ont ´et´e pr´esent´ees [Hoffmann et Juh´asz, 2001, Goldenthal et Bercovier, 2003]. La premi`ere
m´ethode permet de d´eplacer un nœud pour interpoler un point donn´e. Le polygone de contrˆole
n’´etant pas modifi´e, le point doit se trouver dans l’enveloppe convexe. Les solutions offertes
sont donc limit´ees car la courbe est d´eplac´ee `a l’int´erieur de l’enveloppe convexe du polygone
de contrˆole. Par cette restriction, nous ne pouvons pas garantir que les contraintes soient
toujours respect´ees.
Dans la deuxi`eme m´ethode, les auteurs consid`erent le probl`eme d’approximation ou
d’in-terpolation de points par une courbe B-spline comme un probl`eme d’optimisation o`u la
fonc-tion de coˆut est, suivant l’objectif `a atteindre, l’erreur d’approximation ou un crit`ere sur la
forme de la courbe. La fonction de coˆut d´epend des diff´erentes variables d´efinissant la courbe
B-splines, c’est-`a-dire, les coordonn´ees des points de contrˆole, la param´etrisation et le vecteur
de nœuds. La solution optimale est calcul´ee it´erativement. A chaque ´etape, la fonction coˆut
est optimis´ee en fonction du vecteur de nœuds puis en fonction de la param´etrisation.
L’al-gorithme est arrˆet´e lorsqu’une solution stable est atteinte. Cette m´ethode permet de prendre
en compte des crit`eres de formes pour l’approximation de donn´ees. Le probl`eme est que la
m´ethode est relativement lente puisque, d’apr`es ses auteurs, la r´esolution du probl`eme peut
prendre plusieurs minutes pour une courbe avec une dizaine de points de contrˆole.
Plus couramment, les d´eformations se font en d´epla¸cant les points de contrˆole. Une
m´ethode ´el´ementaire serait de construire une courbe B-spline approchantlmin. Le probl`eme
est de s’assurer que la courbe est toujours du bon cˆot´e de lmin. Des conditions sur
les d´eriv´ees peuvent ˆetre ajout´ees pour contraindre la forme de la courbe [Dietz, 1996,
Berglund et al., 2001]. Des pond´erations peuvent ´egalement ˆetre introduites pour que la
courbe soit plus proche de certains points que d’autres mais nous ne pouvons jamais garantir
que la contrainte de lisibilit´e est respect´ee. Il existe ´egalement des m´ethodes locales
d’approxi-mation visant `a corriger certains artefacts apparaissant sur une ligne. Dans [Farin, 1992], une
m´ethode est pr´esent´ee o`u l’on applique un sch´ema de subdivision dans le sens inverse pour
r´eduire le nombre de points de contrˆole. Le probl`eme est que la solution n’est pas toujours
va-lide et nous ne contrˆolons pas le d´eplacement final. Enfin, la courbe peut ´egalement ˆetre liss´ee
localement en corrigeant les points donnant une mauvaise approximation [Zhang et al., 2001] :
lorsqu’un point n’est pas bon, l’´energie de d´eformation est minimis´ee localement et une
nou-velle position est calcul´ee.
Les m´ethodes pr´esent´ees ont toutes la mˆeme limite : dans le cadre de la g´en´eralisation
marine, elles ne permettent pas de garantir que le conflit soit corrig´e et que la contrainte
de lisibilit´e soit respect´ee. En effet, le probl`eme n’est pas d’approcher au mieux lmin mais
de d´efinir une courbe situ´ee enti`erement du mˆeme cˆot´e de lmin. Nous n’avons pas trouv´e
dans la litt´erature de m´ethodes r´epondant `a ce probl`eme. Une m´ethode d’interpolation avec
des contraintes de positivit´e est pr´esent´ee dans [Meek et al., 2003] mais cette m´ethode est
appliqu´ee aux courbes rationnelles non polynomiales. La positivit´e est ´etablie en modifiant
les poids des fonctions et non les nœuds ou les points de contrˆole.
3.3.1.3 D´eformation de courbes par des approches m´ecaniques
Les approches m´ecaniques consistent `a appliquer des forces aux points `a d´eplacer, ces
forces ´etant d´efinies en fonction des contraintes `a respecter. Des forces internes reliant les
points entre eux sont ´egalement d´efinies. De ce fait, lorsqu’un point est d´eplac´e par l’action
d’une force, la d´eformation est propag´ee aux autres points. Nous pr´esentons deux mod`eles
m´ecaniques utilis´es en g´en´eralisation cartographique.
Le mod`ele des ressorts Un mod`ele utilisant des ressorts est pr´esent´e dans [Bobrich, 2001]
pour la d´eformation de polylignes. Les segments reliant les points sont assimil´es `a des ressorts
sous tension. En fonction des conflits `a corriger, les points peuvent ˆetre fixes ou libres. Des
ressorts de torsion sont ´egalement plac´es autour des points pouvant ˆetre d´eplac´es (figure 3.8).
Lorsque des points sont modifi´es, les points situ´es dans le voisinage sont ´egalement d´eplac´es.
Les nouvelles positions sont calcul´ees en minimisant la somme des potentiels des ressorts de
tension et de torsion. La minimisation se fait par une m´ethode de descente.
P0
Pi
Pi−1 Pi+1
Rc
Rc Rc
Rt Rt Rt
Fig.3.8 —Mod`ele des ressorts :P0est un point fixe,Rtsont les ressorts de torsion (d’apr`es
[Bobrich, 1996]).
Les r´eseaux de barres Les r´eseaux de barres ont ´et´e introduits pour la mod´elisation de
courbes et de surfaces par L´eon dans [L´eon et Trompette, 1995]. Les auteurs pr´esentent une
m´ethode de d´eformation de courbes o`u le polygone de contrˆole est assimil´e `a un r´eseau de
barres. Les d´eformations sont effectu´ees en modifiant les forces internes donnant la tension
dans les barres ou les forces externes appliqu´ees aux points de contrˆole. L’int´erˆet de la m´ethode
est que la condition d’´equilibre s’exprime sous la forme d’un syst`eme d’´equations lin´eaires.
La d´eformation peut ˆetre contrˆol´ee en fixant la position de certains points de contrˆole et en
laissant les autres points libres. La m´ethode de L´eon est pr´esent´ee en annexe A.
Les r´eseaux de barres ont ´et´e utilis´es pour le lissage et le d´eplacement d’isobathes
repr´esent´ees par des courbes B-splines dans [Saux, 1999]. L’objectif est de lisser une courbe
en d´epla¸cant ses points de contrˆole tout en tenant compte de la contrainte de s´ecurit´e,
c’est-`a-dire, en la d´eformant dans le sens des profondeurs d´ecroissantes. L’op´eration se fait en deux
´etapes. D’abord, il faut choisir les points de contrˆole fixes et libres. Pour cela, nous fixons
les points de contrˆole situ´es du cˆot´e de la plus grande profondeur par rapport `a la courbe.
Les autres points de contrˆole sont laiss´es libres. Ensuite, les points de contrˆole libres sont
d´eplac´es dans le sens des profondeurs croissantes. De ce fait, la s´ecurit´e est pr´eserv´ee et la
courbe est liss´ee puisque les points de contrˆole libres sont plus proches des points fixes.
Dans le document
Détection et correction des intersections entre courbes B-splines. Application a la généralisation cartographique.
(Page 94-97)