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Dormir ou jouer au poker en ligne : Comportements et symptômes de tilt en contexte de privation de sommeil.

Alexandre Hamel, B.A.1, Isabelle Giroux, Ph.D.1, Christian Jacques, M.Ps.1, Axelle Moreau, Ph.D.1, Célyne Bastien, Ph.D.1.

1Université Laval, Québec, Canada

Note : L’étude a été financée par les Fonds pour la prévention et le traitement du jeu de l’Université Laval. Le doctorant a été soutenu financièrement par le Fonds de recherche du Québec – Société et culture (FRQ-SC), la fondation Mise Sur Toi, et par le programme de bourses d'études supérieures du Canada Joseph-Armand-Bombardier du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH).

Adresse de correspondance : Alexandre Hamel, École de psychologie, 2325 rue des Bibliothèques, PAV-FAS, Université Laval, Québec (Qc), Canada, G1V 0A6. Courriel : alexandre.hamel.4@ulaval.ca

27 Résumé

Le poker en ligne (PEL) est accessible 24/7, une commodité qui favorise la pratique du jeu pendant les heures habituelles de sommeil. La privation de sommeil est associée à des altérations dans la prise de décision, la prise de risque et la régulation des émotions. De telles altérations sont identifiées comme des facteurs de risque des épisodes de tilt, un phénomène de perte de contrôle transitoire au PEL. Inversement, le jeu pendant les heures habituelles de sommeil pourrait interférer avec le sommeil. Cette étude vise a) à explorer les effets de la privation de sommeil sur les symptômes de tilt et les comportements de jeu et b) à évaluer si le sommeil peut être altéré par la présence d’une séance de PEL jouée peu avant le coucher. Un devis expérimental sur 28 jours a recueilli des informations quotidiennes sur le sommeil, les symptômes de tilt et les comportements de jeu de 23 joueurs (22 hommes, 1 femme) de PEL réguliers. Le tilt et les comportements de jeu des séances de jeu de PEL (n = 588) jouées en privation de sommeil étaient comparés aux séances de jeu joués au repos. Différentes mesures de sommeil étaient comparées pour les séances (n = 897) ayant été jouées peu avant le coucher, à l’absence de séances durant cette période. Un plus haut niveau de tilt (total, émotionnel & comportemental), davantage de pertes financières et davantage de mains jouées sont observés pour les séances privation de sommeil. Davantage de tilt est également observé lorsqu’il y a consommation d’alcool. Contrairement aux hypothèses, une moins grande latence au sommeil s’observe lors des séances jouée deux heures et moins avant le coucher. Des analyses post-hoc révèlent que le tilt est associé à des effets délétères sur plusieurs mesures de sommeil. Nos résultats semblent indiquer que des privations de sommeil naturellement induites peuvent favoriser des conséquences perceptibles pour le joueur et sur ses habitudes de jeu. Inversement il semble que le tilt puisse altérer le sommeil du joueur. Cette étude est la première à s’intéresser spécifiquement aux variables de sommeil chez les joueurs de PEL. Des recherches futures devraient poursuivre les efforts pour comprendre le lien entre le sommeil et les comportements de jeu, notamment en s’intéressant aux motivations à jouer en privation de sommeil.

28 Introduction

Le poker est un jeu de hasard et d’argent (JHA) connaissant une grande augmentation en popularité depuis les années 2000 (Chevalier et Pastinelli, 2008; Laakasuo et al., 2015). Le poker en ligne (PEL) représente une industrie milliardaire (Statista, 2017) qui permet aux joueurs de s’affronter de part et d’autre du globe à partir de l’appareil électronique de leur choix et à l’heure qui leur convient. L’accessibilité 24 heures sur 24 du PEL constitue une caractéristique du jeu appréciée des joueurs (Tovar et al., 2013) tout en étant associée à la perte de contrôle des comportements de jeu (Hing et al., 2015). Jouer au PEL pendant les heures habituelles de sommeil semble fréquent et pourrait apporter des conséquences néfastes pour les joueurs. Près des trois-quarts (72,5%) des joueurs de PEL de l’enquête réalisée par l’Observatoire des jeux en France en 2012 (N = 4 042) mentionnent jouer tard en soirée ou pendant la nuit (Eroukmanoff et al., 2014). Au Québec, un coup d’œil au site étatique en ligne EspaceJeux.com permet d’accéder à des tournois à chaque nuit (Loto- Québec, 2020).

