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Chapitre 4 Conclusion

4.1 Discussion

L’objectif de l’étude était de mieux comprendre la relation géométrique entre les pieds, le corps (CdM du bassin) et l’environnement dans les axes antéro-postérieur et médio-latéral impliquée lors de l’enjambement d’un obstacle qui pouvait être statique ou avec une perturbation de sa position avec différents délais temporels. Le mouvement inattendu de l’obstacle nous permet d’analyser les adaptations locomotrices effectuées à différents moments clés lors de l’approche et de l’enjambement de l’obstacle.

Au niveau du placement des pieds devant l’obstacle, la condition « early » a créé une proximité plus grande pour le pied « lead » devant l’obstacle comparé aux deux autres conditions qui avait des valeurs semblables puisque l’obstacle n’avait pas été déplacé pour aucune des deux. Pour le pied « trail », les trois conditions ont résulté en des proximités différentes, la plus grande étant pour la condition « late » et la plus petite pour la condition sans mouvement. Ces résultats démontrent une certaine flexibilité dans la position des pieds avant l’enjambement d’obstacle, surtout pour le placement du pied « trail » pendant la condition EM et lors que l’ajustement est toujours possible. Dans la condition EM, puisque la nouvelle position de l’obstacle était désormais connue du participant, le choix de diminuer la distance entre l’obstacle et le pied « trail » sans pour autant se rapprocher des valeurs de proximité des essais NM nous indique que divers facteurs influencent et dictent le comportement adaptatif locomoteur autre que la proximité des pieds en fonction de l’obstacle. Ainsi, avec des valeurs significativement différentes de la proximité du pied « trail », un franchissement de l’obstacle avec succès peut être réalisé.

Dans les études avec obstacle où la proximité était réduite (McFadyen et al. 1993, Chou & Draganich, 1998a, 1998b, Heijnen et al. 2012), une adaptation des activations musculaires (et des angles) permettait un enjambement adapté de l’obstacle. Dans la présente étude, en observant seulement un point central (corps) et les points distaux (pieds),

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il nous est permis de croire que le maintien de la relation entre le corps et le pied initiant le contact au sol est un mécanisme prioritaire permettant un enjambement d’obstacle sans contact. Quant à la proximité du pied « lead » au-delà de l’obstacle, la même valeur fut calculée pour chacune des deux conditions avec le mouvement de l’obstacle. Cette valeur était inférieure à celle obtenue lors des essais sans mouvement d’obstacle.

La condition « early » a provoqué en une foulée d’approche plus longue par rapport au deux autres conditions. Pour la foulée d’enjambement « lead », le déplacement de l’obstacle a entrainé une plus longue foulée pour « early » et « late » comparé à la condition sans mouvement, mais aucune différence significative n’a été notée entre les deux. Ces similitudes dans la longueur de la foulée d’enjambement « lead » ainsi que dans les valeurs de proximité après l’enjambement d’obstacle soulèvent l’importance d’établir une nouvelle base de support tel que soulevé dans quelques études portant sur la locomotion non entravée (Redfern & Schumann, 1994, Hof, 2005, Verrel et al., 2010, Hak et al., 2013).

Le mouvement de l’obstacle, et ce peu importent le délai, n’a créé aucune différence dans le positionnement relatif des pieds vis-à-vis le bassin en médio-latéral. Les premières variations dans la position relative des pieds et du bassin en antéro-postérieur furent observées lors du contact talon du pied « trail » devant l’obstacle. La distance entre le pied avant et le bassin fut maintenue malgré l’adaptation faite dans la longueur de foulée dûe au déplacement « early » de l’obstacle. Cela a créé une plus grande distance entre le pied arrière et le bassin. Cette priorisation de la distance entre le bassin et le pied placé devant le corps lors de la mise en charge fut observée avant et après le franchissement de l’obstacle, et ce pour les deux pieds malgré l’augmentation de la longueur des foulées par rapport à la condition sans mouvement d’obstacle.

Lors du franchissement de l’obstacle avec la jambe « lead », la relation la plus stable semblait se transposer vers celle entre le pied d’appui et le bassin. La perturbation de la position de l’obstacle a amené une différence avec les essais sans mouvement, cependant, les essais « early » et « late » n’avaient pas de différence entre eux. Il est possible qu’une distance maximale soit allouée entre le pied en contact avec le sol et le

corps afin de conserver une adaptabilité. Par la suite, dès le franchissement de l’obstacle, la relation priorisée pour le contrôle de l’équilibre dynamique redevient celle entre le corps et le pied afin d’établir le nouveau contact au sol.

Tel que présenté par quelques groupes d’auteurs s’intéressant à la stabilité dynamique lors de la locomotion non entravée (Redfern & Schumann, 1994 Verrel et al. 2010, 2012), la relation entre le corps et le pied situé devant le corps semble être la plus importante lors de l’amortissement du poids du corps au sol. La contrainte mécanique entrainée par la présence de l’obstacle et, dans le cas présent, la perturbation entrainée par son déplacement, nous permet de constater que certains éléments du concept environnement-corps-pieds sont plus flexibles et que d’autres sont plus robustes à différents moments du processus d’enjambement d’obstacle. Les données sur la position du pied au- delà de l’obstacle dans les situations de perturbation nous indiquent une certaine importance dans la localisation du prochain point de contact. Puisque la proximité du « trail » varie significativement entre les conditions « early » et « late », le fait que la longueur de la foulée d’enjambement « lead » ne varie pas soulève certaines questions. Tel que soulevé par Verrel et al. (2010), il est possible que la longueur des foulées soit un mécanisme pour régulariser le reste des paramètres de la marche. Cependant, dans notre contexte expérimental avec perturbation, il se peut que la distance entre le pied et l’obstacle suivant son franchissement ait été le dit mécanisme de contrôle, et que la résultante de ce mécanisme fût une longueur de foulée d’enjambement « lead » très semblable entre les deux conditions avec perturbations.

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