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Effets bénéfiques d’une activité physique bien menée

PARTIE 3 : L'ACTIVITE PHYSIQUE AU SECOURS DU SYSTEME

3. Effets bénéfiques d’une activité physique bien menée

3.1. Effets physiologiques bénéfiques pour le système cardiovasculaire

Sur le plan strictement cardio-respiratoire, l’exercice physique aérobie répété, améliore l’adaptation cardiaque, avec une baisse de la fréquence cardiaque au repos et à l’exercice, une baisse de la pression artérielle, une amélioration de la vasodilatation endothéliale dépendante. Ces effets sont liés à une modification de la balance sympathique/ parasympathique, avec une augmentation de l’activité para-sympathique et surtout une baisse de l’activité sympathique adrénergique, d’une part, mais aussi à une modulation de la vaso-réactivité endothéliale dépendante (production de NO et prostacycline) et secondairement à un remodelage des parois artérielles pouvant limiter les phénomènes délétères de prolifération cellulaire en partie à l’origine de l’athérosclérose. Associés à un bénéfice sur le métabolisme lipidique, ces effets concourent à une prévention des maladies cardiovasculaires.

151 Sur le plan respiratoire, la pratique régulière d’une activité physique favorise le

développement thoracique, améliore le fonctionnement des muscles ventilatoires, améliore la ventilation alvéolaire ainsi que la capacité de diffusion de l’oxygène à travers la membrane alvéolo-capillaire, ce qui concourt à une meilleure prise en oxygène au niveau pulmonaire. Associés à un bénéfice sur le métabolisme énergétique, à des modifications de la typologie et des enzymes musculaires squelettiques, ces modifications permettent une meilleure

oxygénation des masses musculaires impliquées à l’exercice. (118)

3.2. Conditions pour un effet bénéfique optimal (notions d’endurance)

Les adaptations cardiovasculaires varient en fonction de la durée de l’exercice.

L’endurance musculaire est définie par la faculté à maintenir l’intensité d’actions musculaires optimales durant un temps défini ou un objectif fixé, exceptionnellement le temps est

indéterminé. Elle est multifactorielle et corrélée à la capacité du corps à renouveler le plus vire possible l’énergie qu’il consomme. L’entrainement permet une meilleure utilisation de l’énergie. (119)

L’une des adaptations les plus fonctionnelles de l’entraînement d’endurance consiste à faire augmenter la taille et le nombre des mitochondries musculaires, améliorant ainsi grandement le métabolisme aérobie ou la capacité des muscles à utiliser l’oxygène pour métaboliser les graisses et les glucides afin de produire de l’énergie. Lors d’un exercice d'une intensité sous- maximale absolue, les personnes entraînées à l'endurance ressentent moins de fatigue musculaire, leur bilan énergétique est moins déséquilibré et elles dépendent moins du glycogène musculaire comme source d’énergie que les personnes non entraînées. Une diminution de l’utilisation du glycogène s’accompagne d’une augmentation de l’oxydation des graisses. (118)

L’entrainement en endurance augmente également de façon caractéristique l’oxydation des graisses lors d’un exercice d’intensité modérée en accélérant l’oxydation des triglycérides intramusculaires sans augmenter la mobilisation ni l’oxydation des acides gras libres dans le sang. De même, au cours d’un exercice de faible intensité avec très peu d’oxydations des triglycérides intramusculaires, l’oxydation plus importante chez la personne entraînée ne semble pas due à la plus grande mobilisation des acides gras libres dans le sang, mais à leur plus grande vitesse d’oxydation une fois que les AGL ont disparu en raison de l’exercice. (118)

152 L’entrainement en aérobie (endurance) principalement permet :

• Augmentation de l’assimilation glucidique par les muscles : augmentation des transporteurs membranaires musculaires en glucose

• Augmentation de la lipolyse : augmentation de la capacité d'oxydation lipidique par accroissement de l'équipement enzymatique

• Augmentation du stockage en glycogène et majoration de la glycolyse aérobie et anaérobie musculaire.

• Amélioration des systèmes de défense contre le stress oxydant

• Amélioration de la sensibilité des tissus périphériques aux hormones et à l’insuline

Lors d’un exercice sous- maximal d’intensité constante inférieure ou égale au seuil

ventilatoire, un état d’équilibre cardiovasculaire s’installe. Il ne persiste que si l’exercice est de courte durée (≤ 30-60 minutes). Au- delà de cette durée, il est observé une dérive

cardiovasculaire. Une de ses causes est que la redistribution du volume sanguin dans les plexus veineux sous- cutanés et la rétention d’eau intramusculaire majorent la baisse de la volémie. La tachycardie « réactionnelle » aide à maintenir un débit cardiaque suffisant et donc la pression artérielle moyenne qui a aussi tendance à baisser. L’hydratation systématiquement en prévention est donc importante. L’augmentation progressive du taux circulant de

catécholamines, à l’effet tachycardisant compense la fatigue cardiaque qui s’installe progressivement. Puis, la baisse du rendement mécanique musculaire périphérique, avec majoration du coût énergétique lorsque l’effort se prolonge, qui semble aussi jouer un rôle. L’augmentation du taux de catécholamines circulantes observée lors de ce type d’effort ajoutée aux conséquences de la déshydratation pourraient favoriser la survenue des accidents cardiovasculaires aigus pouvant être observés à la fin des épreuves de longue durée. (112)

153

Figure 37: Exercice sous- maximal d’intensité constante au niveau du seuil ventilatoire (60 % du VO2 max) réalisé par un sédentaire. Évolution schématique temporelle de

plusieurs paramètres

(Les variations des paramètres sont exprimées en pourcentage des valeurs mesurées après 20 minutes d’exercice. A : Évolution des paramètres cardiovasculaires, du débit d’oxygène (VO2 ) et de la différence artério- veineuse (A- V) en O2 . B : Évolution des catécholamines, des résistances périphériques totales (RPT), du volume sanguin et du flux

sanguin cutané.)

(112)

Les effets significatifs d’un entraînement s’observent rapidement, en 1 à 2 semaines. Plus la personne est jeune et avec une faible aptitude physique, plus les effets de l’entrainement seront importants. Après quelques semaines d’un entraînement plurihebdomadaire, composé par des séances d’au moins 30 minutes avec essoufflement significatif, le VO2 max augmente en moyenne de 10 à 30 %. L’efficacité maximale qui s’observe après 6 mois peut être

maintenue avec un travail d’entretien quantitativement moindre mais régulier et suffisamment intense. Des adaptations fonctionnelles et morphologiques, ventilatoires, cardiovasculaires et musculaires secondaires à l’entraînement sont observées. Leur importance dépend de la réponse individuelle du sujet aux contraintes hémodynamiques et des caractéristiques de l’entraînement suivi (intensité, quantité et type). Au niveau musculaire, les adaptations fonctionnelles concernent l’équipement enzymatique, surtout aérobie. Au niveau cardiovasculaire, les premières adaptations visibles dès 2-3 h de pratique hebdomadaire

154 concernent la fonction diastolique myocardique et la capacité de vasodilatation. La fréquence cardiaque maximale atteinte est souvent plus élevée chez le sujet qui s’entraîne régulièrement que chez le sédentaire. (112)

4- Activité physique en prévention des pathologies

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