Les problèmes de sommeil pourraient également affecter les comportements de jeu. Des données du National Comorbidity Survey relèvent qu’un individu rapportant un problème de jeu a plus de chance de rapporter une ou des plaintes de sommeil que les autres individus de la population générale (Parhami et al., 2013). Les auteurs suggèrent que ces problèmes de sommeil puissent diminuer la capacité d’un joueur à garder le contrôle de ses comportements de jeu et altérer sa capacité de prise de décision, tel que le démontre certaines études en laboratoire (voir Harrison et Horne, 2000; Venkatraman et al., 2007). Malgré le constat que plusieurs joueurs de PEL jouent tard le soir ou pendant la nuit et que des problèmes de sommeils sont associés aux problèmes de jeu, aucune recherche n’a étudié spécifiquement les effets des comportements de jeu nocturnes sur la perte de contrôle au jeu. De plus, aucune étude n’aborde les conséquences du jeu pratiqué tard en soirée sur le sommeil. Cette étude a pour objectif d’apporter des éléments de réponse à la question des impacts du manque du sommeil sur la perte de contrôle au PEL et à la question des effets du PEL sur le sommeil de la nuit subséquente à une séance de PEL.

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Le poker est un JHA de cartes où des joueurs (habituellement de 2 à 10) tentent d’avoir le dessus sur leur adversaire afin de gagner cagnotte d’argent misé. Parmi les différentes variantes du poker, la plus populaire est le Texas Hold’Em (Fiedler, 2011; Shead et al., 2008). Le joueur actif détenant la main (combinaison de 5 cartes, privés et communes) la plus forte à la suite des quatre tours d’enchères gagne la cagnotte. Ce sont les probabilités d’obtenir une main qui déterminent la force de celle-ci, plus faibles sont les chances d’avoir une main, plus forte est la main. Il y a deux principales manières de jouer, en partie à l’argent (cash game) ou en tournoi. En partie à l’argent, un joueur peut entrer et quitter une table de jeu au moment où il le désire, il peut également ajouter de l’argent dans sa banque. En tournoi, le joueur ne joue pas pour de l’argent, mais pour une place dans un palmarès. Plus le joueur avance dans le tournois et qu’il a le dessus sur ses adversaires, plus il joue longtemps. Les meilleures places dans le palmarès peuvent être associées à des prix en argent. Le joueur ne peut ajouter d’argent dans sa cagnotte durant un tournoi (Lexique Poker, 2020).

Les joueurs de PEL sont typiquement des hommes, et de jeunes adultes (26-35 ans) (Parke et al., 2007). Ils joueraient généralement pour développer leurs habiletés, le plaisir et faire de l’argent, mais parfois aussi pour fuir leurs difficultés (Brochu et al., 2015; Dufour et al., 2013; Wood et al., 2007) . Le PEL est un JHA présentant des caractéristiques structurelles qui se démarquent des JHA où les résultats d’une mise sont complètement issus du hasard comme les appareils de loterie vidéo, les loteries, ou les billets à gratter. Contrairement à ces- derniers, au PEL l’issue des mises présenterait également une part d’habileté permettant à certains joueurs plus expérimentés et habiles de réaliser des profits à long terme (p.ex., Fiedler et Rock, 2009).

La capacité de prise de décision et la régulation des émotions seraient deux éléments cruciaux au PEL (Barrault et al., 2014; Schoonmaker, 2000). La capacité de prise de décision est un processus cognitif complexe fondamental nécessaire à l’individu afin de réaliser des choix optimaux en fonction de critères prédéterminés (Wang et al., 2006). La régulation des émotions réfère aux processus responsables de l’observation, l’évaluation et la modulation des émotions, qui permet à une personne d’accomplir ses buts et de fonctionner dans des contextes variés (Gross, 2002; Watling et al., 2017). Un joueur désirant avoir un avantage

