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III.1-Du point de vue épidémiologique III.1.1-Sexe

Dans notre étude, les sujets de sexe féminin représentent 82% de notre population de patients contre seulement 18% pour les sujets de sexe masculin. Le sex-ratio est donc de 4,5 en faveur des femmes (Figure 16).

Différentes études réalisées montrent la même tendance à la prédominance féminine. Notre étude vient donc de ce fait confirmer cette valeur du sex-ratio décrit dans la littérature variant entre 3 et 4 [7].

III.1.2- Age

L’âge moyen des patients est de 49,58 ans (13,24) [24-80]. 62,5% des patients recrutés pour notre étude, se trouvent dans la tranche d’âge de 35 à 59 ans. D’après la littérature, la PR débute principalement entre 35 et 55 ans (périménopausique) [8]; or la majorité des patients recrutés selon un mode tout à faire aléatoire mais bien sûr fondé sur l’étude de leurs dossiers médicaux se retrouve dans cette fourchette d’âge.

Notre étude est donc en accord avec ces résultats publiés. Le reste de la répartition est détaillée dans le diagramme sectoriel ci-dessous.

15% 62,50% 22,50%

Effectifs

[10-34] [35-59] [60-85]

III.2-Du point de vue biologique

Les outils généralement utilisés pour le diagnostic biologique de la PR ne sont pas parfaits:

*les facteurs rhumatoïdes sont présents dans le sérum de seulement 80%

des patients ayant une PR (67,5% pour notre étude réalisée) tableau 5. Ils sont généralement absents au début de la maladie et il existe d’authentique PR évoluées « séronégatives » même si celles-ci sont plutôt moins agressives sur le plan articulaire [9].

D’un autre côté, des FR sont retrouvés dans les connectivites [10] (tableau

des résultats) et particulièrement celles avec atteinte articulaire ce qui peut

poser des problèmes de diagnostic différentiel. En dehors des pathologies rhumatismales, les FR peuvent aussi apparaître au cours de certaines maladies infectieuses ou inflammatoires (tableau 6). Les titres sont généralement faibles et la réactivité se manifeste surtout par le test au latex. La spécificité des FR est très variable et leur hétérogénéité est grande. Certains sont hétérospécifiques et réagissent avec des IgG animales (par exemple lapin dans la réaction de Waaler-Rose), d’autres sont homospécifiques réagissant avec des IgG humaines (test de latex) ou autospécifiques réagissant alors avec les allotypes des IgG du malade lui-même. La spécificité des FR pour la PR est augmentée si les deux techniques sont positives et montrent des titres élevés.

En revanche, chez les patients ayant des arthropathies non inflammatoires, la séroprévalence des FR n’excède pas celle de la population générale à savoir 2% ;

*les anticorps antistratum corneum (antikératine) quoique très spécifique

de la maladie, sont caractérisés par une assez faible sensibilité de l’ordre de 40% ;

*la recherche des facteurs antipérinucléaires est réservée aux laboratoires

spécialisés car de réalisation et d’interprétation délicates ;

*d’autres techniques (recherche des anticorps antifilaggrine par Elisa ou immunotransfert) ne sont pas de réalisation courante.

Or si l’on considère le potentiel évolutif de la PR et la difficulté diagnostique des formes débutantes (ne répondant pas aux critères de l’ACR) (critères ACR cf. annexe), de nouveaux outils diagnostiques s’avèrent indispensables d’autant plus que des nouvelles thérapeutiques (Biothérapies) sont désormais accessibles au patient. En ce sens, de solides espoirs sont fondés sur la recherche des anticorps dirigés contre les peptides cycliques citrullinés. La citrulline est un acide aminé non standard, puisqu’elle n’est pas incorporée dans les protéines durant la synthèse protéique. Elle résulte d’une transformation post-traductionnelle de l’arginine, médiée par la peptidylarginine désiminase (PAD) dont l’activité est fortement dépendante de Ca2+

[10].

Figure10: La citrullination, processus médié par les peptidyl-arginine désiminases (PAD) [10].

Ce test est apparu dans sa première version à la fin des années 1990. Les premières évaluations ont mis en avant ses meilleures spécificités (>90%) [11] et VPP (84%) par rapport à celles des FR (respectivement 85% et 75%). En revanche une des limites de ce test était sa sensibilité relativement faible puisque comprise entre 40 et 65% [12]. Cela a conduit le fabricant à optimiser ses réactifs pour commercialiser un test de 2ème génération (CCP2) qui comprenaient non plus un mais plusieurs peptides citrullinés, utilisé pour notre étude. Actuellement, on dispose des tests ELISA de troisième génération (CCP3 Inova) de sensibilité meilleure que les tests de deuxième génération.

