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Academic year: 2022

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Texte intégral

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UNIVERSITE LOUIS PASTEUR U.F.R. DE GEOGRAPHIE

C.E.R.E.G.

STRASBOURG

ORSTOM DAKAR

LABORATOIRE "EAU ET SANTE"

AMENAGEMENTS HYDRO-AGRICOLES ET EVOLUTION DE QUELQUES ASPECTS DE

L'ENVIRONNEMENT DANS L'AXE GOROM - LAMPSAR (Delta du fleuve Sénégal)

Mémoire de D.E.A. présenté par Carmen PHILIPPE

Sous la direction de Monsieur Michel MIETrON

et de Monsieur Pascal HANDSCHUMACHER (Maître de stage)

Membres du jury : Michel MIETTON, Professeur

François PESNEAUD, Maître de Conférence

Pascal HANDSCHUMACHER, Chargé de Recherches OR5TOM

Septembre 1993

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AVANT-PROPOS

Ce mémoire de D.E.A. fait suite à un stage de deux mois au sein de l'équipe

"Eau et santé" de l'ORSTOM, à Dakar, dont les travaux sont axés sur les problèmes de risques sanitaires liés à l'environnement, en l'occurence la bilharziose, endémique à l'échelle du delta du fleuve Sénégal.

Le sujet a été défini en accord avec Monsieur Michel Mietton, mon directeur de recherche, et Monsieur Pascal Handschumacher, mon maître de stage, dont les préoccupations scientifiques convergent vers l'axe du Lampsar.

Dès le début de cette année universitaire, j'avais émis le souhait d'entreprendre une telle expérience afin de me familiariser avec le travail de terrain en milieu tropical et celui de chercheur.

Ce dessein ayant été accompli, j'en sors enrichie tant pas l'engouement que m'a procuré ce travail, que par les personnes, pour la plupart chercheurs, qu'il m'a été permis de rencontrer.

Cet ouvrage, qui ne vise pas à l'exhaustivité, est plutôt le résultat de l'application des méthodes de travail de recherche qui m'ont été enseignées au cours de ma formation universitaire. Il ne constitue pas une fin en soi, mais représente plutôt un travail préliminaire qui s'inscrit dans un programme plus vaste de la géographie de la santé.

Je tiens à évoquer ici les difficultés qui ont accompagné ce travail, à commencer par le temps. Les deux mois passés à l'ORSTOM, consacrés essentiellement à la collecte des données m'ont paru évidemment trop courts pour menerà bien ce travail, qui nécessitait une rigueur constante afin d'éviter l'éparpillement. Il faut y ajouter le problème de la dissémination de la documentation, souvent inhérente à tout travail de recherche.

Enfin. ce travail n'aurait jamais abouti sans l'encadrement, les conseils et le soutien de toutes les personnes que j'ai rencontrées durant tout ou partie de cette année universitaire, envers qui je tiens ici à adresser mes plus vifs remerciements.

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Je commencerai par Monsieur le Professeur Michel MIETTON, mon directeur de recherche, qui a bien voulu encadrer ce travail. Je lui suis reconnaissante pour ses enseignements et ses conseils avisés. En outre, je lui dois la possibilité d'avoir pu effectuer un stage avec l'ORSTOM.

A Monsieur Pascal HANDSCHUMACHER, chargé de recherches à l'ORSTOM, mon maître de stage qui, par ses précieux conseils a su guider mon travail de terrain. Au delà des considérations scientifiques, je me permets de lui témoigner ma plus grande sympathie eu égard à son accueil et à sa disponibilité.

J'en profite pour adresser ma plus grande reconnaissance à l'ensemble des chercheurs du Laboratoire "Eau et Santé" qui ont bien voulu m'accueillir et qui ont contribué à rendre ce stage des plus agréables : Messieurs Jean-Pierre HERVE, Directeur du Laboratoire, Georges HEBRARD, Jean-Marc DUPLANTIER et Jean-Christophe ERNOUD.

A Monsieur François PESNEAUD, Maître de Conférence, pour avoir accepté de participer à mon jury et pour ses enseignements qui m'ont été fort utiles dans mon travail de recherche.

Ma plus grande estime envers Monsieur Jean-Luc PIERMAY, Professeur, pour la richesse de ses enseignements et ses conseils.

'Messieurs André LERICOLLAIS, Charles BECKER et Jean-Yves GAC, chargés de recherches à l'ORSTOM, qui par leur bonne connaissance du milieu étudié, ont su m'informer utilement. Je rends hommage ici à leur disponibilité et les remercie pour leurs encouragements.

A Oumar SALL, assistant au Laboratoire "Eau et santé", mon interprète et . guide, pour son efficacité et sa patience.

Abdoulaye FAYE, étudiant en doctorat, et Khalibou BA assistant au Laboratoire "Eau et Santé" et originaire du village de Lampsar, grâce à leur pratique du terrain dans le Gorom-Lampsar, ont su m'apporter des renseignements fort intéressants.

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A tous les organismes et instituts pour leur contribution scientifique ou matérielle:

- L'administration de l'ORSTOM, pour l'allocation de recherche dont j'ai pu bénéficier.

- La S.AE.D. : Messieurs Massogui GUEYE (hydrologue), Dirk RAISS (pédologue), Amadou SOW et Madia NDIAYE.

- L'O.M.V.S. : Monsieur Aviron VIOLET, Conseiller technique au Département des infrastructures régionales.

- L'I.S.R.A : Monsieur Ibrahima DIA, sociologue.

- La S.O.C.AS.: Monsieur FINNOIS, Directeur.

- L'Institut de Géographie de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar Messieurs NDIAYE et DIOP.

Les chefs des villages et la population enquêtés dans l'axe Gorom-Lampsar, pour leur disponibilité sans égale et leur accueil convivial.

Les notables et les techniciens de Ross-Béthio.

A Aminata NIANG et André KONE, mes compères stagiaires au Laboratoire

"Eau et Santé".

A Christiane SAWADOGO et Rivo RAMBOARISON, mes amis et mes complices de tous les moments, qui m'ont soutE~nu jusqu'à la dernière page de ce mémoire.

Enfin, à Mylène et Sandra SCHWARTZ et à ma maman, envers qUI Je suis infiniment reconnaissante pour l'aide qu'elles m'ont apportée et leurs encouragements.

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INTRODUCTION

Problématique et intérêts du sujet

La vallée du ·1:leuve Sénégal est le siège d'importants aménagements hydro- agricoles depuis la période coloniale. Ce processus ancien s'est affirmé par la suite à l'initiative des Etats indépendants guidés par le souci d'assurer l'auto- suffisance alimentaire des populations de la vallée par le biais de la culture irriguée.

