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Dans le document fleuve Sénégal) (Page 45-57)

POPULATION DES VILLAGES ET HAMEAUX DE L'AXE GOROM-LAMPSAR

Villages Ethnies 1876 1960 1976 1988

Amoura Maure 155 107

Baridiam Wolof 76 ~6 71 ·Bl

Biffèche Serer 280 227

Bissette 1 Maure 13 103 29

Bissette\1 Maure 31 1107 253

Boundoum-Barr. Wolof 90 1892 1905

Diagamball Wolof 62 619 78~

Diagambal II Wolof 58 161 316

Kassak nord Toucouleur 1059 803

Kassak sud Toucouleur 810 -l53

Larnpsar Peul 397 713 1010

Makhana 320 55-t 7-t5

Mbarigot -t60 519 665

Mbéravc Peul 58 207

Mbeurbeuf Peul - 5-t 82 161

Mboltognc Wolof 30 393 -t33

Mboubéné Peul Peul 27 2-l6 226

Ndelle Boye Wolof 57 1090 626

Ndialam l-t 38 200

Ndiaoudoun HI 515 68-t

Ndiaye Nguinl Wolof 70 110 32 1295

Ndiol Maure Maure 36 79 321

Ndiol Peul Peul 238 43-l

Ndiou~e Mbér. Wolof 17 106 403 612

Raynabé 1 Peul 62 356 52-l

Ravnabé 11 Peul 56 102 188

Ross-Béthio Wolof 353 319 2708 3105

Savoigne Peul Peul 230 362

Savoigne Pionn. Wolof 321 571

Taba Treich Maure 65 232 357

Thilène Wolof lOI 380 628

Source: BECKER C. et MARTIN V.• 1983.

Enquête démographique de 1960.

Recensements généraux de 1976 et 1988.

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Il.3.1. Les sources et leurs limites

Les documents disponibles comprennent à la fois des données quantitatives, issues des recensements administratifs et nationaux, des enquêtes démographiques et des données qualitatives concernant l'ethnie dominante dans chaque village.

Ces données ont été collectées à la Direction de la Statistique de Dakar, à l'ORSrOM Bel Air pour les répertoires des villages et les travaux de C. Becker et V. Martin sur les premiers recensements au Sénégal (1983). Signalons également le gros travail de collecte réalisé par G. Sangli (1992), qui nous a été très utile.

- Les recensements anciens et les comptages administratifs

Il s'agit de simples dénombrements effectués dans un but essentiellement fiscal (collecte de la taxe rurale). Le fait qu'en général les jeunes de moins de quatorze ans et les personnes âgées soient exonérés constitue une première cause de sous-estimation. On notera également l'intérêt pour les redevables d'échapper à "impôt, ce qui conduit les chefs de carrés, qui ont pour tâche généralement de renseigner les agents recenseurs, à surestimer par exemple le nombre des enfants et les personnes âgées. Les autorités administratives, à l'image du sous-préfet de Ross-Béthio (Mamadou Bousso) reconnaissent d'ailleurs les biais liés à ces types de recensements.

Face aux risques d'erreurs qui seraient inhérents à l'exploitation de ces données, nous nous sommes contentés d'en fournir les résultats pour 1876, puisque " le recensement le plus ancien serait le plus complet" (C. Becker, 1983), afin de se faire une idée du peuplement à la fin du XIXème siècle dans notre secteur.

- L'enquête démographique de 1960-1961

Les enquêtes par -sondages sont des outils démographiques qui contournent le problème de l'exhaustivité difficile à atteindre et ont l'avantage d'être plus rapides (G. Sangli, 1992). " n'en demeure pas moins que l'enquête manque de finesse; il Y a souvent perte d'information et il en résulte des chiffres sous-estimés par rapport à la réalité, d'après C. Becker (communication orale). Les résultats ne sont fiables qu'à l'échelle de l'ensemble du territoire.

