Chapitre V: Résultats et discussion
V.6. Discussion
A l’issue des résultats d’extraction des HEs les trois plantes n’ont pas le même rendement en HEs, l’espèce qui synthétise le plus d’HE est L. stoechas L. avec un rendement de 0.3%, il est comparable à celui de Laib, (2012) qui a obtenu un rendement entre 1,3% et 0,2%. Pour le M.
communis le rendement en HE était moyen (0.19%) celui-ci est proche aux résultats trouvés par
Boukabour et Touati, (2011), Alors que le P. lentiscus présente un rendement peu faible de (0.17%). Il a fallu plusieurs hydrodistillations pour obtenir une quantité à analyser. Ceci corrobore les résultats trouvés par Amhamdi et al,. (2009) et Bouaine, (2017) qui étaient de l’ordre de 0,14% et 0.13% respectivement.
Divers facteurs tels que l’espèce, la période de récolte, l’âge de la plante, la partie soumise à la distillation et la technique d’extraction peuvent influencer le rendement (Zrira et Benjilali, 1992).
L’analyse chimique par (CPG/SM) des HEs a permis d’identifier et quantifier 79, 78, 49 composés dans l’HE de L.stoechas L. , P. lentiscus L. et M. communis L. respectivement Les résultats ont montré une diversité des constituants : des alcools, terpène, aldéhydes. etc
D’abord, l’HE de P. lentiscus est composé principalement de β-Myrcène (23,8%), α-pinène (3,34%) et β-pinène (3.53%) accompagnés par d’autre composés minoritaires, tandis que les résultats de la même espèce trouvés chez Djenane et al., (2011) renferment principalement le Myrcène (15,18%), l’Eucalyptol (15,02%) sur un totale de 57 composés.
Pour le M. communis L., il est constitué principalement de α-Pinène (34.74%), Eucalyptol (28.8%), Monophtalate (11,34%) et D-Limonène (4,57%), ces résultats sont proches à ceux trouvés par Bouaine, (2017). Alors que celle de L. stoechas est composée principalement de Tricyclène (24,2%), Eucalyptol (6,83%), Linalol (6,39%) et Camphène (5.92%), ces composants sont un peu similaires à celles obtenus par Touati et Boukaboure , (2011).
Sur le plan identification des moisissures on s’est basé sur l’observation macroscopique du mycélium (couleur, texture, taille de colonies) et microscopique des structure reproductrices (la forme des spores…) (Pitt et Hoking, 1999). Tenant compte de tous ces critères l’observation sous microscope nous a permis d’identifier et isoler le B.cinerea à partir de fruit de fraise, ayant fait l’objet de test aux HEs qui sont préalablement préparées.
Concernant l’activité antifongique in vitro des huiles essentielles, les résultats des tests par méthode de contact directe montrent qu’il y a une différence d’efficacité entre les trois huiles essentielle vis-à-vis le Botrytis cinerea. Dont l’HE L.stoechas expose le plus grand pouvoir inhibiteur où le B.cinerea a manifesté une très grande sensibilité à toutes les concentrations d’HE, et on a marqué la concentration 0.25% comme CMI.
Chapitre V Résultats et discussion
44
Alors que l’huile essentielle de M. communis L. expose une inhibition moyenne par rapport à celle de lavande, dont on a remarqué un effet fongicide à partir de la concentration de 0.5% en HE qui représente leur CMI, Contrairement à celle de P. lentiscus L. qui n’ayant manifesté presque aucune activité antifongique, sauf qu’on a enregistré une très faible activité à la concentration plus élevée (0.75%).
En effet, cette efficacité peut être due au réservoir des composés terpéniques et phénoliques de ces plantes. Dans ce sens, des études publiées par Rasooli et al, (2002); Valnet (2005) et Derwich et al., (2010) ont montré que les composés chimiques ayant une efficacité antibactérienne et antifongique à large spectre sont les phénols, les aldéhydes, les alcools et les cétones terpéniques, ce qui nous amène à penser que: le tricyclène (24,2%) pour L. stoechas L. et α-pinène (34,74%) et l’eucalyptol (28,81%)00 pour le M. communis sont les molécules bioactives responsables à l’effet antifongique de ces HEs vis-à-vis le B. cinerea.
Conclusion et perspectives
45
Conclusion
Cette étude se voulait une contribution à la connaissance de l'efficacité d'HE des trois plantes aromatiques (Lavandula stoechas. L, Myrtus communis. L et Pistacia lentiscus L.) vis-à-vis le
Botrytis cinérea l’agent causale de la pourriture grise des fraises.
L'extraction des HEs est réalisée par hydrodistillation en utilisant un dispositif d'extraction type Clevenger. Nous avons ensuite testé l'activité antifongique à l'aide de techniques de contacte directe qui a le principe de confronter la substance (HE) et l’agent pathogène (le champignon) sur un support artificiel (milieu de culture Saboroud) ensuite on détermine la sensibilité du champignon on se basant sur le diamètre de croissance mycélienne.
Les valeurs du rendement en huile essentielle des plantes étudiées étaient : 0.3% pour
L.stoechas L. suivit par 0.19% pour le M.communis L. et le plus faible était de P.lentiscus L. par un
rendement de 0.17%.