Le développement étatique de l'irrigation sous l'égide d'une société nationale, la S.A.E.D. (Société d'Aménagement et d'Exploitation des terres du Delta et des vallées du fleuve Sénégal et de la Falémé), a conduit à une multiplication des aménagements hydro-agricoles et à une extension corollaire des périmètres irrigués à partir de 1965, date de création de cette société. Ce mouvement s'est amplifié récemment avec la mise en service, d'une part du barrage de Diama dans le delta (1986) qui empêche l'intrusion d'eau salée en amont, d'autre part du barrage de Manantali au Mali (1988) destiné à réguler le débit du fleuve afin d'assurer un approvisionnement en eau toute l'année.

Le delta du fleuve Sénégal, qui s'étend sur 5000 km2 de Saint Louis à Dagana, concentre à lui seul environ la moitié des superficies aménagées dans la vallée sous des formes diverses allant des grands périmètres aux petits périmètres privés. Cette situation témoigne de la volonté d'aménagement de cette zone.

Avec la mise en fonction des barrages et l'actuel désengagement de l'Etat, entrahant une responsabilisation des producteurs, certains périmètres sont réhabilités, d'autres, privés, s'étendent rapidement dans le delta.

Cependant, cette course aux aménagements a .entraÎné de profonds bouleversements de l'environnement et posé avec acuité le problème des risques sanitaires sous jacents.

Ce constat a été établi par le Département "Eau et Santé" de l'ORSTOM, à Dakar, dans le cadre de recherches menées à propos de l'explosion de la bilharziose intestinale à Richard-TolI, à 160 de latitude nord, au delà de sa zone habituelle d'endémicité.

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Plusieurs foyers de bilharziose ont été recensés le long de l'axe constitué par les marigots du Gorom et du Lampsar, au centre du delta, lesquels sont encadrés sur tout leur cours par des périmètres rizicoles.

Certains de ces foyers sont anciens comme le village de Lampsar, d'autres sont plus récents comme à Mbodiène où la maladie parasitaire est apparue après 1986. Ce village, dont les activités sont largement dominées par la riziculture irriguée, révèle la gravité de la situation, puisque des études menées dans le cadre du projet ESPOIR ont montré une prévalence de la bilharziose urinaire chez les habitants d'environ 90 % !

Enfin, les enquêtes malacologiques mettent en évidence une augmentation de la densité des mollusques hôtes-intermédiaires de la bilharziose et une extension de leur aire de répartition comme en témoigne la carte ci-après (Fig.

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REPARTITION ET DENSITE DES MOLLUSQUES DANS L'AXE GOROM - LAMPSAR

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Source: P. HANDSCHUMACHER

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La tendance générale traduit une extension des sites abritant les mollusques et donc un accroissement corollaire des risques liés à la transmission de la bilharziose.

L'hypothèse de base est la suivante : si la bilharziose gagne du terrain, ou si elle apparaît dans des sites préservés jusque là; celà signifie que les conditions du milieu, de l'environnement, ont été modifiées.

En effet, la bilharziose peut être considérée comme un " révélateur 1/ dans la mesure où cette maladie parasitaire est étroitement liée à l'environnement.

Pour se développer, la bilharziose nécessite la réunion de trois acteurs : l'agent pathogène, l'hôte intermédiaire (le mollusque) et l'hôte définitif (l'homme). La présence de ces trois éléments est à son tour conditionnée par les composantes de l'environnement.

En somme, l'apparition de la bilharziose dans des sites nouveaux témoigne d'un déséquilibre par rapport aux conditions qui règnaient dans l'environnement au préalable.

Analyser les maladies liées à l'environnement implique donc en premier lieU l'étude de l'évolution de la gestion de cet environnement par les hommes. Or, celle-ci a été guidée en grande partie par la multiplication des aménagements hydro-agricoles dont la progression actuelle' connaît une accélération sans précédent dans le delta du Sénégal, et en particulier dans l'axe Gorom- Lampsar.

Aussi avons nous centré notre réflexion sur l'impact des aménagements hydro-agricoles de l'environnement de l'axe Gorom-Lampsar, dans le cadre d'une étude diachronique.

Il convient avant tout de préciser le concept d'environnement. On ne saurait le limiter aux seuls facteurs bioclimatiques souvent invoqués pour expliquer la répartition zonale des maladies, même si celle-ci justifie le terme de "maladies tropicâles". Rappelons, à titre d'exemple que le paludisme, maladie tropicale, s'étendait autrefois jusqu'au nord de l'Europe, ou encore la récente épidémie de choléra, maladie typique sous des latitudes tropicales, qui s'est déclarée en août 1993 au sud de la Russie.

Donc, par environnement, nous entendons "interaction entre des facteurs physiques, chimiques et biologiques d'une part, antt"lropiques d'autre part qui, en agissant les uns sur les autres dans un espace donné, en font un espace en perpétuelle évolution.

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Les rapports de l'homme et de son environnement sont dialectiques. Si l'homme peut modifier son environnement grâce aux techniques qu'il élabore, il est aussi influencé par celui-ci. Une fois qu'il l'a modifié, cet environnement lui impose de nouvelles contraintes, l'oblige à de nouvelles attitudes (J.Tricart, 1976).

Cette réflexion peut être ramenée à l'étude de l'axe Gorom-Lampsar où elle est illustrée par la volonté de mise en valeur de cette zone, concrétisée par le foisonnement des aménagements hydro-agricoles ayant entraîné une nouvelle physionomie des paysages avec notamment l'extension des surfaces en eau.

Ces transformations, à leur tour, ont conduit les populations, à l'image des peuls par exemple, à adopter de nouveaux comportements.

Il s'agira de cerner ces transformations mais aussi d'identifier les moyens et les acteurs qui ont permis d'y aboutir.

Il est entendu que les aménagements hydro-agricoles représentent aujourd'hui une composante majeure de l'évolution de l'environnement du delta et, avec l'extension de la bilharziose, se pose la question de leur responsabilité dans l'existence de cette pathologie.

Quelles sont les composantes de l'environnement que nous avons retenues? "

est clair qu'au vu de /a définition que nous en avons donné plus haut, elles sont multiples.

Evidemment, il ne nous a pas été possible de toutes les aborder. Notre choix a été guidé par les données dont nous avons pu disposer et qui nous ont amené à restreindre la notion d'environnement à trois paramètres:

- la dynamique du peuplement

- l'évolution des systèmes agraires et des systèmes d'élevage - la transformation de la végétation.

