5. DISCUSSION
5.2. Effet de la dose sur la reproductibilité des lecteurs
La quantification de la reproductibilité de la TDM à des fins de comparaisons entre les
doses standard et faible n'est pas possible car il n'existe pas de méthode statistique qui
permette de comparer les coefficients de Kappa. Dès lors, l'influence de la réduction de
la dose sur la concordance ainsi objectivée n'a pas pu être investiguée à partir de ces
données. Nous nous limiterons donc à sa description.
5.2.1. La lithiase urétérale
expliquées par des différences quant aux protocoles de TDM multicoupe. D'une part,
la TDM multicoupe permet des collimations de 3 mm; moins que les 5 mm minimaux
de la TDM monocoupe. En effet, une étude sur fantômes a montré que la coUimation
de 3 mm était la plus appropriée pour détecter des calcifications urétérales [121].
D'autre part, les études menées avant l'apparition de la TDM multicoupe ont toutes été
basées sur la lecture sur films. Comme le nombre d'images que cette technique génère
ne permet désormais plus de telles lecmres, nous avons opté pour une lecture sur
console, en mode cinéma et à l'aide d'une carte tridimensionnelle ad hoc qui ont
probablement contribuée à de telles précision et reproductibilité.
5.2.2. La sinusite chronique
La comparaison des TDM multicoupes à faible dose et à dose standard dans le
diagnostic de la sinusite chronique a reposé exclusivement sur l'analyse des
discordances. En effet, comme mentionné plus haut, nous ne disposions pas de
méthode de référence indépendante pour évaluer la performance diagnostique de la
TDM à faible dose puisque la TDM à dose standard n'en est pas indépendante. Nos
résultats se sont donc exprimés en nombre de discordances et ont montré qu'en TDM
à faible dose, les discordances intra- et interlecteurs n'étaient pas nuUes et qu'elles
variaient en fonction des sites anatomiques ou les critères considérés. Cependant, les
amplitudes de ces variations étaient égales ou inférieures à celles observées à dose
standard. En d'autres termes, l'influence de la réduction de la dose était moindre que
celle induite par la répétition de la lecture ou du changement d'un lecteur.
La TDM multicoupe à dose standard n'est pas une méthode de référence indépendante.
Si nous l'avions considérée comme telle, nous aurions du classer 1 à 13% des signes
codés à faible dose comme faux positifs ou faux négatifs, alors que ces proportions ne
reflètent probablement que l'effet de la reproductibilité des lecteurs sur la performance
du test.
5.2.3. L' angioscannographie pulmonaire
Dans cette étude, nous avons observé d'importantes discordances entre les sessions de
lecture et entre les lecteurs. Ces discordances variaient d'un site artériel à l'autre et
étaient plus marquées pour les artères segmentaires que pour les artères lobaires ou
souches. Dès lors que ces discordances subissaient de fortes variations entre les
sessions de lecture et les lecteurs, nous les avons comparé entre doses. Nous avons
représenté les coefficients de Kappa pour chaque artère en fonction de la dose en les
groupant par lobes (Figures 5 et 6). Ces figures montrent que pour chaque segment
artériel, les coefficients de Kappa sont du même ordre de grandeur aux trois niveaux de
doses représentés (90, 40 et 10 mAs). En d'autres termes, la dose n'influence pas les
concordances inter- ou interlecteurs.
Les discordances observées en codant séparément les segments artériels sont plus
importantes que celles rapportées par d'autres auteurs quant au diagnostic d'emboHe
pulmonaire posé par angioscannographie. Notre méthode de lecture "artère par artère"
explique probablement une grande partie de ces différences, mais suggère
d'importantes variations si une artère segmentaire devait être le siège unique d'une
emboHe pulmonaire.
5.2.4. L'appendicite aiguë
Les concordances intra- et interlecteurs que nous avons observées sont excellentes
quant au diagnostic final d'appendicite et pour la plupart des signes considérés. Elles
sont identiques à faible dose et à dose standard, comme l'illustrent les Figures 10 et H.
5.2.5. La diverticulite aiguë
Les concordances intralecteurs observées sur les TDM à faible dose sont excellentes
tant quant aux signes considérés séparément que pour le diagnostic final des deux
lecteurs qui ont montré les précisions les plus élevées (> 99%). Pour les deux autres
lecteurs, les concordances sont moindres mais bonnes, sauf quant à l'épaississement
pariétal colique (Figure 16). Les concordances interlecteurs sont semblables à faible
dose et à dose standard (Figures 17 et 18).
Constamment parmi toutes nos études, les discordances interlecteurs étaient
supérieures aux discordances intralecteurs. En d'autres termes, chaque lecteur,
indépendamment de son adéquation par rapport à la méthode de référence, semble
reproduire la même analyse et produire le même résultat alors que des lecteurs
différents sont plus souvent en désaccord. Cette observation suggère l'opportunité des
doubles lectures.
5.2.6. Les diagnostics alternatifs
L'effet de la dose quant aux diagnostics alternatifs a été investigué dans des études de
pathologies abdominales. La comparaison entre les doses quant à la capacité de la
TDM à déceler ces diagnostics a été investiguée chez des patients suspects
d'appendicite et de diverticulite aiguës. La proportion de patients pour lesquels une
pathologie alternative a été démontrée par TDM est de 30 à 40%. Ces pathologies
étaient trop variées pour permettre des analyses statistiques spécifiques à chaque
diagnostic. Cependant, les pathologies alternatives décelées par la TDM à dose
standard sont aussi détectées par la TDM à faible dose.
5.3. Les relations entre l’expérience du lecteur et la dose d'irradiation quant à la
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