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Les données de flux

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2.2 Le corollaire morphologique de ces observations : quantifier et caractériser l’évolution de la forme des surfaces bâties à l’échelle de la

2.2.4 Comparaison de l’évolution des tracés viaires, de l’évolution des îlots et des données de flux

2.2.4.1 Les données de flux

Deux corpus nous permettent d’appréhender l’importance des circulations dans la ville. Il s’agit d’une part des dépenses de pavage que réalise la ville de Paris au XVe siècle, et d’autre part les montants auxquels sont affermées les portes de la ville aux XVe et XVIIe siècles. Avant de procéder à la confrontation de ces données avec celles présentées au paragraphe précédent, nous présentons ces deux corpus.

142 2.2.4.1.1 Le pavage des rues de Paris au XVe siècle

Nous avons analysé les dépenses de pavage des rues réalisées par le domaine de la ville de Paris au XVe siècle grâce à l’étude des comptes du domaine pour les 25 années dont il subsiste une copie. Ces 25 années sont comprises entre 1425 et 1489. Cette étude a fait l’objet d’un Master 2 recherche en histoire médiévale, soutenu en octobre 2012, dirigé par M. Laurent Feller et pour lequel nous avons bénéficié du tutorat de Mme Hélène Noizet (Hermenault, 2012).

2.2.4.1.1.1 Elaboration et transmission des comptes du domaine de la Ville de Paris

Au Moyen Âge et à la période moderne, le domaine de la Ville de Paris est géré par des officiers municipaux au nombre desquels on trouve les clercs receveurs. Ceux-ci avaient pour tâche de rédiger plusieurs comptes :

-Les comptes des aides accordées par le roi à la ville de Paris -Les comptes des dons et octroi divers

-Les comptes des aides pour la fortification.

-Les comptes du domaine

Chaque année, le clerc receveur de la ville présentait au prévôt des marchands et aux échevins ses comptes sur parchemins en double exemplaire. Une fois audités, ils étaient versés aux archives de l’hôtel de ville (Dupont-Ferrier, 1948, XXVII)64. Les dépenses de pavages se trouvent dans les comptes du domaine.

Les archives de la prévôté des marchands se trouvaient dans la « maison aux piliers », une demeure achetée par Etienne Marcel en 1357 sur la place de Grève. D’après Henri Sauval, entre 1412 et 1540, les archives étaient conservées dans la « chambre du conseil » (Monicat, 1958b, VIII).

Lorsque que l’on construisit l’Hôtel de Ville et que les premiers locaux furent disponibles, en 1540 vraisemblablement, les archives furent placées dans une salle appelée le « Grand trésor » (Monicat, 1958b, VIII). Entre 1729 et 1736, Michel-Etienne Turgot, alors prévôt des marchands, réorganisa les archives : les titres de la ville furent répartis entre le greffe, le cabinet du greffe, l’ancienne salle du

« Grand Trésor » et une petite pièce que l’on appela le « Petit Trésor » (Monicat, 1958b, VIII).

Le volume des archives conservées dans ces salles était, malgré les pertes qu’elles eurent à subir, notamment lors de l’insurrection des Maillotins, véritablement considérable. Un officier municipal, d’abord appelé le « clerc du Parloir » ou « clerc de la Marchandise », et qui prit ensuite le nom de « greffier » était en charge de la garde et de la surveillance de ces archives (Monicat, 1958b, IX). Après que Turgot ait réorganisé les archives, les communications étaient contrôlées et un certain nombre de documents furent copiés afin de suppléer aux originaux au cas où ils auraient à subir des

64 Chacun des registres présente une dépense liée à la confection du registre et à l’achat de feuillet de parchemins.

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dommages (Monicat, 1958b, IX). Au début du XVIIIe siècle, la série des comptes ne remontait déjà plus qu’en 1414 (Monicat, 1958b, XXXVI).

Au début de la Révolution, la chambre du « Grand Trésor » fut utilisée pour servir de dépôt aux objets confisqués. Une partie des archives fut alors déplacée dans un grenier de l’hôtel de ville, quand l’autre fut placée d’abord au second étage du pavillon Saint-Jean aménagé par Turgot, puis dans la « chambre des quarteniers », puis encore dans le pavillon du Saint-Esprit. Un vol important fut commis entre 1791 et 1791 : une centaine de registres et de très nombreux cartons furent constatés comme étant manquants (Monicat, 1958b, XI). Au début de 1798, le Bureau du triage des titres examina les titres de l’Hôtel de Ville et réalisa des tris dans la documentation avant de transférer les titres restants dans divers fonds : le Louvre, où se trouvait la section domaniale des Archives Nationales, la Bibliothèque Nationale, les ministères de l’Intérieur et de la Police et la Comptabilité nationale. Les archives du Louvre furent ensuite transférées au Palais Bourbon puis à l’hôtel Soubise.