Quant à notre zone d'étude, l'axe Gorom-Lampsar, elle fait l'objet actuellement d'un vaste programme de rechercl'1e mené par le Département "Eau et Santé"

de l'ORSTOM à Dakar.

Comme nous l'avons signalé plus haut, ce secteur est le lieu privilégié où s'exerce cette volonté d'aménagement qui vise à maîtriser l'eau, afin de développer la culture irriguée par les aménagements hydra-agricoles, et en même temps l'aire d'extension de la bilharziose.

Ces constatations suffisent à justifier l'intérêt que présente cette zone dans le cadre d'une étude de l'évolution de l'environnement.

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Il n'est pas concevable de faire un inventaire statique de l'état de l'environnement. Celui-ci n'est pas stable, surtout dans le delta.

Ce n'est qu'à travers une étude diachronique de l'environnement, permettant de dégager son évolution qui, par la suite, devra être corrélée à celle de l'extension de la bilharziose, que l'on peut escompter dégager les facteurs responsables de cette pathologie.

Le but est de permettre aux autorités compétentes d'infléchir cette évolution par la mise au point d'un programme de lutte.

En résumé, l'étude de l'impact des aménagements hydro-agricoles sur l'évolution de l'environnement dans l'axe Gorom-Lampsar constitue le premier volet d'un programme plus vaste de géographie de la santé mis en oeuvre à l'OR8rOM. Le second volet visera à comparer cette évolution à celle de la bilharziose afin de déterminer la relation, ou l'absence de relation, santé- environnement.

Donc dans notre démarche, l'idée des interactions santé - environnement constitue en quelque sorte une toile de fond guidant notre réflexion.

Objectifs

Dans le cadre d'une étude diachronique, ils visent à mettre en évidence les points suivants:

-'l'évaluation des effets des aménagements hydro-agricoles sur l'évolution de l'environnement dans l'axe Gorom-Lampsar, en développant les trois paramètres retenus : dynamique du peuplement, évolution du foncier et transformation du couvert végétal;

- les mécanismes, les acteurs et les stratégies qui contribuent à modifier, à faire évoluer l'environnement;

- enfin, il s'agira d'estimer si lës aménagements hydro-agricoles ont abouti à des impacts différentiels, permettant ainsi d'individualiser des zones géographiques homogènes dans l'axe Gorom-Lampsar.

Cette étude aura pour point de départ le plus souvent le début des années 1960. date à laquelle remonte la plupart de nos données et correspondant également au début des aménagements.

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La première partie de ce travail sera consacrée à la présentation des composantes de l'environnement dans l'axe Gorom-Lampsar. Ceci nous permettra de replacer notre zone d'étude dans un contexte géographique et d'en préciser les limites. Cette présentation du milieu et des hommes sera complètée par la description des aménagements hydro-agricoles autour desquels s'articule notre reflexion.

La méthodologie mise en oeuvre sera abordée dans une deuxième partie. De la collecte des données à leur exploitation, elle tentera de mettre l'accent sur les outils, leurs intérêts, les méthodes utilisées et les difficultés rencontrées, autrement dit les limites que présentent ces outils.

Enfin, la dernière partie constituera la synthèse des résultats et leur critique, pour chaque composante de l'environnement retenue. Cette synthèse devra aboutirà une typologie des milieux rencontrés dans notre zone d'étude.

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Première partie

COMPOSANTES DE L'ENVIRONNEMENT DANS L'AXE GOROM - LAMPSAR

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1.1. Localisation de "axe Gorom-Lampsar (Fig. 2)'

L'axe Gorom-Lampsar se situe dans le delta du fleuve Sénégal, entre 16° - 16°30 de latitude nord et 16° - 16°30 de longitude ouest, en domaine sud- sahélien.

Il est constitué par deux défluents du fleuve, le Gorom et le Lampsar, sur lesquels nous reviendrons en abordant l'hydrologie de notre zone d'étude.

Cet axe, de direction nord est-sud ouest, s'étire sur environ 70 km. de Makhanaà Kassak nord, villages qui limitent notre terrain. Il couvre une partie des arrondissements de Ross-Béthio et de Rao, dans le département de Oagana, au nord est de Saint Louis. Son centre est occupé par Ross-Béthio, gros bourg et principale communauté rurale du delta.

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1.2. Le delta du fleuve Sénégal: une mise en place récente

Le tracé du fleuve, des principaux cours d'eau et les formations superficielles du delta résultent d'un processus combinant les alternances de périodes pluviales et inter-pluviales, de transgression et régression, de creusement et de sédimentation au cours du quaternaire essentiellement.

Nous rappellerons brièvement les grandes étapes de la construction du delta, ce qui nous permettra de replacer les principaux éléments morphologiques et biogéographiques de notre zone d'étude (Fig. 3).

Au cours du quaternaire ancien et moyen, les phases de creusement façonnent un vaste golfe marin. Mais c'est surtout durant le quaternaire récent que le delta prend progressivement sa morphologie actuelle.

Sous la phase aride de l'Ogolien (23.000-12.000 B.P), des ergs anciens à sables rubéfiés, sont modelés en cordons dunaires, orientés nord est - sud ouest ou nord nord est - sud sud ouest, qui ferment progressivement l'accès à la mer, soumettant la vallée à un régime endoréïque. Ces dunes rouges ogoliennes, sont bien visibles dans le paysage actuel en aval de Ross-Béthio, de part et d'autre de la R.N. 2. Elles présentent un aspect général de "tôle ondulée" et constituent les points hauts du relief, 10 mètres d'altitude en moyenne; exceptionnellement, elles peuvent atteindre jusqu'à 20 - 25 maux

~nvironsde Lampsar, Mboltogue, Ndelle Boye et Ndiaye.

A cette phase de sédimentation succède, vers 10.000 B.P., une phase pluviale qui permet le recreusement du lit du fleuve à travers ces dunes jusqu'à la mer.

Fait suite une intrusion lors de la transgression du Nouakchottien (6.500 - 4.500 B.P.). Une vaste ria s'installe alors et remonte jusqu'à Bogué. Elle empreinte le chenal de la Taoué et s'installe dans la dépression du lac de Guiers.

La formation du delta se poursuit au cours du post-Nouakchottien (4.500 - 1880 B.P.). En même temps que l'alluvionnement progresse vers l'aval, des cordons littoraux sableux sont édifiés et barrent partiellement l'accès du fleuve à la mer. Le lac de Guiers se forme ; les dépôts deltaïques isolant sa dépression.