Dans notre population, la sensibilité du test AxSYM Anti-CCP® est évaluée à

75%, meilleure que celle des FR (67,5%) (Figure 4 ou tableau 7). La

modification du choix des peptides synthétiques utilisés pour le test semble effectivement avoir amélioré les performances de détection des anticorps. Van Venrooij a sur une série de 390 polyarthrites rhumatoïdes, évalué la sensibilité de ce test à 80% environ et constaté que près de 35% des PR sans FR avaient des anti-CCP [13]. Plusieurs études publiées lors de ces dernières années confirment cette sensibilité supérieure à 70%.

Une des difficultés dans la prise en charge des PR vient du diagnostic souvent difficile des formes débutantes, variables dans leur présentation et leur modalité de survenue. Une caractéristique des anti-CCP est d’être présents à un stade très précoce de la maladie. Ils peuvent précéder l’installation clinique de la PR de plusieurs années [13,14] .En effet, Nielen et coll ont réalisé des séries de dosages de FR et anti-CCP chez 79 patients qui présentaient une PR mais surtout qui étaient des donneurs de sang réguliers. Ils ont ainsi détecté des anticorps anti-CCP chez 41% de ces patients jusqu’à 14 ans avant l’apparition

des premiers symptômes (temps moyen : 4,8 ans). Les FR eux, étaient détectés chez 28% des patients 10 ans (temps moyen : 2 ans) avant l’apparition des symptômes. En d’autres termes, près de la moitié des malades avaient un FR positif et/ou des anticorps anti-CCP détectables 3 ans avant la première apparition des symptômes [14]. Un patient de notre étude souffrant de coronaropathie a des anticorps anti-CCP à un titre très significatif (>200 U/ml) sans aucune symptomatologie articulaire (Tableau 1, ligne19). Ce résultat doit inciter le clinicien à faire preuve de vigilance vis-à-vis de l’apparition de douleurs chez ce patient notamment au niveau des mains.

S’il est important d’établir un diagnostic suffisamment tôt de façon à instaurer un traitement précoce, il est nécessaire que le test biologique utilisé soit suffisamment spécifique. Or il semble que ce soit un atout majeur de la recherche des anticorps antipeptides cycliques citrullinés.

La spécificité du test de première génération est supérieure à 90%. Celle de la deuxième génération est estimée à 98% [11,15]. Elle est de 90% pour le test de deuxième génération utilisée pour notre étude (AxSYM anti-CCP®). Ceci s’explique par un faible pourcentage de faux positifs obtenu, qui serait dû à l’état pathologique de ces patients. Ces patients pour la plupart (2/4) sont atteints d’un syndrome de chevauchement (PR+SGS, PR+Lupus), les deux autres restants sont atteints de polymiosite et de coronaropathie (tableau des résultats). Donc si on reconsidère ce paramètre, la spécificité du test pourrait être estimée à 99%. D’autres études plus vastes ont mis en évidence l’existence de réactions faussement positives parmi les sujets présentant des connectivites mais celles-ci restent très rares (<3%) [13]. Ces auteurs ont estimé la spécificité du test de 2ème génération à 98% (88% pour les FR-IgM). A travers donc ces

résultats, il apparait donc claire que ces auto-anticorps (Anti-CCP) ne sont donc pas pathognomoniques de la PR. Une attention particulière doit toutefois être réservée au syndrome de Sjögren primitif et au rhumatisme psoriasique ou la positivité des anti-CCP (due à l’existence d’épitope partagé) ne doit pas exclure le diagnostic [16]. D’autres faux positifs peuvent se voir au cours des thyroïdites, maladie de Lyme, gammapathie monoclonale et hépatite C [17]. Mais parfois on ne peut exclure l’association à une PR. Les cas d’hépatite C, et de thyroïdites inclus dans l’étude n’ont pas donné de résultats positifs pour le test à l’anti-CCP (Tableau 1).

