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Discussion :

Dans le document UNIVERSITE PIERRE ET MARIE CURIE (PARIS 6) (Page 43-47)

V.1) Que montre cette étude : les principaux résultats :

-De façon « globale », les parents ont de bonnes connaissances en ce qui concerne les

conséquences du tabagisme passif sur la santé de leurs enfants avec une note moyenne au

questionnaire élevée.

-Les parents ayant les CSP et diplômes les plus défavorisés ont une note significativement

plus basse au questionnaire mettant en avant de moins bonnes connaissances. Ces derniers

exposent leurs enfants au tabagisme passif de manière significativement supérieure. Ces

résultats mettent en avant les inégalités sociales en matière de santé.

-La brochure est le moyen d’information qui semble le plus intéresser la population de mon

étude.

V.2) Analyse critique de l’étude :

L’échantillon n’est pas une représentation parfaite de la population :

Mon échantillon de patients comprend 2 types de population :

-une partie des questionnaires a été recueillie à l’hôpital de Meaux, en service de

pédiatrie, il s’agit donc d’une population hospitalière

-l’autre partie a été recueillie en cabinet de ville à Melun

Le revenu moyen dans ces 2 villes par rapport aux revenus moyens en France. On a à Melun

un revenu moyen par an et par ménage de 13533€ et de 13962€ à Meaux quand il est de

20363€ en France (54). Les revenus des habitants de ces 2 villes semblent donc inférieurs aux

revenus des français en moyenne.

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Melun

Meaux

Vu ces résultats, mon échantillon semble donc plutôt composé de CSP élevées par rapport à

la population de Meaux et de Melun (l'échantillon est composé de 28% de pères cadres alors

qu’il y aurait en moyenne 10 % de chefs de ménage cadres !).

J’ai choisi d’étudier les notes de parents d’enfants âgés de 0 à 18 ans, il s’agit donc d’une

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J’ai remis en priorité le questionnaire à la mère si celle-ci était présente, notre échantillon est

donc en grande partie féminin par rapport à la population générale.

Par ailleurs, je n’ai pas réalisé de randomisation, l’inclusion dans l’étude dépendant du

volontariat, ce qui peut être responsable d’un biais de sélection avec le risque d’avoir un

échantillon non représentatif de la population générale.

En raison des difficultés techniques pour réaliser une étude à plus grande échelle, l’effectif de

mon échantillon est faible, et donc la puissance de l’étude risque d’être faible.

Par ailleurs, le taux de réponse a été meilleur à l’hôpital qu’en ville (95% de retour à

l’hôpital versus 59% en ville). Cette différence est probablement due principalement au mode

de recueil différent. Effectivement à l’hôpital je remettais moi-même le questionnaire au

parent présent dans la chambre de l’enfant et passais le récupérer dans la même matinée. Le

parent avait alors le temps de le remplir. Au cabinet de médecine générale, le questionnaire

était remis par la secrétaire du cabinet et rempli dans la salle d’attente. L’attente était parfois

trop « courte » pour remplir le questionnaire, le confort était moindre que dans une chambre

d’hôpital. Le fait que cela ne soit pas moi qui présente mon travail a pu également influer sur

le taux de retour des questionnaires plus faible en médecine libérale.

Ma définition du tabagisme passif peut également être contestable et risque de sous estimer

le taux d’exposition au tabagisme passif tabagisme passif. En effet, l’enfant peut tout à fait

être exposé en dehors de son domicile, et ce même si les parents ne fument pas en sa présence

!

V.3) Objectif principal : quelles sont les connaissances des parents concernant les

conséquences du tabagisme passif sur la santé de leurs enfants?

Score global :

Avec un score moyen de 8,97 sur 10, qui semble être une « bonne » note, le ressenti général

face à cette étude est que les parents ont des connaissances globales correctes en ce qui

concerne le retentissement du tabagisme passif sur la santé de leurs enfants.

Toutefois, il est important de souligner que j’ai choisi ces questions après une revue de la

littérature, selon les points qui me semblaient les plus essentiels. Il y a donc une part de

subjectivité dans le choix de ces questions.