L'alluvionnement permet au fleuve d'édifier de grands bourrelets de berge, les hautes levées fluvio-deltaïques ( sables, limons, argiles ). C'est à cette époque que la vallée prend sa morphologie définitive de pseudo- delta par colmatage progressif de l'ancienne lagune. Au cours des périodes sub-actuelle et

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actuelle, le fleuve sape progressivement ces hautes levées et façonne des systèmes de levées sub-actuelles, plus basses, qui longent comme des chapelets le Gorom-Lampsar, en isolant des cuvettes de décantation argileuses. Les dénivellations entre ces unités sont très faibles : de 1 à 2 mètres. L'irrigation et les types de culture étant déterminés par la topographie et la texture des sols, les cuvettes de décantation deviendront les lieux privilégiés pour la riziculture grâce à leurs grandes potentialités agronomiques (Boundoum, Grande -Digue, Pont-Gendarme, Ndiaye, Ndiol, Lampsar, ... ).

Le cours du Sénégal est dévié vers le sud par un puissant cordon littoral (Langue de Barbarie) mis en place par une dérive maritime nord-sud.

L'exutoire initial, situé à hauteur de Keur-Massène, se déplace progressivement de 80 km jusqu'au sud de Saint Louis, au niveau de Gandiole, où le fleuve se jette dans la mer par une embouchure instable. Dans le même temps, le delta progresse dans la lagune et les marigots se multiplient dans la boucle du fleuve: le Diovol, le Kassak, le Gorom. le Lampsar, le Djoudj et le Djeuss. Ils rejoignent le Sénégal au nord de Saint Louis, à Dakar-Bango.

L'axe Gorom-Lampsar est né de la rupture de la levée au niveau du seuil de Ronq (à environ 110 km de l'embouchure du fleuve Sénégal).

En résumé, l'axe Gorom-Lampsar s'inscrit dans une zone basse, caractérisée par une topographie plane, inondable à l'état naturel. Les dépôts fluvio- deltaïques couvrent des superficies importantes, dont la monotonie n'est interrompue localement que par des dunes, des levées et des cuvettes.

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Sur le plan pédologique, la principale conséquence de cette morphogenèse, édifiée en milieu originellement marin, est la présence de sels aussi bien dans les sols que dans les nappes souterraines. La pédogenèse dans le delta est essentiellement saline, conditionnnée, avant aménagement, par la durée de l'inondation par les eaux de surface saumâtres, et aujourd'hui par les mouvements ascendants de la nappe superficielle chargée en sels solubles.

Les températures élevées et l'action du vent renforcent encore ce processus d'autant que la nappe phréatique n'est située qu'à moins d'un mètre de profondeur à certains endroits.

Cette salinité n'est pas sans conséquences sur la qualité des sols et le rendement des cultures. Durant la saison sèche les sols sont très salés, environ 20 dS/m (*), alors que les plantes ne peuvent supporter que 3 dS/m (*

déci-siemens/mètre).

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Seule une bonne gestion de l'irrigation, qui va de pair avec des aménagements corrects, permet de pallier cet excès de salinité, voire même d'en faire diminuer les taux.

Cet excès de sel intervient également dans la faible distribution du peuplement végétal.

Les diverses accumulations fluvio-deltaïques, lorsqu'elles ne sont pas occupées par la riziculture comme la plupart des cuvettes, portent une végétation rare et clairsemée, sous forme d'un semis lâche de broussailles et d'épineux.

Les dunes quant à elles sont fixées par des arbres ou des arbustes qui forment tantôt des steppes arborées (Makhana, Mbarigot, Ndialam) ou arbustives vers le nord (Ndelle Boye, Ross-Béthio). Ce couvert végétal irrégulier est dominé par l'Acacia raddiana associé à Euphorbia aegyptiaca et Balanites balsamifera.

Le tapis herbeux est quasi-inexistant.

La faiblesse et l'irrégularité des pluies n'entretient qu'une végétation pauvre et peu diversifiée. Dans le delta, la moyenne annuelle des précipitations pour la période 1970-1990 est inférieure à 60% de la moyenne annuelle pour la période 1950-1970' (d'après la Direction de la Météorologie Nationale du Sénégal). De plus, les variations inter-annuelles des précipitations sont très importantes, ce qui accroît d'autant la pression exercée sur la végétation.

1.3. la péjoration climatique

Les données utilisées sont celles de la Direction de la Météorologie Nationale du Sénégal, de l'A.S.E.C.N.A. (Agence pour la Sécurité de la Navigation aérienne en Afrique et à Madagascar), de l'ORSTOM 1 de la C.S.S.

(Compagnie Sucrière du Sénégal) et de J. LE BORGNE (1988).

Comme toute la basse vallée du fleuve, le climat de la région appartient au domaine sahélien et plus précisément encore au secteur sahélo-saharien. Il est marqué par l'alternance de deux saisons très contrastées.

- Une très longue saison sèche pendant 9 à 10 mois : les caractéristiques climatiques sont alors imposées par les alizés et l'harmattan. Cette saison sèche comprend une saison sèche froide, de novembreà février, et une saison sèche chaude, de mars à mai-juin.

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- Une courte saison des pluies, de 2 à 3 mois pendant le régime de mousson, débutant en juillet, elle se termine en octobre avec la régression du FIT (Front Intertropical) vers le sud.

Cette saison est caractérisée par des pluies faibles et inférieures à 400 mm, dont l'isohyète limite la bordure sud du bassin de l'axe Gorom-Lampsar, et de plus en plus faibles vers l'intérieur. Entre 1970 et 1984, on a enregistré une pluviométrie faible avec une moyenne annuelle faible de 280 mm.

A la faiblesse des précipitations s'ajoute leur irrégularité inter-annuelle (Doc.

1).

La période actuelle se caractérise par un déficit pluviométrique sévère et persistant. Depuis 1968, le règle générale est à la péjoration climatique et les années humides ne sont que des exceptions au sein d'un "train" d'années sèches.

La température de l'air est élevée, avec un gradient sensible et régulier d'ouest en est, passant de 250 C de moyenne annuelle sur la côte à Saint-Louis, à près de 300 C vers l'intérieur, cette différence étant liée à la continentalité. De décembre à mars, la température est inférieure à 250 Cà la station de Ndiol et 280 C à Richard-Toll. Les maxima de température sont enregistrés en octobre, en fin de saison des pluies avec 29,60 C à Ndiol, et au mois de juin, en fin de saison sèche, avec 30,5°C à Richard-Toll (A. Faye, 1990).

