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B. À PROPOS DES PROJETS DE VACCIN

4. Les effets secondaires associés à la vaccination sous haute surveillance

Les vaccins, comme tout médicament, ne sont pas dénués d’effets secondaires, mais ceux-ci sont très scrutés dans le cas des vaccins puisqu’ils sont administrés à des personnes saines, non malades. Les premiers résultats publiés font état de survenue d’effets secondaires tels que l’apparition d’une fièvre transitoire, de douleur au point d’injection, de douleurs articulaires, etc. chez de nombreux participants à l’étude2. Ces effets secondaires bénins sont classiques des vaccins. Il semblerait qu’ils soient plus fréquents pour le vaccin Pfizer/BioNTech, probablement du fait de la réactogénicité de celui-ci. Dans la mesure où une fièvre peut légitimement inquiéter, les scientifiques, les médecins et les spécialistes de l’hésitation vaccinale insistent sur la nécessité de bien prévenir les personnes vaccinées de ces effets secondaires, au risque qu’une partie d’entre elle ne réalise pas la deuxième injection et ne soit pas protégée du virus. De l’avis d’Alain Fischer, ces effets pourraient éventuellement être prévenus par une prise anticipée de paracetamol.

1 Vogel, et al. « A Prefusion SARS-CoV-2 Spike RNA Vaccine Is Highly Immunogenic and Prevents Lung Infection in Non-Human Primates ». BioRxiv, 8 septembre 2020, 2020.09.08.280818.

https://doi.org/10.1101/2020.09.08.280818 et Corbett, et al. « Evaluation of the MRNA-1273 Vaccine against SARS-CoV-2 in Nonhuman Primates ». The New England Journal of Medicine 383, no 16 (15 2020): 1544-55.

https://doi.org/10.1056/NEJMoa2024671.

2 Les effets secondaires les plus ressentis étaient la douleur au point d’injection, la fatigue et le mal de tête.

83 % des participants ont déclaré avoir ressenti de la douleur au point d’injection après la première injection chez les 16-55 ans, et 71 % chez les plus de 55 ans ; 59 % des 16-55 ans ont éprouvé de la fatigue après la seconde dose et 51 % des plus de 55 ans ; 52 % des 16-55 ans ont eu mal à la tête après la première injection (dont 2 % l’ont qualifié de sévère) et 39 % chez les plus de 55 ans. La plupart des effets déclarés se sont résolus en un ou deux jours. Polack, et al. « Safety and Efficacy of the BNT162b2 mRNA Covid-19 Vaccine ».

New England Journal of Medicine (10 décembre 2020): null. https://doi.org/10.1056/NEJMoa2034577.

S’agissant du risque d’allergie grave, observé pour tout vaccin et l’ordre d’une personne sur cent mille, il est également susceptible de subvenir. La survenue de deux cas de réaction allergique grave au premier jour de la vaccination au Royaume-Uni interpelle, selon Alain Fischer. Les autorités sanitaires britanniques ont, en conséquence, recommandé de ne pas vacciner les personnes susceptibles de faire des réactions allergiques graves (typiquement, les personnes qui ont en permanence de l’adrénaline injectable). Cette recommandation fera probablement partie des précautions d’usage associées à l’avis de l’Agence européenne du médicament. C’est le suivi de pharmacovigilance assuré par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) qui permettra de déterminer si le risque allergique est supérieur pour ce type de vaccin que pour les autres.

Concernant d’autres effets secondaires graves qui pourraient être dus à la vaccination, il est difficile de conclure, car il n’y a pas de recul sur la tolérance de ces vaccins à long terme (plus de 3 mois) et sur un grand nombre de personnes. Les scientifiques n’excluent pas le risque que la vaccination pourrait développer des manifestations auto-immunes. Des cas de syndrome de Guillain-Barré, qui se développe après une infection ou une vaccination, surviendront certainement selon Arnaud Fontanet, qui note toutefois que pour les vaccins tels que celui contre la rougeole, le risque de survenue d’un syndrome de Guillain-Barré suite à la vaccination est plus faible qu’après la maladie naturelle. Les scientifiques notent que le risque de manifestations auto-immunes est quasi nul chez la population âgée dont le système immunitaire est vieillissant. Ainsi, pour cette tranche d’âge très à risque de forme grave de Covid-19, la balance bénéfice-risque est largement en faveur du vaccin, en ce qui concerne un vaccin tel que celui de Pfizer/BioNTech.

En bref :

Moins d’un après le début de la pandémie, les vaccins commencent à être déployés. D’autres projets, moins avancés, arriveront au fur-à-mesure de l’année 2021.

Des plateformes vaccinales adaptées à la production rapide de vaccins dans un contexte de crise pandémique ont permis la production extrêmement rapide de vaccins, qui pourraient être modifiés si le virus changeait.

Si la capacité des vaccins à empêcher les formes graves de survenir a été démontrée, leur capacité d’empêcher la transmission est incertaine, mais probable. Le vaccin a donc un intérêt individuel certain, quand l’intérêt collectif l’est moins.

Le vaccin Pfizer/BioNTech a montré une efficacité aussi bonne chez les

personnes âgées qu’en population générale, alors que cette population répond souvent moins bien aux vaccins et qu’elle est celle qui subit le plus les

conséquences de la pandémie en termes de morbidité et de mortalité.

La durée de la protection conférée par les vaccins est inconnue.

Recommandation Le risque d’effets secondaires bénins, plus fréquents qu’habituellement, doit absolument être expliqué aux personnes recevant le vaccin, au risque qu’une partie d’entre elles ne reçoive pas la seconde injection.

Recommandation La balance bénéfices-risques est largement en faveur de la vaccination par un vaccin tel que celui proposé par

l’alliance Pfizer/BioNTech pour la population âgée. Les scientifiques pointent l’absence de recul sur d’éventuels effets indésirables à long terme en population générale, de type manifestations auto-immunes, que la population âgée est peu susceptible de développer.

II. AXE 2 : UNE STRATEGIE DE VACCINATION PROGRESSIVE, DONT LA