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MATERIEL ET METHODE D’ETUDE

2. Discussion des résultats

2.1. Répartition des prélèvements selon l’espèce :

Parmi 465 prélèvements effectués, et d’après la répartition globale des bactéries, on trouve que les BGN viennent en première position avec une fréquence de 78.7 %, les CGP quant à eux viennent en deuxième avec une fréquence de 20.4 %. Cependant les CGN et les BGP ne constituent ensemble que 0.9 %.

Les BGN sont représentés essentiellement par les entérobactéries, avec une nette prédominance d’E. coli (67.5%) suivis par Klebsiella spp (17.2 %) et Proteus spp (4.6 %).

Pseudomonas spp représente 4.6 %.

Staphylocoque spp représente 52.6 % de l’ensemble des CGP, Entérocoque spp 24.2 %

et Streptocoque spp 23.1 %.

Ceci montre que l’E. coli représente 53.1 % de l’ensemble des isolats suivie par

Klebsiella spp 13.5 %, Staphylocoque spp 10.75 % et en quatrième place les Entérocoques

avec une fréquence de 4.9 %.

Ces résultats confirment la prédominance d’E. coli dans les infections bactériennes comme l’ont démontré de nombreuses études.

2.1.1. A l’échelle nationale :

Des études similaires réalisées à Settat, Rabat et Marrakech ont montré des résultats proches de notre étude :

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Tableau XX: Répartition globale des isolats comparée avec d’autres études au niveau national

Bactérie Settat [10] Rabat [11] Marrakech [12] Notre étude

E. coli 68.9 % 47.1 % 60.9 % 53.1 %

Klebsiella 14.9 % 12.4 % 14.3 % 13.5 %

2.1.2. A l’échelle internationale :

Tableau XXI: Répartition globale des bactéries en comparaison avec d’autres études internationales.

Bactéries Algérie [13] Tunisie [14] France [15] Notre étude

E. Coli 53.3 % 64 % 74 % 53.1 %

Klebsiella 10 % - 8 % 13.5 %

A partir de notre étude et en comparaison avec ces études nationales et internationales on peut conclure que l’E. coli est de loin l’agent le plus responsable des infections bactériennes dans le monde.

2.2. Répartition des prélèvements selon l’âge

L’âge moyen de la population concernée par l’étude est 46ans. Les âges extrêmes sont 1jour et 92ans.

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Dans notre étude la population la plus concernées par les infections bactériennes en générale est celle avec la tranche d’âge de 60ans et plus et qui représente 35.2 % de la population totale, suivie de 20 – 39ans 23.4 % et puis 0 – 19ans avec 22.6 %, et finalement 40 – 59ans et qui représente seulement 18.7 %.

Pour les BGN on note presque les mêmes chiffres avec 37.7% pour 60ans et plus, 23.2% pour 20 à 39ans, 22.4% pour 0 à 19ans et dernièrement 16.6% pour 40 à 59ans.

Pour les CGP la population la plus concernée est celle avec une tranche d’âge entre 20 et 39ans et qui représente 29.5%, suivie par 40 – 59ans avec 25.2%, les personnes qui ont 60ans et plus viennent en troisième position avec une fréquence de 23.1% et dernièrement la trancha d’âge de 0 - 19ans 22.1%.

Ces résultats rejoignent ceux d’une étude faite à Rabat, dont les patients âgés de

60ans et plus sont les plus concerné avec une fréquence de (31,8%), et ceux d’une étude faite à Meknès dont la tranche d’âge la plus touchée est celle des patients âgés de 60 ans et plus avec une fréquence de 30,31%, suivi par les patients âgés entre 20et40 ans [16].

A l’échelle internationale une étude réalisée en USA-Canada, a enregistré 34,1 % des infections urinaires chez des patients qui ont 60ans et plus et 22.3% chez des patients de moins 15 ans [17].

2.3. Répartition des prélèvements selon le sexe

Sur 465 prélèvements, on note une nette prédominance féminine avec 309 prélèvements, ce qui constitue 66.4%, contre 156 pour les hommes avec seulement 33.5% comme fréquence.

Dans notre étude le sexe ratio F/H est de 1.99.

Plusieurs études ont été réalisées à l’échelle nationale qui ont montré aussi la prédominance féminine dans les infections bactériennes notamment celle réalisée à Rabat avec un sexe ratio à 2.3 et celle réalisée à Meknès 1.93 [16], Settat 1.7 [10], Marrakech 1.65

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Au niveau international une étude a été réalisée aux USA-Canada et qui a montré aussi une nette prédominance féminine 79.5% [17]. L’étude en Algérie confirme la prédominance féminine 80% [13], et même celle de France 79% [15].

2.4. Répartition des prélèvements selon leur nature :

D’après la répartition globale des infections selon la nature du prélèvement, on a pu constater que l’ECBU est le prélèvement le plus fréquent 91%, puis vient le PV en deuxième lieu avec 3.87% et le pus avec 2.36%. Les autres prélèvements sont minoritaires. Donc on peut déduire que les infections urinaires sont majoritaires dans la ville de Tétouan.

Des résultats similaires ont été trouvées dans les études faites à Meknès (90.68% sont des ECBU) et à Settat (80.1%) et à Marrakech (82.7%).

Les infections urinaires représentent l’un des principaux motifs de consultation et de prescription des antibiotiques partout dans le monde. Aux Etats-Unis 7 millions consultations en 1997 avec 100.000 hospitalisations des infections urinaires ont été comptées [18].

2.5. Sensibilité des bacilles à Gram négatif les plus fréquents aux

antibiotiques :

2.5.1. E. coli

La souche bactérienne E. coli a une sensibilité très faible à l’AMX (37.4%) tandis que celle-ci augmente avec l’ensemble des antibiotiques pour atteindre une sensibilité maximale avec l’Amikacine (96.8%).

