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L’EMERGENCE DE LA LEXICOGRAPHIE DIALECTALE ET SON IMPACT

LE RÔLE DE LA CONJONCTURE SOCIOPOLITIQUE DANS LA CONSOLIDATION DE LA LEGITIMITÉ DE LA LANGUE NATIONALE

II. L’EMERGENCE DE LA LEXICOGRAPHIE DIALECTALE ET SON IMPACT

À partir de la période que nous venons d'examiner, c'est-à-dire les années 1850, l'intérêt que l'on porte à la variété puriste et à son rôle en dehors des frontières de l'État, s'élargit à l'ensemble du grec moderne et à son évolution historique. En réalité, la démarche d'archaïsation se conjugue d'une manière particulière avec l'intérêt accru pour les variétés dialectales du grec moderne et leur histoire. Cet intérêt se manifeste à travers ce que nous nous convenons d’appeler la lexicographie dialectale du XIXe siècle. Pendant ces années de l'effervescence archaïste, nous aurions pu nous attendre à une « mise à l'écart » du grec moderne.

Néanmoins, l'intérêt que l'on porte à ce dernier fait partie de l'état d'esprit qui se cristallise au milieu du siècle.

L'objectif du présent chapitre est d’examiner comment l'intérêt dialectologique émerge dans les années 1850 et s'intègre dans le courant archaïste.

Il s'agit également de déterminer les facteurs qui stimulent cet intérêt, les critères et les méthodes suivant lesquels les lettrés délimitent leur objet d'étude et abordent le terrain, ainsi que l'étendue de la recherche dialectologique. Ensuite, en nous fondant sur une série d'études de lexicographie dialectale du XIXe siècle, nous exposerons ce qui nous semble motiver la recherche de terrain et les objectifs énoncés ou implicites des publications. Notre but est de relever certains indices quant à l'impact des travaux dialectologiques sur les représentations concernant le grec moderne et ses locuteurs.

A. Apparition et aspect des recherches.

1. Morphologie de l'activité éditoriale dans la seconde moitié du siècle

À partir de l'inventaire des travaux dialectologiques du XIXe siècle que nous avons établi,236 nous pouvons nous apercevoir que les livres ou les articles de ce

236 Ce relevé fait partie de l'inventaire général des publications philologiques dont nous avons parlé dans notre l'introduction. Il est donc fondé sur les mêmes sources. En ce qui concerne la dialectologie, la plus grande partie des références en question remonte aux fichiers thématiques de l'INALCO et au recensement des travaux laographiques de la seconde moitié du XIXe de D.

V. Ikonomidis, (« B!"#!$%&'()' E##*+!,-. /'$%&'()'. 1800-1906 » [« Bibliographie de laographie grecque 1800-1906 »], in E!"#$%&' #() K*+#%() E%",+$' E--$+./0' 12(3%24&2' [Annuaire du Centre de Recherche de Forklore Hellénique], Académie d'Athènes, 23, 1973-1974, p. 63-270), ainsi qu’à la bibliographie de D. Vayacacos, dans son livre intitulé Le grec moderne, les dialectes néo-helléniques et le dictionnaire historique de l'Académie d'Athènes (Athènes, 1972). L’objectif de ce relevé (voir annexe, tableau n° 3) n’est pas de dresser un inventaire

genre commencent à paraître à partir des années 1855-56. Jusqu'en 1862, on assiste à un accroissement spectaculaire et annuel des publications, puis à une baisse de ce rythme pendant dix ans. Mais les années 1872-73 donnent lieu à une explosion des travaux de lexicographie dialectale.237 Il faut noter que dans l'ensemble des titres que nous avons inventoriés, le nombre d'articles parus est quatre fois plus élevé que celui des livres édités, selon nos statistiques.238 Pendant la même période, les études dialectales des savants étrangers, portant sur le grec moderne, sont peut-être moins nombreuses que celles des philologues grecs, mais elles sont néanmoins loin d’être négligeables.239