Dans notre étude, la spécificité du test AxSYM anti-CCP® obtenue (90%) est largement supérieure à celle des facteurs rhumatoïdes de type IgM déterminés par les tests d’agglutination (47,5%) (Figure 4 ou tableau 7). Cette spécificité remarquable s’accompagne d’une bonne valeur prédictive positive à 88%

(Tableau 7). Si l’on considère uniquement les sujets atteints de pathologies

rhumatismales inflammatoires ou non (26), la valeur de VPP est évaluée à

88,23%, voire même 100% si l’on considère uniquement les sujets sains (n=14)

(Tableau 9), contre 59% pour les FR en Latex et Waaler-Rose (Tableau 7). L’excellente VPP de la recherche des anti-CCP constitue une aide pour le clinicien confronté parfois à des diagnostics différentiels difficiles. En effet, ceux-ci sont nombreux qu’il s’agisse d’une forme débutante polyarticulaire (rhumatisme articulaire aigu, polyarthrite virale…), d’une forme monoarticulaire (goutte, chondrocalcinose…) ou enfin d’une polyarthrite évoluée (syndrome de sjögren, lupus, rhumatisme psoriasique…).

Tout récemment, Raza et coll. [18] ont étudié la valeur prédictive des anti-CCP chez 124 patients qui présentaient une arthrite inflammatoire très précoce

(d’une durée <3mois). Ils ont ainsi démontré que la combinaison des anti-CCP et du FR avait chez ces malades une spécificité, une valeur prédictive positive (VPP), une sensibilité et une valeur prédictive négative (VPN) pour le diagnostic de la PR de 100%, 100%, 58%,88%. La présence d’anti-CCP seuls donnait les valeurs suivantes : 99%,94%,63% et 63% respectivement.

La recherche des anti-CCP peut parfois redresser un diagnostic. En effet, parmi les 16 sujets présentant un test positif au latex, la recherche des anti-CCP s’est avérée négative chez 14 (connectivites mixtes, vascularite, lupus, fibrose pulmonaire, sclérodermie, thyroïdite, embolie pulmonaire, Goutte, Insuffisance rénale, hépatite C, Tuberculose, Cancer du sein, Cancer de la prostate, Altération de l’état général). Ceci pourrait plaider en faveur de réactions faussement positives pour la technique Latex comme cela a été décrit [19](tableau 1).

Ces dernières années ont été riches en travaux visant à définir la valeur pronostique des anticorps anti-CCP dans la PR [20, 21,22]. Ces études démontrent une corrélation entre la présence des anti-CCP et la sévérité des érosions osseuses, ainsi qu’avec une activité de la maladie plus importante.

La première étude a été réalisée en 2000 par deux équipes de l’université de Nimègue et de l’université de Groningue (Pays-Bas) [23]. Elle a démontré que, chez des sujets atteints d’une PR depuis moins d’un an, les anticorps anti-CCP1 sont associés à une évolution vers une atteinte structurale marquée au bout de six ans, mais que la valeur prédictive de ce critère est moindre que celle d’un facteur rhumatoïde de type IgM [24].

En 2005, le groupe d’Elisabet Lindqvist (Département de rhumatologie, hôpital universitaire de lund, suède) a mis en évidence quatre paramètres pronostiques

de l’atteinte structurale : la vitesse de sédimentation des érytrocytes, la production de FR de classe IgA, le taux sérique de la protéine COMP (cartilage oligomeric matrix protein), et les Anti-CCP sont associés à une atteinte structurale marquée au bout de 5 ans ; seuls le taux de protéine C réactive (CRP) et le taux d’anti-CCP prédisent bien une atteinte sévère à long terme, au bout de 10 ans[25].Une autre étude suédoise, l’étude Barfot (Better anti-rheumatic farmacotherapy), avait confirmé l’année précédente la valeur prédictive des anticorps anti-CCP2 pour l’atteinte structurale et son aggravation en montrant que cette valeur était indépendante des autres facteurs prédictifs [26].

Un travail récent, l’étude prospective d’O. Meyer (comportant 191 cas de polyarthrite récente et répondant aux critères de l’ACR1987) a évalué la corrélation entre les anticorps anticitrulline et les destructions radiologiques à cinq ans d’évolution.

Enfin, les travaux de chercheurs de l’Institut de rhumatologie de Prague (République tchèque) ont permis de conclure que la combinaison de la détection des FR de type IgM est la plus précise pour établir un pronostic structural [27]. Parmi 104 patients atteints de PR, 83% de ceux qui souffraient d’au moins une érosion articulaire et 76% de ceux dont l’atteinte structurale s’aggravait présentaient des taux significatifs d’anti-CCP et d’IgM.

Différents études publiées, évaluant les performances pronostiques des Anti-CCP (en termes de détérioration articulaire et de l’évolutivité inflammatoire) sont regroupées dans les tableaux ci-dessous.

