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Effet du traitement thermique sur les propriétés mécaniques

CHAPITRE 1 ÉTUDE BIBLIOGRAPHIQUE

1.2 Effet des traitements thermiques sur la microstructure des aciers CA6NM

1.2.5 Effet du traitement thermique sur les propriétés mécaniques

1.2.5.1 Résistance à la traction et l'allongement à la rupture

Les propriétés minimales spécifiées par la norme ASTM A743 [2] pour un acier CA6NM sont résumées dans le Tableau 1.2. D’après les résultats trouvés dans la littérature, les propriétés mécaniques diffèrent d’un auteur à l’autre. Ceci est dû à plusieurs facteurs tels que la microstructure et les traitements thermiques.

L’effet de la taille des grains sur la résistance à la traction est mis en évidence par la formule de Hall-Petch. Elle démontre que, plus la taille des grains est fine, plus la limite élastique et la résistance à la traction sont élevées car l’affinage des grains augmente le nombre des joints de grains qui empêchent le mouvement des dislocations.

La relation de Hall-Petch fait le lien entre la taille des grains et la limite d’élasticité conventionnelle dans un acier :

𝑅𝑒0.2 = 𝜎0+ 𝐾𝑑 ∗ 𝑑−1/2

où 𝑅𝑒0.2 est la limite d’élasticité conventionnelle, 𝜎0 la constante dont les dimensions sont celles d’une contrainte, 𝐾𝑑 le coefficient de Petch propre au matériau et d la taille moyenne des grains [13]. Ainsi, la résistance et la ténacité des aciers martensitiques en lattes sont fortement liées à la taille des paquets et du bloc [32]. Morito et al. [33] ont suggéré que la diminution de la taille des paquets contenus dans les grains parents austénitiques, pour un alliage Fe-0.2C, fait augmenter la limite d’élasticité.

Liu Yu-rong et al. [21] ont trouvé que cette formule est applicable également aux lattes martensitiques, car elles ont un grand angle de joints entre elles. Ainsi la résistance à la traction

varie-t-elle inversement au diamètre de lattes de martensite. Par conséquent, plus la latte de martensite est petite, plus l'effet de renforcement sera grand, ce qui indique que la microstructure et les propriétés de l'acier testé ont une forte corrélation. Donc, la formule de Hall-Petch modifiée s’écrit comme suit :

𝑅𝑒 = 𝜎𝑖+ 𝐾𝑦𝐷𝑚−1 avec 𝐷𝑚 = 2 𝜋{𝑤 ln [𝑡𝑎𝑛 [ 𝑎𝑟𝑐𝑐𝑜𝑠 [𝑑𝑤 𝑝] 2 ] + 𝜋 4] + 𝜋 2𝑑𝑝− 𝑑𝑝𝑎𝑟𝑐𝑐𝑜𝑠 [ 𝑤 𝑑𝑝]}

𝐷𝑚 : le diamètre du faisceau de lattes de martensite 𝑑𝑝 : la longueur de la latte ;

𝑤 : la largeur de la latte.

D’autres auteurs ont montré dans un alliage Fe-0.2C que la contrainte d’écoulement augmente quand la taille des paquets diminue conformément à la relation Hall-Petch [33].

Tableau 1.2 : Comparaison des propriétés mécaniques des différents aciers CA6NM [41, 67,68].

Pour les traitements thermiques, on a montré [51] que la résistance à la traction des échantillons diminue fortement lorsque la température d’austénitisation est comprise entre 1010°C à 1050°C, tandis que la résistance à la traction des échantillons diminue légèrement lorsque la température d’austénitisation est comprise entre 1050°C à 1100°C et que l'allongement et la dureté d’aciers affichent la valeur maximale lorsque la température d’austénitisation est de 1050°C. De même, plusieurs auteurs [45-47, 50] ont démontré que si la température de revenu

Grade Limite d’elasticité (MPa) Résistance maximale à la traction (MPa) Allongement (%) Dureté Vickers (HV) ASTM A-743 CA-6NM

550 min 755 min 15 min

Lokomo(A) 836.7 763.2 27 272

Altona(B) 791.2 626.0 27.8 289

Natsume (C) 600 830 ---- 280

IREQ 2010 763 836 27 ----

augmente entre 550°C et 620°C, la limite d’élasticité et la résistance à la traction diminue, par contre la ductilité augmente à cause de la présence d’austénite de réversion. En plus de la température d’austénitisation, la variation de la composition chimique entre les aciers CA6NM est un autre facteur affectant la variation des propriétés mécaniques de traction (Tableau 1.2) puisque ces aciers ont différentes compositions chimiques.

1.2.5.2 Effet sur la dureté

La diminution de la dureté avec l'augmentation de la température de revenu est indiquée par plusieurs auteurs [45, 46]. De la courbe de revenu d’un acier CA6NM, il est clair que la dureté chute à 300 HV pour un revenu à 620°C à partir d’une valeur de 400 HV à l'état trempé. Quant à Balan et al. [51], pour un acier 16Cr-2Ni, ils ont expliqué que la baisse de la dureté est due à la précipitation du M3C qui provoque le ramollissement de la martensite en raison de l'épuisement en carbone.

1.2.5.3 Essai de résilience Charpy

La résistance au choc est une autre propriété importante qui est directement influencée par la microstructure et la teneur en carbone de l'acier. Le test normalisé au choc Charpy à entaille en V est recommandé pour la détermination de cette propriété. Dans les nuances d'aciers martensitiques, une transition de la rupture ductile-fragile est importante lorsque la température des tests diminue. Cette transition est affectée par le niveau d'énergie absorbée et aussi sur l'aspect de fracture. Les résultats des tests d'impact sont présentés dans la Figure 1-9, où la quantité d'énergie absorbée par le matériau lors de l'impact est tracée en fonction de la température d'essai. Le niveau d'énergie indique la capacité du matériau à absorber la déformation plastique au cours du processus de rupture. Il est à noter que les aciers CA6NM [70] présentent un comportement ductile à une température supérieure à 0°C. Il peut être constaté que le niveau d'énergie reste au niveau compris entre 95J à 155J. Ces aciers sont donc très résilients.

Le CA6NM est un acier à faible teneur en carbone (%C ≤ 0.06). Le carbone fragilise le matériau donc l’énergie requise pour entraîner la rupture sera plus importante aussi bien pour un acier à fort taux de carbone que pour un acier à faible taux de carbone (Figure 1-9). On constate également que les aciers à plus faible teneur en carbone ont une température de

transition fragile-ductile plus basse. Donc, ces aciers ont un domaine de ductilité plus important. En somme, la résistance à la propagation brutale de fissure augmente lorsque la teneur en carbone diminue. Ainsi, le CA6NM est caractérisé par une grande ductilité et une grande ténacité.

Figure 1-9 : Impact de la teneur en carbone des aciers sur la résilience [13].

En plus de la teneur en carbone, des auteurs ont constaté que la réduction de la taille des grains peut diminuer la température de transition ductile/fragile. Par exemple Roberts [52] a indiqué que la température de transition ductile-fragile diminue en affinant la taille des paquets pour un alliage Fe-Mn, ce qui implique que la température de transition ductile-fragile diminue si la largeur du bloc et la taille des grains parents d'austénitique diminuent car Morito [32, 33] a démontré que celles-ci sont proportionnelles à la taille des grains parents d'austénite.