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Source : Recensement agricole 2000, SCEES, Traitement et cartographie : D. Raboisson.

Le Charolais est aussi largement utilisé en croisement avec des races laitières, mixtes ou allaitantes (Fraysse, 2002).

Les effectifs de vaches Charolais X Normand (cartes 81, 82 et 83 en annexe) ont largement régressé dans les Pays de la Loire et en Poitou-Charentes, alors qu'ils ont augmenté en direction de la Normandie. Dans les autres zones, ils ont aussi régressé. Les évolutions de ces pratiques de croisements peuvent s'expliquer par le passage d’un cheptel mixte normand à un troupeau charolais plus spécialisé : en croisant et recroisant les produits avec du charolais, les éleveurs obtiennent à long terme un troupeau quasiment pur (Liénard, 2003). Cette technique permet un changement de troupeau progressif à moindre coût, d’autant plus que les croisés Charolais X Normand sont bien valorisés.

L’utilisation d'accouplements de mâles charolais sur des femelles Prim’holstein (cartes 63, 64 et 65 en annexe) évolue différemment selon les zones. Elle régresse dans le Nord-Est, bien que cette zone conserve le plus grand effectif de vaches croisées. Les populations de croisés régressent aussi dans le Massif Central, en Vendée ou plus fortement dans le Sud- Ouest (Aveyron).

Dans tous les cas, la régression du nombre de vaches croisées ne préjuge pas de la diminution de la pratique de croisements. Cela semble davantage traduire une homogénéisation des types génétiques des femelles de souche exploitées par les éleveurs. Aujourd'hui, la pratique de croisement est davantage destinée à l'obtention d'un produit aux bonnes caractéristiques bouchères. Pour expliquer ces évolutions, différentes hypothèses peuvent être mises en avant. La forte présence d'une des deux races, voire des deux, permet d'expliquer l'existence des animaux croisés dans les 2 berceaux charolais. Leur régression est liée à un phénomène général de régression des effectifs de vaches croisées dans la production de viande (Fraysse, 2002). Dans le Grand-Ouest, conserver des animaux Charolais X

Prim'holstein est une pratique qui peut s'expliquer par la volonté d'agrandir un petit troupeau allaitant complémentaire du laitier.

Les taureaux charolais sont aussi croisés avec les races Limousines, Maine-Anjou, Salers, Aubrac et Gasconne (cartes 84 à 91 en annexe), ainsi que de nombreuses autres races.

PRODUCTIONS ET ELEVAGE

La race Charolaise est principalement utilisée en tant qu’allaitante sensu stricto, dans une schéma de production extensif : vêlage d’hiver voire d’automne, hivernage en stabulation avec son veau, saillie, mise à l’herbe et pâture d’été, sevrage en été ou automne, repousse des veaux entre 7 et 9 mois, puis vente en broutards maigres ou engraissement sur l’exploitation. L’engraissement est plus présent dans le Grand-Ouest que dans le Massif Central, en liaison avec les céréales produites (Institut de l'élevage, 1997a). Les deux zones possèdent au total cinq labels rouges, mais le nombre d'animaux commercialisés sous signe de qualité reste limité.

Les capacités bouchères de la Charolaise sont à l'origine de son succès. Sa conformation, la qualité de sa viande, sa bonne aptitude à la croissance et à l'engraissement (tableau 41) et la présence et la recherche du gène culard y contribuent (UPRA Charolais ; BRG).

Cependant, ses fortes capacités bouchères rendent l'élevage charolais assez délicat. La mortalité néonatale est parmi les plus élevée (Liénard, 2002a), les difficultés de vêlage sont nombreuses et le taux de césariennes est fort (tableau 41) ; les soins aux nouveau-nés sont souvent lourds et leur fragilité se poursuit jusqu'à l'engrais (troubles respiratoires des bovins à forte musculature). La main d'œuvre liée à l'activité de naissage est par conséquent importante (Liénard, 2002a).