Tableau 11: Anti-CCP et Pronostic de la PR débutante : Détérioration structurale[30].

Etude Test Cohorte ACCP+ au

début (%)

Durée suivi (années)

Remarques

Kroot CCP1 273 PR débutantes 66 6 Valeur pronostique de destruction

articulaire

Meyer CCP1 145 PR débutantes 57 5 Prédiction de destruction radiologique

(OR 2,5)

Vencovsky CCP1 104 PR debutantes 42 2 Prédiction des erosions

Saraux CCP1 253 PR débutantes 47 2-4 Bonne prédiction d’évolution erosive

Forslind CCP2 379 PR débutantes 55 2 Prédictif des destructions (OR 3,6) et

de leur aggravation (OR 2,9)

Van Gaalen CCP2 268 PR débutantes 53 4 Prédictif avec HLA DRB1*04 d’évolution

sévère

Lindqvist CCP2 183 PR débutantes 80 5-10 Corrélations avec des lésions

Tableau 12: Anti-CCP et Pronostic de la PR débutante : Evolutivité inflammatoire [30]

D’autre part, la présence précoce des anti-CCP est significativement associée à des signes radiologiques dans le suivi de la maladie.

Les Anti-CCP sont considérés comme marqueurs de l’activité de la maladie et de réponse aux traitements.

Les données dont on dispose ne sont pas suffisamment claire concernant le rôle de ces anticorps en tant que marqueurs de l’activité de la maladie. Il existe à l’heure actuelle une seule véritable étude qui a étudié la relation Anti-CCP et activité de la maladie et qui a noté une association entre les malades qui avaient un fort taux d’Anticorps et les paramètres d’activité de la maladie que ce soit la VS, la CRP, le DAS28, l’évaluation clinique de la maladie que ce soit par le malade ou le médecin. Au final, une seule étude qui montre que les malades qui

Etude Test Cohorte ACCP+ au

début (%)

Durée suivi (années)

Remarques

Katsbom CCP2 242 PR débutantes 64 3 Prédictif d’une évolution inflammatoire

Bas CCP1 27 PR débutantes 30 8 Corrélation avec sévérité

Jansen CCP1 282 PR débutantes 32 2 Corrélation avec progression clinique

ont un taux d’Anti-CCP ont vraisemblablement une PR plus active évaluée sur l’ensemble de ces facteurs.

Pour ce qui est de la variabilité des Anti-CCP sous traitement, les données sont actuellement une fois encore conflictuelles. Ils peuvent aller dans le sens d’une diminution ou d’une stabilisation du taux d’Anti-CCP sous traitement et actuellement il n’y a pas d’association claire entre la baisse du taux d’Anti-CCP sous traitement et l’amélioration clinique.

Tout d’abord, l’étude récente de CHEN HA et al, publiée (en 2006) sur les malades traités par étanercept trouvait une tendance à la diminution du taux d’Anti-CCP sous traitement, mais sans association avec une amélioration clinique des malades.

Une autre étude sur Infliximab publiée en 2005, montrait une absence de diminution du taux des Anti-CCP sous traitement alors que les taux de FR avaient diminué significativement et le taux de CRP sous traitement anti-TNF-α avait également diminué significativement.

De nombreuses questions restent encore en suspens concernant ces anticorps. Leur présence très précoce voire avant même l’apparition des premiers symptômes est compatible avec le rôle de plus en plus évoqué des lymphocytes B dans la physiopathologie de la maladie. Des protéines citrullinées ont été mises en évidence dans la synoviale rhumatoïde et des anti-CCP sont produits localement, leur signification et leur rôle dans le déclenchement de la maladie restent un sujet très controversé [28,29]. Le titre de ces anticorps anti-CCP pourrait être également un élément important pour évaluer les patients à haut risque (maladie très agressive). Divers travaux étudient la modulation du titre de ces anticorps en réponse au traitement.

III.3-Limites méthodologiques

Des études longitudinales incluant un nombre plus important de patients auraient été plus représentatives. La durée de notre étude, qui a été de cinq mois, est aussi une insuffisance qui pourrait être évoquée.

Nous n’avons pas pu étudier les autres isotypes des facteurs rhumatoïdes à savoir les IgA, IgE. Seuls le facteur rhumatoïde de type IgM a fait l’objet de notre étude et a été identifié par des techniques d’agglutination (technique peu fiable).

