Unis, pays dans lequel les exportations se maintiennent et où des élevages de cette race sont particulièrement populaires. De forts liens unissent les associations françaises et américaines et d’excellents reproducteurs sont désormais basés dans des haras des Etats-Unis.

Pour l’hippisme, l’avenir de la filière passe par le maintien des paris. C’est le principal indicateur de la bonne santé des courses et plus largement de l’ensemble de la filière équine française. En effet, par un processus de redistribution organisé par les autorités publiques, la filière hippique assure une très grande partie du financement des autres segments. Il existe donc une sorte de dépendance de la filière équine à l’égard des courses de chevaux. En fait, plus les paris sont élevés, plus la filière équine en bénéficie dans son ensemble. Nous détaillerons plus tard les enjeux économiques propres à l’hippisme mais cette particularité méritait déjà d’être signalée.

La filière équine est traversée par de profondes évolutions parmi lesquelles figurent le progressif désengagement de l’Etat, les statuts accordés aux acteurs de la filière (agricoles ou non), les nouveaux usages du cheval, l’image changeante des chevaux dans la société mais aussi le renforcement de la concurrence internationale dans l’ensemble des segments, tout particulièrement dans celui des courses hippiques où une concurrence mondialisée a fait émerger de nouveaux acteurs. En fait, la mondialisation de l’hippisme peut être perçue et vécue de deux manières : soit comme un danger en raison de l’essor de la concurrence, mais aussi comme un formidable levier de développement du fait d’une véritable ouverture vers de nouveaux marchés. Les chevaux français sont particulièrement bien vendus et trouvent des débouchés à l’exportation. De nouveaux clients sollicitent les éleveurs, tout particulièrement ceux de Basse-Normandie. Les acteurs de la filière ont à cœur de conserver leur niveau de compétitivité et leur réputation déjà ancienne sans quoi la filière sera en danger face à des pays de plus en plus attractifs. C’est le cas de l’Irlande qui bénéficie d’excellentes conditions climatiques et pédologiques, la présence dans les haras des meilleurs galopeurs, en particulier chez les étalons, mais aussi, par rapport à la France, d’un régime fiscal particulièrement avantageux pour les investisseurs. À côté de ces nouvelles réalités socio-économiques qui pèsent sur les stratégies de la filière, un impératif d’organisation prévaut : la multiplicité des

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acteurs n’ayant pas toujours des intérêts convergents conduit au constat d’une fragilisation de la filière.

B) De multiples acteurs aux intérêts souvent divergents

« Dans le monde agricole, le concept de filière correspond généralement à celui d’interprofession »288. Cette définition de la filière, utilisée dans le rapport du Conseil économique, social et environnemental, répond assez bien à un pan de la filière équine. On y trouve l’idée d’une unification et d’une structuration regroupant les acteurs intervenant aux différentes étapes de l’amont à l’aval. Un tel fonctionnement a pour objectif de « favoriser la concertation et la recherche d’accords, notamment tarifaires, pour améliorer le fonctionnement et développer le secteur d’activité considéré, tout en préservant les intérêts particuliers de chacun »289. C’est bien dans cette idée « d’intérêts particuliers » que repose la principale difficulté des diverses composantes de la filière équine. Ce constat vaut parfaitement pour le secteur hippique dans lequel la grande diversité des acteurs, mais aussi et surtout de leurs intérêts, n’offre pas de réponse commune face aux enjeux actuels.

La filière équine, en raison de la diversité des segments qui la composent, présente de fait des activités et des intérêts différents, parfois même antagonistes. Pour saisir pleinement l’expression de la pluralité des acteurs, prenons l’exemple du métier d’éleveur. Dans la filière équine, le métier d’éleveur nécessite de dépasser la simple logique professionnelle car les différences entre un éleveur de chevaux de selle et un éleveur de pur-sang visant l’excellence sont considérables. Statutairement, on parle bien de l’éleveur, mais notre travail de chercheur consiste à saisir des réalités qui, sur le papier, apparaissent comme bien trop simplistes. Il est donc nécessaire de croiser les nombreuses données traitant des éleveurs avec des informations de terrain. Par exemple, on compte en Basse-Normandie, 6751 élevages différents en 2015, dans lesquels on trouve 4738 élevages spécialisés dans les chevaux de course, soit un peu de plus de 70 % d’entre eux 290. C’est la première distinction entre deux réalités qui cohabitent : des élevages de cheveux d’une part et des élevages liés aux courses hippiques d’autre part, dans une région ayant clairement fait le choix d’orienter son élevage vers l’hippisme. À l’échelle nationale, la pluralité des acteurs est encore plus marquante car les profils sont bien plus variés. En effet, en 2014 on compte environ 35 000 élevages produisant des équidés dont 12 400 pour les chevaux de course (35,4 %)291. Sur ce total, environ les 2/3 ne possèdent qu’une jument292 et répondent à une activité d’élevage que l’on peut qualifier de « plaisir », sans véritables enjeux économiques attestés. Au contraire, les principales structures sont très

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