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Tous les articles trouvés ne donnent pas une réponse en soi, mais apportent des pistes de réflexions pertinentes qu’il est indispensable d’avoir dans le transfert des patients et leur prise en charge. Les articles ont donné des éléments émanant de plusieurs points de vue différents. Pour résumé, je vais donner les principaux axes et leurs fréquences d’apparition dans les études.

Les thèmes émergents comme inhérents à la communication sont les facteurs dépendants de l’équipe (années d’expériences des ambulanciers et tâches multiples qu’exercent les infirmières des urgences,…). 5 articles traitent de ces sujets.

Les facteurs organisationnels font également barrière à la communication (atmosphère particulière des urgences). Ceci est la thématique la plus représentée car la totalité des articles en font mention. Les moyens de transmissions et de communication sont également mis en lumière (manière structurée de transmettre un rapport, moyens annexes tels que tableau, outils informatisée, fiches d’interventions pré-hospitalière,…). 7 articles font état de ce point de vue. Chacun de ces points ont été approfondis séparément et ont débouchés sur des propositions de solutions, dont les plus pertinentes et les plus souvent mentionnées sont la nécessité d’un langage commun entre personnel ambulanciers et des urgences, ainsi que la recherche pour trouver une manière de structurer un rapport qui pourrait améliorer la rétention d’information. L’accent se situe également sur la manière de donner les informations vitales absolument indispensable à la compréhension de la situation. Comme par exemple, citer les éléments importants en début de rapport et non à la fin, aménagement d’un lieu de réception calme et discret au sein des urgences pour recueillir dans les meilleures conditions possibles le rapport des ambulanciers ou encore désigner spécifiquement une personne à cela.

Il est également relevé l’importance d’avoir des autres moyens de transmissions en appui tels que tableau, FIP (fiche d’intervention préhospitalière), support informatique,…

Et enfin une notion qui revient de manière récurrente c’est une suggestion d’informatiser les dossiers des patients afin que les différents professionnels puissent avoir en tout temps les données nécessaire au suivi du patient.

Malgré les notions très diverses et complexes investiguées dans ces différents articles de recherche, une notion fondamentale mais très peu explorée c’est la répercussion des transmissions sur la qualité des soins.. C’est une notion sous jacente et bien sûre évidente que la qualité des transmissions est le gage de la réussite ou de l’échec de la prise en charge des patients, mais ceci n’apparaît pas en tant que tel. Il est souvent noté dans les articles que l’avenir du patient dépend de cela, mais à aucun moment et ni même dans des recherches plus élargies, j’ai pu avoir, par exemple, des indications sur le nombre d’erreurs pouvant être imputable à un mauvais transfert par exemple. Il manque, je trouve, des études sur l’impact réel qu’ont ces communications sur le suivi et la prise en charge des patients.

Ce qui émerge réellement de la littérature c’est que la qualité des transmissions dépend de la communication qui s’établit et des moyens propices à l’établissement de cette dernière. Les réponses sont souvent congruentes avec ce qui a été recherché et les hypothèses de départ. Ces articles, bien que différents, apportent néanmoins chacun leur pierre à l’édifice. De plus comme les informations souvent se rejoignent, nous avons alors une vision de la question largement documentée.

La principale divergence de ces différentes études et la plus notable car ayant des répercussions directes sur la pratique, c’est que beaucoup de ces articles citent comme nécessaire d’avoir un rapport donné de manière structurée.

Or, dans deux articles qui se sont justement attardés à la démonstration de ce phénomène, nous avons une réfutation de cette hypothèse comme étant un moyen d’amélioration de la communication. Il est important, je pense de questionner ceci.

Chaque article a amené à sa manière des propositions de recommandations et certaines sont très pertinentes et méritent que l’on y prenne garde. Il s’agit par exemple de la nécessité de parler un langage commun entre professionnels ambulanciers et personnels des urgences, en ayant des approches standardisées.

La création d’une ambiance propice aux transmissions au sein même des urgences me semble un moyen abordable et qu’il serait intéressant d’investiguer comme piste de réponse. L’utilisation de différents outils comme supports à la communication pourrait également améliorer la rétention des informations pertinentes.

Ce qui permettrait ainsi l’amélioration du suivi du patient. Ce qu’il est intéressant de relever c’est que les auteurs ont toujours des pistes de réflexions ou de réponses avec les moyens matériels actuels (sauf pour l’informatisation des dossiers), il n’y a donc par conséquent pas d’investissement financier à prévoir ou de grands bouleversements à envisager. Ce qui sous-entend donc que nous aurions les moyens assez facilement de tester ces éléments de réponse ; c’est justement cette facilité d’accès aux propositions élaborées qui constitue leur attrait. Les perspectives de recherches qui me sembleraient intéressantes à promouvoir ou à perpétuer se tournent notamment sur le phénomène de la structuration des transmissions orales. Il me paraît nécessaire de faire une évaluation a posteriori. Il serait intéressant de noter et d’investiguer si nous obtenons les mêmes résultats alors que les ambulanciers auraient pu acquérir cette technique de manière expérientielle.

Avec l’exercice répété n’aurions-nous pas un meilleur résultat et ainsi véritablement une partie de réponse à la problématique ? Il me semble tout à fait adéquat de questionner ceci. Une autre recherche qu’il me semblerait intéressante à mener, est celle que j’ai déjà évoqué plus haut : les retentissements de ces transmissions sur les soins aux patient, qu’ils soient positifs ou négatifs. Il serait peut-être plus aisé de savoir ce qu’il est absolument incontournable de dire dans les transmissions par exemple et, quels seraient alors les éléments qui apparaitraient comme étant plus parasitant. Ce serait un appui non négligeable à la compréhension du phénomène de qualité des transmissions ainsi que de la prise en charge holistique et fiable du patient.