En ce qui concerne le classement des études selon la localité étudiée, la grande majorité concerne les populations grécophones vivant à l’extérieur du Royaume grec. La cartographie des régions ou des localités étudiées révèle un intérêt pour les îles (îles ioniennes, Crête et Cyclades notamment) pour l'Asie Mineure et Chypre. Le Royaume, dans ses frontières de 1900 comprend le Péloponnèse, la Sterea Hellas, les Cyclades, la Thessalie, l’Eptanèse et un tiers de l’Épire. Les études dialectales portant sur les contrées du Royaume sont très peu nombreuses, en comparaison de celles qui sont consacrées aux régions de l'Empire à populations grécophones, bien que les régions les plus compactes de la grécophonie se trouvent à l'intérieur du pays. Hormis les Cyclades, l’Eptanèse et la Tsakonie,240 on ne compte que sept études dialectales pour le reste du pays, y compris l'étude faite par l’Allemand A. Thumb sur l’île d’Égine. En ce qui concerne la Sterea Hellas et la Thessalie nous n’avons que quatre études et deux pour le Péloponnèse. En Macédoine également, les publications sont rares : on en relève trois seulement, dont une concernant Thessalonique. Quant aux Cyclades, nous avons cinq publications, mais nous dirions que cela entre dans le cadre d'un

complet ou de tirer des statistiques exhaustives. Notre but était de répertorier la majorité de ces publications, ce qui nous a permis de déceler une série de tendances de ce courant de lexicographie dialectale, pendant la période en question.

237 Pour le rythme des publications voir annexe, tableau n° 1. Quant aux facteurs qui ont conduit à cette explosion, nous en parlerons dans les pages qui suivent.

238 Une grande partie des études qui voient le jour pendant cette période sont publiées dans les revues, et notamment dans Efimeris ton Filomathon et la revue du Sylloge de Constantinople.

D’autre part, le Zografion Diagonisma (le concours instauré au sein de l’association istanbuliote avec le financement de Ch. Zografos ; voir annexe, tableau n° 2) joue un rôle important en incitant d’un côté les lettrés à participer aux recherches de lexicographie dialectale, tout en offrant une tribune à tous ceux qui veulent publier les résultats de leur travaux.

239 Sur une totale de 109 publications recensées, 77 sont grecques et 32 étrangères. Parmi les dernières, la plupart portent sur le tzakonien et les dialectes de l’Italie méridionale (voir annexe, tableau n° 3).

240 La Tsakonie est un enclave dialectophone à l'Est du Péloponnèse, d'où l'intérêt accru pour cette contrée.

intérêt accru pour les îles de la mer Égée, de manière générale. La Tsakonie suscite très tôt l'intérêt avec onze publications, dont sept proviennent de savants étrangers qui se penchent sur ce dialecte assez tôt. Mis à part la Crète, nous avons recensé vingt-trois publications sur les îles de la mer Égée, ce qui s’explique par l’engouement croissant pour ces îles, de manière générale, pendant le XIXe siècle.241

L’Asie Mineure attire aussi l'intérêt des lettrés, mais pas dans sa globalité.

Pour l’ensemble de l’Asie Mineure, nous avons recensé douze publications. Elles concernent notamment le Pont et la Cappadoce, et à un moindre degré la Lycie. En revanche, aucune publication ne concerne la côte ouest et nord ouest de l’Asie Mineure. Le Pont suscite une curiosité croissante et qui perdure jusque dans les années 1970 : nous avons recensé autour de quatre-vingt publications sur le pontique durant cette période. Quant au chypriote, on dénombre six études dans cette dernière partie du XIXe siècle. Tout comme le pontique, le chypriote attire l'intérêt des spécialistes grecs pendant tout ce siècle.

Un autre pôle de recherche dialectale est constitué par les parlers grecs de l’Italie méridionale, pendant le XIXe siècle. Toutefois, la totalité des études242 qui voient le jour sont réalisées essentiellement par des Italiens, et aussi par des Allemands, des Britanniques et des Français. Ces dialectes de l’Italie méridionale, ainsi que le pontique et le chypriote constituent donc très tôt un centre d’intérêt privilégié de la part des lettrés, pendant le XXe siècle.243

Lorsque nous parlons de « régions » étudiées, il faut préciser qu’il s’agit de zones de dimensions très variables sur le plan géographique. Le terrain que l'on prétend étudier couvre des aires qui peuvent concerner un simple village, un territoire relativement limité où l'on trouve quelques bourgs ou villages, ou bien des régions couvrant des dizaines de villages ou de villes. À titre d'exemple, en 1874, G. Ch. Marangos publie un glossaire du village Komilio de Leucade, dans la revue du SLHC.244 La même année et dans la même revue, on trouve deux autres études,

241Il s'agit de vingt-huit publications, pour les îles de la mer Égée, la Crète incluse.

