• Aucun résultat trouvé

d'eau entre le prépuce et le gland. Il est donc probable que la

malpropreté seule est responsable

de

tous ces

méfaits.

32

La dilalation,en permettant de ramenerle prépuceenarrière,

facilitera les soins de propreté. 11 faudra donc recommander

aux personnes opéréesparla dilatation,des lotionsrégulièresde

la verge.

En supposant que les produits irritants accumulés entre le

prépuce et le gland ne soient la cause d'aucune des manifesta¬

tions énumérées ci-dessus; en admettant que celles-ci soient dues uniquement au phimosis, soient pour ainsi dire les symp¬

tômes de ce vice de confirmation, la dilatation, en guérissant le phimosis, en ferait disparaître les symptômes. Il suffit d'ailleurs de se reporteraux observations que nouscitons, pourse convain"

cre qu'il en est ainsi (V. obs. XIV, XVI, XVII, XVIII, XIX).

Il est une affection susceptible de donner lieu aux mêmes accidents que le phimosis, nous voulons parler de cequ'onpeut appeler le faux phimosis congénital, des adhérences

balano-préputiales. Dans ce dernier cas aussi, le prépuce recouvre com¬

plètementle gland ; il est même parfois exubérant et forme un canal d'une longueur variable en avant du méat. Souvent, on

rencontre chez les enfants porteurs de cette malformation des troubles urinaires, dysurie, incontinence; destroublesgénitaux, balano-posthite, tendance à la masturbation, pertes séminales;

des troubles nerveux réflexes. Témoin, un petit malade que M. le Dr Barde adressait tout dernièrement à M. le professeur

Piéchaudetqui faitl'objetde l'observation XVII.L'on seraittenté

déporter le diagnostic de phimosis congénital, et cependant il n'y a pas trace d'atrésie préputiale ; les adhérences seules em¬

pêchent de découvrir le gland. Dans certains de ces cas cepen¬

dant, il existe une véritable stricture de la muqueuse préputiale toujours très légère, dont le mécanisme est facile à saisir : à la naissance de ces enfants, il existe des adhérences balano-prépu-tiales, qui maintiennent l'orifice du prépuce en avant du méat;

les parents négligent de découvrir le gland, pour les soins de propreté nécessaires; les adhérences s'organisent, deviennent plus consistantes, legland se développe en arrière ; tandis que l'orifice préputial qui dépasse le méat ne voit pas son diamètre augmenter dans les mêmes proportions, comme dans les

33

-cas des manœuvres quotidiennes le ramènent en arrière du gland.

Cette affection relève aussi de la dilatation, ouplus générale¬

ment du second temps seulement de cette opération. Il suffit en effet de détruire les adhérences pour remédier à cet état de

choses. Trois de nos observations (XVI, XVII, XVIII) portent

sur des faits de ce genre.

On a donné comme contre-indication de la dilatation l'exu¬

bérance du prépuce. Laylavoix, dans sa thèse,

formule ainsi

cette objection : « Le malade après dilatationest, dans ce cas-là,

dans

la situation d'un individu porteur d'un prépuce long sans

phi¬

mosis ». Ce prépuce long est, selon lui, une indication suffisante

de circoncision. Verneuil et de Saint-Germain ne partagent pas cette manière de voir; dans tous lescas qu'ils ont soignésilsont

constaté que l'exubérance du prépuce se corrigeait d'elle-même après l'opération;Chalotse rangeégalement à cedernier avis;

il

estd'ailleursrationnel quelalongueurd'untube élastique

dimi¬

nue lorsque l'on augmente sa largeur.

Il est rare de rencontrer des phimosis tellement serrés que l'orifice préputial ne puisse livrer passage à aucun instrument;

une étroitesse si marquée constituerait évidemment une

contre-indicationde la dilalion. Dans les casde phimosis les plusserrés

onpeut toujours, comme nous l'avons dit plus haut, obtenir une certaine dilatation préliminaire à l'aide de stylets, avant

d'intro¬

duirela pince dilatatrice.