Le régime des vents est important à considérer sous ces climats secs par ses effets de desséchement, d'arrachement et de transport de matériaux. Dans la zone du delta, ces vents, à direction préférentielle nord à nord-est, mais pouvant aussi venir de toutes les directions, soufflent en moyenne à 25 km/ho Cependant, il n'est pas rare d'enregistrer, surtout avec les alizés continentaux, des vitesses de l'ordre de 50km/h (M. Mietton et J. Humbert, 1991). Ceci est suffisant pour provoquer d'importants arrachements et mouvements de particules (argiles, sables et limonts), avec accumulations diverses, simple voile éolien, nebkhas~ dunes, sur de grandes surfaces fragilisées en outre par la faiblesse du couvert végétal. Vers l'intérieur, la caractère désséchant se fait plus sentir que sur la côte soumise aux alizés maritimes, par l'influence de l'harmattan dont les effets accentuent encore la sécheresse de la région.

Le déficit hydrique est important pendant toute la saison sèche, avec une évaporation moyenne de l'ordre de 7 mm par jour mais pouvant atteindre 15 mm par jour. A la station de Ndiol, l'évaporation est faible pendant l'hivernage, avec 180 mm en septembre et augmente en saison sèche pour atteindre 325 mmen mai.

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Sources: Directionde la Météorologie Nationale du Sénégal A.SE.C.N.A.-O.R.S.T.a.M.

J. LE BORGNE, 1988 C.S.S.

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Ces trente dernières années ont vu l'aridité s'accroître dans le delta, ceci étant illustré par la diminution progressive de la saison des pluies dont la durée passe de 3 à 2 mois par an et la quantité réduite de moitié (d'après la Direction de la Météorologie Nationale du Sénégal).

1.4. D'un régime hydrologique à un régime hydraulique

L'axe du Lampsar prolonge vers le sud-ouest le Gorom. Celui-ci, marigot étroit et sinueux, a son origine sur le Sénégal, au niveau de Ronq, à environ 130 km de l'embouchure. De direction nord-sud d'abord, il prend une orientation est- ouest jusqu'à sa confluence avec le Lampsar.

Le Gorom alimente, d'une part le Kassak amont sur sa rive gauche, d'autre part le Lampsar avec lequel il forme une solution de continuité grâce une digue séparant le Gorom en deux biefs indépendants, sa partie avale servant uniquement de drainage aux cuvettes attenantes. Le Gorom amont s'écoule donc intégralement dans le Lampsar et forme avec ce dernier le Gorom - Larnpsar.

LeLampsar se dirige vers le sud jusqu'à Ross-Béthio, puis prend une direction nord est - sud ouest avant de rejoindre le Djeuss en aval de Makhana. Marigot très étroit et très sinueux dans sa partie amont jusqu'à Ross-Béthio, son lit s'élargit vers l'aval, décrivant entre de petites levées alluviales des méandres plus lâches. Celles-ci découpent une série de cuvettes, alternativement en rive gauche et rive droite, dites de la vallée du Lampsar (Thilène, Pont-Gendarme, Polo, Mbodiène, Ngomène, Ndiaye, Savoigne, Ndiol, Ndialam, Biffèche et Lampsar).

Depuis la construction d'un canal de drainage séparant le Kassak en deux bassins indépendants, et assurant l'évacuation des eaux vers la cuvette du Ndiael, le Kassak aval est alimenté par le Lampsar.

Au total; l'axe du Gorom-Lampsar couvre une distance d'environ 90 km, de Ronq sur le fleuve Sénégal, jusqu'à Dakar-Bango au niveau de l'embouchure. Il est bordé par une forêt galerie relique à Parkinsonia et son lit est envahi par une végétation aquatique sur laquelle nous aurons l'occasion de revenir.

Les principales composantes de l'axe du Lampsar étant replacées dans leur contexte géographique, nous pouvons dès à présent en décrire le

fonctionnemen~hydrologique.

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L'axe Gorom-Lampsar reçoit presque exclusivement son alimentation du fleuve Sénégal. Les faibles pluies qui tombent dans le bassin, du fait d'une forte évaporation, ne représentent pas un complément hydrique suffisant.

Pour enrayer les contraintes liées à cette dépendance vis à vis du fleuve et dans le but d'aménager la zone en vastes périmètres irrigués, de nombreux ouvrages tels que barrages, digues et stations de pompages ont été édifiés, contribuant ainsi à artificialiser le fonctionnement de l'axe.

IA.1. Le régime hydrologique naturel

L'écoulement dans le delta dépendait du régime du fleuve Sénégal. Celui-ci, qui prend sa source dans le Fouta Djalon, a un régime tropical pur caractérisé par:

- une période de hautes eaux de juilletà novembre;

- une période de basses eaux régulièrement décroissante de décembre à juin.

A l'arrivée de la crue, l'eau douce envahit progressivement les marigots du delta, par écoulement gravitaire à partir de Ronq, lorsque la cote I.G.N. du fleuve est supérieure ou égale à 1,70 m. Les eaux saumâtres qui stagnaient dans le chenal sont alors évacuées par un effet de "chasse d'eau". Lorsque le niveau de l'eau est suffisant pour franchir les seuils qui barrent la plupart des marigots, les cuvettes sont inondées. L'inondation peut se faire par l'amont ou l'aval des marigots, à partir de Ronq ou de Dakar-Bango lorsque la crue du fleuve atteint Saint Louis. Enfin, lorsque la décrue s'amorce à partir d'octobre, les cuvettes et les marigots s'assèchent partiellement ou totalement.

En régime d'étiage, lorsque le débit du fleuve passe en dessous de 300 m3/s, et à la faveur d'une faible pente de la basse vallée (inférieure à 0,05 %), les eaux marines envahissent le lit mineur et ses défluents.

On avait donc un écoulement alternatif: eau douce avec la crue, eau salée en décrue.

Cette langue salée attéignait chaque année la ville de Richard-TolI, et même Podor situé à 292 km de l'embouchure, une année sur pix (Doc. 2).

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Source: J.Y. GAC et al 1986,

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Doc. 2

EVOLUTION SAISONNIERE DE LA SALINITE(%0) D'OCTOBRE 1982 A JUIN 1983

DANS LE DELTA DU FLEUVE SENEGAL

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On s'aperçoit que pendant une bonne partie de l'année, l'eau du fleuve interdit toute utilisation agricole.

Afin de protéger le bassin de l'axe Gorom-Lampsar contre les inondations en période de crues et les remontées salines en période de décrue, les pouvoirs publics entreprennent de nombreux travaux.

1.4.2. Le réqime hydraulique artificiel (Fig. 4) Durant la période coloniale

A partir 1884, la mise en service des barrages de Dakar-Bango, Ndiaoudoun, Makhana et Keur Samba Sow permet la constitution de la reserve d'eau douce de Saint Louis. Il s'agit d'ouvrages vannés.