242Il s'agit de treize études, ce qui est considérable par rapport aux autres régions.

243 La question qui est soulevée lorsqu'on se penche sur ce phénomène est de savoir quelle interprétation nous pourrions donner de la répartition géographique de ces études. À cette étape de notre mémoire, nous n’avancerons pas d’interprétation. Il faut néanmoins noter que ce qui attire l’attention du chercheur, c’est la rareté des études sur une partie de la Grèce continentale, sur un espace partant du Péloponèse traversant la Stera Hellas et la Thessalie pour aboutir à la Macédoine.

244 G. Ch. Maragkos, « !"#$$%&'( )*+,%-'./ -'."0,1(+ » [« Glossaire du dialecte de Leucade »], in !"#$%&' $&( )##*'+,&- .+#&#&/+,&- 0(##1/&( 23'4$5'$+'&(61#"37 [Bulletin du Syllogue Littéraire Hellénique de Constantinople], 8, 1874, p. 455-464. Désormais Bulletin du SLHC.

dont l'une porte sur le dialecte de l’île de Symi, tandis que l'autre s'intitule

« Dialecte de Chios ».245 D'autres publications encore peuvent avoir comme objet le dialecte de régions entières comme le Péloponnèse ou le Ponte.246 À quelques exceptions près, les auteurs sont tous originaires des endroits ou des régions qu'ils étudient.

La plupart de ces études sont des répertoires de mots, recueillis sur le terrain.

Les mots publiés sont suivis d’une définition, avec la citation fréquente de synonymes, parfois la traduction en français, ainsi que de l'étymologie du mot.

Cependant, les études des faits linguistiques spécifiques, tels que la déclinaison, l'aspect verbal ou la phonologie d'une variété dialectale sont exceptionnelles du moins jusqu'aux années 1880. Même ce qui paraît être un recensement lexical n'est pas toujours l'objet exclusif d'un article ou d'un livre. À part les glossaires247 qui traitent uniquement du vocabulaire, nous avons recensé des publications où l'exposé lexical ne représente qu'une partie du travail effectué. La partie lexicale est souvent précédée ou suivie de corpus commentés très diversifiés : chants, contes, devinettes, strophes satyriques, proverbes, berceuses, vœux, serments, injures, prières, etc. L'exposé lexical peut, également, constituer l'un des aspects d'une étude ethnographique.

À vrai dire, jusqu'à la fin des années 1870 nous n'avons pas une délimitation rigoureuse d'un objet de recherche, et des méthodes de travail bien définies. Ainsi, les articles et les ouvrages qui voient le jour peuvent varier entre, par exemple, un glossaire d'Épire248 et une étude sur les mœurs, les coutumes, l'histoire et la langue de l'île de Kythnos.249 Ce que nous appelons par convention dialectologie n'est pas

245 Le premier article est de D. Chaviaras, « !"µ#$%& '()*+%,-., /*011)2(-3, 4#2-(µ5#(,

#(35/µ#,# » [« Dialecte de Symi, glossaire, proverbes, devinettes »] in Bulletin du SLHC, 8, 1874, p. 464-490, tandis que le second (« 6(#%& '()*+%,-. » [« Dialecte de Cios »] in Bulletin du SLHC, 8, 1874, pp. 490-495) est anonyme.

246 I. Valavanis, « 78# 1"**-/& 9:3,03 µ3;µ+503 ,;. ('(0,(%&. ,-" <=3,-" » [« Nouveau recueil de monuments vivants du dialecte de Pont »], in Bulletin du SLHC, 14, 1884, p. 278-291 et P.

Papazafiropoulos, !"#$%&'()*)+ ),*%%$-+. /,0. -($ "12µ*' 34& ",,0'$-4/ ,(4/, $52( 5" 34& 30.

!",464''+%4&, 6(#(7(,,4µ8'*' "' 64,,42. 6#4. 3( 3*' (#9(2*' :,,+'*3, [Recueil du matériau linguistique et de coutumes du peuple grec, particulièrement dans le Péloponnèse, comparés avec ceux des Grecs anciens], Patras, 1887.

