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Dispositifs d’injection empêchant leur réutilisation et les piqûres accidentelles :

Dans le document DISPOSITIFS MÉDICAUX : COMMENT RÉSOUDRE (Page 100-103)

disponibilité et accessibilité

Les seringues jetables à usage unique visent à réduire le risque d’infection d’un autre patient ou receveur d’un vaccin par une aiguille contaminée.

Cependant, en pratique, les seringues jetables sont souvent utilisées plusieurs fois, notamment dans les régions à faibles ressources où il existe en outre un risque de blessure avec les aiguilles du fait de l’absence de systèmes appropriés de gestion des déchets. Ce risque peut être considérablement réduit par la mise en place de systèmes efficaces de traitement du matériel jetable.

Les seringues conçues de manière à empêcher leur réutilisation et les piqûres accidentelles sont beaucoup plus sûres que les seringues traditionnelles.

Cependant, elles sont plus coûteuses et souvent inabordables dans les pays à faibles ressources.

La mise au point de seringues empêchant leur

réutilisation et évitant les blessures avec l’aiguille, mais conçues et fabriquées de façon à les rendre plus accessibles dans les pays à faibles ressources, permettrait de réduire les risques évitables pour les patients et le personnel soignant.

L’utilisation d’aiguilles biodégradables reste limitée.

La mise au point d’aiguilles biodégradables à usage unique, qui permet de contourner le problème de la gestion du matériel jetable, pourrait contribuer à éliminer le risque de contaminations croisées et de blessures avec les aiguilles.

Les techniques d’injection sans aiguille représentent une autre piste innovante pour éviter les pratiques d’injection dangereuses. La poursuite du développement de dispositifs d’injection sans aiguilles pour administration transdermique (dermo-jets, timbres et préparations transmuqueuses en pulvérisation, notamment), pourrait permettre d’éliminer la plupart des risques liés à l’utilisation de seringues.

Bibliographie

Hirschberg HJHB et al. BioneedlesTM as vaccine carriers. Vaccine, 2008, 26:2389–2397.

Hutin Y et al. Best infection control practices for intradermal, subcutaneous, and intramuscular needle injections. Bulletin of the World Health Organization, 2003, 81:491–500.

Landscape analysis: trends in vaccine availability and novel vaccine delivery technologies: 2008–2025.

PATH/World Health Organization, 2009.

Hauri AM, Armstrong GL, Hutin YFD. The global burden of disease attributable to contaminated injections given in health care settings. International Journal of STD & AIDS, 2004, 15:7–16.

WHO best practices for injections and related procedures toolkit. Geneva, World Health Organization, 2010, http://whqlibdoc.who.int/

publications/2010/9789241599252_eng.pdf.

© Caren Huygelen

Rapport final du projet Dispositifs médicaux prioritaires 85

6.4 Futurs axes de recherche sur les maladies à forte charge de morbidité mondiale

Nous présentons et analysons ci-après un certain nombre de maladies qui sont ou seront associées à une forte charge de morbidité. Nous décrirons les maladies présentant actuellement une forte charge de morbidité avant d’évoquer les évolutions possibles pour ce type de maladies. Nous nous intéresserons principalement à la recherche dans des domaines importants pour les pays à faible revenu pour lesquels l’accès à des dispositifs médicaux appropriés est très difficile. Toutefois, le cas échéant, les technologies de pointe utilisables à la fois dans les pays riches et les pays pauvres seront également mentionnées comme futurs axes de recherche possibles. Comme évoqué dans la présentation des défauts de la méthodologie appliquée (voir la section 6.1), il est important de noter que l’étude exploratoire est centrée sur la recherche en cours sur les maladies à forte charge de morbidité ; or il existe actuellement peu d’éléments démontrant que ces recherches auront des bénéfices thérapeutiques.

Le contexte propre à chaque maladie est d’abord résumé ; nous proposons ensuite quelques thèmes de recherche susceptibles d’étayer le programme d’amélioration de l’accès aux dispositifs médicaux appropriés en améliorant leur disponibilité, leur accessibilité pratique, leur adéquation et leur accessibilité économique.

6.4.1 Pathologies périnatales

On estime à 3,3 millions le nombre de bébés mort-nés chaque années – des bébés qui ne respirent pas à la naissance sont souvent considérés comme mort-nés alors que certains d’entre eux pourraient être réanimés avec succès si l’on disposait d’un matériel approprié et d’un personnel formé. Chaque année, 4 millions d’enfants meurent dans les 28 jours qui suivent leur naissance généralement de l’une des causes suivantes : mauvaise santé et malnutrition de la mère, soins inappropriés durant la grossesse et lors de l’accouchement, absence de soins essentiels au moment de la naissance. Infections, asphyxie et traumatisme néonatals, problèmes liés à la prématurité figurent parmi les causes spécifiques de mortalité.

