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Chapitre V: Profil biochimique et hormonal

3. Résultats et discussion

3.1 Paramètres morphobiométriques

3.1.2 Volume testiculaire

3.1.2.1 Effet de l’âge sur la croissance testiculaire

Nos valeurs montrent qu’il existe une forte corrélation entre le volume testiculaire, l’âge (R= 0.90 vs R=0.91) et le poids vif (R= 0.92 vs R= 0.88) respectivement chez les agneaux du lot Bas et Haut (Figures 32 et 33). Ces résultats sont en accord avec les études de Blache et al. (2002) et de Courot (1962) qui ont constaté que la croissance testiculaire est corrélée respectivement avec l’âge le poids vif chez les mammifères. Elmaz et al. (2007) ont obtenu que les agneaux Kivircik sevrés à 100 jours présentent une augmentation graduelle et linéaire des dimensions testiculaires de 60 jours jusqu’à la fin de saison de reproduction (300-320 jours). Par la suite les dimensions des testicules sont demeurées relativement constantes jusqu’à 420 jours d’âge bien que de légères fluctuations ont été observées. Ils ont rapporté également qu’il existe des corrélations positives significatives entre toutes les mesures testiculaires et le volume du sperme alors qu’aucune corrélation n’a été trouvée entre 9 et 14 mois. Ceux-ci sont en accord avec Bruere (1986) qui a conclu que l’augmentation de la taille des testicules a entraîné une augmentation de la spermatogénèse qui était plus évidente chez les jeunes que chez les béliers plus âgés. Par ailleurs, il existe des avis controversés sur la relation entre les mesures testiculaires et les caractéristiques spermatologiques chez les béliers. Plusieurs chercheurs confirment qu’il existe des corrélations génétiques et phénotypiques favorables entre les caractéristiques du sperme et les dimensions testiculaires chez les béliers (Rege et al., 2000). En revanche, certains auteurs ne rapportent aucune

108 relation entre la taille des testicules et la production de spermatozoïdes mesurée en même temps (Fernandez-Abella et al., 1999).

Effet de l’alimentation sur la croissance testiculaire

L’alimentation prise avant la puberté influence significativement l’avènement de la puberté (Mukasa-Mugerwa et Ezaz, 1992 ; Martinez et al., 2012). Par conséquence, les jeunes soumis à un régime alimentaire de haut niveau atteindront la puberté plus tôt que ceux soumis à un régime de bas niveau (Dyrmundsson, 1973 ; Baril et al., 1993 ; Adam et Findlay, 1997). En outre, la puberté peut être retardée de plusieurs mois ou plusieurs années jusqu'à ce qu’une quantité suffisante d’aliment sera disponible (Foster et Nagatani, 1999).

Shoeman et al. (1987) ont proposé la taille testiculaire à la puberté comme indicateur valable du taux d’ovulation en raison des mécanismes physiologiques communs dans le contrôle de l’expression des caractères sexuels chez le mâle et la femelle. Cependant, la croissance testiculaire est sensible aux changements alimentaires (Shoeman et Combrink, 1987). La malnutrition exerce un effet inhibiteur incontestable sur la fonction reproductrice (Horn, 1955 ; Herbert, 1980 chez le Rat ; Dickerson et al., 1964 chez le Porc ; Mann, 1960 chez le Veau ; Slob et al., 1979 chez le Cobaye). Chez la Ratte, la restriction alimentaire entraîne un allongement du cycle et une baisse de fertilité si elle est adulte (Brochart et Girou, 1971) ou le non-développement des follicules si elle est impubère (Lintern-Moore et al., 1981). Le Rat mâle adulte semble moins sensible car la production de sperme n’est pas affectée par une phase de malnutrition modérée (Ghafoorunissa, 1980). Chez le mâle impubère par contre, la sensibilité de l’appareil reproducteur à la qualité du régime alimentaire est importante. En abaissant le taux de protéines de la ration à 8 %, Herbert (1980) obtient chez le jeune Rat une inhibition du développement des tubes séminifères, empêchant la mise en place complète de la spermatogenèse et par suite l’apparition de la puberté. C’est la totalité de l’axe hypothalamo-hypophysogonadique qui est déprimée dans ce cas comme le révèlent les dosages hormonaux (Campbell et al. 1977).

Les changements d’alimentation amènent selon Martin et Walkden-Brown (1995) à une profonde réponse au niveau de la taille testiculaire et de la production de spermatozoïdes, dus aux changements de la taille des tubes séminifères et de l’efficacité de la spermatogenèse, accompagnée elle-même d’un changement de la fonction endocrine du testicule. Puisque les effets d’une sous-alimentation sont androgèno-dépendants, il semble que l’alimentation agit par l’intermédiaire d’une inhibition de la libération des gonadotropines et par conséquence

109 une diminution de l’activité androgénique (Baril et al., 1993 ; Brown, 1994). En Egypte, El-Zelaky et al. (2011) ont constaté que les mesures testiculaires des agneaux Rahmani sont plus élevées avec le supplément Jatropha (rebuts de dattes) mais la différence est significative pour le paramètre volume (p<0.05). Les mesures testiculaires augmentent avec l’âge jusqu’à la puberté. De même Karakus et al. (2010) ont constaté que l’âge et le poids vif ont un effet significatif sur la longueur et le diamètre des testicules et la circonférence scrotale.

Chez les caprins, un autre type de complémentation alimentaire à base des huiles a été mis en expérience par Adibmoradi et al. (2012) et ils ont constaté que les mesures de croissance testiculaire ont été élevées au niveau d’un groupe de chevreaux âgés de 5 mois nourris en supplémentation avec l’huile de poisson (FO) par rapport à ceux nourris en supplémentation avec huile de Soja (SO) et au groupe Contrôle (CO). Des mesures testiculaires ont été utilisées pour prédire la production de spermatozoïdes et la qualité du sperme (Baiely et al., 1998). Il est établi que les mesures testiculaires en particulier la circonférence scrotale affectent de façon critique la fertilité masculine (Toe et al., 2000) et l’huile de poisson a amélioré la masse testiculaire en améliorant le développement des testicules. Cette constatation concorde avec l’étude de Surai et al. (2000) chez les repro-chairs (volaille). Donc la source du gras diététique affecte significativement le développement des testicules et la spermatogénèse chez les chevreaux ainsi le FO affecte positivement le développement des gonades chez le bouc.

110 Figure 32: Evolution du volume testiculaire (Cm3) du lot Low en fonction de l’âge (mois) des agneaux de Race Ouled Djellal depuis le sevrage jusqu’à la puberté à la station ITELV

LAMTAR SBA (2015).

Figure 33: Evolution du volume testiculaire (Cm3) du lot High en fonction de l’âge (mois) des agneaux de Race Ouled Djellal depuis le sevrage jusqu’à la puberté à la station ITELV

LAMTAR SBA (2015).