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7. Discussion

7.2 Elaboration d’une réponse à la problématique

Ce n’est donc pas simplement la motivation des élèves qui pourrait permettre de franchir les obstacles, mais les raisons de cette dernière et la conception de la motivation. Elle n’est pas un simple entrain, elle reflète un besoin qui d’après l’observation persiste dans le temps. Les élèves ne sont pas motivés par l’activité elle- même parce qu’elle diffère sur plusieurs points des autres contenus. Ils le font parce que le secourisme a un rôle social, que cette perception est liée à une des composantes de la motivation (perception de la valeur de la tache), et que ce rôle social, vient s’ajouter au besoin de développer le langage dès le cycle 1.

Les enseignants considèrent manquer de formation. Ils manquent de confiance en eux pour enseigner ces programmes, ce qui en peut en découler c’est une peur de l’enseigner et une difficulté à motiver les élèves.

Le manque de formation et la motivation sont liés. Le manque de formation engendre un manque de connaissances qui ne permet pas aux enseignants de se sentir aptes à enseigner le secourisme. Si la motivation est un facteur qui permet de franchir les obstacles il ne peut le faire seul. Il est un facteur qui permettrait de franchir les obstacles à travers la vision de l’élève.

Mais dans l’enseignement élève et enseignants sont liés, les enseignants ont un rôle sur la motivation des élèves mais la motivation des élèves a un rôle sur les enseignants. La formation des enseignants pourrait être une solution pour la mise des programmes de secourismes. Mais si les élèves sont motivés quand l’enseignant est motivé lui-même (Viau, 2009), l’enseignant est alors plus apte à enseigner si les élèves sont motivés. Dans cette relation de réciprocité la motivation peut permettre de franchir les obstacles si elle est expliquée aux enseignants de cette façon.

Dans les programmes le secourisme est conçu comme un contenu transversal. Ces contenus sont présentés comme un contenu qui aurait pour but de créer des liens entre les domaines de compétences.

Mais ils sont aussi un point d’entrée de tous les domaines auxquels il fait référence. Pourquoi alors ne pas se servir de ces programmes de secourismes, qui motivent les élèves, pour motiver les élèves dans les autres domaines.

Le manque de temps est aussi perçu comme un obstacle de la part des enseignants. Ce contenu est transversal et défini comme tel il n’est pas obligatoire de l’enseigner via une séquence indépendante des autres.

Les recherches portent l’accent sur l’aspect social et langagier de ces contenus, la mise en place de ces derniers a donc sa place en cycle 1.

Mais au cycle 3 les programmes de secourismes possèdent une spécificité supplémentaire, le corps entre en scène, et l’apprentissage de gestes de premier secours doit être mis en œuvre.

Si l’enseignement de ces programmes est moins théorique, les enseignants disent ne pas faire de différences entre les deux types. Mais les élèves ont montré une motivation réelle, qui n’avait pas été évoquée auparavant. Cette motivation pourrait bien venir du côté pratique de ces séances, en plus de la nouveauté. C’est ici que le secourisme se distinguerait de l’éducation à la santé. Ce pourrait être pour cette raison que l’enseignement de ces contenus se fait plus en cycle 3. En éducation à la santé il n y a pas de différence entre les cycles en ce qui concerne la mise en place des contenus. Il y en a une en secourisme. Même si les enseignants disent ne pas différencier le pratique du théorique dans la volonté de mettre en œuvre des apprentissages, le questionnaire montre le contraire.

L’aspect pratique peut faire peur et c’est ici que la motivation intervient. Soit elle peut paraître difficile à maîtriser, un trop grand enthousiasme de la part des élèves, soit elle n’est pas perçue de la même manière en cycle 1. Mais la motivation joue sans doute son rôle. Ces résultats sont à mettre en parallèle avec l’EPS. C’est une discipline qui effraie souvent les enseignants par peur de perdre la maîtrise de sa classe, le secourisme pourrait être assimilable.

La motivation n’est pas le seul facteur qui influe sur les apprentissages, et il est loin d’être certain qu’elle est garante de la réussite en termes d’objectifs. Il en va de

même pour la formation des enseignants. Si ils considèrent ne pas être formés, comment organiser cette formation, une formation en vue d’un enseignement doit pouvoir permettre à l’enseignant d’avoir un recul assez important pour maîtriser les savoirs et être motivé pour l’enseigner.

Les études précédentes font état d’une continuité en ce qui concerne l’enseignement selon les cycles. Mes recherches divergent de ces dernières. Mais cette divergence peut venir du volet pratique du secourisme. Il pourrait aussi venir du rapport avec la mort. En effet les enseignants disent ne pas avoir de problèmes à parler de la mort avec leurs élèves. Pourtant ce qui n’est pas ce que je perçois et ce n’est pas ce qui est perçu autour de moi. Le degré de sincérité lors du remplissage du questionnaire a peut-être baissé lorsque la mort, un sujet considéré par certains comme tabou a été évoqué.

Le rôle des sujets tabous dans l’enseignement n’est pas sans importance dans la mise en application des programmes.

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