Les comptes du domaine firent partie des documents transférés au Louvre : 163 registres pour les années 1414-1633, issus des premiers tris effectués par le Bureau du triage des titres à partir de 1798, y furent envoyés. Les registres de 1772 à 1784 furent remis à la Comptabilité Nationale et ceux qui concernent la période 1784 à 1789 furent laissés dans les bureaux de l’hôtel de ville. Les membres du Bureau rédigèrent un rapport sur les tris qu’ils opérèrent dans le fond de l’hôtel de ville dans lequel ils insistèrent sur l’importance et l’utilité historique de ces comptes (Monicat, 1958b, XXXVII)65. Cependant, Camus, l’archiviste de la République, pensait lui que ces comptes étaient

« absolument inutiles, à l’exception de ceux qu’on pourroit réserver pour connoître d’époque en époque la valeur des denrées. » (Monicat, 1958b, XXXVIII)66. Ce fut l’opinion de Camus qui prévalut, et les 163 registres de comptes antérieurs à 1634 furent vendus au poids du parchemin (Monicat, 1958b, XXXVIII).

Un seul réchappa, celui l’année 1488-1489, acquis en 1830 d’un nommé Renard par la Bibliothèque nationale. D’après la reliure, il semble provenir d’Amans-Alexis Monteil, historien, collectionneur et marchand de livres né à Rodez en 1769 et mort en 1850 à Cély. Il est l’auteur de l’Histoire des Français, un ouvrage dans lequel une place importante est faite aux événements économiques et sociaux (Monicat, 1958b, XXXVIII). C’est lui qui lança d’ailleurs le concept d’« histoire-bataille » pour en prendre le contre-pied (Lemaitre, 2006, 245). Alexis Monteil constitua une importante collection de documents historiques composée en grande partie de comptes et de documents financiers, dont il revendait régulièrement une partie, comme en témoigne son Traité de matériaux manuscrits , publié en 1835-1836 à Paris, dans lequel figure des articles concernant les

65 Jacques Monicat cite ici Arch. Nat, ABv°1, Rapport du Bureau du triage des titres du 11 thermidor an VI

66 Jacques Monicat cite ici Arch Nat, ABvA5, fil 61, Rapport de Camus, du 1er nivôse an VI.

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manuscrits qu’il possède mais aussi des prix pour chacun d’entre eux (Lemaitre, 2006, 227). Alexis Monteil s’insurgea contre la vente au poids du parchemin et la destruction d’archives, et tentait, en en faisant le commerce (ce qui peut nous paraître aujourd’hui paradoxal) de leur faire acquérir de la valeur pécuniaire et scientifique.

Plusieurs cartons ayant contenu des minutes notariales versées au Minutier central des Archives Nationales étaient doublés de feuilles de parchemin qu’Ernest Coyecque a identifiées comme ayant appartenu à des registres de comptes domaniaux parisiens du XVIe siècle (Monicat, 1958b, XXXVIII)67. Les cartons portaient la marque de la maison Fortin, fondée en 1802. C’est donc à une date postérieure à 1802 que certains des registres de comptes ont été vendus au poids du parchemin.

Quant aux comptes antérieurs à 1414, nous n’avons pratiquement pas d’information les concernant. Ils étaient déjà manquants au début du XVIIIe siècle à l’hôtel de Ville. Robert de Lasteyrie mentionne l’existence de fragments du compte d’un payeur des œuvres de la ville de Paris de 1366, retrouvés dans les reliures datant du XVIIIe siècle de manuscrits provenant de la bibliothèque de la Sorbonne, et conservés à la Bibliothèque nationale (Lasteyrie, 1877). Nous ignorons à quoi correspond la dénomination « payeur des œuvres de la ville » utilisée d’abord par Sauval, puis par Lasteyrie qui le cite. Nous ne sommes donc pas en mesure de dire si le « payeur des œuvres de la ville » du XIVE siècle est le receveur du domaine du XVE siècle. Il est plutôt probable que les responsabilités de ce « payeur » soient plutôt à rapprocher de celles du responsable des « comptes des aides pour la fortification ». Pourtant, sur ces fragments, édités par Lasteyrie dans son article, on trouve la trace de nombreuses dépenses de pavage qui sont, au XVE siècle, l’apanage du receveur du domaine. Cependant, il serait bien peu prudent de penser que nous sommes là en présence de fragments de comptes du domaine du XIVE siècle.

