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Formes Galéniques

8 Robb -Menthol -Eucalyptus

4.1. Discussion du résultat de l’enquête

Nous avions répertorié les produits pharmaceutiques médicamenteux commercialisés hors du circuit pharmaceutique légal par les migrants afin d’analyser des risques et les conséquences possibles de cette activité.

Une analyse des familles thérapeutiques représentées nous montre que les agents pour la dysfonction érectile dont le sildénafil citrate, un inhibiteur de la phosphodiestérase de type 5 reste majoritaire (39%) suivi par les, glucocorticoïdes (30%). Ces deux appartiennent à la liste I et donc nécessite une prescription par un médecin et une délivrance par un pharmacien qui dans un premier temps demande et contrôle les ordonnances et ensuite donne des conseils nécessaires ce qui n’est pas le cas lorsqu’ils sont vendus en clandestine. Prenons donc l’exemple de Sildénafil citrate :

Le sildénafil citrate

En urologie, le sildénafil est un traitement oral des troubles de l'érection. Dans des conditions naturelles, c'est-à-dire avec une stimulation sexuelle, il restaure la fonction érectile déficiente en accroissant le flux sanguin vers le pénis. Le mécanisme physiologique responsable de l'érection du pénis implique la libération de monoxyde d'azote (NO) dans le corps caverneux lors de la stimulation sexuelle. L'oxyde d'azote active alors l'enzyme guanylate cyclase, ce qui entraîne une augmentation des concentrations de guanosine monophosphate cyclique (GMPc) induisant un relâchement des muscles lisses du corps caverneux et favorisant l'afflux sanguin. Le sildénafil est un inhibiteur puissant et sélectif de la phosphodiestérase du type 5 (PDE5), spécifique de la GMPc, dans les corps caverneux ; c'est à cet endroit que la PDE5 est responsable de la dégradation de la GMPc. Le sildénafil a un site d'action périphérique sur les érections. Le sildénafil n'a pas d'effet relaxant direct sur le tissu du corps caverneux humain isolé, mais il accentue de manière importante les effets relaxants du NO sur ce tissu. Quand la voie NO/GMPc est activée, comme lors d'une stimulation sexuelle, l'inhibition de la PDE5 par le sildénafil entraîne une augmentation des concentrations de GMPc dans les corps caverneux. Par conséquent, une stimulation sexuelle est nécessaire pour que le sildénafil produise ses effets pharmacologiques bénéfiques.

La PDE-5 est également présente dans le système vasculaire pulmonaire. Par conséquent, le sildénafil accroît la GMPc présente au sein des cellules musculaires lisses des vaisseaux pulmonaires, ce qui se traduit par une relaxation du muscle lisse. Chez les patients présentant une hypertension artérielle pulmonaire, cet effet peut conduire à une vasodilatation du lit vasculaire pulmonaire et, dans une moindre mesure, à une vasodilatation de la circulation générale et donc en pneumologie le sildénafil est utilisé dans la prise en charge des hypertensions pulmonaires[104].

L’association de sildénafil est contre-indiquée avec les dérivés nitrés et elle doit être faite avec prudence avec tous les médicaments qui risquent d’augmenter ses effets : cimétidine, macrolides, itraconazole, kétoconazole [105].

Les Effets secondaires sont très fréquents. Le sildénafil provoque une chute de la tension artérielle, maux de tête, bouffées de chaleur, troubles gastriques, rhinite, trouble de la vision, diarrhée, vertiges, éruption cutanée, douleurs musculaires et articulaires. Il peut provoquer une chute importante de tension artérielle chez les sujets qui prennent des dérivés nitrés[105].

En outre, Le sildénafil comporte beaucoup de Contre-indications : maladie cardiovasculaire sévère (angor instable, insuffisance cardiaque sévère), insuffisance hépatique sévère, et en cas d’antécédents récents d’infarctus du myocarde ou d’accident vasculaire cérébral[105].

Nous constatons les nombreuses précautions d’emploi, interactions et contre-indications associés à la prise de ce principe actif et par conséquent les risques que sa mauvaise utilisation peut encourir. Ceci et de même pour les glucocorticoïdes dont les utilisations sont détournées surtout par les femmes pour obtenir des « belles figures » (la prise du poids en générale en prenant des comprimés par voie orale et l’agrandissement des parties spécifiques du corps en application locale des crèmes/pommades).