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Analyse par question :

Le risque de mort subite (question 8) chez le nourrisson entraîné par l’exposition au

tabagisme passif est le point sur lequel le plus grand nombre de répondants ont fait une

erreur, avec un taux de réponses fausses de 32,2%.

Or, il s’agit d’un des risques majeurs lié à l’exposition au tabagisme passif, avec un risque de

mort subite qui serait multiplié par 2 chez les enfants exposés, et un effet dose dépendant (25).

La communication et l’information de la population étudiée concernant ce point semblent être

insuffisantes.

Le second point sur lequel les répondants ont fait le plus d’erreurs est la définition du

tabagisme passif (question 1). En effet 16,9% des personnes ont répondu de façon erronée

et pensent qu’il n’y a pas de tabagisme passif pour leur enfant si la personne qui fume se

trouve dans une autre pièce de la maison ou de l’appartement.

Là encore, ce point semble être important car ces parents ne pensent alors pas exposer leurs

enfants à un quelconque tabagisme passif s’ils ne sont pas à côté d’eux. Il s’agit d’une erreur

car le fait de vivre dans le même environnement qu’une personne qui fume expose au

tabagisme passif (5). Les études montrant les effets néfastes de l’exposition au tabagisme

passif prennent en compte cette définition.

Il semble donc important de réexpliquer aux parents cette définition.

La troisième erreur principale concerne le risque de prématurité (question 4) chez

le nouveau-né exposé au tabagisme passif in utero, avec un taux d’erreur de 13%. Pourtant, ce

lien est aujourd’hui clairement établi (45).

La question 3 portait également sur les risques du tabac pendant la grossesse, et

concernait le poids de naissance de l’enfant on remarque que contrairement à la question 4,

le taux d’erreur est relativement faible, avec un taux de 5,8%.

Dans l’information parents et en particulier des femmes enceintes, il serait donc utile de

mettre en avant le risque de prématurité pour leur enfant, le risque de RCIU semblant mieux

connu. Toutefois, ayant choisi de limiter mon questionnaire à 10 questions, je n’ai pas pu

étudier les connaissances sur tous les risques pour le fœtus liés à l’exposition au tabagisme

passif.

Lorsqu’on leur demande si de façon générale le tabagisme passif a des conséquences

sanitaires négatives (question 10) sur la santé de leurs enfant, la quasi-totalité des parents

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savent que la réponse est positive, avec un taux d’erreur à cette question de seulement 3%.

Les campagnes d’informations réalisées sur le sujet ont donc déjà délivré un message général

qui est essentiel.

Par contre, 11,7% des répondants pensent qu’aucune étude scientifique n’a montré de

lien entre tabagisme passif et pathologie chez le jeune enfant (question 6), et donc que nous

agirions ainsi par principe de précaution ! Or, chacun de ces risques a été montré lors de

nombreuses études (5) et il est important de le réexpliquer aux parents !

Le problème de santé lié à l’exposition au tabagisme passif qui semble être le plus

connu est le risque d’asthme (question 2) chez l’enfant atopique, avec un taux d’erreur de

seulement 3%.

Le risque d’otites récidivantes (question 9) est par contre moins connu (8,8%),

pourtant il existe une augmentation de ce risque chez les enfants exposés (38), qui semble être

corrélé à l’augmentation du risque infectieux (36). Concernant ce risque, il est à noter que

5,3% des répondants pensent que l’exposition au tabagisme passif renforce les défenses

immunitaires (question 7) !

Au total, les principaux points sur lesquels il semble important d’insister sont le

risque de mort subite, la définition du tabagisme passif, le risque de prématurité et le risque

infectieux pour l’enfant.

V.4) Objectif secondaire : qui informer en priorité ?

Les résultats précédents montrent qu’il n’existe pas différence significative de moyenne selon

l’âge du répondant ni son sexe, pas plus que selon le lieu du recueil (ville/hôpital).

Par contre, je retrouvais une différence de moyenne au questionnaire significative selon le

diplôme et la catégorie socio-professionnelle (CSP).

Dans le document UNIVERSITE PIERRE ET MARIE CURIE (PARIS 6) (Page 43-47)

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