Conscients de la sous-estimation des résultats issus de l'enquête démographique (réalisée par la Direction de la Statistique de Dakar), nous exploiterons malgré tout les données de population de 1960-1961 car elles

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précèdent de quelques années seulement celles du début des grands aménagements hydro-agricoles (milieu des années 1960). Ces données nous permettront de considérer l'état du peuplement avant la phase de mise en valeur du delta.

Signalons que les enquêtes démographiques peuvent également être utilisées pour mesurer les flux de population. Un exemple de question que l'on pose aux habitants: quels sont les évènements survenus au cours des douze derniers mois? Mais, dans ce cas. la délimitation de la période des douze mois peut poser des problèmes, relevant entre autre de l'omission des évènements. La question devient encore plus délicate lorsque l'on fait allusion à des faits plus anciens (au-delà de20-30 ans).

- Les recensements généraux

Le Sénégal en compte deux datant de 1976 et 1988.

Ils sont nés de la nécessité pour les autorités politiques de disposer d'une connaissance exhaustive de la population à l'échelle des villages, afin de mener à bien les plans de développement économique et social. Face à la déficience des recensements administratifs, au manque de précision des enquêtes démographiques et à la carence des statistiques de l'état civil, il devenait indispensable de procéder à un recensement général. Le Bureau National du Recensement (B.N.R.) fut créé à cette occasion, en avril 1976, le second recensement intervenant en mai 1988. Grâce à l'utilisation d'outils de . traitement de données plus perfectionnés, les résultats semblent relativement fiables, même si l'on peut craindre là encore une sous-estimation des chiffres de population, les recensements coloniaux à but fiscal n'ayant pas été totalement effacés des mémoires.

Il nous faut également relever le fait que l'on n'a pas procédé au même découpage entre les deux recensements. En 1976, il n'y a pas de distinction entre les différentes entités géographiques ; on a regroupé l'ensemble de la population au sein d'un seul et même village administratif. En 1988, en revanche, le découpage a été plus fin, village et .hameaux (qui lui sont rattachés) ayant fait l'objet de comptages distincts.

Le fait que l'ensemble de ces données ait été collecté avec des moyens , des méthodes et des objectifs différents rend les comparaisons délicates entre les recensements utilisés.

Dans l'ensemble, on ne peut pas considérer que les données de population soient fiables, eu égard à la sous-estimation fréquente qui les caractérise. De

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plus, les chiffres de population recueillis présentent de nombreuses aberrations, à l'image des exemples suivants:

Ndiaye Nguint passe de 32à 1.295 habitants entre 1976 et 1988 ; Bissette Il passe de 1.107 à 253 habitants durant la même période.

Nous pensons que certaines de ces inexactitudes résultent d'un changement dans le rattachement administratif des hameauxà un village-centre.

Ces observations nous amènent à émettre la plus grande réserve vis-à-vis de ce type de données statistiques.

Il.3.2. L'exploitation des données

A partir des chiffres de population par village, il nous semble intéressant de cartographier la dynamique du peuplement sur la période 1960-1988. Nous utiliserons les données des années-clés 1960, 1976 et 1988.

L'année 1960, nous l'avons signalé, correspond au début des aménagements.

Les années 1976 et 1988 nous fourniront les renseignements démographiques issus des seuls recensements généraux du Sénégal qui, par leur nature, sont supposés plus conformes à la réalité.

Le but de cette cartographie est de représenter la localisation des villages et leur importance par un symbole dont la taille varie en fonction de cette importance, sur les trois années retenues.

Avant d'établir la proportionnalité entre le cercle et le village, il nous a fallu . discrétiser l'ensemble des villages de notre zone d'étude. Afin de pouvoir les comparer sur les trois années retenues, 1960, 1976 et 1989, une classification unique s'imposait pour l'ensemble de la période. Evidemment s'est posé le problème de la discontinuité dans la taille des villages, le plus petit comptant 14 habitants (Ndialam en 1960) et le plus grand 3.105 (Ross-Béthio en 1988).

Aussi avons nous réalisé la classification à partir d'un diagramme de fréquences qui nous a permis de découper la distribution à partir de seuils empiriques. Enfin, la taille des cercles, calculée à partir-de la racine carrée de la valeur moyenne de chaque classe, est proportionnelle à un ensemble de villages regroupés par classes.