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sur ses adversaires se doit de connaitre les statistiques et probabilités de gagner en fonction des cartes communes retournées et visibles pour tous les joueurs, et de ses cartes privées. Sur la base de cette connaissance, il se doit de faire des choix rationnels en fonction du niveau de risque associé à chaque décision s’il désire optimiser les probabilité de gains à long terme (Fiedler et Rock, 2009; Nicolas, 2007). Pour ce faire, il développe son expérience en jouant, mais également en lisant, en discutant de poker et en utilisant des outils pour l’accompagner dans son jeu tel un logiciel de traçage des mains (Laakasuo et al., 2014; Morgan, 2014). Morgan révèle que les joueurs expérimentés, comparativement aux joueurs moins expérimentés, usent plus efficacement des probabilités en ajustant le niveau de prise de risque selon l’espérance de gains d’une main. Ces travaux démontrent également une association entre les émotions négatives et la propension à la prise de risque durant le jeu pour les joueurs moins expérimentés. Les travaux de Morgan mettent de l’avant l’importance de la capacité de prise de décision et du rapport aux émotions pour les joueurs de PEL, et des effets de l’expérience sur ces éléments. Toutefois, ces résultats sont obtenus à partir d’expérimentations en laboratoire, ce qui limite leur validité écologique. Ce contexte d’expérimentation limite l’observation de ce qui peut faire varier les émotions, la prise de décision et ainsi favoriser la perte de contrôle des comportements de jeu ou l’apparition des épisodes de tilt (p.ex., Browne, 1989; Moreau et al., 2017). Au poker, le tilt réfère à une perte de contrôle transitoire des comportements de jeu lié à des manifestations émotionnelles, cognitives et comportementales (Moreau et al., 2015).

Le tilt au PEL

Le tilt peut apparaître à la suite d’évènements liés ou non au poker (Moreau et al., 2015). Par exemple, à la suite d’une mauvaise séquence de jeu, d’une perte après une grosse mise alors que les probabilités de gains étaient favorables ou d’intimidation par les autres joueurs. L’inattention, la fatigue, le manque de concentration, le stress ou la consommation de drogues ou d’alcool peuvent favoriser ces événements et les épisodes de tilt (Browne, 1989; Moreau et al., 2015). Des stratégies de régulation émotionnelle semblent efficaces pour prévenir les épisodes de tilt; elles sont d’ailleurs mises de l’avant par les joueurs plus

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expérimentés (Browne, 1989; Palomäki et al., 2013a). Prendre conscience et accepter les émotions associées au tilt ou même, quitter la table de jeu le temps de se calmer font partie de telles stratégies. Le tilt est connu pour ses effets sur la stratégie de jeu entre autres en provoquant plus d’agressivité au jeu. Il peut favoriser une altération de la capacité de prise de décision, l’illusion de contrôle, une augmentation de la prise de risque et de la propension aux comportements impulsifs et la difficulté pour le joueur de s’arrêter de jouer (Browne, 1989; Moreau et al., 2015, 2017; Palomäki et al., 2013a). La perte de contrôle des comportements de jeu par le biais du tilt est associée à des conséquences financières. En effet, le tilt favoriserait une gestion moins responsable du fonds d’argent (bankroll) (Moreau et al., 2015; Palomäki, et al., 2013b).

Ainsi, le tilt peut déstabiliser le joueur, nécessitant qu’il adopte des stratégies de régulation des émotions pour prévenir le tilt ou en limiter les conséquences. Une multitude de facteurs peuvent provoquer le tilt, dont la fatigue et le manque de concentration (Moreau et al., 2015). Cela peut affecter la capacité du joueur à prendre des décisions optimales menant à de mauvaises séquences de jeu (Browne et al., 1989; Moreau et al., 2015). Le tilt n’est cependant pas le seul élément pouvant affecter le jeu au PEL. De nombreuses études établissent un lien entre la privation de sommeil et l’altération de la prise de décision et la capacité de régulation des émotions (Harrison et Horne, 2000; McKenna, et al., 2007; Pilcher et Huffcutt, 1996; Watling et al., 2017; Womack et al., 2013). La privation de sommeil peut se définir par une prolongation de la période d’éveil d’un individu, ayant un effet néfaste sur ses capacités physiques et psychologiques (Alhola et Polo-Kantola, 2007). Il n’est pas nécessaire de rester éveillé pendant 24h ou plus pour voir des effets négatifs de la privation de sommeil. Van Dongen et coll. (2003) observent une diminution des capacités neurocomportementales après 15,84 heures d’éveil (É.-T. = 0,73), toutefois cette période est variable d’un individu à l’autre.