En ce qui concerne les formes galéniques, les comprimés (71.4%) sont les plus nombreuses, suivies par les crèmes et les pommades (19%). Les sprays et les capsules

Le plus grand souci des médicaments vendus par les migrants subsahariens en matière de leur forme galénique est la manière dont ils sont exposés aux conditions extrêmes de chaleur et d’humidité sans parler de leurs conditions de stockage. Les produits sont généralement arrangés sur des tables sous des parasols qui jouent le rôle des protecteurs contre l’exposition direct au soleil ou à la pluie. Divers agents peuvent altérer un médicament, dont la chaleur, la lumière, l’humidité, l’air, les radiations… Le non-respect des conditions de conservation sur une longue période remet en cause la date de péremption et, par conséquent, l’efficacité du produit ; le produit concerné doit être détruit. Cependant, sur une courte période, il est parfois possible de l’utiliser après renseignement auprès du laboratoire[106].

67% des spécialités répertoriés sont d’origine Indien. Bien que l’inde soit le premier pays dans l’industrie pharmaceutique des génériques, les dernières années ont vu des scandales qui mettent en cause la qualité des médicaments d’origine indienne. Selon une publication de « Le Monde » titré « L’Inde joue l’avenir de son industrie pharmaceutique »publié le 27 juillet 2015, dans sa conquête de parts de marché, l’Inde, le premier fournisseur de génériques au monde a favorisé la baisse des coûts de production au détriment de la qualité et de ce qui a abouti à la suspension, en Europe, de la mise sur le marché de 700 génériques, après la découverte d’irrégularités dans les essais cliniques menés en Inde. Elle a ajouté que les Etats-Unis, qui importaient 40% de leurs génériques d’Inde, ont multiplié les mises en garde et les interdictions de s’approvisionner auprès de plusieurs usines, dont certaines appartiennent aux leaders du secteur, comme Wockhardt et que le Food and Drug Administration (FDA), l’agence américaine en charge de la veille sanitaire, a ainsi triplé les contrôles dans les usines entre 2009 et 2013 et renforcé ses effectifs dans le pays[107].

De ce fait, la qualité de ces spécialités d’origine indienne est mise en cause. Un autre élément venant mettre en doute la qualité de ces spécialités est le fait que majorité d’entre de ces produits indiens sont mise en vente sur des sites de vente via internet tel que « Amazon », « Jumia », « Ebay » etc… Selon l’OMS plus de 50% des médicaments vendus en ligne sont contrefaits.

A part la facilité d’accès aux médicaments qui nécessite une ordonnance pour les avoir, un autre facteur qui favorise l’achat des spécialités vendues par les migrants subsahariens est leurs prix. Selon nos données (tableau 9), la majorité des spécialités mises en vente par ces derniers sont relativement moins cher par rapport aux spécialités vendues en officine. Ceci est sans doute l’une des principales raisons pour laquelle la population les achète. Pourquoi acheter un comprimé d’Erector® 100mg à 46.00 dirhams alors que l’on peut avoir un comprimé de Puregrey® 100mg à 15.00 dirhams ?

Force est de reconnaitre que cette activité peut avoir non seulement des risques et des conséquences sur la santé publique mais aussi des implications économiques sur le secteur pharmaceutique. Parmi les nombreuses risques et conséquences que nous pouvons envisager à partir de cette activité, il y a donc ;

1. L’inefficacité du traitement qui pourrait être due à soit un sous-dosage ou l’carrément une absence du PA ce qui est souvent le cas des médicaments contrefaits et donc par conséquent une aggravation voire l’apparition des complications de la pathologie existante. L’exemple classique est celle des antibiotiques et les antifongiques, où il y a les apparitions des résistances par les agents pathogènes vis-à-vis les molécules.

2. Le pronostic vital du patient peut aussi être mis en jeu lorsque :

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le médicament que lui a été vendu était périmé vue les conditions extrêmes de température et d’humidité auxquels les produits étaient soumis ce qui fait en sorte que les molécules se dégradent plus rapidement et par conséquences périment précocement à la date indiquée sur les conditionnements.

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Il y a un surdosage en PA du médicament contrefait ce qui accentue les effets indésirables graves du dit médicament.

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Le non-respect des précautions d’emploi des médicaments et les interactions possibles de ce médicament avec d’autres médicaments prises par le patient faute de connaissance de celles-ci par le patient qui n’était pas éduqué par le