L’ensemble des comptes du domaine originaux antérieurs à 1634, mis à part celui de l’année 1488-1489, ont donc disparu des archives. Cependant, au XVIIIE siècle, des copies de ces comptes avaient été effectuées68. Antoine Moriau, procureur du roi et de la ville de Paris de 1722 à 1758, est à l’origine de cette heureuse et exceptionnelle initiative.

Né en 1699 à Paris, dans la paroisse de Saint-Germain l’Auxerrois, Antoine Moriau appartient à une ancienne famille de robe issue de la bourgeoisie parisienne. Son grand-père et son père ont été

« greffier des audiences de la prévôté et siège présidial du Châtelet de Paris », après quoi, le second fit l’acquisition de la charge d’avocat et procureur du roi et de la ville de Paris (Monicat, 1958b,

67 Jacques Monicat cite Arch. Nat, Minutier central, Mélanges B1, trois fragments de comptes du 16ème siècle du domaine de la ville de paris, accompagnés de leur transcription par Ernest Coyecque.

68 Ce qui explique peut-être le désir de l’archiviste Camus de se séparer des comptes originaux

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XXXIX). Après avoir envisagé d’entrer dans les ordres, Antoine Moriau succéda finalement à son père dans les fonctions d’avocat et de procureur du roi et de la ville en 1722. Moriau habitait l’hôtel Lamoignon dans la rue Pavée (Monicat, 1958b, XL), dans lequel se trouve aujourd’hui la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris. Le procureur consacra sa fortune à l’achat de livres, de manuscrits et de copies de documents présentant un intérêt historique : il rassembla ainsi 14 000 volumes imprimés, 2000 manuscrits, 20 000 pièces relatives à l’histoire de Paris et de la France ainsi que de très nombreuses estampes, dessins, plans, cartes géographiques, monnaies et médailles. Il fit copier les comptes des receveurs municipaux ainsi que divers documents conservés aux Archives de la ville.

Il avait également emprunté des papiers d’ordre administratif aux commissaires de police afin d’en faire la copie. Antoine Moriau désirait former un fond de bibliothèque qu’il léguerait à la ville pour que Paris possède une bibliothèque publique (Monicat, 1958b, XLI).

En 1755, le procureur vendit sa charge à son neveu et démissionna en décembre 1758. Il reçut en 1759 le brevet de procureur du roi et de la ville honoraire (Monicat, 1958b, XLII). Il mourut le 20 mai 1759. Dans son testament, il lègue sa collection d’ouvrages à la ville de Paris afin qu’elle serve de fond à une bibliothèque municipale, mais aussi des médailles à vendre pour l’établissement de ladite bibliothèque. Celle-ci fut établie dans l’hôtel Lamoignon et ouverte au public le 13 avril 1763 (Monicat, 1958b, XLIII).

Les copies des comptes qu’il avait fait exécuter furent transférées dans les Archives de l’hôtel de ville, contrairement à ses dernières volontés (Monicat, 1958b, XLV). Elles furent ensuite placées au Louvre puis au Palais Soubise. Les lacunes que présente la série des comptes copiés aujourd’hui sont antérieures à la Révolution, puisque l’inventaire effectué par le Bureau du triage des titres dressa un inventaire de ces copies rigoureusement identique à celui que l’on peut faire actuellement : il est possible qu’Antoine Moriau n’ait fait copier que certains comptes ou bien que ceux qui manquent dans la série actuellement aient été oubliés à l’hôtel Lamoignon ou bien perdus lors des transferts de la bibliothèque municipale (Monicat, 1958b, XLV). Ces copies sont peut-être l’œuvre des deux secrétaires qui vivaient avec Moriau, Claude Lambert et Jean Mulatier (Monicat, 1958b, XL).