247 Nous avons opter pour le terme glossaire dans la mesure où la plupart des publications reprennent le terme ),*%%;#$4' <#*' dans leur intitulé.

248 I. Pagounis, « >4+(20,(%& '()*+%,-. » [« Dialecte Épirote »], in Bulletin du SLHC, 8, 1874, pp. 580-608.

249 A. Vallindas, K&1'$(-;, +34$ 30. '+%4& K/1'4& 9*#4)#(=2( -($ $%34#2( µ"3; 34& 724& 3*'

%/)9#4'*' K&1'2*' (+10 -($ 810 -($ ),>%%( -($ )8'0 -,6.), [Kythniaques, ou géographie et histoire de l'île de Kythnos avec la description de la vie de Kythniotes (moeurs et coutumes et langue et origines etc.)], Ermoupoli, 1882.

un domaine défini avec des critères proprement scientifiques, c'est pourquoi elle n'est pas distincte de la laographie.250 Nous parlerons plutôt, au moins jusqu'aux années 1880, d'une « discipline » du folklore qui étudie la culture populaire rurale comme un ensemble, sans définir la langue en tant qu'objet de recherche distinct.

La dialectologie ne constitue pas alors un objet à part, mais elle est intégrée dans cette « discipline » du folklore.251 En réalité, c'est une motivation politique, dont nous reparlerons, qui stimule l'émergence de la laographie et de la dialectologie pendant cette période. Le contenu ou même parfois les titres des études publiées témoignent de cet esprit. Lors de l'institutionnalisation des disciplines de la linguistique et de la laographie, dans les années 1880, G. Chatzidakis et N. Politis essaieront d'instaurer une certaine rigueur dans la définition et les méthodes de ces disciplines. 252 C’est dans ce cadre que la science de la linguistique s’appropriera le recueil lexical. Les auteurs des recueils lexicaux, par ailleurs, se présentent encore comme des philologues (!"#$#%&%") ou des érudits (#$&"%"), quoique la nouvelle discipline de la linguistique se fasse connaître à partir des années 1850.

2. L'élan dialectologique de la seconde moitié du siècle

Les toutes premières études dialectologiques voient le jour dans les années 1840, grâce à des initiatives privées, notamment celles des philologues étrangers.

Le premier à montrer de l’intérêt pour les dialectes du grec moderne est F. Thiersch qui publie, en 1833, un ouvrage sur le tzakonien.253 Ce même intérêt pour les dialectes modernes se manifeste quelques années plus tard, cette fois-ci à l'intérieur du Royaume, de la part d'un autre érudit allemand, L. Ross. Ce savant, formé en philologie classique, s'installe dans le pays avec l'arrivée de l'administration bavaroise et réside tout au long des années 1830. Il occupe d'abord le poste d'éphore général des antiquités,254 puis, en 1837, il rejoint le premier corps d'enseignants à l'Université, où il donne des cours d'archéologie.255 Il sera licencié après les événements de 1843-1844 qui entraînent le renvoi de l’administration

250Nous avons opté pour le terme grec (laographie – !"#$%"&'") car l'étude du folclore et de la culture populaire au XIXe siècle en Grèce ne s'identifie pas à la discipline de l'ethnographie.

251 À ce sujet, A. Mirambel note que « ce sont les étrangers, plus que les grecs eux-mêmes, qui ont d'abord contribué à faire connaître les richesses du folklore hellénique, et par là à diriger l'attention sur les faits dialectaux, car c'est du folklore, et non de la linguistique, qu'est née la dialectologie hellénique. » A. Mirambel, « Les tendances actuelles de la dialectologie néo-hellénique », in Orbis, 2, 1953, p. 449.

252 Pour plus de précisions sur la constitution de la dialectologie grecque au tournant du XIXe - XXe siècle, voir A. Mirambel, ibid., p. 453.

253Fr. Thiersch, Ueber die Sprache der Zakonen, Berlin, 1833.

