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Les effets de la transformation digitale sur les secteurs économiques

CHAPITRE 1 : LE BOULEVERSEMENT DE L’ECONOMIE INDUIT PAR

1.3 Les effets de la transformation digitale sur l’économie

1.3.2 Les effets de la transformation digitale sur les secteurs économiques

Tous les grands secteurs de l’économie connaissent de profondes transformations induites par les technologies digitales, y compris des secteurs dits traditionnels comme l’agriculture. Cependant la transformation numérique est intégrée à des degrés divers

en fonction des secteurs. Le tourisme par exemple est profondément reconfiguré par la digitale ou les voyagistes et compagnies aériennes font la majorité de leurs

ventes et réservations via des plateformes (Voir figure 5).

Figure 5 : Les effets de la transformation digitales sur les secteurs de l’économie / Source : (McKinsey France, 2014)

47 Hirt & Willmott (2014) propose à travers cette courbe de positionner une industrie en fonction du degré d’adoption du digital par les entreprises et les clients (Voir figure 6). Celle ci demontre comment les retardataires ont deja discparu des secteurs où la rupture digitale s’est produite de façon précoce, tels que les médias traditionnels. D’autres industries où le digital est en phase de développement, les entreprises peuvent encore s’adapter et survivre.

Figure 6 : Positionnement des industries face à l’avènement du digital / Source Hirt & Willmott (2014)

La recherche et l’expérience des grandes entreprises de Hirt & Willmott (2014)

mettent en lumière sept tendances susceptibles de redéfinir la compétition, suite à la diffusion des nouvelles technologies dans les secteurs :

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De nouvelles pressions sur les prix et les marges

La comparaison des prix, du niveau de service ainsi que la performance des produits, sont possible en quelques clics, grâce à la transparence offerte par les technologies digitales. L’exemple type est les sites de comparateurs en ligne, qui rassemblent les offres et permettent aux clients d’étudier les tarifs en temps réel.

Cette tendance permet de générer une baisse de revenus des secteurs qui sont en contact direct avec le public.

Des concurrents aux origines inattendues

La déferlante digitale permet à de nouveaux entrants de pénétrer des marchés sans pour autant avoir des réseaux de bureaux ou des agents locaux, limitant ainsi les droits d’entrées.

Ces nouveaux entrants sont de petites entreprises pouvant causer, grâce à leurs agilités et leurs prix concurrentielles suite à leur faible charges d’exploitations, d’énormes dommages aux acteurs déjà présents sur le marché.

Le gagnant rafle toute la mise

La digitalisation des processus de gestion réduit les couts de transaction et de cout de

main d’œuvre, accroissant de facto les mariages et bénéfices. A titre d’exemple, une stratégie commerciale d’e-commerce génère trois fois plus de revenus par salarié

que le meilleur magasin discount. Certaine entreprise, à l’image de Free en France, ont éteint en un temps record des niveaux de satisfactions des clients et des parts forts appréciables dans un marché à forte intensité concurrentielle.

Des modèles d’affaires clés en main

De nouveaux entrants profitant des couts réduits de transaction, positionnent des produits et services dans des segments de mâchés inexploités. L’exemple type est l’industrie du tourisme, qui avec l’intégration des offres de tierces parties, et grâce à la puissance des portails digitaux, permettent de planifier

toutes les activités qu’un touriste a besoin pour son voyage : Vols, hôtels, locations de voiture.

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Un déséquilibre des compétences

Les entreprises digitales font plus appel à des logiciels et réseaux d’informatiques que de salariés. L’exemple type est l’automatisation d’une centaine de processus

bancaires via des canaux digitaux.

Résultat, nous assistons à la disparition d’emplois et une demande croissante de nouvelles compétences, qui sont des experts dans le domaine du digital, de l’informatique, et de l’intelligence artificielles.

La convergence de l’offre et de la demande

Les barrières du temps et de l’espace n’entravent pas les demandes , de plus en plus

personnalisées, des clients, faisant face à des offres mondialisées. Des entreprises répondent aux normes internationales en matière de produits

et services, afin d’être intégré à un réseau de fournisseurs mondiaux.

Une évolution inexorable et toujours plus rapide

La digitalisation est un processus continu et complexe. Sa nature émergente signifie que sa mise en œuvre est un processus et non un résultat.

- Plus la pression des nouveaux entrants se fait sentir par les entreprises dites traditionnelles, plus le choix d’importants investissements s’impose auprès des dirigeants, qui doivent soutenir le déploiement des innovations technologiques, pour espérer maintenir ou développer des avantages concurrentiels.

Selon Lemoine (2014) la transformation digitale combine des effets d’automatisation, de dématérialisation et de réorganisation des schémas d’intermédiation (Voir Figure

50 Figure 7 : Les effets de la transformation digitale/ Source (Lemoine P. , 2014)

Chacune de ces trois catégories d’effets interagit avec les deux autres et se soutient dans cette interaction. Chacune peut se décomposer en trois.

Derrière l’automatisation se jouent les effets de développement de performance dans l’emploi des facteurs de production tels qu’on les connaissait déjà dans les étapes antérieures de l’informatisation :

Effet 1 (Productivité du travail ) : les outils numériques permettent un meilleur rendement en couts, qualité et délais.

Effet 2 (Productivité du capital) : qu’il s’agisse du capital fixe (les machines, les équipements, etc.) ou du capital circulant (les stocks de biens intermédiaires et de produits finis) ;

Effet 3 (Productivité de l’énergie et des matières premières) : optimisation des quantités, lutte contre le gaspillage, réseaux intelligents. La dématérialisation est une impulsion distincte : celle de la substitution de processus matériels à base

d’atomes par des procédés immatériels à base de « bits ». En voici les 03 conséquences économiques :

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Effet 4 (Apparition de nouveaux canaux de communication et de distribution) :

la puissance de la technologie offre de nouveaux canaux numériques de communication et de distribution qui se substituent aux canaux physiques

traditionnels tels que les magasins et agences bancaires.

Effet 5 (réduction des coûts de production) : la robotisation et l’informatisation a permis d’avoir des couts de production décroissant et atteignant parfois des couts

quasiment nuls.

La troisième et dernière famille , concerne les effets de réorganisation des chaînes de valeur avec l’émergence de nouveaux modèles d’affaires qui prennent en compte les phénomènes de désintermédiation et de ré-intermédiation à valeur ajoutée.

Effet 7 (Rôle joué par les personnes) : considérés comme non pas comme de simples consommateurs ou producteurs, mais des acteurs actifs qui participent

à l’innovation, au financer et le lancement des projets d’intérêt commun, en se revendant ou changeant des biens et services.

Effet 8 (La ressources des données) : venant de l’interactivité entre les personnes et machines et évènements. Les Datas peuvent être utilisés pour prédire le comportement de clients, lancer des produits et faire des prévisions

Effet 9 (Les nouveaux acteurs) : venant des écosystèmes numériques, en passant

d’une logique de simples fournisseurs de solutions et d’outils, à celui de créateurs de nouveaux systèmes d’informations et de réseaux sociaux.

- Le rapport de la Banque Mondiale (2016) considère les avantages de croissance, emplois et services , apportés par les investissements dans le numérique en tant que

dividende, favorisant l’inclusion des entreprises dans l’économie mondiale, grâce aux échanges, augmentation de productivité du capital, et l’intensification de la concurrence, et stimulant l’innovation.

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1.3.3 Les effets de la transformation digitale sur les pratiques de management