Elles ont été réalisées sur des cahiers de beau papier d’un format 20x30 cm. L’écriture est belle et bien formée. La référence aux folios de l’original est souvent indiquée. Jacques Monicat indique que « tout donne l’impression d’un travail fait avec soin. » (Monicat, 1958b, XLVI). Dans son introduction au tome 1 de l’édition des comptes du domaine, G. Dupont-Ferrier confronte quelques-uns de ces comptes avec les registres originaux des « Compagnies françaises » afin de pouvoir comparer les noms des personnes prenant un compagnon parmi les hansés. Il constate que les noms sont souvent défigurés dans les « copies Moriau » (Dupont-Ferrier, 1948, I).

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Cependant, le compte de 1488-1489, le seul original qui subsiste, permet lui aussi d’évaluer la qualité des copies : une confrontation entre l’original et les copies d’Antoine Moriau est alors engagée. Jacques Monicat, déclare que s’il existe quelques confusions dans les noms propres et quelques fautes de lectures (« tonnelier » au lieu de « bonnetier » par exemple), le texte est complet et reproduit selon lui, presque toujours correctement l’original (Monicat, 1958b, XLVI).

En 1911, Alexandre Vidier fit la proposition au Conseil municipal de Paris de publier les copies des registres des comptes de 1424 à 1506 effectuées sous la commande d’Antoine Moriau (Dupont-Ferrier, 1948, I). Un mémoire fut alors présenté par le Préfet de la Seine au Conseil le 23 juin 1911. Le 7 juillet de la même année, le Conseil de Paris délibère et autorise la publication en deux volumes des comptes de la ville de Paris de 1424 à 1506, dans la collection de « L’histoire générale de Paris ».

Alexandre Vidier, archiviste-paléographe et conservateur adjoint à la Bibliothèque nationale est chargé de la publication du premier volume. Les frais d’impression et de cartonnage ainsi que les honoraires d’auteurs sont pris en charge par la municipalité (Paris, Conseil municipal, 1911).

La première guerre mondiale retarda les projets d’Alexandre Vidier qui mourut en 1927 sans avoir pu terminer le premier volume. En 1930, la direction de l’ouvrage fut confiée à Léon Le Grand, conservateur aux Archives Nationales, qui mourut en 1933. Son collaborateur, Paul Dupieux, archiviste-paléographe couronné par l’Académie des inscriptions et belles-Lettres pour ses travaux sur la région parisienne, archiviste adjoint du département de la Seine puis archiviste de l’Aube, puis de l’Allier, poursuivit l’œuvre de Léon Le Grand et établit la majeure partie des tables du premier volume. La seconde guerre mondiale retarda encore les travaux, et c’est finalement Yves Metman, archiviste au Palais Soubise qui termina le volume. Le premier tome des comptes du domaine de la ville, qui regroupe les comptes de la période 1424-1457, parut en 1948. M. Dupond-Ferrier en réalisa l’introduction, dans laquelle figure un tableau général de l’apport topographique, économique et social de ces comptes pour les sciences historiques. Le second tome, qui regroupe les comptes des années 1457-1489, parut en 1958. L’introduction, rédigée par Jacques Monicat, propose un historique des archives de l’hôtel de ville, recense les fonds, et retrace la vie d’Antoine Moriau. Ces deux éditions présentent des tables alphabétiques des personnes, des lieux et des principales matières.

Le compte de 1484-1485, édité dans le tome 2, est un extrait authentique du compte original du receveur du domaine Denis Hesselin copié le 21 octobre 1541 (Monicat, 1958b, XLVI).

Malheureusement une grande partie des recettes et des dépenses ne sont pas reproduites dans cet extrait, et en particulier les dépenses de pavage. Nous ne pourrons donc pas utiliser ce compte dans la présente étude. Le compte de 1488-1489, édité dans le tome 2 des comptes du domaine, n’est pas l’édition de la « copie Moriau », mais celle du registre original conservé à la Bibliothèque Nationale.

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L’édition des comptes des années 1424-1474 correspond aux copies des comptes, que les éditeurs considèrent comme étant des originaux, réalisées sous la commande d’Antoine Moriau.

