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3.6.1. Limites

91,6% 5,5% 2,8%

Normale Sensible Grasse

38,8%

52,7%

2,8% 2,8% 2,8%

Tout d’abord, l'étude s'est déroulée sur une période courte de 3 mois. Afin d’augmenter le nombre de patients, différents services ont été sollicités. Malgré cela, l'échantillon de patient est resté relativement faible. Il aurait été plus judicieux de réaliser l'étude sur une plus longue période ou sur un nombre plus grand de patients.

Par ailleurs, les patients n’ont pas eu accès au questionnaire ; c’est l’enquêteur lors de l’entretien qui a été chargé de poser les questions et de relever les réponses. La formulation à l’oral des questions a pu parfois influencer les réponses ou leur interprétation notamment en ce qui concerne les effets indésirables spécifiques tels que la folliculite par exemple. En effet, l’enquêteur a classé les réponses de type « rougeur du visage » dans l’effet indésirable folliculite.

Egalement, la plupart des effets indésirables répertoriés se manifeste chez les patients souffrant de cancers pulmonaires. En effet, l’enquête ayant été réalisée en service d’oncologie thoracique, cela a pu influencer les données recueillies sur le type de cancer et donc le type de traitement utilisé.

Enfin, certaines données n’ont pas été traitées puisqu’elles n’apportaient pas vraiment de valeur ajoutée à cette enquête : c’est notamment le cas des questions sur les antécédents médicaux et sur l’utilisation d’alcool, tabac…

3.6.2. Discussion des résultats

Avant toute chose, il est important de noter que sur 36 patients interrogés, presque 1/3 soit 10 patients ont souffert de 4 effets indésirables différents. 6 patients ont présenté 5 effets indésirables au total, ce qui représente environ 11% des patients interrogés. Ces chiffres montrent que le nombre d’effets indésirables induits par les thérapies ciblées est important. Bien entendu, cette première constatation est à mesurer en fonction du moment où le questionnaire a été réalisé. En effet, on constate que 19 % des patients se situent dans leur premier mois de traitement au moment de l’entretien, et c’est souvent à quelques semaines du début du traitement qu’apparaissent les premiers effets indésirables. Ceux-ci diminuent souvent progressivement par la suite. Par ailleurs, il faut noter qu’une partie importante des patients a été traitée en combinaison avec des chimiothérapies conventionnelles (42 % des patients) et cela a donc pu également interférer avec les résultats obtenus. Dans ce cas, il n’est pas toujours aisé de savoir à quel traitement imputer les effets indésirables cutanés.

peuvent être exprimés avec des intensités différentes. Ont été répertoriés dans ce tableau uniquement les effets indésirables très fréquents et fréquents, ce qui montre bien que les effets indésirables cutanés sont très présents et que les professionnels de santé doivent y être attentifs.

L’effet indésirable dont les patients souffrent le plus est la sécheresse cutanée (64% des patients) appelée aussi xérose et cela, malgré une prescription systématique de crème émolliente. Il faut noter que cela a pu être influencé par le fait que plus de 30% des patients interrogés suivent un traitement à base de bévacizumab au moment de l’enquête, et que la xérose est un effet indésirable très fréquent pour ce médicament. Toutefois, c’est bien l’un des désagréments les plus rapportés dans les bases de données médicamenteuses.

Viennent ensuite la folliculite, les affections des ongles et les anomalies pilaires qui sont également répertoriés dans les effets indésirables très fréquents/fréquents de cette même molécule.

De la même façon le syndrome main-pied et les mucites (ulcérations des muqueuses) sont les effets indésirables principaux du cetuximab, représenté à 27.8% dans cette enquête.

42% des patients ont bénéficié de prescriptions médicamenteuses pour traiter ou éviter la survenue d’effets indésirables cutanés spécifiques.

Pour la xérose, c’est une crème à base de glycérol/vaseline/paraffine (Dexeryl®) qui est prescrite presque systématiquement, le générique est pris en charge à 100% par la sécurité sociale. Cependant, concernant son utilisation, certains des patients l’ont trouvé difficile à appliquer, d'autres ont trouvé sa texture collante sous les vêtements, rendant difficile son utilisation sur une surface trop étendue du corps. La galénique du produit a pu jouer en défaveur dans la prévention de la xérose.

Il est donc possible de travailler sur cette problématique afin de pouvoir proposer des solutions différentes en dermato-cosmétique et voire même en phytothérapie et/ou aromathérapie par exemple avec des textures plus agréables et parfois même plus efficaces.

Certains patients ont été au début réfractaire à l’utilisation de médicaments en plus de leur traitement mais l’intensité des effets indésirables les ont poussés à utiliser les prescriptions conjointes de médicaments comme la doxycycline dans la prise en charge de la folliculite, et les résultats ont montré par la suite une diminution importante des symptômes. Il est possible qu’un manque d’information de la part des professionnels de santé ait pu jouer sur ce point.

Les entretiens avec les patients démontrent que par peur du risque de photosensibilité, certains patients refusaient de sortir de chez eux en période estivale ou ensoleillée. Pourtant, grâce à une tenue vestimentaire et une protection solaire adaptée, les patients ne sont pas obligés de se priver de liberté.

prescription de parapharmacie et de parfumerie. En effet, l’enquête a mis en évidence l’utilisation de produits de phytothérapie chez 28% des patients, d’homéopathie chez 8% des patients, ainsi que d’autres produits comme la nutrithérapie, l’aromathérapie etc… Ces résultats montrent que l’utilisation des médecines complémentaires est importante. Il est donc primordial de sécuriser ces pratiques.

Le questionnaire a montré que les patients s’informent toujours sur leur traitement auprès des médecins. L’échantillon interrogé était suivi à l’hôpital avec une grande majorité des médicaments injectés pour voie intraveineuse : seuls 25 % des patients étaient traités par thérapies ciblées disponibles en officine de ville. Les pharmaciens du CHU réalisent des entretiens avec une grande majorité des patients lors de la première et deuxième cure, pour expliquer le traitement et faire le bilan de tolérance la cure suivante. Ils sont donc présents au début, mais pas forcément tout le long de la prise en charge. Cela peut peut-être aussi expliquer un pourcentage plus faible des pharmaciens comme source d’informations (47 %). Ces deux résultats marquants montrent que les professionnels de santé et davantage les pharmaciens doivent prendre part activement à la prise en charge du patient dans sa globalité. Il est nécessaire d’anticiper et de les informer sur les possibilités d’accompagnement non-médicamenteux en cas de troubles cutanés, aussi bien à l’hôpital qu’en officine de ville.Tout de même, les médecins homéopathes et les naturopathes représentent tout de même à eux deux 12 % des sources d’informations des patients. Cette valeur non-négligeable vient juste après les médecins et pharmaciens. Ce chiffre montre bien la volonté des patients d’utiliser des médecines complémentaires souvent plus naturelles.

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