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E‐1) Les différentes méthodes de simulation électromagnétique a) Historique 

Longtemps, la seule formule connue sur les réseaux a été la loi des réseaux qui permet  de  déterminer  la  position  des  ordres  de  diffraction.  En  1902,  Wood  observa  des  variations  brutales des propriétés optiques des réseaux dans certaines conditions d’éclairement. Ce sont  les anomalies de Wood [66]. Pour expliquer ces anomalies, il faut utiliser une théorie reposant  sur la résolution des équations de Maxwell. Lord Rayleigh le fit pour la première fois en 1907.  Il donne alors une formulation mathématique au problème en exprimant les champs réfléchis  et transmis sous la forme d’une somme d’ondes planes qu’on appelle un développement de  Rayleigh. La théorie de Rayleigh est le premier modèle de simulation électromagnétique des  réseaux.  Mais  cette  théorie  n’est  pas  adaptée  à  tous  les  types  de  réseaux  car  elle  n’est  pas  rigoureuse.  Une  hypothèse  de  cette  théorie  est  que  la  décomposition  en  ondes  planes  en  dessous et au‐dessus du réseau suffit à décrire le champ dans le réseau. Petit et Maystre [16]  ont pu démontrer les lacunes de cette théorie qui n’est pas valable si le rapport de la hauteur  sur  la  période  est  supérieur  à  0,142.  Pour  répondre  à  ce  manque,  de  nombreuses  théories  rigoureuses  ont  été  développées.  L’évolution  des  modèles  électromagnétiques  utilisés  pour  résoudre le problème des réseaux est directement liée à l’évolution des moyens de calculs et  de la compréhension des méthodes numériques. 

b) La méthode intégrale 

Ici,  le  principe  est  la  résolution  d’une  équation  intégrale  [112].  C’est  une  résolution  fonctionnelle  de  l’équation  intégrale  par  une  somme  de  fonctions.  Cette  méthode  a  fait  ses  preuves  même  sur  des  cas  difficiles  comme  réseaux  très  profonds  ou  encore  le  calcul  de  la  polarisation TM pour un matériau très conducteur. Une version avancée de la méthode a été  développée  par  L.  I.  Goray,  c’est  la  « Modified  Integrale  Method »  (MIN)[113].  La  méthode  intégrale  peut  cependant  se  montrer  difficile  à  adapter  pour  des  milieux  hétérogènes  ou  anisotropiques. 

c) Les méthodes différentielles 

Les méthodes différentielles ont comme principe la résolution directe d’une équation  différentielle  qui  peut  être  l’équation  de  Helmholtz  ou  les  équations  de  Maxwell.  Les  principales méthodes différentielles sont : la méthode différentielle classique[123], la méthode  modale  [114],  ou  encore  la  méthode  des  ondes  couplées  [16].  La  méthode  différentielle  ne  permet  pas  de  résoudre  tous  les  problèmes  de  réseau  et  présente  des  difficultés  de  convergence pour le mode TM. La Méthode Modale (MM) peut être utilisée pour la plupart 

    Annexes 

 

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des  profils.  La  méthode  des  ondes  couplées  a  été  développée  en  1981  par  Moharam  et  Gaylord  [115].  Cette  méthode  a  été  freinée  par  les  difficultés  pour  calculer  le  mode  TM  à  cause d’une instabilité numérique intrinsèque. Le problème a été résolu de 1993 à 1996 quand  les contributions de Gérard Granet [73][116][117], Lalanne et Morris [118][119], puis de Lifeng  Li [120][74] aux travaux antérieurs, ont permis à la méthode rigoureuse des ondes couplées  d’être  améliorée  [130].  Cette  méthode  est  communément  appelée  Rigourus  Coupled  Wave  Analysis  (RCWA),  Fourier  Modal  Method  (FMM)  ou  encore  Modal  Method  by  Fourier  Expansion (MMFE).  

d) La méthode de transformation des coordonnées ou méthode C 

Cette  méthode  développée  par  Chandezon  consiste  en  l’utilisation  d’un  repère  de  coordonnées curviligne qui suit les contours du réseau. L’utilisation de ce repère curviligne  permet  de  fortement  simplifier  la  résolution  des  équations  de  Maxwell  mais  pas  les  opérateurs  utilisés.  De  nombreuses  améliorations  ont  suivi  la  première  mouture  de  Chandezon. Ces travaux ont été réalisés par Granet [131], Li, Popov ou encore Plumey. Cette  méthode  ne  s’est  pas  beaucoup  développée  dans  les  milieux  industriels,  plus  pour  des  raisons  de  compréhension  du  formalisme  que  pour  des  raisons  de  performances.  Une  simplification  de  l’approche  de  la  méthode  C  a  été  publiée  par  les  principaux  acteurs  de  l’amélioration de la méthode [131]. Cette méthode permet de traiter tous les types de réseau,  des difficultés apparaissent cependant lors de fortes variations de la dérivée du profil. 

e) Les méthodes maillées 

En  modélisation  électromagnétique,  les  méthodes  les  plus  répandues  consistent  à  résoudre les équations de Maxwell par différences finies (FD) ou par les éléments finis (FE)  sur  une  structure  maillée.  Dans  le  groupe  des  méthodes  maillées  on  peut  aussi  rajouter  la  méthode  des  différences  finies  temporelles  (FDTD)[121]  ou  la  méthode  des  éléments  de  frontière (BEM) [122]. Dans ces méthodes, le champ est représenté dans une structure maillée  et la précision de la simulation dépend du nombre et de la taille des mailles. Ces méthodes  sont  peu  utilisées  en  scattérométrie  pour  des  raisons  de  précision  et  de  rapidité  car  elle  demande beaucoup de ressources en temps de calcul. 

f) La méthode des multipôles 

La méthode des multipôles (MMP) et une méthode rigoureuse développée entre autre  par  Hafner  [132]  qui  permet  de  réduire  le  calcul  électromagnétique  du  réseau  au  calcul  du  champ rayonné par des sources fictives sur les surfaces. L’inconvénient de cette méthode est  qu’il n’existe pas d’algorithme générique pour placer les sources fictives. C’est une méthode  efficace pour les structures complexes comme les cristaux photoniques. 

g) Choix d’une méthode 

Les méthodes de simulation électromagnétique applicables aux réseaux sont variées et  plus  ou  moins  abouties.  De  nombreux  scientifiques  ont  cherché  à  comparer  ces  différentes  méthodes soit de façon générales [123] [124] ou en étudiant leurs propriétés de précision et de  convergence ([126],[128] et [129]). Ce qui ressort de ces différentes publications est qu’aucune  méthode n’est plus performante que les autres sur l’ensemble des structures possibles. Quatre  méthodes sortent cependant du lot pour la scatterométrie : la méthode intégrale, la méthode  C,  la  méthode  modale  et  la  RCWA.  Le  choix  d’une  méthode  a  d’abord  été  entrepris  au  laboratoire pour développer un code pour la scattérométrie par ellipsométrie sous Matlab. La 

 

méthode  choisie  est  la  méthode  différentielle  des  ondes  couplées  (RCWA)  car  c’est  une  méthode rapide, rigoureuse et surtout qui peut s’appliquer à tous les cas de figure que l’on  peut rencontrer et de façon efficace sur les réseaux diélectriques. Elle est aussi adaptable au  cas  des  réseaux  bidimensionnels.  C’est  pour  ces  raisons  que  j’ai  choisi  d’utiliser  le  code  RCWA développé au Laboratoire d’Ingénierie des Composant Photoniques sous Matlab® et  de l’adapter aux différents problèmes spécifiques à l’instrument et aux structures étudiées. 

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