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3. CADRE THEORIQUE

3.6. Efficacité

3.5.2 Changements psychologiques liés à la grossesse

Durant la grossesse, la femme connaît de nombreux changements psychologiques, physiques, sociaux et environnementaux. Sur le plan psychique, selon Monique Bydlowski (1997), la femme connait une crise maturative nommée transparence psychique, qui lui permet de se remémorer des événements liés à son passé. Ainsi, par son approche globale et individualisée, l’homéopathie nous semble être une thérapeutique appropriée à ces bouleversements psychologiques liés à la maternité. En effet, chaque grossesse est différente et ne se vit pas de la même façon en fonction des antécédents et de l’histoire de vie de la patiente. C’est ainsi que l’homéopathie choisit un remède qui correspondra au mieux à chaque femme enceinte et à ses antécédents (Lockie & Geddes, 1999). De plus, cette période de maternité fait naître chez la future mère des changements psychologiques importants qui lui permettent de créer un lien, une relation avec leur enfant, une envie forte de les protéger et de leur apporter le meilleur :

Edvarsson et al. (2011) ont démontré l’influence de la grossesse sur les comportements de santé. En effet, les femmes éprouvent plus de facilité à modifier leurs comportements de santé pendant la grossesse parce que ceux-ci peuvent avoir des répercussions sur le fœtus. (Edvarsson et al, 2011) Plus le risque est élevé pour l’enfant en devenir, plus le changement sera facile à opérer. (Edvarsson et al, 2011) Dans ce contexte-ci, les médecines alternatives semblent prendre tout leur sens, car comme l’ont démontré Adams et al. (2009), pour les femmes enceintes, ce type d’approche représente une alternative plus naturelle, plus sûre et au moins aussi efficace que des traitements allopathiques. (Adams et al. 2009).

Afin de découvrir si l’efficacité de l’homéopathie est aussi réelle que le pensent les femmes enceintes, nous allons dans un prochain paragraphe aborder ce concept, en apportant une définition précise et en tentant d’apporter des réponses à travers de multiples études abordant ce sujet.

3.6. Efficacité

3.6.1 Efficacité des médicaments

Tous les médicaments tirés de la médecine classique sont testés et analysés scientifiquement pour pouvoir être consommés par les utilisateurs.

Après de multiples étapes du développement pré-clinique, les premiers essais sur l’homme peuvent être réalisés. C’est une étape obligatoire et systématique du développement d’un médicament. Ils permettent de préciser l’effet d’un traitement chez l’homme, d’en déterminer l’efficacité, ainsi que les

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éventuels effets secondaires. La recherche clinique est divisée en quatre étapes. Tout d’abord les essais sont effectués sur des volontaires sains pour juger la sécurité d’emploi du médicament, ensuite sur de petits groupes de malades, ce qui a pour but d’analyser l’activité du futur médicament en terme de dose réponse, puis les essais sont multicentriques pour confirmer l’efficacité du médicament (Dellale, 2009). Le médicament en développement est donc comparé à un traitement efficace déjà commercialisé, ou à un placebo, c’est-à-dire un traitement sans activité pharmacologique. Cette comparaison se fait en double aveugle, que les traitements sont donc attribués de manière aléatoire, sans que le patient ou le médecin soient informée de quelle attribution les médicaments ont fait l’objet. A l’issue de cette dernière phase, les résultats sont soumis aux Autorités Européennes de Santé pour l’obtention d’autorisation de mise sur le marché (AMM) (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé [ANSM], 2012). Les essais cliniques sont donc obligatoires et systématiques pour le développement du médicament. (Dellale, 2009). Pour pouvoir être mis sur le marché, le nouveau produit doit présenter un rapport bénéfice /risque au moins équivalent à celui des produits déjà commercialisés (ANSM, 2012). Il existe une dernière phase qui est réalisée une fois que le médicament est commercialisé. Ces essais cliniques, outils de la médecine fondée sur des preuves, permettent d’approfondir en permanence la connaissance du médicament dans des situations réelles d’utilisation.