Les résultats de cette dynamique pourront ensuite être comparés à l'évolution des aménagements hydro-agricoles sur la même période, afin d'appréhender les relations entre ces deux éléments.

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Première difficulté: elle a été évoquée plus haut et réside dans le fait que "on n'a pas effectué le même découpage entre les différents recensements. En 1976, village et hameaux qui y sont rattachés correspondent à la même entité (de même pour 1960) alors que pour 1988, ce sont deux éléments distincts dont on connait le poids démographique. respectif. Par conséquent, nous effectuerons un regroupement village+ "hameaux satellites" pour les données de 1988 afin de pouvoir les comparer à celles de l'enquête démographique de 1960-1961 et du recensement de 1976.

Deuxième difficulté : ne disposant pas de la surface occupée par chaque village, ceux-ci n'étant pas délimités administrativement dans l'espace, nous ne pourrons cartographier l'évolution des densités de population.

Afin solutionner à ce problème, nous pourrions envisager de cartogréphier la charge démographique, c'est-à-dire le poids de la population par rapport à la surface agricole.

.Nous disposons pour celà des chiffres de population et des superficies irriguées par village pour 1991. Le nombre d'habitants en 1991 pourrait être estimé à partir du taux d'accroissement annuel de la population entre 1976 et 1989.

Il resterait alors à se procurer la carte délimitant les superficies irriguées par village, auprès de la S.A.E.D. à l'Ile de Saint Louis.

L'intérêt que présenterait une telle carte serait de révéler si le poids de la population par village est cohérent avec les possibilités qu'offrent le milieu, en l'occurrence la culture irriguée.

Le suivi de l'évolution récente de

ce

paramètre dépend évidemment des données susceptibles d'être collectées à la S.A.E.D.

Exemple: LAMPSAR Aly Djibril Dioum Gallo Sow Iba Dione Malal Sow Mamadou Sow

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1010 habitantsà Lampsar en 1988.

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Il.4. les données statistiques fournies par la S.A.E.D.

Elles ont été collectées à la S.A.E.D. de Saint Louis et concernent les superficies irriguées dans le delta:

- Superficies aménagées par village, en 1990-1991, pour la Délégation de Dagana dans laquelle est inscrite notre zone d'étude.

Pour chaque village, nous disposons de la liste des périmètres irrigués et, pour chacun d'eux, les organisations paysannes qui les gèrent (Groupements de producteurs, Foyers de Jeunes, G.I.E., ... ).

Superficies aménagées par périmètre (périmètres de Boundoum, Tellel -Grande Digue - Kassak et Lampsar) et par type d'aménagements (grands aménagements S.A.E.D., petits périmètres S.A.E.D., petits périmètres privés), en 1990-1991 et 1992-1993.

Superficies aménagées par la S.A.E.D. (grands aménagements, aménagements intermédiaires et périmètres irrigués villageois) et par les producteurs privés, dans la Délégation de Dagana, de 1984 à 1992.

Ces données sont relatives à trois entités géographiques ou administratives différentes, correspondantà trois échelles d'analyse:

- La Délégation de Dagana comprend cinq périmètres irrigués dont ceux de Boundoum, Tellel - Grande Digue - Kassak et Lampsar situés dans notre zone d'étude et qui couvrent environ les 2/3 de cette délégation. Par conséquent, même si cette entité géographique déborde le cadre de notre secteur, ses caractéristiques sont représentatives de la situation qui règne le long de l'axe Gorom-Lampsar.

- Les périmètres précités qui regroupent en fait un ensemble de parcelles irriguées situées dans un même lieu géographique.

- Les villages, échelle la plus fine, pour lesquels on a recensé les parcelles irriguées et les organisations paysannes qui les gèrent.

