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Sport Exercice

IV. La promotion de l’activité physique

3. Echelle nationale et régionale

A l’heure actuelle, la promotion de l’activité physique en Belgique reste encore limitée et est souvent associée à d’autres initiatives de promotion de la santé. En avril 2006, le ministère fédéral de la santé publique a lancé le Plan National Nutrition-Santé, outil de sensibilisation et d’information de la population belge sur l’importance d’une alimentation et d’un style de vie sains (PNNS, 2006). Bien que les recommandations en matière de nutrition occupent l’avant-plan dans l’élaboration de ce plan, l’importance d’une activité physique journalière est aussi mis en avant. Le rôle de l’éducation physique aux différents niveaux d’enseignement y est par ailleurs fortement souligné. Cependant, la première version de ce plan a fait l’objet de critiques. Il n’est pas suffisamment opérationnel et prévoit un certain nombre d’actions sans toutefois définir les conditions de sa réalisation ni les leviers aux niveaux institutionnel, politique et partenarial nécessaires (Absil et al., 2011).

Au-delà de cette implication fédérale, la promotion de l’activité physique s’envisage à plusieurs niveaux du pouvoir politique dont font partie les communautés et régions, mais aussi les provinces et communes (Cloes, 2013).

De par ses compétences en matière de sport, d’activité physique et de santé préventive, la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) joue un rôle actif dans le développement du

32 contexte général de la promotion de l’activité physique. Cette dernière a notamment développé l’initiative « Manger-Bouger », dont l’objectif principal est de motiver les jeunes à adhérer à un mode de vie basé sur une alimentation saine et sur la pratique régulière d’une activité physique tout en informant et sensibilisant le grand public à la problématique (FWB, 2006). Un site Internet rassemble les outils disponibles en matière d’alimentation et d’exercice physique à destination des jeunes, des parents, des animateurs, des enseignants et des professionnels de l’activité physique. Par ailleurs, la Direction générale du sport, mieux connue du public sous le nom ADEPS, ne s’oriente pas uniquement vers le sport de haut niveau, mais aussi vers le sport pour tous qui s’apparente à une forme de promotion de l’activité physique. Sur le site internet de l’ADEPS, le terme « sport » est d’ailleurs utilisé dans la charte « Vivons Sport » (2012) du mouvement sportif de la FWB qui précise que « la pratique sportive régulière et de qualité associée à une bonne hygiène de vie sont des atouts indispensables à l’amélioration de la santé, la prévention des maladies, le développement des interactions sociales en vue d’un bien-être accru ». En collaboration avec des groupements sportifs et culturels locaux ou des autorités communales, elle propose des initiatives destinées à offrir au grand public des opportunités de pratique régulière (par exemple, les points verts et marches ADEPS). Elle contribue également à l’organisation d’événements qui font la promotion des opportunités de pratique de l’activité physique mises à disposition par la région wallonne (par exemple, « Le Beau Vélo de Ravel »). Enfin, un décret adopté en 2013 au sein de la FWB a permis d’organiser la reconnaissance et le subventionnement des centres sportifs locaux (CSL) et des centres sportifs locaux intégrés (CSLI). Ces centres gèrent un ensemble d'infrastructures permettant la pratique d’activités physiques et sportives et sont soit sur le territoire d'une même commune, soit sur les territoires de plusieurs communes obligatoirement limitrophes. Concrètement, ce décret permet le subventionnement du salaire d’un « agent du sport » ayant en charge la coordination et la gestion d’un CLS(I). Afin d’acquérir sa reconnaissance, chaque centre doit notamment promouvoir la pratique sportive

33 sous toutes ses formes, sans discrimination, et promouvoir des pratiques d’éducation à la santé par le sport. Plusieurs autres décrets encouragent la promotion de l’activité physique, et plus particulièrement du sport. Il s’agit notamment du décret du 12 mai 2004 fixant les conditions d'octroi de subventions pour l'organisation d'activités sportives de quartier. En outre, et dans le but de promouvoir l'insertion sociale des jeunes par le sport, un système de « chèques sport

» a été instauré par le décret du 28 août 2006. Le « chèque sport » est un moyen de paiement permettant de financer en partie le prix de l'inscription à un cercle sportif ou à un stage sportif ainsi que le prix d'acquisition d'un équipement sportif. Finalement, le décret du 8 décembre 2006 organise et subventionne le sport en FWB. Il prévoit à cet effet la reconnaissance des fédérations sportives, des fédérations sportives de loisirs et des associations sportives. Il envisage également les dispositions particulières concernant le sport à l’école dans les différents niveaux d’enseignement.

