V.1) Que montre cette étude : les principaux résultats :
-De façon « globale », les parents ont de bonnes connaissances en ce qui concerne les
conséquences du tabagisme passif sur la santé de leurs enfants avec une note moyenne au
questionnaire élevée.
-Les parents ayant les CSP et diplômes les plus défavorisés ont une note significativement
plus basse au questionnaire mettant en avant de moins bonnes connaissances. Ces derniers
exposent leurs enfants au tabagisme passif de manière significativement supérieure. Ces
résultats mettent en avant les inégalités sociales en matière de santé.
-La brochure est le moyen d’information qui semble le plus intéresser la population de mon
étude.
V.2) Analyse critique de l’étude :
L’échantillon n’est pas une représentation parfaite de la population :
Mon échantillon de patients comprend 2 types de population :
-une partie des questionnaires a été recueillie à l’hôpital de Meaux, en service de
pédiatrie, il s’agit donc d’une population hospitalière
-l’autre partie a été recueillie en cabinet de ville à Melun
Le revenu moyen dans ces 2 villes par rapport aux revenus moyens en France. On a à Melun
un revenu moyen par an et par ménage de 13533€ et de 13962€ à Meaux quand il est de
20363€ en France (54). Les revenus des habitants de ces 2 villes semblent donc inférieurs aux
revenus des français en moyenne.
44
Melun
Meaux
Vu ces résultats, mon échantillon semble donc plutôt composé de CSP élevées par rapport à
la population de Meaux et de Melun (l'échantillon est composé de 28% de pères cadres alors
qu’il y aurait en moyenne 10 % de chefs de ménage cadres !).
J’ai choisi d’étudier les notes de parents d’enfants âgés de 0 à 18 ans, il s’agit donc d’une
45
J’ai remis en priorité le questionnaire à la mère si celle-ci était présente, notre échantillon est
donc en grande partie féminin par rapport à la population générale.
Par ailleurs, je n’ai pas réalisé de randomisation, l’inclusion dans l’étude dépendant du
volontariat, ce qui peut être responsable d’un biais de sélection avec le risque d’avoir un
échantillon non représentatif de la population générale.
En raison des difficultés techniques pour réaliser une étude à plus grande échelle, l’effectif de
mon échantillon est faible, et donc la puissance de l’étude risque d’être faible.
Par ailleurs, le taux de réponse a été meilleur à l’hôpital qu’en ville (95% de retour à
l’hôpital versus 59% en ville). Cette différence est probablement due principalement au mode
de recueil différent. Effectivement à l’hôpital je remettais moi-même le questionnaire au
parent présent dans la chambre de l’enfant et passais le récupérer dans la même matinée. Le
parent avait alors le temps de le remplir. Au cabinet de médecine générale, le questionnaire
était remis par la secrétaire du cabinet et rempli dans la salle d’attente. L’attente était parfois
trop « courte » pour remplir le questionnaire, le confort était moindre que dans une chambre
d’hôpital. Le fait que cela ne soit pas moi qui présente mon travail a pu également influer sur
le taux de retour des questionnaires plus faible en médecine libérale.
Ma définition du tabagisme passif peut également être contestable et risque de sous estimer
le taux d’exposition au tabagisme passif tabagisme passif. En effet, l’enfant peut tout à fait
être exposé en dehors de son domicile, et ce même si les parents ne fument pas en sa présence
!
V.3) Objectif principal : quelles sont les connaissances des parents concernant les
conséquences du tabagisme passif sur la santé de leurs enfants?
Score global :
Avec un score moyen de 8,97 sur 10, qui semble être une « bonne » note, le ressenti général
face à cette étude est que les parents ont des connaissances globales correctes en ce qui
concerne le retentissement du tabagisme passif sur la santé de leurs enfants.
Toutefois, il est important de souligner que j’ai choisi ces questions après une revue de la
littérature, selon les points qui me semblaient les plus essentiels. Il y a donc une part de
subjectivité dans le choix de ces questions.