En reconstituant l'évolution des types d'aménagements à partir de ces statistiques, nous tenterons d'appréhender les différents acteurs jouant un rôle dans la gestion de l'environnement. Aux aménagements S.A.E.D. correspond l'intervention de l'Etat dans la mise en valeur du delta, alors que pour les aménagements hors S.A.E.D., ce sont les producteurs privés qui y prennent part.

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En somme, ces données devraient nous permettre d'identifier les moteurs de la dynamique de l'utilisation du sol.

Il.5. Les photographies aériennes

Elles ont été obtenues auprès des services de l'Institut Géographique National à Dakar pour les photographies de 1978 et 1989, à Paris pour celles de 1954.

11.5.1. Présentation

Nous avons utilisé trois séries de photographies aériennes, panchromatiques, couvrant la totalité du terrain de notre étude:

-la mission AO.F. de janvier 1954, 087, au 1/50.000 (20 exemplaires).

N° 26-27-28-37 -38-39-40-54-55-56-57 -73-7 4-75-76-77 -85-86-110-111

- la mission I.G.N. d'octobre 1978, NE-28.11 - III. au 1/60.000 (14 exemplaires).

N°48-49-50-89-90-91-92-1 07 -108-109-110-172-173-174-175-176-182-183-184 -la mission J.l.e.A de mars 1989, CT-SGN, au 1/60.000 (15 exemplaires).

N° 6-7 (L2), 6-7 (L3), 3-4-5-6 (L4), 3-4-5-6 (L5), 4-5-6 (L6)

La photo-interprétation comme méthode d'analyse est devenue si classique qu'il nous a paru inutile de revenir sur ses conditions techniques.

1.5.2. Buts et domaine d'investigation

La comparaison e'!tre les trois missions 1954, 1978 et 1989 devrait nous

permettr~ de dresser le bilan des transformations de certains aspects du paysage pendant la période considérée et d'appréhender les questions que peuvent soulever de telles transformations.

Il s'agissait notamment de suivre l'évolution des superficies irriguées et des cultures pluviales d'une part, de la végétation terrestre et aquatique d'autre part.

Les résultats de la photo-interprétation quant à eux permettent d' orienter les entretiens de terrain autour de problèmes révélés par cet examen.

La photographie aérienne est l'outil qui mieux que tout autre révèle l'organisation'spatiale d'ensemble des paysages. Ainsi avons nous pu identifier

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les périmètres irrigués au niveau des cuvettes d'unè part, les parcelles de culture pluviale dans le diéri d'autre part.

11.5.3. Identification

-Les parcelles rizicoles se distinguent des autres parcelles de culture par leur forme géométrique et leur dessin régulier. La culture elle-même a peu de relief et lorsqu'elle est suffisamment couvrante présente un aspect lisse.

L'identification se fait surtout par le mode de culture: parcelles inondées, talus autour des champs lorsque ceux-ci sont à sec.

-La localisation des cultures pluviales est aisée grâce aux haies d'épineux qui bordent les champs. Les différents type de culture ne sont identifiables qu'à très grande échelle (1/10.000)

- Les cultures de Taak qui couvrent de petites superficies disséminées sont difficilement repérables, l'échelle étant trop petite.

- Les contours de la végétation terrestre et aquatique apparaissent nettement.

-En ce qui concerne les lieux habités, ils se distinguent lorsque l'habitat est groupé. En revanche, pour les petits hameaux isolés, le repérage est moins aisé et le recours à la carte topographique au 1/50.000 s'impose souvent.

Nous disposons donc de données qualitatives (type de cultures) et quantitatives (extension des superficies cultivées, irriguées, du couvert végétal, ... ).

11.5.4. Limites

- Il faut relever que les trois missions étudiées ont été réalisées à deux saisons différentes: celle d'octobre 1978 correspond à la fin de l'hivernage et celles de janvier 1954 et mars 1989 se situent au coeur de la saison sèche.

Dans ces conditions, il est difficile de comparer l'extension spatiale des cultures pluviales entre les deux saisons. Au cours de la saison sèche, il n'y a pas de mise en culture alors que le mois d'octobre 1978 succède à un mois très pluvieux (157,5 mm enregistrés à Saint Louis en septem.bre) 1 ce qui laisse augurer une mise en culture des terres de diéri.

