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Electronics Watch est une initiative européenne qui permet aux autorités publiques de procéder à des achats socialement responsables de matériel TIC au sens large. Electronics Watch propose aux organisations du secteur public (et semi-public) un accès à un réseau international d'organismes

de surveillance spécifiques au secteur électronique. Electronics Watch correspond à la politique européenne en vigueur et à la (nouvelle) législation sur les achats durables.

Les grandes marques informatiques sont suivies en permanence par Electronics Watch. Pour avoir accès à ces informations, les services publics doivent s'affilier à Electronics Watch. Ces derniers peuvent aussi faire appel au réseau d'Electronics Watch pour signaler des infractions à la durabilité sociale et pour recommander des améliora-tions. Actuellement (mars 2019), aucun service public belge n'est membre d'Electronics Watch. L'initiative est en train de se diffuser en Europe et surtout répandue aux Pays-Bas et en Grande-Bretagne.

Plus d'infos:

http://electronicswatch.org/

Plusieurs acheteurs publics examinent actuellement la possibilité d’introduire plus de transparence dans les chaînes de production, surtout en ce qui concerne les conditions de travail. Pour les acheteurs fé-déraux, l’Institut fédéral du développement durable offre la possibilité d’exiger de la part des fournisseurs une analyse de risque pendant l’exécution du contrat. Cette analyse répertorie les performances sociales (et environnementales) du fournisseur.

Certains acteurs du marché ont également pris plusieurs initiatives visant à apporter des réponses à cette problématique. On peut notamment mentionner les fabricants de smartphones qui tracent les matières premières issues du commerce équitable dans la chaîne mondiale et qui s’efforcent de donner le plus de garanties possible pour leur propre chaîne de production. Les organisations de labellisation, comme TCO en Suède, essaient de tirer profit de leur expérience dans le domaine des normes environnementales pour inclure les conditions sociales dans les processus de fabrication.

Attention : les organismes de labellisation qui s’attachent aux dimensions environnementales et circulaires (lire ci-dessous) ne tiennent pas nécessairement compte des aspects éthiques (conditions de travail). Un acheteur doit régulièrement garder à l’œil ces deux dimensions et prendre en considération des systèmes de contrôle distincts.

Plus d’infos:

https://bit.ly/2X3E5xl

La production de composants électroniques, comme les circuits imprimés, les batteries et les écrans, consomme beaucoup d’énergie. Dans les pays où ils sont fabriqués, la production d’électricité dépend principalement de carburants fossiles (du charbon souvent), qui provoquent des émissions élevées de CO2 et une pollution de l’air importante.

Quelques fabricants seulement se sont assigné des objectifs en matière d’énergie renouvelable pour leurs propres opérations. Apple est la seule entreprise à avoir également défini des objectifs d’utilisation de

Émissions de gaz à effet de serre d’un smartphone

80%

des émissions de

données d’un iPhone modèle 8 - 64GB

Figure 5 : Les émissions des gaz à effet de serre – smartphone (source : Guide to Greener Electronics, 2017, Greenpeace.)

d’énergie renouvelable dans sa chaîne d’approvisionnement d’ici à 202012. Les fabricants chinois de smart-phones, ainsi que Samsung, sont loin derrière dans leurs efforts de diminution de leurs émissions de CO2.

Consommation élevée d’eau

L’eau est utilisée essentiellement dans les phases de nettoyage et de rinçage au cours de la production.

Substances dangereuses et effluents toxiques

Pendant la production, beaucoup de matériaux dangereux sont utilisés et provoquent des effluents toxiques qui ne sont pas toujours traités adéquatement avant d’être rejetés. Il en résulte une eutrophie et une pollution des cours d’eau.

Plusieurs fabricants de smartphones, comme Apple, Google et Samsung, ont totalement banni de leurs appareils les retardateurs de flamme bromés et le PVC. Mais d’autres fabricants (les Chinois assurément) ne font que peu d’efforts à ce niveau13.

L’impact environnemental de la production de smartphones s’aggrave

Cette aggravation de l’impact environnemental est principalement due aux quelques tendances que nous avons évoquées ci-dessus, comme l’augmentation de la taille des écrans, l’utilisation de matériaux de haute valeur (coque en aluminium contre coque en plastique, par exemple)… Sans oublier la complexité et la puissance de calcul croissantes des appareils.

Logistique

En Belgique, c’est le modèle traditionnel de commercialisation qui prévaut encore, surtout sur le marché des consommateurs. Dans le marché B2B, c’est également le cas, même si les modèles « as-a-service » ont le vent en poupe.

Des modèles d’économie circulaire sont aussi progressivement mis en œuvre dans le commerce de détail.

En voici quelques exemples14.

- Prolongation de la période de garantie.

- Mise à disposition de pièces de rechange pendant une plus longue période.

- Mise à disposition de services de réparation.

- Proposition d’une option de rachat (buy-back), dans le but de reconditionner et de revendre l’ap-pareil.

- Mise en vente d’appareils reconditionnés.

- Smartphone-as-a-service : le détaillant reste propriétaire de l’appareil et est encouragé (en théorie) à en préserver la valeur (pour pouvoir le reconditionner et le revendre).

En appliquant ces modèles dans la distribution, il est possible de prolonger la durée de vie des smartpho-nes, ce qui fait baisser considérablement l’impact sur l’environnement.

12 Guide to Greener Electronics, 2017, Greenpeace, p. 12.

13 Guide to Greener Electronics, 2017, Greenpeace, p. 17-19.

14 D. Watson, A. C. Gylling, N. Tojo, H. Throne-Holst, B. Bauer and L. Milios, 2017. Circular Business

Leasing ou « Smartphone-as-a-service »?

Le leasing peut contribuer à allonger la durée de vie des smartphones, mais tout dépend de ce qui se pas-se quand l’appareil retourne chez le loueur. Ce qui n’est pas toujours clair. Ces formules d’abonnement et de leasing poussent parfois les consommateurs à échanger plus rapidement leur appareil contre un modè-le plus récent. Dans modè-le modèmodè-le d’Appmodè-le (iPhone upgrade), il est par exempmodè-le possibmodè-le de choisir chaque année un nouvel appareil. Par ailleurs, après la période de leasing, les smartphones sont souvent rachetés par les consommateurs et la compagnie de leasing n’a plus aucun contrôle sur la suite des événements.

Dans le modèle « smartphone-as-a-service », le fournisseur conserve la propriété et la responsabilité du produit. Cette solution stimule plus sérieusement le développement de produits durables15. Ici, les smartphones peuvent être proposés en leasing plusieurs fois à des clients successifs. Plus l’appareil sera modulaire et plus il sera facile de le reconditionner après une première utilisation, ce qui en maintient la valeur à un niveau élevé.

Pour les acheteurs, le problème, ici, réside dans la gestion du budget. Dans le système « smartpho-ne-as-a-service », les appareils ne sont plus considérés comme des coûts d’investissement, mais comme des coûts d’exploitation. L’avantage, c’est qu’il n’y a plus de pics d’investissement. D’un autre côté, les échéances sont allongées. Ce basculement comptable est exigé avant que le service ne puisse être effecti-vement acheté.

Emballages durables

Les fabricants de smartphones commencent à utiliser davantage d’emballages durables. Le plastique est de plus en plus remplacé par du papier et du carton ondulé, ou par du plastique recyclé et du bioplasti-que. Fairphone se distingue ici de ses concurrents. L’entreprise a gagné en 2018 le Packaging Innovation Award16, grâce à un emballage constitué de carton ondulé et de papier-mousse, sans aucun plastique, complètement recyclable et biodégradable. .

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