Il est cependant envisageable que les documents auxquels ont eu accès les secrétaires de Moriau n’aient pas toujours été les comptes présentés lors des audits : il pourrait s’agir de copies réalisées peu de temps après. C’est sur une mention dans le compte de l’année 1449-1450 que se base cette hypothèse. En effet, en 1449-1450, Laurens de la Fons et Jehan Berelle, paveurs, réalisent quelques toises de pavage et une livraison de pavés. Comme le maître paveur juré vient de décéder, ce sont d’autres personnes qui viennent contrôler le travail des paveurs : « (…) lequel pavement fut toisé et mesuré en la presence de feu sire Enguerran de Thumery, pour lors eschevin, et Me Jehan James, Me des œuvres de ladite ville (…) » (Vidier, Le Grand et Dupieux, 1948, 670). Le compte de l’année 1449-1450 est dit avoir été présenté pour l’audit le 13 mai 1452. Or, d’après le nobiliaire universel de France, Enguerran de Thumery, dont on parle dans cet article, a servi Charles VII contre les anglais, fut fait échevin de Paris le 23 juillet 1448 et mourut en 1464 (Viton de Saint-Allais, 1872, 2

‑19). S’il ne s’agit pas d’un homonyme, le scribe qui a rédigé le compte audité en 1452, n’a pas pu écrire « feu sire Enguerran de Thumery » puisque celui-ci ne mourut que 12 années plus tard69. Il est peu probable que l’expression « feu sire » soit à imputer aux secrétaires de Moriau car on les imagine difficilement connaître avec une telle précision la généalogie des maisons nobles du XVe siècle. Selon nous, il est plus probable que cette expression soit le fait d’un scribe qui a recopié le compte quelques années après son audit, et c’est cette copie qui aurait été utilisée par les scribes de Moriau lors de la copie des comptes au XVIIIe siècle. La notion d’original est donc à manipuler avec précautions.

Par ailleurs, il nous faut mentionner une erreur fréquemment repérée dans l’édition des comptes qu’il est difficile de décrire sans un exemple : lorsqu’il est dit que 603 quarterons de pavés sont livrés, cela ne signifie pas que 603x25 pavés sont amenés, mais plutôt que 600 pavés + 3 quarterons (soit 3x25) pavés donc 675 carreaux sont livrés (cela est à chaque fois bien plus cohérent avec la somme dépensée). L’expression « 603 quarterons » n’est que la conversion en numérotation arabe de l’expression « six cent trois quarterons » que l’on peut lire dans la copie Moriau70. Il n’est pas impossible qu’il s’agisse ici d’une erreur de lecture du copiste. Nous n’avons consulté les copies Moriau que pour cet exemple. Nous ne savons pas si pour d’autres cas, l’erreur est plutôt à imputer aux scribes de Moriau ou bien aux éditeurs de la source.

69 Il est possible que d’autres anachronismes comme celui-ci puissent être trouvés dans ces comptes car notre lecture de cette source n’a pas été exhaustive sur ce point.

70 Arch. Nat. KK404

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La présente étude a été effectuée à partir des dépenses telles qu’elles ont été éditées dans les deux tomes que nous venons de présenter. Ces deux tomes ont été consultés à la bibliothèque historique de la ville de Paris.

2.2.4.1.1.2 Description des comptes du domaine de la Ville de Paris

La série des comptes du domaine du XVe siècle dont nous disposons est loin d’être continue, ainsi qu’en témoigne cette frise chronologique sur laquelle sont indiquées en rouge les années pour lesquelles on possède une copie des comptes.

Les périodes 1430-1440, 1460-1470 et 1475-1488 ne sont pas documentées. La première période, marquée par la régence du duc de Bedford et le gouvernement anglo-bourguignon, aurait pourtant sans doute été intéressante à commenter.

De façon générale, pendant tout le XVe siècle, la structure de ces comptes évolue peu car les grands chapitres demeurent les mêmes. Parmi les recettes on trouve plusieurs chapitres :

-le « Gros cens » : inventaire des cens perçus sur des maisons appartenant au domaine et qui se payent aux quatre termes : Saint Remy, Noël, Pasques et Saint Jehan.

-le « menu cens » : inventaire des cens perçus sur des maisons appartenant au domaine et qui se payent à deux termes : Saint Jehan et Noël.

-les « fonds de terre » : inventaire d’une sorte de loyer payé au domaine.

-les « vieilles portes » : inventaire d’une sorte de loyer payé au domaine pour l’occupation de bâtiments situés près ou contre les murs de la ville qui appartiennent au domaine.

-les « vieilles portes » : inventaire d’une sorte de loyer payé au domaine pour l’occupation de bâtiments situés près ou contre les murs de la ville qui appartiennent au domaine.

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