Les adhérences sont-elles une contre-indication de la dilata¬

tion?Dans tous les cas de phimosis que nous avons opérés ou

vuopérer, il existait des adhérences plus ou moins

nombreuses,

plus ou moins consistantes et nous croyons pouvoir répondre à

cette première question en répondant à cette autre :

A quel

âge

peut on faire 1a, dilatation? Il est certain que le mieux est de la pratiquerde bonne heure, les adhérences n'ontpasencoreeu le tempsde s'organiser, elles sont molles et cèdent

facilement

au moindre effort, plus tard elles s'organisent et leur

destruction

nécessiteune véritableopération sanglante.

Ainsi Verneuil, chez

unjeune homme dont le gland n'avait jamais été découvert et

34

qui, à la veille de semarier, se préoccupait de cet état, dut déta¬

cher laborieusement au bistouri et aux ciseaux la faceinterne du prépuce qui était pour ainsi dire fusionnée avec la face externe du gland.

La pratique de la dilatation rencontre cependant quelques

difficultés lorsqu'on la tente dans les premiers jours ou les pre¬

miers mois de la vie; nous en avons fait l'expérience chez un

enfant âgé de un mois et demi dont nous rapportons plus haut

l'observation (obs. XV). A cet âge-là, en effet, il n'estpas facile

de s'aider du gland, comme point d'appui, pour compléter la

dilatation commencée à l'aide de la pince. Cet organe n'est ni

assez volumineux, ni assez résistant; il fuit sous les doigts de l'opérateur et il est beaucoup plus délicat de le faire passeret

repasser à travers l'orifice préputial déjà dilaté. Par ce fait les

manœuvrespost-opératoires si nécessaires pour assurerle succès

définitif de la dilatation ne peuvent guère plus être pratiquées

parlesparents. Il noussemble doncnécessaire d'établirapproxi¬

mativement du moins deux limites d âge extrêmes, dans l'inter¬

valle desquelles les adhérences ne sauraient constituer line contre-indication.

D'ailleurs les autres procédés opératoires du phimosisseraient

aussi à ce compte-là contre-indiqués. Parmi nos observations,

on peut relever deux cas de phimosis dans lesquels les adhé¬

rences, très nombreuses, s'étendaient presque jusqu'au méatet qui ont été traitées avec succèspar la dilatation (obs.XII,

XH )•

On peut relever dans nos observations la coexistence assez

fréquente de herniesetde phimosis congénital; sansvouloir faire

de celte coïncidence un rapport de cause à effet, nous croyons pouvoir admettreque le phimosis, s'ilne provoque pasla hernie,

du moins entretientcet étatpathologiqueparleseffortsquenéces¬

site la miction chez les enfants porteurs dece vice deconforma¬

tion. Chez les enfants encore trop jeunes pour subir sans

dom¬

mage la cure radicale de la hernie et atteints de

phimosis

con¬

génital, la dilatation, en supprimant la cause de la dysurie,

pourra empêcher un accroissement trop rapide du volume

delà

hernie, bénéfice qui n'est pas à dédaigner. Il nous semble

donc

indiqué de tenter la dilatation dans ce cas.

CHAPITRE V

DISCUSSION

Les adversaires de la dilatation, Trélat et Laylavoix en tête,

luiont reproché d'exposer à la récidive.

La récidive peut être évitée dans la plupart

des

cas,

selon

l'avis de Lannelongue, Verneuil, de

Saint-Germain

et

Chalot,

grâce aux manœuvres secondaires dont nous avons déjà

parlé

; il faut donc mobiliser le prépuce, pendant

quelque

temps,

d'avantenarrière sur le glandetjusque derrièrelui, pour

main¬

tenir le résultat opératoire, et lutter contre

le

processus

de ré¬

traction cicatricielle; « c'est là lesecret de la bonne dilatation », ditChalot; et c'est par ce point que la

dilatation semble,

pour

ainsi dire, imiter la nature; ne voit-on pas en effet bien des phimosis congénitaux guérir spontanément par le coït

répété

chez des vierges ou chezdes femmes étroites ou par

l'habitude

qu'ont certains adolescents de s'exercer à décalotter? Le tissu

cicatricielprovenant desérailluresde la muqueuse est peu

abon¬

dant; et ces éraillures sont d'ailleurs rares ou insignifiantes, quand on emploie le procédé de douceur.

On peut, du reste,

dans le cas derécidive, faire une nouvelle tentative

de dilatation

qui n'est en rien gênée par la petite

quantité de tissu fibreux

fourni par la cicatrisation des éraillures.

Documents relatifs