L'alimentation de cette réserve pouvait se faire par l'amont, mais aussi par l'aval, lorsque les eaux de crue du fleuve atteignaient Saint Louis. On fermait les vannes, au moment du retrait des eaux fluviales, afin d'éviter l'intrusion d'eau marine.

Progressivement, d'autres barrages, en terre ou en dur, sont construits sur des défluents: Boundoum, Diambar, Demba Diowar, Keur Samba Sow, etc...

Nous reviendrons sur leur fonction.

Après l'indépendance

En 1964, l'O.AD. (Organisation Autonome du Delta) est à l'origine de l'édification de la digue périphérique sur la rive gauche du fleuve Sénégal rejoignant à l'ouest l'ancienne digue-route de Dakar-Bango.

D'une longueur de 84 km, elle a pour but de contrôler l'entrée des eaux de crue dans toute la partie sénégalaise du delta. La hauteur moyenne de la digue varie, selon la topographie, entre 2 m et 3,50 m. L'hydrologie naturelle est bouleversée par la construction d'ouvrages à vannes à des cotes qui permettent de moduler les écoulements des chenaux naturels et l'alimentation des cuvettes en fonction des besoins et du stade végétatif du riz.

On adjoint ainsi l'ouvrqge de Ronq qui règle l'admission de l'eau dans le chenal à partir du fleuve Sénégal. Equipée de 7 passes et de 4 pompes totalisant 8500 Ils, la station de pompage de Ronq permet durant cinq mois (de février à juin), l'alimentation en eau de l'axe Gorom-Lampsar. Durant le reste de l'année, de juilletà décembre-janvier, l'écoulement est gravitaire à partir de Ronq.

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FigA. RESEAU HYDROGRAPHIQUE

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Plusieurs ouvrages vannés contrôlent l'écoulement et le stockage de l'eau le long de l'axe Gorom-Lampsar, individualisant trois biefs indépendants (S.C.E.T., 1969) :

- le bief amont, de Ronq à Ross Bethio : il comprend plusieurs barrages dont les plus importants sont le barrage de Boundoum isolant le Gorom amont du Gorom aval et créant une solution de continuité entre de Gorom amont et le Larnpsar ; le barrage Demba Diawar qui contrôle l'entrée des eaux de Lampsar dans le Kassak aval, celui-ci étant séparé du Kassak amont par un canal qui évacue les eaux de drainage vers la cuvette du Ndiael. L'alimentation se fait soit gravitairement, soit par pompage à partir de Ronq.

- le bief médian, entre les barrages de Ross Bethio et de Ndiol : ils assurent une liaison routière entre les deux rives du Lampsar. Ce tronçon est alimenté soit à partir de Ronq par gravité ou par pompage, soit par l'aval lorsque la crue atteint Saint Louis.

Le barrage de Ndiol remplace celui de Makhana, qui n'est plus fonctionnel, dans la fermeture de la réserve d'eau douce de Saint Louis.

- le bief aval, de Ndiol à Dakar-Bango, est constitué des ouvrages évoqués précédement, auxquels on a adjoint le barrage de Keur Samba Sow, et assurant l'alimentation en eau douce de la ville de Saint Louis.

Le fonctionnement hydraulique de l'axe se fait en trois étapes: le lessivage, le remplissage et le stockage.

Fin juillet, au moment de l'arrivée de la crue, toutes les vannes des barrages présents sur l'axe sont ouvertes. L'écoulement, renforcé par les eaux de crue, provoque un effet de "chasse d'eau" qui permet le lessivage des eaux saumâtres ayant fait un très long séjour dans le chenal (environ 7 à 8 mois).(A.

Faye - 1990).

Après cette phase, on ferme le barrage de Dakar-Bango, le remplissage s'effectue alors de l'aval vers l'amont. Au fur et à mesure on ferme les autres barrages afin d'isoler les trois biefs de l'axe, permettant ainsi le stockage de l'eau. Le remplissage du bief aval peut être complété à partir de Saint Louis, comme nous l'avons expliqué précédemment.

Toutefois, l'on assiste actuellement à un dysfonctionnement du système hydraulique tel qu'il vient d'être décrit. En effet, le lessivage du bief amont ne peut plus se faire en raison d'un étranglement croissant du lit mineur dû à une végétation aquatique très dense. Celle-ci, par son système racinaire produit un effet de peigne qui freine les écoulements.

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27

Seul le lessivage du bief aval est encore réalisé correctement lorsque la crue du fleuve atteint Saint Louis. Quant au bief médian, en amont de Ndiol, on ne peut plus parler de lessivage, les eaux stagnantes étant diluées avec l'arrivée des eaux de crue à partir du bief aval.

La période actuelle

Elle est marquée par une nouvelle série d'aménagements:

- En 1983, une crue déficitaire à Dagana (226 m3/s) entraîne la remonté du biseau salé qui menace Ronq.

Précisons que la langue salée reste bloquée en aval de Saint Louis lorsque l'écoulement du fleuve Sénégal est supérieurà 300 m3/s.

En novembre de la même année on construit le barrage anti-sel en terre de Kheune, à 114 km de l'embouchure, dont l'objectif est de limiter l'intrusion saline dans la basse vallée et permettre ainsi l'alimentation en eau douce des réservoirs du Gorom-Lampsar et du lac de Guiers.

Le barrage de Kheune a été reconstruit deux années consécutives, en 1984 et 1985, après s'être rompu sous les flots de la crue.

Cet ouvrage préfigurait l'actuel anti-sel de Diama.

- Le barrage de Diama, dont la fermeture remonte à novembre 1985, est situé à une cinquantaine de kilomètres de l'embouchure. Il a pour principale vocation d'empêcher l'intrusion saline dans la basse vallée au cours de l'étiage.

L'eau salée s'arrête désormais à Diama. En amont, l'eau douce est présente en permanence. Des mesures de la salinité, après fermeture du barrage, ont enregistré des taux inférieurs à 0,1 0/00 (J.-Y. Gac, communication orale).

Mais la pleine efficacité du barrage reste tributaire des apports d'eau régulés ou naturels en provenance de la haute vallée.

- Le barrage de Manantali en fonction depuis 1988, situé sur le Bafing, au Mali (1200 km de l'embouchure), a ainsi pour rôle de contenir l'onde de crue pcincipale puis de réguler les écoulements au cours de l'année par des lâchers réguliers et contrôlés. Pour ce faire, la prise en compte du régime des autres affluents du fleuve, notamment de la Falémé qui assure 40 % des écoulement du fleuve Sénégal, est nécessaire au bon fonctionnement de ce barrage- réservoir. Il faut signaler également que la baisse des précipitations sur le Fouta Djalon limite son efficacité.

