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Apprendre à porter secours à l’école : les représentations des élèves et des

De nombreuses études se portent sur l’éducation à la santé à l’école, sur les représentations et pratiques des enseignants à son égard. Très peu d’écrits se tournent vers l’apprentissage des premiers secours à l’école. Suite aux lectures présentées précédemment, il est mis en évidence que malgré les différentes recommandations faites par les autorités et les besoins d’un tel enseignement les enseignants ne mettent que peu en place les formations aux gestes de premiers secours.

Le problème est donc d’identifier les obstacles perçus par les enseignants à la mise en place du secourisme à l’école et d’identifier chez l’élève un facteur qui permettrait de les franchir.

La question principale de recherche à laquelle amène ce problème est : de quelle

façon le facteur choisi peut-il permettre de franchir les obstacles à l’enseignement du secourisme ?

Il est important de connaître et avoir conscience de ce décalage. Je pense que si les enseignants connaissaient les intérêts et motivations des élèves pour ce type d’enseignement ils les mettraient plus facilement en œuvre. L’impact des pratiques enseignantes sur la motivation des élèves a été de nombreuses fois étudiée, mais les enseignants ne mettent-ils pas plus facilement en place des enseignements motivants pour leurs élèves ? Il est alors légitime de se demander si la motivation des élèves pourrait être un déterminant des pratiques enseignantes car elle favorise de meilleures conditions d’apprentissage et donc d’enseignement.

Différentes interrogations sont alors soulevées. Cette recherche tentera dans une certaine mesure d’y répondre.

En effet, bien que l’enseignement des premiers secours à l’école se développe, il semble rester encore trop « anecdotique ». D’après les résultats du pré-test réalisé en 2014 auprès d’enseignants d’école élémentaire, on constate qu’ils reconnaissent ne pas

mettre en place cette partie du programme. Il semble que les pratiques et représentations des enseignants doivent être similaires à celles de l’éducation à la santé comme celles présentées par l’équipe de Didier Jourdan. Pour mémoire, dans cette étude, 71% des enseignants ayant répondu déclaraient éduquer leurs élèves à la santé mais aucun ne déclarait mettre en œuvre des enseignements de secourisme. 70% d’entre eux n’étaient pas satisfaits de leur travail. Ces enseignants se pensent mal formés, et déclarent avoir de forts besoins de formation. Les enseignants ne pratiquant pas ces modules estiment manquer de temps pour 49% d’entre eux, manquer de formation pour 39 %, manquer d’information pour 30% et manquer de matériel pour 28%.

Mais le secourisme n’est pas semblable aux autres axes de l’éducation à la santé. Les enseignements y sont plus pratiques, de plus il s’agit de faire face à une situation d’urgence et non de mettre en place un comportement de santé sur le long terme. Biens que semblables sur de nombreux points, certains déterminants des pratiques enseignantes en secourisme doivent leur être spécifique. En effet, les freins évoqués dans différentes études menées entre autres par Didier Jourdan doivent en effet être valables aussi mais pas suffisantes. Ce qui permet de poser la première question de recherche.

Question de recherche 1 :

Quels sont les déterminants des pratiques des enseignants en secourisme dans l’enseignement primaire?

Hypothèses de recherche :

- Les freins évoqués dans l’étude de Didier Jourdan restant valides (manque de temps, de formation…)

- Il existe des freins spécifiques au secourisme :

o Les enseignants évitent les sujets qui parlent de mort,

o Les enseignants estiment que les enfants du primaire sont trop jeunes pour de tels enseignements

o les enseignements pratiques sont considérés comme moins importants que les enseignements théoriques

- Les moteurs des pratiques enseignantes en secourisme sont sensiblement identiques qu’en éducation à la santé mais certains sont spécifiques :

o un événement déclencheur spécifique existe pour mettre en place la formation

o importance du secourisme aux yeux de l’enseignant

Ces interrogations sont à mettre en parallèle avec les attentes des élèves et leur réel besoin en connaissances et compétences de premiers secours.

Question de recherche 2 :

La motivation des élèves comme conçue par Viau est-elle réelle pour l’apprentissage du secourisme à l’école?

Hypothèses de recherche :

Les élèves :

- ont besoin dès le plus jeune âge de connaissances en secourisme - présentent une réelle motivation face à un tel enseignement

Ayant pu mettre en œuvre des modules de secourisme à l’école je me suis aperçue que les élèves étaient très intéressés par l’apprentissage des gestes de premiers secours. Ils ont déjà quelques connaissances et posent en général des questions concrètes issues de leur vécu. La formation aux premiers secours des enfants est un réel enjeu de santé publique dans un pays où la population est si peu formée (Centre d’analyse stratégique, 2013). De plus, l’adulte sera plus compétent s’il a appris les conduites à suivre en cas d’accidents dès l’enfance (Ammirati et al., 2007)

En plus de ces besoins à long terme mises en évidence dans les différentes lectures, j’imagine que dès l’enfance on peut avoir besoin de telles compétences. De plus, une des spécificités du secourisme est qu’il relève plus de la vie sociale et de l’altruisme, le regard est porté à l’autre et se dire que l’on peut « sauver une vie » peut être valorisant pour chacun. J’imagine donc que le secourisme est un thème motivant pour les élèves

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