254 R. Canat, L’hellénisme des romantiques. 2. Le romantisme des Grecs, Paris, 1953, p. 68.

bavaroise.256 L. Ross publie, en 1839-40 un travail en trois volumes, intitulé Inselreisen,257 portant sur les dialectes insulaires du grec moderne et notamment sur ceux des Cyclades et du Dodécanèse. Dans cet ouvrage, il soutient que les dialectes du grec moderne ont un aspect incontestablement hellénique et remontent directement aux dialectes éoliens et doriens. En effet, il n'est pas le premier à avancer cette thèse, mais son point de vue est intéressant, dans la mesure où ce schéma interprétatif, développé et enrichi par la suite, dominera tout au long de la seconde moitié du siècle. Le savant allemand devient aussi un fervent partisan du grec moderne dans son pays, où il défend à chaque occasion la langue des nouveaux Grecs. Le travail de L. Ross, est apparemment connu par les savants grecs, étant donné que son nom est cité à plusieurs reprises dans la littérature philologique de l'époque. Quant à ses positions sur le grec moderne, le premier témoignage que nous avons pu relever est celui de K. Asopios, professeur à l'Université, qui semble avoir lu ces travaux et le mentionne, en 1853:

« connaissant le grec ancien et le grec moderne [parlé], après avoir considéré et étudié la nature de chacun d'eux il prouva, fondé sur des arguments incontestables, leur ressemblance et l'a reconnu [le grec moderne] comme parfaitement hellénique ».258

255 Voir Panayotis G. Kimourtzis, !"#$%&'()µ&* +,-#.# (1837-1860) : *& %/.($0 1$#&20 (3#

4&4"'56#(3# [Université d'Athènes (1837-1860) : les premières générations de professeurs] tome 2, thèse de doctorat, Université d'Athènes, 2001, p. 102. Par ailleurs, L. Ross finira ses jours en se suicidant en 1859, en Saxonie (ibid., tome 1, annexe, sans numéro de page).

256Rappelons que la transition vers la monarchie constitutionnelle de 1843-1844 a facilité l'accès des élites grecques aux institutions du pouvoir politique et a favorisé, notamment, les milieux

« autochtones ». Tout au long de ses années s'opère, en réalité une redéfinition du rapport de forces entre les élites grecques, tandis que les bavarois qui ont encadré, depuis 1833, une partie de l'administration et de la cours se trouvent, dans leur majorité, dépossédés de leurs postes. À ce sujet, voir, à titre indicatif, 7'(*/8" (*9 $::-#&5*; 2,#*90 [Histoire de la nation grecque]

(collectif), tome 13, pp. 105-117, I. Dimakis, H %*:&($&"5) µ$("<*:) (*9 1843 5"& (* =)(-µ" (3#

"9(*>,6#3# 5"& $($/*>,6#3#, [La reforme du régime en 1843 et la question des autochtones et des hétérochtones], Athènes, 1991 et J. A. Petropoulos, !*:&(&5) 5"& '915/6(-'- 5/?(*90 '(*

$::-#&56 <"'8:$&* (1833-1843) [titre original : Politics and Statecraft. in the Kingdom of Greece (1833-1843)], tome B', Athènes 1986 (1ère éd. en anglais, 1968), pp. 585-597.

257 Le titre complet d'après la réédition de 1912-13 est Inselreisen. Nach dem Handexemplar des Verfassers berichtigte und revidierte Ausgabe, Stuttgart.

258 «… !"#$%&#" '() *+" ,(-()." '() *+" "/(" [0µ)-01µ/"+] 2'(*/$(3 *+" 456)" 7)879" '() µ2-2*:6(3, 7) ("("*)$$:*#" 2,);2)$+µ.*#" (,072%<(3 *+" (µ40*/$#" 0µ0)=*+*(, 0µ0-=!+62"

(1*:" 2--+")'0*.*+"». K. Asopios, T" @*;('$&", )(*& * 5;/&*0 !"#"1&.(-0 @*;('*0 $#

A/"µµ"(&5*80, $# B&:*:61*&0, $# '>*:?/>"&0, $# µ$(/&5*80 5"& $# %*&-("80 $C$("=6µ$#*0 [Les Soutseia, ou M. Soutsos étudié du point de vue de grammaire, philologie, métrique et poésie], Athènes, 1853, p. 78. Plus loin (p. 155), il cite le Reisen auf den griechischen Inseln des Aegâischen Meers. Dritter Band, de L. Ross. Nous pouvons dire avec certitude qu'il connaît bien le contenu de cet ouvrage. Asopios maîtrise l'allemand, il suit les publications de la philologie

