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Les résultats des analyses univariées

Les résultats retrouvés lors des analyses univariées nous montrent que le risque d'une réhospitalisation précoce est en général plus élevée lorsque que les patients présentent, lors de leur séjour d'hospitalisation, une des comorbidités étudiées et cela de manière statistiquement significative. Il existe tout de même une exception pour la comorbidité « dépression » ou l'on ne retrouve pas de différence significative au risque alpha de 5% .

De même, les facteurs socio-démographiques nous montrent un risque accru de réadmissions pour les patients âgés de moins de 16 ans et les personnes âgées de 50 ans et plus par rapport à la population de référence (16 à 49 ans).

Pour les hommes et pour les patients bénéficiaires de la CMU le risque de réhospitalisation est également significativement plus élevé.

Les caractéristiques du séjour et notamment, le type du séjour (médecine par rapport autres types) , l'augmentation de la durée du séjour ou l'augmentation du nombre d'unité médicale fréquentée, ainsi que l’appartenance des séjours à certaines catégories majeures de diagnostic (brûlure, affections du sang et des organes hématopoïétiques, les troubles mentaux organiques liées à l'absorption de drogues ou induits par celles-ci) sont également liés significativement à une élévation des réhospitalisations précoces.

Mais cette méthode d'approche à la faiblesse de ne pas prendre en compte les autres variables explicatives.

Les résultats des analyses multivariées

Lorsque nous avons étudié ces différents facteurs en analyse multivariée les résultats différaient quelque peu de ceux de l'analyse univariée. En effet, après ajustement sur les autres variables prisent en compte dans le modèle de régression logistique ,certains sont toujours liés à une augmentation des réhospitalisations précoces et ce, de façon significative.

Ainsi certaines comorbidités présentent lors du séjour comme l'insuffisance cardiaque (OR 1,26 (IC 95%[1,19;1,33])), le syndrome coronarien aigu (OR 1,26 (IC 95%[1,14;1,40])), le handicap(OR 1,33 (IC 95%[1,28;1,38])) ou la précarité (OR 1,29 (IC 95%[1,10;1,51]))) restent associés significativement à un risque de réhospitalisation précoce dans les 30 jours. Ceci est également le cas dans un délai de 7 jours.

Le constat est également le même en ce qui concerne l' augmentation du niveau de sévérité, le type de séjour (médecine) et certaines catégories majeures qui sont associés à un risque augmenté de réhospitalisation. Ce lien est parfois très élevé pour certaines catégories majeures par rapport à celle de référence (par exemple(à J30), «les troubles mentaux organiques liés à l'absorption de drogue ou induits par celles-ci» (OR 16,67 (IC 95%[13,22;21,03]) ,«les brûlures» (OR 15,2 (IC 95%[13,31;17,36]),ou encore «les affections du sang et des organes hématopoïétiques»(7,37 OR (IC 95%[6,92;7,86])).

Les séjours avec un diagnostic d'exacerbation de BPCO ou d'hémorragie digestive gardaient également un risque augmenté de réhospitalisations précoces mais seulement dans un délai de 30 jours (exacerbation de BPCO OR 1,13 (IC 95%[1,04;1,23]), hémorragie digestive (1,24

OR (IC 95%[1,13;1,37]))).

Être un homme ou une femme perdait tout intérêt informatif sur le risque de réadmissions. La durée du séjour et le nombre d'unités médicales fréquentées étaient peu prédictifs d'une réhospitalisation précoce. Les patients âgés de 0 à 15 ans n'étaient pas liés, de manière statistiquement significatif, à une augmentation du risque de réhospitalisations précoces par rapport à la population de référence (16 à 49 ans). Les patients de plus de 50 ans gardaient quant à eux un risque plus élevé de réhospitalisation précoce quelque soit le délai (7 ou 30 jours).

Mais il faut tout de même rester prudent sur l'interprétation de ces résultats car, comme expliqué précédemment, malgré la réflexion entreprise lors de la construction de cette étude pour éviter au maximum les séjours à caractère attendu ou programmé,certains ont pu tout de même nous échapper.

Analyse de sensibilité

Cette éventualité nous a poussé à réaliser une analyse de sensibilité à J7 et à J30 ou seul les séjours dont le mode d'entrée était un transfert ou avec passage par les urgences pouvaient être considérés comme des séjours de réadmission. Par conséquent, les séjours considérés comme séjours précédents une réhospitalisation précoce ne pouvaient précéder qu'un séjour dont l'entrée s'est faite par les urgences ou par transfert.

Cette méthode de sélection des séjours de réadmission n'a pas été choisie en première instance car celle-ci est très discriminante et le problème aurait été inverse puisque les séjours non programmés qui n'auraient pas transité par les urgences auraient été exclus de l'étude, entraînant également au passage une perte de puissance.

Les résultats de cette nouvelle analyse multivariée sont présentés en annexe 6 et 7 et nous confirment une association statistiquement significative de certains facteurs à un risque augmenté de réhospitalisations précoces dans un délai de 7 ou 30 jours.

On retrouve parmi ces facteurs de risque:

• les facteurs de comorbidités tel que l'insuffisance cardiaque(OR 1,36 (IC 95%[1,27;1,45]), le syndrome coronairien aigu(OR 1,24 (IC 95%[1,14;1,34]), le handicap (OR 1,33 (IC 95%[1,27;1,40]) et la précarité (OR 1,66 (IC 95%[1,4;1,97]). Les odds ratio présentés ici sont ceux obtenus pour le délai J30.

• L'exacerbation de BPCO devient associée à un risque augmenté de réhospitalisation à J7 de façon statistiquement significative (OR 1,37 (IC 95%[1,18;1,59]))

• les facteurs sociodémographiques tel qu'un âge de 50 ans ou plus et les patients bénéficiares de la CMU

• le niveau de sévérité du séjour ; au plus le niveau de sévérité augmente au plus le risque de réhospitalisation augmente et ce, de manière statistiquement significatif.

• certaines catégories majeures («troubles mentaux liés à l'absorption de drogues ou induits par celles ci», «affections du système hépato-biliaire et du pancréas»...)

On remarque que la catégorie majeure «troubles mentaux liés à l'absorption de drogues ou induits par celles ci » conservent un risque très élevé de réhospitalisation précoce dans cette nouvelle analyse à J7 (OR 15,34 (IC 95%[10,29;22,87]) ou à J30 (OR 25,8 (IC 95%[19,63;33,92]). Cela est probablement explicable en bonne partie par les passages fréquents et réguliers de certains patients addicts aux drogues (alcoolisme...) par les urgences.

La catégorie majeure « brûlure » devenait associée à une diminution statistiquement significative de réhospitalisations précoces par rapport à la modalité de référence et ce, quelque soit le délai (J7 ou J30). L'explication plausible de cette différence est probablement dû au fait que les patients reviennent en hospitalisation de façon programmée dans le service pour refaire les pansements et pour la surveillance de leur brûlure de manière récurrente et prévue.

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