L’application de la(CPG/SM) comme moyen d’analyse, nous a permis l’identification de 78, 79 et 49 composés pour la lavande, le lentisque et le myrte,respectivement. Cette analyse montre une diversité qualitative et quantitative des composants de chaque HE ainsi ces HEs appartiennent aux chémotypes suivants: L. stoechas L. à Tricyclène (24.2%), le M. communis à α-pinène (34.74%), et lentisque à β-myrcène (23.8%).
Concernant leurs activités, après préparation, exposition, incubation et observation, les résultats obtenus montrent des effets antifongiques différents. L’HE de L.stoechas L. révèle un effet antifongique très élevé même à faible concentration avec une CMI à 0.25%, alors que celui du
M.communis L. montre un effet moyen avec une CMI à 0.5%, à l’exception de l’HE du P.lentiscus
L. qui, même à la plus grande concentration utilisée (0.75%) elle n’exerce aucun effet fongicide sur le B.cinérea.
Les résultats de notre étude, nous a permis de prédire que les HEs de lavande et de myrte peuvent être une source non négligeable d’antifongiques utilisables en protection des végétaux et même dans la conservation des aliments stockés.
46
Perspectives
À la lumière des résultats obtenus, le travail ouvre la voie à d’autres perspectives. Il est à préciser que ces résultats ne sont valides qu'en milieu artificiel (in vitro). Nous suggérons que d'autres études de ce genre puissent continuer mais en milieu naturel (in vivo).
Dans le but de proposer une formulation biofongicide commerciale et d’approfondir les recherches concernant la relation entre la composition chimique et l'activité antifongique des huiles essentielles, il serait intéressant de compléter le travail plus particulièrement par :
L’étude des facteurs influençant la composition chimique des huiles essentielles à savoir, les facteurs environnementaux (la localisation géographique, le climat, la saison de collecte, les conditions de plantation et le milieu), les facteurs propres à la plante (le génotype, l’organe de prélèvement et les stades phénologiques) et les conditions de conservation des huiles essentielles (température et durée de stockage).
La prise en considération des conditions affectant le cycle de vie du champignon (température, pH, humidité et milieu de culture).
L’étude de l’effet des composants mineurs et les associations entre les différents composants des huiles essentielles.
L’étude de l’activité antifongique in vitro des huiles essentielles en fractions.
Des essais sur des plantes entières en serre, dans les champs et rechercher d’autres possibilités de formulation des huiles essentielles (fumigation et pulvérisation)
46
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Annexe 04 : Résultats de l’évaluation de la croissance mycelienne
Tableau 01 : Croissance mycélienne (mm) de Botrytis cinérea en fonction du temps et de la concentration en essentielle du Lavandula stoechas
T(h) C(%) 24 48 72 96 120 144 168 0.05 0 0 0 0 5 19 25 0.25 0 0 0 0 0 0 0 0.5 0 0 0 0 0 0 0 0.75 0 0 0 0 0 0 0
Tableau 02 : Croissance mycélienne (mm) de Botrytis cinérea en fonction du temps et de la concentration en huile essentielle du Pistacia lentiscus.L
T(h) C(%) 24 48 72 96 120 144 168 0.05 0 7 13 34 44 54 63 0.25 0 0 0 19 29 40 48 0.5 0 0 0 12 19 29 34 0.75 0 0 0 10 14 24 29
Tableau 03 Croissance mycélienne (mm) de Botrytis cinérea en fonction du temps et de la concentration en huile essentielle du Myrtus communus L.
T(h) C(%) 24 48 72 96 120 144 168 0.05 0 0 15 23 29 42 48 0.25 0 0 0 14 24 34 39 0.5 0 0 0 0 0 0 0 0.75 0 0 0 0 0 0 0
Remmit khadidja Hezil Rabiaa
THEME : activité antifongique des huiles essentielles en vue d’une valorisation phytopharmaceutique.
Résumé
L’objectif de cette étude est l’évaluation de l’activité antifongique des huiles essentielles de trois plantes aromatiques Lavandula stoechas L., Myrtus communis L. et Pistacia lentiscus L. vis-à-vis d’une souche fongique isolée et identifiée à partir de fruit de fraise, par la méthode de contact direct. Les résultats obtenus montrent que le champignon s’agit de Botrytis cinerea et que l’huile essentielle de L.stoechas et de
M.communis ont une activité antifongique importante, contrairement à l’HE de P.lentiscus qui n’exerce
presque aucun effet fongicide. Néanmoins l’efficacité de l’HE de lavande est beaucoup plus élevée que les autres HEs quelque soit la concentration utilisée.
Ces résultats nous permettent de proposer les HEs comme alternatives au fongicides conventionnelles pour faire face au phénomène de résistance des champignons. .
Mots clé : activité antifongique, souche fongique, huile essentielle, plante aromatique
Abstract
The objectif of this study is to evaluate the antifungal effect of the essential oil extracted from three aromatic plants Lavandula stechas L, Myrtus communis L and Pistacia lentiscus L against the fungal strains isolated and identified from the fruit of strawberry, by the direct contact method . The results obtained