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Chapitre III. La quantification de l’effet LC dans un lexique de l’italien

III.3. Effets de consonnes en italien

III.3.2. Autres effet de consonnes

III.3.2.i. Recherche d’un effet de consonnes Labial-Vélaire en italien

Dans leurs travaux, Cissé (2009) et Carrissimo-Bertola (2010) complètent la recherche de l’effet LC par une étude plus large à la recherche d’autres effets de consonnes possibles dans les lexiques des langues, afin d’essayer de mieux comprendre la présence de l’effet LC et questionner les différentes propositions d’explications soulevées dans les travaux antérieurs. La Table 12 présente la synthèse des ratios calculés entre les structures de type Labial-Vélaire et celles de type Vélaire-Labial pour toutes les positions dans l’unité lexicale et toutes structures.

Contrairement à l’effet Labial-Coronal observé dans la partie précédente, de nombreux cas ne permettent pas le calcul d’un ratio de cooccurrences (symbolisés par un astérisque), indiquant l’absence de structure Vélaire-Labial. Tous les détails du calcul des ratios effectués dans cette partie figurent en annexe 12 et 15.

Structure CVC CV.CV

Dissyllabique

Position Initiale Ailleurs Partout Initiale Ailleurs Partout

BiVe/VeBi 1,13 * 1,25 0,08 0,70 0,26 0

LdeVe/VeCo * * * 1 6 2 *

LV/VL 1,25 * 1.50 0,21 1,18 0,49 0,50

Table 12 : Ratios calculés pour la recherche d’un effet Labial-Vélaire dans le lexique Italien, pour les structures

syllabiques CVC et CV.CV, pour toutes positions dans l'unité lexicale. Les labiales regroupent les bilabiales et les labiodentales. Si le ratio est supérieur à 1, la séquence Labial-Vélaire prédomine sur celle Vélaire-Labial.

L’effet recherché n’est pas présent dans le cas des unités dissyllabiques ou dans les séquences de deux syllabes consécutives. La valeur des ratios traduit que les séquences organisées sur le patron Labial-Vélaire sont moins présentes que celles sur le patron inverse, à l’exception, du cas avec labiodentale qui présente un ratio fort. En réalité, un seul cas de patron Vélaire-

Labial est comptabilisé dans le lexique pour six séquences inverses, ce qui explique les fortes valeurs obtenues pour les ratios comprenant une labiodentale. L’ensemble des ratios calculés ne présente pas de valeur supérieure à 1. De fait, aucune tendance ne se dessine en faveur du patron se rattachant à l’effet de fronting proposé dans le cadre de structures inter-syllabiques. Un seul ratio présente cependant un résultat supérieur à 1, toutefois nettement inférieurs à ceux observés pour les cooccurrences Labial-Coronal (voir Table 10 et 11, p 40 et 42). L’effet LV est quasi absent dans les séquences constituées de deux syllabes consécutives, les ratios observés pour ces cooccurrences de consonne indiquent même une tendance pour un effet inverse, favorisant la vélaire avant la coronale, particulièrement pour les séquences constituées d’une bilabiale et d’une vélaire, ou pour les unités lexicales dissyllabiques (voir les valeurs mises en gras dans la Table 12).

Dans le cadre de la structure syllabique fermée, les ratios ne démontrent qu’une légère tendance à favoriser les séquences avec une labiale en attaque et une vélaire en coda ; mais à la lumière du détail des ratios (ils figurent en annexe 12), la faible proportion de séquences impliquant labial et vélaire dans la même syllabe est manifeste. Même si plus de la moitié des ratios concernant la structure CVC ne peut être calculée en raison de l’absence de patrons consonne vélaire suivie d’une consonne labiale, le nombre de patrons inverses est lui aussi très réduit : notre lexique ne comporte que deux cas de structures CVC placés en dehors de l’initiale du lemme, avec une labiale en attaque et une vélaire en coda. Pour toutes les syllabes CVC, 12 relèvent du patron labial-vélaire et 8 du patron inverse. Le faible nombre de cooccurrences entre labiale et vélaire dans le lexique de l’italien analysé ici ne permet pas d’avoir les informations suffisantes sur une organisation intra-syllabique favorisant LV.

Un autre élément conforte cette observation : l’analyse des ratios calculés à partir du lexique italien_N (voir Table 13). L’hypothèse du fronting effect qui prédirait qu’une labiale précède de préférence une vélaire plutôt que l’inverse n’est pas vérifiée en italien. Les valeurs des ratios Labial-Vélaire/Vélaire-Labial sont supérieures à 1 dans le seul type de structure CVC, à l’initiale ou partout dans le lemme. En CVC autre qu’initiale de lemme, les valeurs obtenues pour les ratios indiquent plutôt la tendance inverse, c’est-à-dire qu’une consonne vélaire est plus souvent produite en position d’attaque qu’en coda, dans le cas de cooccurrence avec une consonne labiale. La comparaison des ratios détaillés de l’italien_N (voir annexe 15) permet de relever que 42 structures CVC s’organisent avec en premier une consonne vélaire puis une labiale postvocalique dans le lexique Italien_N, alors que seulement 8 cas sont présents dans

le lexique Italien. Le phénomène d’assimilation de lieu d’articulation par la nasale induit que régulièrement les codas de syllabes fermées se trouvent produites au niveau des lèvres pour anticiper le lieu d’articulation de la consonne labiale qu’elle précède.

Structure CVC1 CVC2

Position Initiale Ailleurs Partout Initiale Ailleurs Partout

BiVe/VeBi 1,13 * 1,25 0.42 1 0,44

LdeVe/VeLde * * * 0,2 * 0.44

LVe/VeL 1,25 * 1.50 0.37 3 0.43

Table 13 : Comparaison des ratios calculés pour l'effet Labial-Vélaire dans les deux lexiques de l'italien

(1transcription phonologique : Italien, 2transcription phonétique, Italien2), pour les structures syllabiques CVC pour toutes positions dans l'unité lexicale. Les labiales regroupent les bilabiales et les labiodentales. Si le ratio est supérieur à 1, la séquence Labial-Vélaire domine la séquence Vélaire-Labial.

Même-si dans le cas des structures intra-syllabiques CVC, les valeurs des ratios rapportées dans la Table 12 indiquent une plus forte proportion de patrons Labial-Vélaire, elles ne sont pas suffisantes pour révéler un effet de consonnes favorisant clairement les séquences Labial- Vélaire en italien. Cette observation est en accord avec les conclusions de Carrissimo-Bertola (2010), à propos de cet effet dans les langues d’ULSID.

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