Il me semble également intéressant de rester vigilant sur la proposition du Conseil fédéral avec son projet e-health afin de déterminer son impact sr notre thématique..

Il est également utile de se demander si l’utilisation d’un système informatique en réseau donnant accès à toutes les données sur le patient ne serait pas éventuellement négative pour la qualité d’écoute envers le rapport ambulancier. Nous pourrions nous questionner si l’écoute pourrait être moins attentive par le personnel des urgences car les protagonistes savent qu’ils ont une autre source d’information.

Il serait également intéressant de savoir si les transferts sont semblables et les difficultés rencontrées sont identiques dans les situations où un médecin accompagne l’équipage ambulancier. Nous pourrions nous poser la question de qui effectue alors le rapport et est-ce que cela conditionne les mêmes résultats.

Si la réponse est négative, nous pourrions investiguer les changements et envisager ce que les éléments divergents pourraient amener à l’une ou l’autre des manières de procéder.

Les principales limites rencontrées dans la plupart des articles et qui sont un fait important à prendre en compte, c’est que pour la plupart des cas les échantillons étaient relativement petits et centrés sur une partie bien distincte d’un pays ou d’un Etat.

Or, il est très difficilement possible de transférer les informations trouvées lorsque les pratiques ne sont pas forcément les mêmes d’un pays à l’autre. Cependant, la fiabilité des ces études et le fait que les mêmes éléments de réponse aient pu être retrouvés dans ces différents contextes, nous démontrent que ce qui est énoncé reste néanmoins transposable..

Une limite de taille dans ces différentes études c’est que toutes les recherches scientifiques ont été élaborées à l’étranger. Aucune étude Suisse n’a été faite à ce sujet. Je n’ai donc pu faire que des parallèles avec ce qui est rencontré sur le terrain, dans notre pays. De plus, comme c’est ici, mon premier travail de recherche, il faut que je note un manque d’expérience qui crée un biais dans l’élaboration de ce présent dossier.

Conclusion :

Ce travail de recherche a été très enrichissant car il a fait intervenir différentes facettes de nos capacités et compétences que nous nous devons de développer en tant que futurs professionnels. Le fait même de trouver une question de recherche suffisamment pertinente pour valider le fait que nous décidions de la développer, est déjà un phénomène complexe qui fait intervenir plusieurs notions. Alors même que cette étape pourrait paraître basique, elle fait à elle seule intervenir les dimensions des connaissances que l’on a sur le sujet au préalable, elle fait mention du rôle infirmier, des compétences nécessaires à l’accomplissement de ce statut et la délimitation propre de la posture professionnelles infirmière. Il faut également qu’il y ait un bénéfice à cette recherche, la question doit donc être porteuse d’un sens et d’une réflexion qui nécessite une amélioration ou un changement. Il faut par conséquent déjà s’être confronté à la problématique ou à cette difficulté. Ce qui suppose donc que nous nous soyons déjà investis dans une démarche au préalable dans la plupart des cas.

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Il est indéniable qu’il soit en fin de formation car il faut déjà avoir une bonne notion du travail infirmier et de ces 9 compétences.

Il me semble que ce travail fait bien intervenir la totalité de nos compétences car le patient est le point central de la réflexion, il est donc important de le situer dans son contexte social et de son vécu.

Pour la plupart des situations et en tous les cas, dans ma thématique traitée, la problématique se pose en interdisciplinarité. Le suivi du patient est influencé par cette problématique tout commel’accompagnement de ce dernier au niveau de sa santé. Pour être à même de se poser un tel questionnement, il faut avoir au préalable réfléchi sur nos prestations professionnelles en tant qu’infirmière dans une situation réfléchie. Ceci fait donc intervenir notre réflexion et regard critique sur notre profession. La base même de ce travail est la recherche. Donc la compétence numéro 5 n’est plus à prouver !!!

Les éléments pouvant être considérés comme des pistes de réflexions ou d’amélioration de la pratique professionnelle, s’ils sont traités de manière appropriée peuvent participer à l’encadrement et à la formation des professionnels de la santé.

Par mon questionnement, je fais intervenir un autre corps de métier provenant du système socio-sanitaire qui ensemble, va nous permettre de prendre en charge le patient dans sa globalité.

Mon questionnement visant une amélioration d’une problématique supposée va contribuer à l’amélioration de la qualité des soins..

Et enfin, avoir toute une réflexion sur le rôle infirmier, sur ses compétences et sur ses limites contribue très fortement à son assise professionnelle et nous permet de nous situer dans notre rôle responsable et autonome.

Pour moi, ce travail est l’aboutissement d’une réflexion qui situe l’infirmière dans son rôle autonome. Si le travail est un aboutissement, le mécanisme doit, lui, rester en mouvement et le questionnement doit toujours évoluer.

C’est peut-être ça aussi l’apprentissage de ce travail. Se rendre compte que rien n’est figé, que tout domaine mérite réflexion et que ce qui est vrai un jour ne le sera plus forcément le lendemain en fonction de l’évolution des connaissances, de la technologie et surtout de la caractéristique propre des personnes soignées.

Au-delà des apprentissages inhérents à la formation, je peux affirmer que ce travail m’a appris l’humilité. . Nous n’avons s pas la science infuse et encore moins la voix de la raison. Nous avons besoin de l’apport des autres pour grandir et se questionner à propos. Savoir cela,

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