Cependant nous remarquons une amélioration de la sensibilité d’E. coli avec l’Amoxicilline protégé 59,7% contre (37.4%) dans notre étude et 21% et 17,4% respectivement dans les villes de Rabat [11] et Meknès [16] à l’amoxicilline uniquement.

Cette sensibilité est également remarquable dans les études réalisées à Meknès [16] avec un taux de 70,30% de sensibilité, et de 45,8% à Rabat [11], avec AMC.

E. coli a une bonne sensibilité face aux céphalosporines de 3ème génération dont la

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L’étude réalisée en Algérie a montré une sensibilité plus élevée à la céfotaxine (95%)

[13].

88,8% des souches sont sensible à la gentamicine. Alors que 37,5% de souches étaient résistant à Salé [19] et 10% en Algérie [13]. A l’Amikacine la sensibilité est plus élevée 96.8%.

On note également une sensibilité élevée à l’AZM 86.8%. Pour le SXT le taux de résistance est de 31.4%.

E. coli a montré une sensibilité de 74.7% à la ciprofloxacine, à Salé la résistance d’E. coli à la CIP est de 25,8%.

En Algérie, la résistance des souches d’E. coli à la CIP était de 18%.

Cependant une étude faite à Casablanca a montré une sensibilité de 100% d’E. coli pour IMP [20].

Ces résultats sont en conformité avec la littérature qui recommande les C3G (ceftriaxone, cefixime, ...) et les aminosides (GN, AK, ...) comme un premier choix pour le traitement de l’E. coli, les FIQ peuvent être une alternative.

2.5.2. Klebsiella

La bactérie Klebsiella spp est naturellement résistante à l’amoxicilline, pipéracilline, pénicilline G, et la ticarcilline.

Les faibles sensibilités ont été observées pour l’association amoxicilline-acide clavulanique (38.1%) suivi de ciprofloxacine (56.8%). Le taux de sensibilité de Klebsiella spp au SXT est diminué (60.5%). Les sensibilités les plus importantes ont été observées pour l’IMP (95.2%) et l’AK (95.2%), puis le CTX (80%) la GN (79%) et le CFM (76.7%).

A Rabat [11], les sensibilités les plus faible ont été observées pour tétracycline (32,9%), céfalotine (40,4%), l’association amoxicilline-acide clavulanique (42%), suivis de l’association triméthoprime-sulfaméthoxazole (43%).

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Le taux de sensibilité de ciprofloxacine est plus faible que celui de notre étude.

A Salé [19], le taux de résistance marqué chez Klebsiella spp pour l’association amoxicilline-acide clavulanique est de 65,6%, Le taux de résistance aux C3G est de 31,2%, et 25,8% pour la ciprofloxacine.

En conclusion l’IMP et les aminosides notamment l’amikacine gardent une bonne sensibilité pour Klebsiella spp, suivis par les C3G.

2.6. Sensibilité des Cocci à Gram positif aux antibiotiques

2.6.1. Staphylococcus sp

La sensibilité la plus élevée de Staphylocoque sp aux antibiotiques étudiés est celle aux aminosides notamment à l’Amikacine 96.3%, suivie par celle à la gentamicine 89.6%. Le SXT vient en troisième place avec 85.7%.

Staphylocoque présente une sensibilité médiane à la FF, à l’érythromycine, et à l’AMC,

(57.7%), (57.1%), (51%) respectivement.

Sa sensibilité à l’amoxicilline seul est faible avec un taux de 38.3%.

Dans l’étude faite à Settat les résultats sont très proches avec une sensibilité à l’Amikacine de 95.3%, et celle au SXT est à 79% [10].

A Meknès la sensibilité à l’AMC est un peu élevée (69.7%) par rapport à notre étude (51%), mais elle est diminuée au SXT (78.1%) et pour la GN (78.8%) [16].

D’après ces résultats on peut déduire que l’Amikacine, la Gentamicine, et l’association triméthoprime-sulfamétoxazole restent activent sur les souches de Staphylocoque.

2.6.2. Entérocoque

Les Entérocoques sont naturellement résistants aux céphalosporines. La sensibilité des Entérocoques à l’AMX et l’AMC reste élevée 94.4%.

Dans notre étude toutes les souches isolées sont sensibles à la fosfomycine 100%, par contre elles sont résistantes au SXT à (100%), et (50%) à l’AK.

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La sensibilité est médiocre pour l’érythromycine (20%) et la GN (35%).

Dans une étude faite à Rabat on peut noter que la sensibilité des entérocoques à l’AMX et à l’AMC est bien moins par rapport à la nôtre (73.3%), (76.2%) respectivement, et elle est à (15%) pour l’érythromycine [11].

Suite à ces résultats on peut conclure que l’AMX et l’AMC restent le choix de première ligne pour traiter les Entérocoques.

2.6.3. Streptocoque

Les Streptocoques sont naturellement résistants aux aminosides.

Streptocoque reste très sensible à plusieurs antibiotiques notamment l’AMX et l’AMC

avec une sensibilité de 100% pour les deux dans notre étude, il est également sensible à 100% au ceftriaxone, cette sensibilité diminue avec l’érythromycine à 65% et à 20% pour le SXT.

A Salé la sensibilité à l’AMX est de 88.5% et 92.2% pour l’AMC, et de 20% pour le SXT. [19]

Une autre étude faite à Meknès confirme nos résultats pour la sensibilité élevée à l’AMX (80%), et à l’AMC (90.9%).[16]

A la lumière de ces résultats on peut dire que le traitement du Streptocoque peut se baser essentiellement sur la Péni A et/ou C3G.

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3. Recommandations et surveillance :

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