Effectivement, c'est à cette période que le linguiste A. Mirambel repère les débuts de la dialectologie grecque qui s'annonce avec « l’esquisse de Thanasakis Ikonomos sur le tzakonien en 1846 (!"#$µ#%&'# %() *#+,-.+/) $*011())259 [...] En 1856 et en 1858, ce sont deux articles assez courts sur les parlers grecs de l'Italie du sud, respectivement de Pott et de Kind. En 1858 paraissent également les remarques de Zampelios sur le parler d'Otrante260, précédant l'étude plus complète de Comparetti en 1863. Ajoutons encore, cette même année 1863, les remarques de Pagounis sur le dialecte épirote, de Stamatelos sur celui de Leucade, et, en 1866, celles de Triantaphyllidis sur le parler du Pont ».261

Toutefois, il ne s'agit pas de publications ponctuelles, mais, plutôt, d'une succession d'initiatives qui marquent l'émergence de l'intérêt dialectologique tant dans le Royaume que dans l'Empire.262 Ainsi, en 1855, le ministère de l'Instruction publique, adresse une circulaire aux enseignants en leur demandant de recueillir

« les trésors de la langue », dans les diverses contrées du pays.263 Les mois suivants, le journal littéraire Efimeris ton Filomathon devient le relais du ministère, en relançant cet appel, et bientôt ce dernier commence à publier les résultats des recherches allant dans ce sens. En 1856, l’Université d’Athènes publie la proclamation d’un concours qui a comme objet l’histoire et les origines du grec moderne.264

allemande, et, par ailleurs, il est une des rares personnes qui ont lu, pendant ces années, les travaux de Fallmerayer.

259 Il s'agit d'un travail sur le tzakonien, qui voit le jour à Athènes et dont le titre complet est Th.

Ikonomou, !"#$µ#%&'# 2&"' %() *#+,-.+/) (31#+,-.+/)) $*011() [Traité sur la langue laconienne (tzakonienne)], Athènes, 1846.

260 Il s’agit de l’article intitulé « !"#$%&'"$($ ')* )µ"'&#(* +(,-µ$.-/µ&0)* » paru dans la revue Pandora, 8, 1857, pp. 105-108. Par ailleurs, il faut noter qu'il ne s'agit pas des remarques de Zampelios, mais d'une lettre que lui adresse un certainI. Kirkolonis ; S. Zampelios transmet, cette lettre, accompagnée d'un court commentaire, à Pandora, qui la publie en 1857.

261 A. Mirambel, « Quelques problèmes de dialectologie néo-hellénique », in Comptes-rendus de l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres, Paris (juillet-octobre 1966), pp. 422-423. Au sujet des premières publications dialectologiques grecques, voir aussi A. Mirambel, « Les tendances actuelles… », art.cit., pp. 448-472.

262L'intérêt dialectologique va de pair avec la multiplication des recueils et des études de chants populaires, qui sont perçus comme faisant partie « des trésors grecs ». Les premières publications voient le jour sur l'initiative de savants étrangers avant 1850, puis les lettrés grecs prennent le relais, au milieu du siècle.

263 Circulaire n° 1959 du 22.06.1855. Voir S. M. Parisis , A-,%4"# +#. µ41( &+2#'5&61.), /%7.

16**7$/ %,- 5.&28-%,- %(- #-,%4"#- +#. µ41(- &+2#'5&61.- N8µ,-, B. 9.#%#$µ:%,- +#.

E$+6+*',- %76 &2' %,- E++*(1.#1%.+0- +#. %() 9(µ71'#) E+2#.5&;1&,) Y276"$&'76 #28 %76 1833-1884, [Éducation secondaire et supérieure, ou recueil des lois, décrets royales et circulaires du Ministère de l'instruction publique et de l'Église, regissant l'éducation secondaire et supérieure], Athènes, 1884, pp. 263-264.

264 On trouve la proclamation du concours, qui date du 18 juillet 1856, dans l’introduction du livre

La même année, S. Zampelios lance un appel à tous les grecs pour recueillir

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