Disponibilité et accessibilité

Il est urgent que les pays à faible revenu disposent de matériel de réanimation approprié et de personnel formé à son utilisation.

La surveillance électronique du fœtus par échographie est largement utilisée pour la détection des anomalies fœtales, mais le taux de résultats faussement positifs est relativement élevé et son bénéfice clinique est discutable. Cet outil de détection de l’état de santé

du fœtus gagnerait en efficacité avec la mise au point de dispositifs plus fiables, aisément utilisables et fonctionnant sur batterie à charge rapide.

Adéquation et accessibilité économique

La mise au point de respirateurs économiquement accessibles, faciles à utiliser et robustes, destinés à des pays à faibles ressources pourrait sauver les vies de nouveau-nés gravement malades souffrant d’insuffisance respiratoire. Un dispositif de réglage du débit d’oxygène en fonction des besoins précis du nouveau-né est disponible sur le marché, mais il est inabordable pour de nombreux établissements.

Ceux-ci sont par ailleurs confrontés au manque de fiabilité de l’approvisionnement en oxygène.

Les prématurés qui doivent être hospitalisés ou transférés vers un autre établissement doivent être placés dans des incubateurs, suffisamment solides pour résister au transport, en particulier dans les conditions souvent difficiles de régions à faibles ressources. Ce type de dispositif existe mais est généralement trop onéreux pour pouvoir être utilisé dans les pays en développement. Il est donc nécessaire de mettre au point des incubateurs transportables appropriés utilisables en zones rurales ou semi-rurales à faible revenu.

Bibliographie

Darmstadt GL et al. Evidence-based, cost-effective interventions: how many newborn babies can we save? Lancet, 2005, 365(9463):977–988.

Lawn JE, Rudan I, Rubens C. Four million newborn deaths: is the global research agenda evidence-based? Early Human Development, 2008, 84 (12):809–814.

Oxygen therapy. In: Woods DL, ed. Perinatal Education Programme (PEP) – newborn care manual. International Association for Maternal and Neonatal Health, 2008 (http://www.gfmer.ch/PEP/

NCM_Contents.htm, consulté le 27 février 2010).

World health report 2005: make every mother and child count. Genève, Organisation Mondiale de la santé, 2005.

6.4.2 Infections des voies respiratoires inférieures

Les infections du tractus respiratoire inférieur regroupent un ensemble de maladies. Elles sont principalement provoquées par des virus ou des bactéries qui envahissent la trachée, les bronches ou les poumons et elles ont généralement des conséquences plus graves que les infections des voies respiratoires supérieures. Les pneumonies restent la principale cause de mortalité chez les

enfants de moins de cinq ans dans le monde entier, entraînant le décès de 2 millions d’enfants par an, soit un cinquième de l’ensemble de la mortalité infantile annuelle. Une étude sur les infections des voies respiratoires inférieures chez des enfants de moins de 59 mois dans 10 pays en développement a montré que le virus respiratoire syncytial (VRS) était le virus le plus fréquemment responsable des infections des voies respiratoires inférieures, tandis que les bactéries le plus souvent impliquées sont Streptococcus pneumoniae (pneumocoques) et Haemophilus influenzae. Les techniques moléculaires offrent actuellement un outil de détection efficace du VRS mais sont coûteuses et complexes.

Disponibilité et accessibilité

Pour le suivi d’enfant présentant des symptômes de pneumonie, on utilise souvent un moniteur de pouls, qui mesure indirectement la saturation en oxygène du sang d’un patient. Couplée à un dispositif fiable d’alimentation en oxygène, cette approche peut améliorer la qualité des soins et réduire la mortalité infantile. Ces technologies sont disponibles à un faible coût. Cependant, dans de nombreux pays en développement, elles ne sont pas utilisées pour diverses raisons, notamment des problèmes de maintenance et/ou un manque d’information, empêchant toute prise de décision objectivement fondée. Une meilleure information aiderait les décideurs à orienter leur choix lors de l’acquisition de matériel et améliorerait les recommandations des directives et des protocoles cliniques.

Dans le document DISPOSITIFS MÉDICAUX : COMMENT RÉSOUDRE (Page 100-103)