Privation de sommeil, capacités cognitives et régulation des émotions

La privation de sommeil serait associée à une altération de la capacité de prise de décision (Harrison et Horne, 2000). Elle favoriserait également une augmentation de

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l’impulsivité (Demos et al., 2016) et de la propension à la prise de risque lorsqu’il y a des chances de gains financiers, avec des choix à haut risque et statistiquement déficitaires au long cour (McKenna et al., 2007; Womack et al., 2013). L’association entre la privation de sommeil et l’altération des capacités cognitives s’accentuerait en fonction de l’augmentation en temps de la privation de sommeil (Wickens et al., 2015). La privation de sommeil a également des effets sur un autre aspect important pour les joueurs de PEL, soit le rapport aux émotions et la régulation de celles-ci. Elle aurait d’ailleurs des effets plus importants sur les émotions que sur les capacités cognitives (Pilcher et Huffcutt, 1996).

Une méta-analyse sur les effets de la privation de sommeil identifie un changement des émotions auto rapportées dans de telles conditions (Pilcher et Huffcutt, 1996). Divers niveaux de privation de sommeil sont associées à une diminution des émotions positives et négatives auto rapportées (Simon et al., 2015; Talbot et al., 2010; Zohar et al., 2005), ainsi qu’une altération de la capacité de l’individu à réguler les émotions (Mauss et al., 2013; Talbot et al., 2010). Les changements émotionnels liés à la privation de sommeil pourraient s’expliquer par une diminution du seuil d’activation émotionnelle (Simon et al., 2015).

Les résultats de recherche sur la privation de sommeil et la capacité de prise de décision, la prise de risque, le rapport aux émotions et la régulation émotionnelle indiquent des effets délétères de la privation de sommeil sur ces capacités indispensables au fonctionnement (Demos et al., 2016; Harrison et Horne, 2000; Mauss et al., 2013; McKenna et al., 2007; Simon et al., 2015; Talbot et al., 2010; Womack et al., 2013; Zohar et al., 2005). Ces effets sont toutefois majoritairement étudiés en laboratoire dans des contextes contrôlés et peu écologiques. Ce faisant, ces résultats ne permettent pas d’observer les conséquences que peuvent avoir la privation de sommeil sur les activités quotidiennes des participants, ce qui est particulièrement important pour l’étude du PEL. De plus, les effets de la privation de sommeil sur la prise de risque proviennent de tâches initialement inconnues des participants, et auprès d’échantillons n’ayant pas nécessairement d’expérience dans les activités ayant une part de risque, comme le poker. À la lumière de ces constats, il semble indiqué d’étudier la privation de sommeil et ses effets sur des activités de jeu dans le quotidien de joueurs de PEL.

33 Conséquences potentielles du PEL sur le sommeil

L’exploration du lien entre les habitudes de sommeil d’un joueur et sa capacité à réguler les comportements de jeu semble pertinente mais incomplète. En effet, comme le rapportent Parhami et coll. (2013), une relation bidirectionnelle semble exister entre les problèmes de jeu et de sommeil. Ceux-ci observent que les joueurs problématiques de leur échantillon rapportent davantage de problèmes de sommeil tels que des difficultés d’endormissement, de maintien du sommeil et des éveils matinaux précoces. Ils postulent, entre autres, que les conséquences personnelles et financières associées aux problèmes de jeu puissent favoriser les difficultés de sommeil rapportées. D’ailleurs, la rumination est un symptôme pouvant altérer le sommeil et favoriser les problèmes de sommeil au long cours (Kalmbach et al., 2018). Les jeux sur Internet comme le PEL peuvent également affecter le sommeil lorsque le jeu empiète sur les heures habituelles de sommeil (Eroukmanoff et al., 2014). Deux recensions systématiques auprès d’adolescents et d’enfants identifient que l’utilisation d’appareils électroniques en soirée est associée à un moins grand temps total de sommeil et à des heures de coucher plus tardives (Cain et Gradisar, 2010; Hale et Guan, 2015). De manière similaire, Higuchi et coll. (2005) observent que leurs participants expérimentent une élévation de leur activation émotionnelle après des séances de jeu vidéo de soir, résultant en de plus grandes latences d’endormissement. Malgré ces résultats d’études empiriques, aucune étude ne semble avoir exploré la relation entre le PEL en soirée et le sommeil des joueurs.