La médecine fondée sur les preuves ou Evidence Based Medicine [EBM] en anglais est née dans les années huitante à l’Université de McMaster au Canada (Masquelet, 2010 ;Utard, 2011).

Sackett (1996), cité par Utard (2011) en donne la définition suivante :

La médecine fondée sur les preuves consiste à utiliser de manière rigoureuse, explicite et judicieuse les preuves actuelles les plus pertinentes lors de la prise de décisions concernant les soins à prodiguer à chaque patient. Sa pratique implique que l’on conjugue l’expertise clinique individuelle avec les meilleures preuves cliniques externes obtenues actuellement par la recherche systématique. Par expertise clinique individuelle on entend la capacité et le jugement que chaque clinicien acquiert par son expérience et sa pratique clinique (p.2).

L’Evidence Based Medicine représente une approche quantitative de la médecine, car seules des données mesurables peuvent amener des preuves. (Masquelet, 2010).

L’EBM se base sur une méthodologie pouvant être résumée en quatre points. (Utard, 2011). La première étape implique la formulation d’un problème médical sous forme d’une interrogation précise. Ensuite, il faut procéder à la recherche, dans la littérature, des informations les plus pertinentes sur cette problématique et par la suite, évaluer la fiabilité et la possibilité d’application des conclusions obtenues par les auteurs des articles sélectionnés. Et pour terminer, il faut intégrer et utiliser les résultats obtenus pour répondre au questionnement de départ. (Utard, 2011).

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Deux outils permettent de parvenir à ces résultats. D’une part, l’essai clinique randomisé qui va permettre de développer des connaissances sur une problématique donnée et d’autre part, les méta-analyses qui permettent une synthèse des données sur un sujet. (Utard, 2011)

Nous découvrons donc que les médicaments classiques sont soumis à de nombreux tests et essais cliniques permettant de démontrer leur efficacité et leurs possibles effets indésirables avant d’être commercialisés et ainsi utilisés par les consommateurs. Ces règles très strictes sont-elles les mêmes pour les remèdes homéopathiques ?

3.6.2 Efficacité et homéopathie

Même si l’homéopathie n’est pas reconnue dans de nombreux pays comme étant une médecine, ses préparations font quant à elles l’objet de contrôles méticuleux, presque identiques à ceux d’un médicament. (Quemoun, 2005)

Une pharmacopée homéopathique française a été rédigée sous le patronage de la Société française d’Homéopathie. A ses débuts, cette pharmacopée contenait très peu de médicaments homéopathiques considérés comme médicament unitaire. Depuis, la situation a évolué, et chaque année elle est remise à jours. Les pharmacopées allemande, anglaise, brésilienne, américaine ont également mis au point leur propre pharmacopée homéopathique. (Quemoun, 2005) La pharmacopée européenne n’a cessé de s’enrichir pour légiférer une pharmacopée commune. Tous les pays européens ne sont pas d’accord pour définir le mode de préparation de la souche homéopathique, c'est-à-dire la teinture mère. (Quemoun, 2005)

Aujourd’hui, pour chaque souche homéopathique, il faut présenter un dossier de dépôt d’autorisation de mise sur le marché. (Description des locaux, contrôle des diluants, préparations et contrôle des matières premières. « Tous ces contrôles et précautions permettent au médicament homéopathique d’avoir une A.M.M (Autorisation de mise sur le marché), et d’être un médicament à part entière » (Quemoun, 2005, p.20)

Cependant, même s’ils doivent obtenir une autorisation de mise sur le marché, ils sont contrairement aux médicaments classiques, dispensés d’essais cliniques préalables. C’est pourquoi leur efficacité n’est jamais réellement prouvée. (Quemoun, 2005)

La problématique de l’efficacité de l’homéopathie s’est toujours posée, et ce, dès les débuts de cette médecine. A l’époque, Hahnemann avait déjà ses détracteurs. En effet, la loi des dilutions infinitésimales a toujours été largement contestée. Les très hautes dilutions utilisées en homéopathies impliquent qu’il n’y ait plus de substances actives dans la solution, ce qui signifie donc, selon eux,

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