L'ensemble du contrôle technique et la gestion de ces grands ouvrages, ainsi que la réalisation des aménagements qu'ils imposent (édification et/ou réfection des digues notamment) est placé sous la responsabilité d'un

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organisme international crée en 1972, l'O.M.V.S. ( Office de Mise en Valeur du fleuve Sénégal) composé des trois états riverains Sénégal, Mauritanie et Mali.

Doc. 3. Variation des niveaux d'eau du fleuve Sénégal à Dagana et Rosso Ce diagramme met en évidence:

- une élévation du niveau d'étiage du fleuve d'environ 30 cm durant la période 1987-1991, ce qui explique que l'écoulement gravitaire soit possible au niveau de Ronq à la cote I.G.N. + 1,50 m, contre 1,70 m avant les barrages.

- deux crues artificielles au début des années 1988 et 1990

Pour 1994, l'O.M.v.S. prévoit une cote I.G.N. plus 2 m pour le fleuve Sénégal au niveau de Ronq, ce qui permettrait un écoulement gravitaire durant toute l'année sans faire appel au pompage (M. Gueye, hydrologue S.A.E.D. - communication orale).

Comme nous le verrons ultérieurement, le grand nombre de ces ouvrages hydrauliques ne manque pas de poser certains problèmes aujourd'hui au niveau de l'écoulement des eaux dans l'axe Gorom-Lampsar, dont les répercussions se font sentir notamment sur la biogéographie locale.

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I.S. Le peuplement du delta

La région du delta est composite sur le plan ethnique et riche au double plan de l'histoire et de la civilisation.

Les Wolof, ethnie majoritaire, sont originaires du royaume du Waalo qui s'étendait sur les deux rives du bas Sénégal, puis ont essaimé vers le sud et l'est.

A coté des Wolof, dont la date d'occupation n'est pas déterminée, s'intallent rapidement des minorités de peuplement : Arabo-berbères ou Maures, Toucouleur, Peul, Serer, ...

L'évolution du royaume du Waalo a été marquée par les luttes nombreuses et par l'influence du voisin maure, conflit qui s'est perpétué jusqu'à nos jours, comme en témoignent les récents affrontements de 1989 - 1990.

En 1855, Faidherbe annexe le Waalo à la colonie du Sénégal. C'est la fin du royaume qui est réduit au cercle de Dagana.

Le delta était une région dépeuplée au temps de la traite et de la conquéte coloniale. Il y a environ trente ans, au début de l'Indépendance, cette zone ne comptait que les villages de pécheurs wolofs situés sur les berges du fleuve, et quelques centaines de pasteurs maures et peuls.

Depuis, les villages ont essaimé dans notre zone d'étude contribuant ainsi à sa densification (de 30 à 70 hab.lkm2 aujourd'hui) : de part et d'autre de la route Saint Louis - Dagana et entre le Lampsar et le Djeuss jusqu'à Ross-Bethio ; le 'Iong du Gorom-Lampsar de Ross-Béthio à Boundoum. Les lieux d'habitation suivent donc une distribution linéaire de part et d'autre des axes naturels et de communication.

Les villages (hameaux exclus) ont une taille moyenne de 476 habitants, à l'exception de Ross-Béthio, le gros bourg qui constitue le principal pôle de peuplement dI,J centre du delta.

Nqus pouvons d'ores et déjà distinguer deux types de villages en fonction de leur physionomie et de leur site d'implantation:

- au nord est, les villages de Boundoum et de Kassak, gros bourgs situés dans les zones dépressionnaires, autrefois inondées par la crue du fleuve.

Leur situation relativement enclavée, comparée aux autres villages de la zone, tient à leur éloignement de la R.N. 2, entre 5 et 14 km.

Implantés au centre des grands périmètres irrigués qui s'étendent à perte de vue aux alentours, leurs activités sont quasi-exclusivement tournées vers la

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riziculture. Le maraîchage se développe mais il n'y a pas de possibilité de culture pluviale.

L'élevage est une activité secondaire.

- au sud ouest, la zone de contact cuvettes-diéri concentre un peuplement dense et plus ou moins continu de part et d'autre de l'axe constitué par le binôme Lampsar-R.N. 2.

Les communications sont facilitées grâce à la route bitumée Saint Louis- Dagana.

La plupart des villages sont installés sur les dunes, en position d'abri par rapport aux anciennes crues du fleuve aujourd'hui maîtrisées : il s'agit de Mbarigot, Lampsar, Ndiol, Savoigne, Mbeurbeuf, Diagambal Il ...

Là encore les activités sont dominées par la culture irriguée qui occupe la majeure partie des surfaces agricoles. A côté des casiers rizicoles, sur les berges des marigots appelées Taak, la culture maraîchère intensive vient compléter la riziculture, permettant parfois de dégager un surplus commercialisable.

En année pluviométrique "normale", les cultures sous pluies sont possibles dans le diéri.

Le gros bourg de Ross-Béthio, auquel sont rattachés de petits hameaux peuls, comptait 3.105 habitants en 1988.

Cette sous-préfecture du département de Dagana est la principale.

communauté rurale du delta tant par sa taille que par ses activités économiques.

Sa population est en majorité Wolof (66 %), les Peul représentent le quart des habitants; les autres ethnies recensées sont les Maures, Toucouleur, Serer, Bambara, Diola et Mandingues.

Si l'agriculture représente l'activité dominante grâce à la riziculture, commerces et services témoignent d'une certaine diversification: rizerie de la S.A.E.D., bureau de poste, stations service, restaurants, ~.. offrent des activités salariées.

L'élevage subsiste dans cette région même si ce n'est plus l'activité dominante comme autrefois. Les plus gros troupeaux pratiquent encore la transhumance qui les mènent jusque dans le Sine Saloum, à 200-300

km.

A leur retour dans le delta, ils utilisent les périmètres irrigués comme zones de pâturage après les récoltes. De nombreux parcours pour le bétail ont été maintenus, ce qui n'empèche pas des heurts parfois violents entre cultivateurs et éleveurs. Ces derniers, essentiellement peuls, subissent l'extension des périmètres irrigués qui empiètent sur les pâturages naturels, malgré la protection des parcours par

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la Communauté Rurale de Ross-Béthio. C'est pourquoi l'on rencontre de plus en plus fréquemment des éleveurs qui, pour survivre, s'accommodent de cette situation en combinant leur activité initiale à l'agriculture. Nous aurons l'occasion de revenir sur ce phénomène de diversification des activités.

Au total, l'axe Gorom-Lampsar apparaît comme une zone de concentration du peuplement, où l'agriculture tient la première place grâce à la riziculture.

Celle-ci est omniprésente et repose sur les aménagements hydro-agricoles qui constituent une des composantes principales de l'environnement.