Objectifs et hypothèses

Cette étude a pour objectif principal de vérifier si le PEL en privation de sommeil constitue un contexte favorable au tilt et à la perte de contrôle des comportements de jeu auprès de joueurs réguliers, et ce, dans un contexte écologique. Pour ce faire, des séances de PEL jouées en privation de sommeil seront comparées à des séances jouées au repos. Elles seront comparées sur les symptômes de tilt et les comportements de jeu. Il est attendu que

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des scores de tilt (score total, facteur émotionnel et comportemental, et facteur cognitif) plus élevés ainsi que de plus grandes pertes nettes soient observées pour les séances jouées en privation de sommeil comparativement aux séances jouées au repos. L’objectif secondaire de l’étude est de vérifier si le PEL joué peu avant le coucher affecte le sommeil des joueurs. Pour ce faire, les mesures autorapportées de sommeil seront comparées, selon si une séance de PEL a été jouée deux heures ou moins avant le coucher ou si aucune séance n’a été jouée durant cette période. Il est attendu que des heures de coucher plus tardives, une plus grande latence de sommeil, un temps total de sommeil moindre, une efficacité de sommeil moindre et un sentiment de repos le lendemain moindre soient observés lorsqu’une séance a été jouée deux heures avant le coucher comparativement à lorsqu’aucune séance n’a été jouée deux heures avant le coucher.

Méthode

Description des joueurs

Les joueurs ont été recrutés à l’aide de publicités sur des forums, sites Internet et pages Facebook dédiées au PEL, des listes électroniques d’employés et d’étudiants de l’Université Laval, ainsi qu’une liste de volontaires d’un centre d’étude sur les JHA. Les critères d’inclusion de l’étude sont les suivants : (a) jouer au moins une fois par semaine au PEL en privation de sommeil (≥16 heures entre l’éveil et la fin de la séance de jeu), (b) jouer au PEL avec de l’argent en moyenne deux fois par semaine depuis au moins un mois (en tournois ou parties à l’argent), (c) jouer principalement sur une plateforme de PEL permettant l’enregistrement des mains, (d) être âgé de 18 ans et plus, (e) se considérer principalement comme un joueur de poker ou de PEL, (f) jouer majoritairement sur ordinateur et (g) accepter de monitorer ses habitudes de sommeil et de jeu1. Les critères d’exclusions sont d’avoir un

1 L’inclusion de joueurs ayant un tel niveau de participation au PEL (a) est raisonnable selon les données de Parke et al.

(2007) qui révèlent que près du quart des joueurs de PEL jouent entre deux et trois fois par semaine. La privation de sommeil est déterminée par 16 heures d’éveil selon les résultats de Van Dongen et coll. (2003). Le critère d’admissibilité (b) est similaire à celui de l’étude de Lévesque, Sévigny, Giroux et Jacques (2016) portant sur la comparaison des joueurs de poker et d’appareils de loterie vidéo. Le critère (f) est présent afin de favoriser la complétion des questionnaires et l’enregistrement des mains, qui se font par ordinateur.

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travail posté de nuit ou rotatif impliquant des quarts de travail de nuit réguliers et consacrer plus de la moitié de son temps de jeu à un autre JHA que le PEL.

Trente-cinq joueurs ont démontré un intérêt à participer à l’étude. Parmi ceux-ci, deux n’ont pas donné suite aux tentatives de les rejoindre, sept ne satisfaisaient pas les critères d’admissibilité et une personne a été exclue puisqu’elle avait un travail de nuit. Parmi les 25 joueurs ayant complété le questionnaire sociodémographique, deux n’ont pas fourni de données permettant de répondre aux objectifs de recherche. Les analyses descriptives ont été réalisées auprès des 23 joueurs dont les données sont complètes. Les joueurs ayant servi à créer l’échantillon de séances sont majoritairement des hommes (95,7 %), âgé entre 20 et 52 ans (M = 31,78, ÉT = 9,78) et d’origine canadienne (91,3%). Le statut civil de la majorité des

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