III.4- Perspectives

-Une étude incluant un nombre élevé de population de polyarthrite rhumatoïde

précoce (durée d’évolution inférieure à 3mois) peut être envisagée et permettrait de mieux cerner les performances du test à l’anti-CCP dans le cadre d’un diagnostic précoce de la PR.

-De même, une étude visant à déterminer ou à démontrer l’intérêt pronostic des anti-CCP en tant que marqueurs de sévérité est également envisageable.

IV-CONCLUSION

La PR est le plus fréquent et le plus sévère des rhumatismes inflammatoires chroniques pouvant mettre en jeu le pronostic vital des patients.

Le diagnostic doit être fait aussi précocement que possible car, au stade de début où il n’y a pas encore des lésions irréversibles, les traitements ont plus de chance d’être efficace.

En ce sens, les anticorps antipeptides cycliques citrullinés constituent un nouveau marqueur diagnostique de la polyarthrite rhumatoïde surtout des formes récentes. De nombreux travaux récents se font l’écho de la bonne sensibilité (notamment dans les formes précoces) et de l’excellente spécificité de cet outil diagnostique. Au vue des résultats obtenus au cours de notre étude, (sensibilité>75%, spécificité > 90%, VPP 88%), il est claire, évident que les anti-CCP sont des marqueurs de haute suspicion de la polyarthrite rhumatoïde, par conséquent sa recherche, doit être systématique devant toute polyarthrite inflammatoire, surtout si l’on suspecte une PR.

Enfin, vue les performances du test Anti-CCP pour le diagnostic de la PR à tous les stades d’évolution de la maladie par rapport aux facteurs rhumatoïdes, il apparait donc incompréhensible que ce marqueur n’ait pas été intégré plus tôt parmi les critères de classification (critères de l’ACR) de cette maladie.

Résumé :

La PR est une maladie d’étiologie inconnue et comme beaucoup de maladies auto-immunes, c’est une affection polyfactorielle relevant de facteurs psychologiques, endocriniens, d’environnements, génétiques et immunologiques. Le diagnostic de la PR est basé à la fois sur des critères cliniques, radiologiques et biologiques. L’évolution de la maladie se caractérise par l’apparition d’érosions osseuses et de déformations articulaires, limitant leur mobilité fonctionnelle. Seul le facteur rhumatoïde est repris actuellement comme facteur biologique parmi les critères diagnostiques reconnus, malgré ses faibles taux de sensibilité et de spécificité. Les anticorps antipeptides cycliques citrullinés (anti-CCP) sont dirigés contre les isoformes citrullinées de certains épitopes de la filaggrine et semble être un marqueur très performant doté d’une excellente spécificité pour le diagnostic de la PR.

Nous avons mené une étude prospective chez une population à prédominance féminine (82%) atteinte de polyarthrite rhumatoïde dans le but d’évaluer les performances du test AxSYM Anti-CCP®.

Nous avons utilisé pour notre étude, un test MEIA de deuxième génération (AxSYM Anti-CCP®) chez 80 sujets. Parmi ces 80 sujets, 40 présentent la PR, 26 des pathologies rhumatismales et des affections connues pour être fréquemment accompagnées de facteurs rhumatoïdes, et les 14 sujets restant ne présentent aucune pathologie. Les facteurs rhumatoïdes de type IgM ont été recherchés en parallèle par des techniques d’agglutination (Latex et Waaler-Rose). Les isotypes IgG, IgA, IgD, IgE n’ont pas fait l’objet de notre étude. Les anticorps antipeptides cycliques citrullinés sont doués d’une bonne sensibilité (>70%) et d’une excellente spécificité (>90%). La valeur prédictive positive du test AxSYM anti-CCP® est évaluée à 88% pour notre population et même supérieure si l’on considère que les patients ne présentant aucune pathologie.

La recherche des anticorps antipeptides cycliques citrullinés semble être, pour le clinicien, d’une aide diagnostique sans doute largement supérieure à celle qu’apportent les facteurs rhumatoïdes, au vue de l’ensemble des résultats obtenus.