- Une autre difficulté est apparue concernant les parcelles de culture pluviale.

Celles-ci sont bien souvent délimitées par des haies de branchages et d'épineux parfaitement visibles sur les photographies. Or, ce phénomène peut induire en erreur puisque l'existence de parcelles encloses ne signifie pas

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forcément qu'elles soient cultivées. Ce sont finalement les observations sur le terrain qui ont corrigé notre jugement à ce sujet, les superficies couvertes par les cultures pluviales ayant été surestimées d'après la photo-interprétation. Les parcelles de cultures "reliques" sont nombreuses dans le diéri.

On ne peut donc cartographier les cultures pluviales pour les raisons évoquées ci-dessus. De plus, leur superficie varie d'une année à l'autre en fonction de la pluviosité, ce qui rendrait un peu hasardeuse leur cartographie.

- En ce qui concerne les périmètres irrigués, il est très malaisé de distinguer ceux qui sont cultivés de ceux qui ne le sont pas. Certains sont abandonnés, d'autres sont en voie de réhabilitation. Il est difficile de les différencier par rapport à ceux effectivement mis en valeur. De plus, l'exploitation des parcelles varie d'une année à l'autre. Par conséquent, nous avons choisi d'identifier les périmètres irrigués cultivables, c'est-à-dire ceux dont les contours sont visibles dans le paysage grâce aux aménagements.

- Enfin, les échelles des photographies aériennes étant trop petites (1/50.000 et 1/60. 000), on ne peut estimer directement sur ces documents la densité du peuplement végétal par un comptage des espèces.

Il.5.5. Exploitation

Finalement, après photo-interprétation, et compte tenu des difficultés rencontrées, on a cartographié:

- L'extension des périmètres Irrigués au 1/60.000 en superposant les résultats de la photo-interprétation de 1978 et ceux de 1989. En 1954, ils étaient encore absents de notre secteur (Fig. 8. Evolution des superficies aménagées pour la culture irriguée 1978 - 1989).

- L'évolution de "occupation du sol, à partir des photographies de 1954, 1978 et 1989, avec l'exemple de la cuvette de Baridiam (Fig. 10. Evolution de l'occupation du sol).

- La progression de la-Végétation aquatique dans le Kassak et le Gorom en 1978 et en 1989, années pour lesquelles celle-ci a été identifiable d'après photo-interprétation (Fig.9. Progression de la végétation aquatique).

Disposant de ces outils, plusieurs questions répondant à la problématique essentielle de notre travail, se posent alors:

- Quels sont les moteurs des transformations observées au niveau des paysages agraires?

Quelles sont lessuperficies réellement cultivées en pluvial?

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Quelles sont les superficies réellement irriguées?

Comment s'expliquent les modifications intervenues dans la densité du couvert végétal?

La bibliographie, les cartes et les photographies aériennes nous ont permis de faire un premier découpage de la zone étudiée en deux secteurs homogènes du point de vue du mode de peuplement, de l'organisation des systèmes agraires et de la physionomie du réseau hydrographique : le Lampsar amont et le Lampsar aval.

Les entretiens sur le terrain devaient confirmer ou infirmer ce découpage.

11.6. Les entretiens

La lecture de la bibiographie portant sur le delta a montré que cette zone n'avait pas fait l'objet d'études aussi nombreuses et poussées que dans la moyenne vallée. En particulier, il y a peu d'informations sur l'histoire du peuplement, l'agriculture traditionnelle (souvent considérée comme négligeable), la situation actuelle de l'élevage et les modifications subies par la végétation, plus précisément aquatique.

Afin de combler au moins partiellement ces lacunes, les entretiens menés sur

·Ie terrain avec les populations concernées nous semblent être une bonne méthode d'approche. Par rapport à l'enquête, plus rigoureuse et plus ciblée, l'entretien est mieux à même de répondre aux objectifs que nous nous sommes fixés et qui visent à cerner des problèmes très divers, soulevés notamment par la photo-interprétation.

