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1. Un risque cardiovasculaire bas

La moitié des patients ne présentaient qu’un seul FDRCV (que l’on prenne l’alcool en compte ou non) autre que le diabète et le plus représenté était l’HTA à 60.5%. 1 seul patient souffrait d’éthylisme chronique.

Si l’on se basait sur les critères EGIR et OMS de la définition du syndrome métabolique (cf. paragraphe « Syndrome métabolique »), aucun patient n’y répondait.

114 Cependant, il faut préciser que l’IMC n’a pas été pris en compte dans le calcul des FDRCV mais que l’on retrouvait une population globalement obèse en début de programme (moyenne de l’IMC de l’ordre de 31.86 Kg/m2) avec 52.6% de patients obèses et 34.2% de patients en surpoids. Ces chiffres vont dans la continuité de l’augmentation croissante du surpoids et de l’obésité en Martinique depuis quelques années. En effet, l’étude ESCAL publiée en 2003, retrouvait déjà une population adulte (16 ans et plus) obèse de l’ordre de 20% et en surpoids de 33%. En 2008, l’enquête PODIUM actualise les données en affichant une prévalence de 34% de surpoids et de 22% d’obésité chez les sujets âgés de 15 ans et plus. Enfin, l’étude KANNARI en 2015, relève une prévalence de 58.8% de surcharge pondérale chez les sujets de 16 ans et plus (soit 31% de la population martiniquaise globale et une augmentation de plus de 6 points depuis l’enquête ESCAL) et 27.8% d’obésité contre 20% en 2003. Cette modification morphologique de la population étant en lien avec un vieillissement de la population mais également avec les changements d’habitudes alimentaires liés à l’occidentalisation (57). Notons tout de même que ces études s’adressaient à la population générale contrairement à notre étude qui porte sur une population composée exclusivement de patients DT2. Ceci pourrait expliquer la très forte proportion de patients obèses et en surpoids retrouvée au sein de notre travail. Notamment lorsque l’on sait que ce sont des FDR d’insulino-résistance et par extension de DT2.

Dans l’étude ENTRED de 2007 (61) :

- On retrouvait une population en surpoids de l’ordre de 32% et obèse autour de 33% (proportions plus basses qu’en métropole ou la prévalence du surpoids et de l’obésité étaient toutes deux de 41%).

- 85 % des patients avaient des valeurs tensionnelles au-dessus de 130/80 mmHg dont 5% > 160/95mmHg. Dans notre étude 77.8% des patients avaient des chiffres tensionnels incorrects à l’entrée dans le programme.

- Le LDL moyen était estimé à 1g/l (vs 1.29 g/l au début de notre étude), le HDL à 0.5g/l (vs 0.51g/l) et le taux de TG à 1.4g/l (vs 1.17g/l) pour des valeurs nationales respectives de 1.1g/l, 0.5g/l et 1.5g/l.

Dans le cadre de notre étude, le niveau de risque cardiovasculaire global n’a pas été calculé, ce qui aurait permis de le comparer à celui retrouvé dans l’étude ENTRED dans les DOM et en

115 métropole (59% de patients à risque très élevé selon les recommandations HAS pour les DOM et la France hexagonale) (61). Cependant, compte tenu de nos résultats, on pourrait penser qu’il serait inférieur dans notre étude, entre autres à cause du jeune âge de notre population et probablement de la forte prévalence de patients cadres et à professions supérieures).

Enfin, dans l’étude du Dr FIZE (1), seuls 3 % des patients avaient une consommation régulière de tabac contre 13.2% dans notre étude. Cela pourrait possiblement s’expliquer par le fait que notre population soit plus jeune (28.9% des patients étaient âgés de moins de 50 ans) ou par l’étroitesse de notre échantillon.

2. Un diabète globalement peu compliqué

Pour une population dont la moyenne d’ancienneté du DT2 était de 10.8 ans, chez près de la moitié des patients (47.4%), aucune complication n’était observée et 31.6% n’en avait qu’une. La complication la plus fréquemment retrouvée était la neuropathie diabétique (36.8%), suivie de l’AOMI à 18.4%, puis de la rétinopathie et de l’IDM à respectivement 13.2 % et 10.5% et enfin de la néphropathie diabétique et des AVC à tous deux 5.3%.

Dans l’étude ENTRED 2007-2010, pour une durée d’évolution du diabète similaire (11 ans) (61) : - Les complications podologiques étaient estimées à 7% (vs 10% à l’échelle nationale) sans précision sur la neuropathie diabétique et l’AOMI ne permettant pas une comparaison effective aux résultats de notre étude.

- Les complications ophtalmologiques étaient de l’ordre de 17 à 18% dans les DOM (contre 4 à 13% en métropole, selon qu’elles soient déclarées par les patients ou les médecins). Notre moyenne se rapprochait donc plus de celle de la moyenne nationale. A noter tout de même que, dans notre étude, certaines données étaient souvent non renseignées comme cela a été le cas pour la présence ou non de rétinopathie diabétique et ainsi interprétées comme absentes. Cela a probablement pu contribuer à sous-estimer la prévalence de cette complication au sein de notre population. D’autre part, dans l’étude ENTRED, étaient considérées comme patients

116 atteints de RD ceux qui avaient bénéficié de laser, alors que cette distinction n’était pas faite dans notre étude.

- Les complications coronariennes du DT2 dans les DOM étaient légèrement moins représentées (9% vs 10.5% dans notre étude). Cependant, dans notre étude, elles demeurent inférieures à la moyenne nationale de 17%.

- Les complications cérébro-vasculaires y étaient, en revanche, plus représentées (de même qu’en France hexagonale) à 7% vs 5.3% ici.

- A la Réunion, [d’après les déclarations des médecins, le DFG moyen était estimé selon la formule MDRD à 77,2 ml/mn/1,73 m2 (vs 78 ml/mn/1,73 m2) et, dans 22% des cas, il était inférieur à 60 ml/mn/1,73 m2 (18% en métropole, p (âge,sexe )=NS). La fréquence du stade de microalbuminurie

était de 34% (vs 18%, p (âge,sexe ) =0,001) et la fréquence du stade de macroalbuminurie de 7%

(vs 5%, p (âge,sexe)=NS)]. Il faut souligner le fait que d’une part, la population Réunionnaise, bien

que DOMienne, ne soit pas tout à fait superposable à celle des Antilles françaises. D’autre part, de même que pour la rétinopathie, cette donnée s’est avérée souvent manquante dans les dossiers de notre étude et moins précise que celles recueillies dans l’étude ENTRED, rendant leur comparaison difficile.

Dans la Thèse du Dr FIZE (1), à ancienneté du diabète comparable (10.73 ans en moyenne), on retrouvait des DT2 plus compliqués puisque chez 44.6% des patients on retrouvait au moins une complication dégénérative du diabète. Cependant, il demeurait tout de même moins compliqué que dans la population nationale.

II. Impact du programme d’ETP

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