:صخلم ا ًَاىحشنا مطبفًنا ةبهتن (Polyarthrite rhumatoïde ou PR) عشي ٍػ حسبجػ ىه ر و ،خٍتازنا خٍػبًُنا عاشيلأا ٍي ذٌذؼنا مخي لىهجي تجس إ ، خٍسفُنا بهُي و مياىؼنا دذؼتي عشي هَ .خٍػبًُناو خٍحاسىنا ، خٍئٍجنا ، خٍَىيشهنا ضٍخشت ذًتؼٌ ا ًَاىحشنا مطبفًنا ةبهتن ،خٌشٌشس شٌٍبؼي ىهػ ث دبحشقت سىهظث عشًنا سىطت ضًٍتٌ .خٍجىنىٍثو خٍػبؼشإ ٍي ذحٌ بًي ،مطبفًهن دبهىشتو وبظؼنب .خٍفٍظىنا ىهتٍكشح مياىؼنا خًئبق ًف ذٍحىنا ًجىنىٍجنا ميبؼنا ًيضٍتبيوشنا ميبؼنا بٍنبح شجتؼٌ دادبؼي فشؼتت .هتٍطىظخو هتٍسبسح عبفخَا ٍي ىغشنا ىهػ ،بهث فشتؼًنا خٍظٍخشتنا وبسجلأا (Anti-CCP) دبؼًنا داذنىي غؼث ىهػ حدىجىًنا غقاىًنا دا (épitopes de la filaggrine) خٍنبخي خيلاػ بهَأ ىهػ وذجٌو ر ضٍخشت ًف حصبتًي خٍطىظخ و .ًَاىحشنا مطبفًنا ةبهتنا ( ثبَلإا ٍي ىهشخكأ صبخشلأا ٍي خٍُػ ىهػ خٍهجقتسي خساسد بٌُشجأ % 28 ةبهتنبث ٍٍثبظي ) ىهػ ذًتؼًنا سبجتخلاا دبٍَبكيإ ىٍٍقت مجأ ٍي ًَاىحشنا مطبفًنا AxSYM Anti-CCP® . بُتساسد مجأ ٍي بُيذختسا سبجتخا ، MEIA ًَبخنا مٍجنا ٍي (AxSYM Anti-CCP®) ىهػ 28 ءلاؤه ًٍػ ٍي .بظخش ، 08 ٌىَبؼٌ ٍي ًَاىحشنا مطبفًنا ةبهتنا ، 82 عاشيلأا ٍي ٌىَبؼٌ خٍيضٍتبيوشنا مياىؼنبث خثىحظي ٌىكت بي بجنبغ ًتنا دبثاشطػلااو خٍيضٍتبيوشنا (FR) لا صبخشلأا . 40 عىَ ٍي خٍيضٍتبيوشنا مياىؼنا ٍػ جحجنا ىت .عشي يأ ٍي ٌىَبؼٌ لا ٌىقجتًنا IgM يصاىتنبث قبظتنلاا دبٍُقتث (Latex et Waaler-Rose) مياىؼنا ىهػ بُتساسد ًف جحجَ ىن . IgG ، IgA ، IgD و IgE وبسجلأا دادبؼي ضًٍتت . (Anti-CCP) >( حذٍج خٍسبسحث 08 % خٍطىظخ و ) حصبتًي >( 08 % غهجت .) سبجتخلان خٍثبجٌلاا خٌؤجُتنا خًٍقنا 22 بُتٍُػ ىنإ خجسُنبث ٪ ، بي ارإ ىهؼت ٌأ ٍكًٌو ا بَشجتػ .عاشيأ خٌأ ٍي ٌىَبؼٌ لا ٌٍزنا صبخشلأا وبسجلأا دادبؼي ٍػ جحجنبث ضٍخشتهن ٌأ كش ٌوذث وذجٌ (Anti-CCP) إ ءبجؽلأن ىهأ خَبػ مياىؼنا ىهػ جحجنا غي خَسبقي (FR) خٍيضٍتبيوشنا ازهو ، ًف بهٍهػ مظحًنا جئبتُنا مًجي تسح .بُتساسد

Abstract:

Rheumatoid arthritis is a disease of unknown etiology; and like much of autoimmune diseases, it is a poly-factorial disorder related to psychological, endocrine, of environments, genetics and immunological factors. The diagnosis of rheumatoid arthritis is based, at the same time on clinical, radiological and biological criteria. The evolution of the disease is characterized by the appearance of osseous erosions and articular deformations, limiting their functional mobility. Only the rheumatoid factor is currently considered as biological factor among the recognized diagnostic criterions, in spite of its low rates of sensitivity and specificity. The CCP antibodies (anti-CCP) are directed against citrullinated isoforms of some epitopes of filaggrin and show a great promise as a diagnostic marker (anti-CCP) of rheumatoid arthritis.

We led an exploratory study at a population female prevalence (82%) suffering from

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