Notre étude étant articulée autour des impacts des aménagements hydro- agricoles sur l'évolution des paysages, il est indispensable d'en décrire maintenant les principaux éléments.

1.6. Les aménagements hydro-agricoles

C'est l'ensemble des ouvrages (digues, canaux, stations de pompage, moto- pompes, ... ) permettant toutes les phases de distribution (remplissage, entretien et vidange) et le contrôle du niveau d'eau dans les cuvettes, afin d'assurer une croissance régulière du riz. Ils complètent ainsi les ouvrages purement hydrauliques vus précédemment.

Le delta, en premier lieu, est devenu le champ d'un effort d'aménagement continu dès le début de la période coloniale.

L'introduction de la culture irriguée dans le delta remonte à 1824 avec la réalisation d'un jardin d'essai à Richard-Toli. Le problème de la maîtrise de la crue du fleuve ne tarde pas à se poser mais les projets d'aménagement n'aboutissent pas.

L'année 1938 ma~que un tournant politique et technique avec la création de la M.A.S. (Mission d'Aménagement du Sénégal) qui conçoit les premiers aménagements de la rive sénégalaise, notamment à Richard-Toli où plus de 6.000 hectares sont transformés en casiers rizicoles (ils seront reconvertis en complexe agro-industriel sucrier par la Compagnie Sucrière du Sénégal en 1971 ).

C'est à partir de 1959 que se développe la submersion contrôlée dans le delta. Ce système consiste à rendre le plan d'eau des cuvettes d'exploitation indépendant de celui du fleuve par l'édification de digues de protection et le contrôle du n.iveau d'entrée de l'eau. Ces premiers aménagements sont

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réalisés par l'O.A.V. (Organisation Autonome de la Vallée) et de l'O.A.D.

(Organisation Autonome du Delta).

Mais rapidement se posent les problèmes de redistribution des terres, d'organisation de la production, de droits fonciers, auxquels il faut rajouter les tensions socio-politiques à la veille des Indépendances. Le problème de la maîtrise de l'eau reste entier.

Ainsi, en 1965, la S.A.E.D. (Société d'Aménagement et d'Exploitation des Terres du Delta) prend-t-elle le relais des divers organismes publics ou semi- publics dans la promotion de la culture irriguée. Elle poursuit un double objectif : favoriser la production pour assurer l'auto-suffisance alimentaire des populations de la vallée et réduire le déficit vivrier du Sénégal d'une part, peupler le delta en accroissant le niveau de vie des paysans d'autre part. Ses compétences, qui s'étendent sur toute la vallée, couvrent l'ensemble de la filière : aménagement, exploitation, encadrement, commercialisation et transformation du paddy. C'est sous son impulsion que les plus grandes opérations d'aménagement ont été réalisées, conduisant à une emprise croissante de l'homme sur l'environnement naturel.

Les aménagements hydro-agricoles ont suivi une progression suivant quatre phases successives ayant conduit la S.A.E.D. 'à aménager surtout des grands périmètres couvrant plusiers centaines d'hectares, les paysans étant regroupés dans des unités autonomes de cinquante hectares (M.L. Kane, 1984) :

- 1961 - 1965 : Aménagements primaires (Doc. 4) avec notamment l'édification de la digue de ceinture, déjà évoquée, reliant Saint Louis à Ross- Béthio et qui rend indépendant le plan d'eau des cuvettes de celui du fleuve en période de crue. Les ouvrages vannés sont construits à l'entrée des chenaux naturels assurant l'écoulement des eaux. Ces ouvrages doivent limiter le niveau atteint par le plan d'eau en aval. Il ne s'agit encore là que d'équipements très sommaires

Ce système est aussi appelé pluvio-f1uvial (semis avec les premières pluies, la crue favorise la levée et la floraison).

Plusieurs problèmes se posent, dont:

- l'irrégularité des pluies (elles arrivent trop tôt ou trop tard) - l'irrégularité des crues

En 1968 - 1969, seulement 8,2 % des surfaces sont récoltées par rapport à celles ensemencées.

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Source: M.L.KANE. 1984

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AMENAGEMENT SECONDAIRE

ET GRAVITAIRE

Source : M.L.KANE. 1984

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AMENAGEMENT PRIMAIRE

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Ooc.6

AMENAGEMENT SECONDAIRE AVEC POMPAGE ET DRAINS

Source: M.L.KANE. 1984

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- 1965 - 1968 . Aménagements secondaires gravitaires (Doc. 5) construction de diguettes dans la cuvette considérée en vue d'isoler les différents secteurs les uns des autres, creusement de canaux à fond plat pour l'irrigation et le drainage desservant les points les plus bas de chaque secteur.

L'irrigation se fait par débordement d'un canal à fond plat.

Principal problème : absence de garantie contre les effets des crues très faibles. Les mauvais résultats obtenus, 10.000 hectares aménagés sur les 30.000 prévus et un rendement faible (1 à 2 T/ha de paddy) ont conduit les autorités à engager une nouvelle phase de travaux.

- 1969 -1972. Aménagements secondaires avec pompage (Doc. 6)

Les crues étant insuffisantes pour pratiquer régulièrement la submersion contrôlée par simple admission gravitaire de l'eau, on adjoint à l'ouvrage de prise déjà existant une station de pompage. On prélève directement l'eau dans le fleuve puis on l'achemine par un chenal adducteur

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une hauteur telle qu'il y a une garantie totale de submersion contrôlée des cuvettes.

Ce système permet de pallier l'insuffisance de l'eau en amont et de contrôler le début de la crue.

Mais l'aménagement secondaire avec pompage offre une place très limitée au drainage et peut être source' de pollution.

- Depuis 1972. Aménagements tertiaires ( Doc. 7)

On complète les ouvrages précédents par un réseau distinct de drainage et on effectue un planage des parcelles.

Tous les aménagements gérés actuellement par la S.A.E.D. sont de ce type.

Les aménagements de la première génération concernent les périmètres de Boundoum, Grande-Digue, Tellel et Kassak : les périmètres sont découpés en parcelles de 0,5 à 3 hectares regroupées en mailles hydrauliques de 10 hectares ou plus, alimentées par un canal tertiaire. Chaque parcelle peut être vidangée par un drain tertiaire.

Ces aménagements posent plusieurs problèmes : ils demandent un entretien continu du réseau, un bon fonctionnement des pompages et la formation d'encadreurs. Le peu de responsabilisation des paysans appelle un encadrement sérieux.

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Ooc.7

AMENAGEMENT TERTIAIRE AVEC POMPAGE ET DRAINS INDEPENDANTS

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