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Formations souhaitées par les participants

1.5.2. Les données confidentielles

Les résultats montrent que la communauté scientifique d’IKER est en général ouverte au partage et à la diffusion des données. La collaboration scientifique est une réalité et la perception au sujet du libre accès et de l’ouverture des données de la recherche est positive. Nous avons déjà dit que 12 participants souhaiteraient diffuser certaines de leurs données » et 13 ne se prononcent pas mais ne sont pas fermés à cette option. Il convient de souligner que l’on parle ici de diffusion en ligne et pas seulement d’un partage au niveau d’un projet ou entre chercheurs. D’ailleurs, si l’on regarde les données sur le partage, les résultats sont encore plus parlants, car 16 des 26 le font déjà et seulement 7 ont des inquiétudes à ce sujet. Encore une fois, avoir des inquiétudes ne veut pas dire qu’ils s’y opposeraient.

Les résultats les plus significatifs sont issus du croissement des données sur la spécialité avec les données sur les pratiques de partage. Les 16 spécialistes du domaine de la linguistique partagent leurs données. Nous avons trouvé ces résultats étonnants sachant que la linguistique est un domaine où on produit des données pour lesquelles les questions d’anonymat se posent davantage (notamment les enregistrements sonores de type entretien). Pourtant, au laboratoire, parmi les 14 participants produisant des enregistrements sonores, seulement 7 sont des linguistes. Cela, ajouté au fait que tous les linguistes du laboratoire partagent leurs données, confirme que, dans le cas d’IKER, le type de données produites n’est pas associé aux pratiques de partage. Au contraire, nous pouvons confirmer le lien entre les types de données et la prédisposition à la diffusion. En effet, nous trouvons que parmi les 8 linguistes qui ne sont pas surs de vouloir diffuser leurs données, 7 sont ceux qui produisent des enregistrements sonores.

Dans ce sens, Cabrera constate dans son étude (2015) qu’en abordant les « principales difficultés ou obstacles » à la diffusion, les interviewés évoquent les « questions de confidentialité ». Nous croyons que cela est d’autant plus vrai pour les études basques.

On estime en effet à 800.000 le nombre de locuteurs de la langue basque. A cela s’ajoute une extension territoriale relativement réduite, ce qui rend les participants des enquêtes moins anonymes.

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1.6. Limites

Au vu du nombre réduit de public visé et avec un taux de réponse de 50%, l’analyse du questionnaire se base sur les réponses des 26 participants qui composent l’échantillon. Cela a été suffisant pour réussir à faire un état de lieux du laboratoire et identifier certaines tendances au sein de celui-ci. Nous ne pouvons pas pour autant généraliser ces enjeux. En ce qui concerne la formulation de nos questions, nous avons constaté deux difficultés. La question optionnelle « avez-vous un PGD ? » a reçu particulièrement peu de réponses, 13 sur 26 participants. Nous interprétons que la question ait pu être perçue comme un contrôle du travail quotidien des participants.

Bien au contraire, la question visait à comprendre les pratiques en gestion de données pour éventuellement apporter un outil pour faciliter leur prise en compte (comme le modèle de PGD d’IKER, par exemple, en Annexe 1, p. 78). La question « Avez-vous des inquiétudes concernant le partage de données ? » visait la notion de partage, dont celle de diffusion aussi, mais pas seulement. Nous trouvons que la question « Avez-vous des inquiétudes concernant la diffusion en ligne de vos données ? » aurait été mieux adaptée pour l’objectif de l’enquête, vu que le type de partage d’ANPERSANA n’inclût que la diffusion. Le taux de réponses affirmatives quant aux inquiétudes aurait été, nous croyons, plus élevé.

Dans la suite de notre enquête, à travers les entretiens, nous essayerons de dépasser certaines de ces limites ainsi d’approfondir les tendances identifiées.

2. E

NTRETIENS

2.1. Objectifs

L’objectif principal de cette deuxième partie d’enquête est de connaitre davantage les pratiques et perceptions de la communauté scientifique d’IKER au sujet des données de la recherche. Nous cherchons donc à nuancer et approfondir avec nos interlocuteurs les tendances identifiées lors de l’analyse du questionnaire : (i) le lien entre les recommandations dans les précisions du projet et l’acquisition de connaissances sur les données de la recherche ; (ii) la relation entre le type de données produites et leur

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diffusion. Les notions de « partage » et « diffusion » seront également abordées pour clarifier nos questions au sujet de l’une des limites du questionnaire en lien avec cet aspect.

2.2. Méthodologie

Pour répondre à ces objectifs, le choix a été de mener des entretiens semi-directifs : suffisamment encadrés pour aborder les thématiques qui nous intéressent, mais flexibles pour laisser la place à la libre réflexion des interviewés qui pourraient apporter des regards nouveaux. Nous avons donc élaboré une grille d’entretien reprenant les thèmes choisis. La grille a été utilisée pendant les entretiens pour diriger la conversation dans la direction souhaitée, notamment pour parler des aspects qui ne sont pas spontanément abordés. Les entretiens se déroulent entre le 27 avril 2017 et le 3 mai 2017, et sont enregistrés à l’aide d’un téléphone portable. Les fichiers sonores OGG sont ensuite stockés ailleurs selon les pratiques recommandées, supprimés du téléphone et migrés au format WAVE. Le volume des 3 fichiers est de 36 MB et une durée totale de 39 minutes et 21 secondes. Les grilles d’entretien ont été remplies avec les notes prises (cf. Annexe 7, p. 120) lors de l’écoute postérieure aux enregistrements. Nous avons pris les notes en français à partir des entretiens qui ont eu lieu en basque. Les seules transcriptions littérales que nous rendons publiques sont les notions (traduites du basque) que nous avons voulu inclure dans l’analyse des entretiens.

2.3. Echantillon

Nous avons voulu obtenir un échantillon composé de participants qui connaissent bien la vie du laboratoire et qui peuvent apporter des réponses nourries. Trois personnes ont accepté notre proposition de participation à un entretien. Les profils des participants, un PhD chercheur, un PhD récent et un doctorant, sont variés, également en ce qui concerne les années d’expérience dans la recherche. Les disciplines des études basques des informants incluent la dialectologie, la géolinguistique, la sociolinguistique, l’acquisition des langues et l’analyse discursive, ce sont donc tous des linguistes. L’un des participants est également expert en méthodologies scientifiques.

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2.4. Analyse

2.4.1. Le respect des sources et le partage de la connaissance : faire converger