En examinant ces initiatives, on constate que les actions proposées sont souvent limitées à la composante « sportive » de l’activité physique. Ce constat est principalement dû à la situation inconfortable de l’activité physique dans le paysage politique francophone belge, coincée entre trois ministères : la santé, le sport et l’éducation. Cette situation engendre généralement des décisions politiques axées vers des domaines qui font partie intégralement d’un de ces trois ministères, et non vers l’activité physique qui est souvent renvoyée en second plan (Cloes, 2011).

A l’échelon régional, la Région wallonne offre un cadre à la politique du transport actif et à l’aménagement du territoire propice à la pratique de l’activité physique (Nicolet, 2008).

On peut notamment citer la direction spécifique des infrastructures sportives, appelée Infrasports, qui gère la construction, la rénovation, l'extension, l'acquisition et l'équipement d'infrastructures sportives, récréatives et de loisirs accessibles à tous.

Au niveau des provinces, les services provinciaux des sports sont des acteurs potentiels de la promotion de l’activité physique. A ce niveau, la Province de Liège est tout

34 particulièrement active. Par exemple, le « Guichet sport » a été mis en place au sein de la Maison des Sports de la Province de Liège afin de conseiller, faciliter et soutenir les diverses associations ou structures, tant publiques que privées, qui œuvrent dans le domaine du sport, sur le territoire provincial. Des événements peuvent aussi être développés en collaboration avec les communes. Les provinces peuvent contribuer à des initiatives en matière de promotion de l’activité physique, à l’image de la campagne initiée par l’Observatoire de la Santé du Hainaut (OSH, 2010). Cette dernière expose les bénéfices d’une activité physique pratiquée au moins 30 minutes par jour et prend la forme d’une brochure explicative mais aussi d’une campagne publicitaire. Ces deux niveaux d’action peuvent aussi collaborer, comme ce fût le cas dans la campagne « 0-5-30 », pour 0 tabac, 5 fruits et légumes et 30 minutes d’activité physique par jour, à l’initiative des provinces wallonnes en collaboration avec la FWB (APW, 2013).

Enfin, les communes organisent l’activité physique au niveau d’un territoire délimité par l’intermédiaire des institutions et des acteurs de différents secteurs. Selon Cloes et Vincke (2004), elles doivent accorder une grande importance à l’élaboration d’une politique sportive et constituent la pierre angulaire de la promotion de l’activité physique au niveau local. Leur organisation politique dont fait partie l’échevinat des sports donne quelques indications relatives à ses possibilités d’actions en la matière. D’autres échevinats sont également concernés par la promotion de l’activité physique. Il s’agit par exemple de l’échevinat de la santé, des travaux publics ou encore de l’urbanisme. A l’heure actuelle, l’échevin communal en charge de la promotion de l’activité physique est souvent celui qui est désigné en tant qu’échevin des sports. Il est désigné par le Conseil Communal et le Collège des Bourgmestres et Echevins et, bien souvent, n’est pas un spécialiste en activité physique (Piéron & De Knop, 2000). Toujours selon ces auteurs, le succès de la politique mise en œuvre sur le territoire de la commune par cet échevin dépendra dans une large mesure de l’apport des organes participatifs et exécutifs ainsi que des possibilités financières de la commune. Les associations

35 établies avec des programmes incitant la population à pratiquer une activité physique sur le territoire de la commune (par exemple, les programmes « Je cours pour ma forme » et assimilés), font ainsi partie de ses compétences.