Les entretiens se sont déroulés durant la deuxième quinzaine du mois de juillet.

11.6.1. Intérêts

L'entretien constitue une méthode souple, car même si les thèmes et les questions qui s'y rapportent sont établis à l'avance, il n'en demeure pas moins qu'au fil de son déroulement il peut appeler d'autres interrogations suivant la teneur des réponses recueillies. Par là même, l'entretien est susceptible d'être enrichi par des aspects que l'on avait négligés, voire omis, et qui sont évoqués spontanément par nos interlocuteurs.

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" est inutile d'insister sur le fait que les personnes interrogées, en particulier les personnes âgées, représentent des mines de renseignements, renseignements parfois absents de la littérature, grâce à une bonne connaissance du milieu. Amadou Harnpaté Bâ ne disait-il pas "un vieil homme qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle".

Enfin, il s'agissait également pour moi de me familiariser avec le terrain et d'avoir une connaissance, plus concrète et directe, du delta.

Il.6.2. Objectifs

L'un des buts de ce travail est en particulier de vérifier si la zonation géographique (Lampsar amont - Lampsar aval) établie après examen des cartes et des photographies aériennes se justifie. Peut-on distinguer, le long de l'axe Gorom Lampsar, deux zones homogènes, notamment du point de vue du mode de peuplement et de la gestion des systèmes agraires?

Nos principaux objectifs visent à :

- Comprendre la dynamique de peuplement, imperceptible sur les photographies aériennes.

- Cerner les logiques paysannes en matière de mise en valeur des sols d'une part, d'élevage d'autre part.

- Identifier les acteurs et les moteurs de la dynamique foncière.

- Evaluer la part des hommes dans la diminution de la densité du couvert végétal.

11.6.3. Méthode

- Le premier point consistait à sélectionner les villages à enquêter.

Afin de répondre à ce problème, nous sommes partie de la Fig. 1 "Répartition et densité des mollusques vecteurs de' la bilharziose dans l'axe Gorom-Lampsar". En toute logique, notre choix devait së porter vers l'ensemble de ces villages infestés.

L'échantillonnage ne semblait pas adapté

à

notre choix. Premièrement, il n'était pas évident que le découpage réalisé au préalable isolait deux zones suffisamment homogènes pour effectuer un échantillonnage. En second lieu, les villages situés dans notre secteur d'étude n'étaient pas suffisamment nombreux pour justifier une telle méthode.

Par conséquent, il nous a paru plus judicieux de cibler un maximum de villages de part et d'autre de l'axe, de manièreà réaliser une enquête qui soit

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la plus exhaustive possible. Rappelons que nous ne disposions que de deux semaines et que les entretiens ne constituaient pas le seul objet de notre séjour dans le delta.

Finalement, 15 villages ont fait l'objet d'entretiens (Fig. 5) : MAKHANA

MBARIGOT LAMPSAR NDIALAM NDIOL MAURE MBOLTOGNE MBEURBEUF

SAVOIGNE PIONNIER et BIFFECHE SAVOIGNE PEUL

NDIAYE NGUINT ROSS BETHIO RAYNABEI

BOUNDOUM BARRAGE KASSAK NORD

KASSAK SUD

L'ensemble de ces villages, disséminés le long de l'axe Gorom-Lampsar, représente environ la moitié de ceux qui couvrent notre secteur. Les autres n'ont pas été enquêtés, soit parce que le chef de village était absent au moment de nos passages répétés (Diagambal II-Mbodiène), soit parce que nous manquions de temps.

- En ce qui concerne le déroulement de l'entretien, nous étions assistés d'un technicien qui faisait office d'interprète.

Notre principal interlocuteur, que nous informions de la nature et de l'objet de l'enquête, était

chef du village, mais ceci n'excluait nullement la participation d'autres intervenants: notables, présidents de groupements de paysans ou de foyers de jeunes,... Plusieurs personnes pouvaient être présentes sans forcément prendre la parole. /1 nous faut noter que l'assistance était essentiellement masculine.

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