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Analyse par question :
Le risque de mort subite (question 8) chez le nourrisson entraîné par l’exposition au
tabagisme passif est le point sur lequel le plus grand nombre de répondants ont fait une
erreur, avec un taux de réponses fausses de 32,2%.
Or, il s’agit d’un des risques majeurs lié à l’exposition au tabagisme passif, avec un risque de
mort subite qui serait multiplié par 2 chez les enfants exposés, et un effet dose dépendant (25).
La communication et l’information de la population étudiée concernant ce point semblent être
insuffisantes.
Le second point sur lequel les répondants ont fait le plus d’erreurs est la définition du
tabagisme passif (question 1). En effet 16,9% des personnes ont répondu de façon erronée
et pensent qu’il n’y a pas de tabagisme passif pour leur enfant si la personne qui fume se
trouve dans une autre pièce de la maison ou de l’appartement.
Là encore, ce point semble être important car ces parents ne pensent alors pas exposer leurs
enfants à un quelconque tabagisme passif s’ils ne sont pas à côté d’eux. Il s’agit d’une erreur
car le fait de vivre dans le même environnement qu’une personne qui fume expose au
tabagisme passif (5). Les études montrant les effets néfastes de l’exposition au tabagisme
passif prennent en compte cette définition.
Il semble donc important de réexpliquer aux parents cette définition.
La troisième erreur principale concerne le risque de prématurité (question 4) chez
le nouveau-né exposé au tabagisme passif in utero, avec un taux d’erreur de 13%. Pourtant, ce
lien est aujourd’hui clairement établi (45).
La question 3 portait également sur les risques du tabac pendant la grossesse, et
concernait le poids de naissance de l’enfant on remarque que contrairement à la question 4,
le taux d’erreur est relativement faible, avec un taux de 5,8%.
Dans l’information parents et en particulier des femmes enceintes, il serait donc utile de
mettre en avant le risque de prématurité pour leur enfant, le risque de RCIU semblant mieux
connu. Toutefois, ayant choisi de limiter mon questionnaire à 10 questions, je n’ai pas pu
étudier les connaissances sur tous les risques pour le fœtus liés à l’exposition au tabagisme
passif.
Lorsqu’on leur demande si de façon générale le tabagisme passif a des conséquences
sanitaires négatives (question 10) sur la santé de leurs enfant, la quasi-totalité des parents
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savent que la réponse est positive, avec un taux d’erreur à cette question de seulement 3%.
Les campagnes d’informations réalisées sur le sujet ont donc déjà délivré un message général
qui est essentiel.
Par contre, 11,7% des répondants pensent qu’aucune étude scientifique n’a montré de
lien entre tabagisme passif et pathologie chez le jeune enfant (question 6), et donc que nous
agirions ainsi par principe de précaution ! Or, chacun de ces risques a été montré lors de
nombreuses études (5) et il est important de le réexpliquer aux parents !
Le problème de santé lié à l’exposition au tabagisme passif qui semble être le plus
connu est le risque d’asthme (question 2) chez l’enfant atopique, avec un taux d’erreur de
seulement 3%.
Le risque d’otites récidivantes (question 9) est par contre moins connu (8,8%),
pourtant il existe une augmentation de ce risque chez les enfants exposés (38), qui semble être
corrélé à l’augmentation du risque infectieux (36). Concernant ce risque, il est à noter que
5,3% des répondants pensent que l’exposition au tabagisme passif renforce les défenses
immunitaires (question 7) !
Au total, les principaux points sur lesquels il semble important d’insister sont le
risque de mort subite, la définition du tabagisme passif, le risque de prématurité et le risque
infectieux pour l’enfant.
V.4) Objectif secondaire : qui informer en priorité ?
Les résultats précédents montrent qu’il n’existe pas différence significative de moyenne selon
l’âge du répondant ni son sexe, pas plus que selon le lieu du recueil (ville/hôpital).
Par contre, je retrouvais une différence de moyenne au questionnaire significative selon le
diplôme et la catégorie socio-professionnelle (CSP).
Dans le document
UNIVERSITE PIERRE ET MARIE CURIE (PARIS 6)
(Page 43-47)