Ces frais supplémentaires sont compensés par le prix de vente des produits (parmi les plus élevés), par le taux de gémellité élevé qui limite les effets de la mortalité néonatale (tableau 41), et par les capacités de valorisation des fourrages qui justifient l'implantation de la race dans les zones de bocages.

Poids Naissance ♂/♀1 (kg) Poids 210 j. ♂/♀ (kg) GMQ 0 - 210 j. (kg/j) Vêlage gémel laires Vêlages faciles (1er/tous2) Césariennes (1er/tous) 1988 48 / 45 289 / 253 1,15 / 0,99 3,2 % - / 54 % - / 3 % 2000 49 / 46 288 / 257 1,14 / 1,00 3,8 % 42 / 61 % 10/4%

1 : ♂ : mâles ; ♀: femelles 2 : 1er : primipares (1er vêlage) ; tous : primipares et multipares (tous vêlage).

Tableau 41 : Résultats du contrôle de croissance en race Charolaise. Source : Institut de l'élevage.

L’utilisation de la race en croisement avec d’autres races permet une meilleure valorisation du veau en élevage laitier et d'utiliser la complémentarité des aptitudes, voire l’effet hétérosis chez les vaches rustiques (voir Salers et Aubrac). Le charolais est surtout utilisé sur des montbéliardes et Abondance dans le Massif Central, mais aussi sur les Prim’holstein dans toute la France (Institut de l'élevage, 1997a). Cependant, les problèmes de vêlage liés à cette race font que les éleveurs préfèrent souvent opter pour des croisements Limousin X Prim’holstein.

R

RAACCEELLIIMMOOUUSSIINNEE

ORIGINE RACIALE

La race Limousine est issue de la famille du bétail Blond d'Aquitaine (Quittet, 1963); elle était déjà reconnue au XVIIème siècle, et ses bœufs âgés approvisionnaient les grandes villes comme Paris et Bordeaux. L’amélioration de la race débute au milieu du XIXème siècle, et le herd-book est créé en 1886 (Quittet, 1963 ; Spindler, 2002). La race Limousine connaît un déclin jusque dans les années 1960 (Amizet, 1964) et voit ensuite ses effectifs s'envoler de manière spectaculaire.

STANDARD (BRG)

Robe uniforme froment vif sans tâche blanche, mais légèrement plus pâle sous le ventre et autour des yeux.

Muqueuses claires, cornes arquées vers l’avant, relevées aux extrémités. 137 - 144 cm au garrot pour un poids de 700 -1050 kg (adulte femelle – mâle).

EVOLUTION

La population de vaches de race limousine a doublé entre 1979 et 2000, avec une plus forte croissance à partir de 1988 (tableau 42). Sa progression dans le cheptel allaitant est importante entre 1979 et 2000 : elle représente 11 % des vaches totales en 2000.

Total limou- sines % V. allai- tantes % V. totales Limousines Bassin Limousin 1 Limousines Sud Bassin Allaitant 2 1979 458 210 16 5 365 426 (80 % 3) 24 324 (5 % 3) 1988 563 222 16 6 410 599 (73 % 3) 43 949 (9 % 3) 2000 907 475 21 11 503 403 (56 % 3) 109 841 (12% 3)

1 : Sont regroupés sous cette catégorie les animaux des départements de Charente, Corrèze, Creuse, Dordogne, Haute–Vienne et Vienne. 2 : Sont regroupés sous cette catégorie les animaux des départements d’Aveyron, Cantal et Tarn. . 3 : % du total des vaches de race Limousine.

Tableau 42 : Caractéristiques de le population de vaches limousines. Source : RGA 1979, 1988 et 2000.

Les contours du berceau limousin sont restés plutôt stables entre 1979 et 1988, et ont ensuite connu un développement à la périphérie, dans toutes les directions (cartes 42, 43 et 44). Les effectifs sont en augmentation dans le bassin limousin ; la diminution de la part relative des limousines dans ce berceau tient au fort développement de la race dans les autres zones (tableau 42).

Le noyau aveyronnais a connu un fort développement depuis 1979 et s'est étendu vers le Cantal, au détriment de la Salers.

Nombre de vaches par canton

13000

6500

3250

1979