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Cette session de mesure nous a donc permis d’enregistrer 16 STA différents. Chaque système a été enregistré à 2 ou 3 vitesses différentes, et, dans le cas des enregistrements monophoniques uni- quement, à deux positions différentes (reprise et diffusion d’air). Si l’on considère séparément les enregistrements monophoniques, stéréophoniques et binauraux, nous avons trois corpus sonores composés respectivement de 92 sons monophoniques, 46 sons stéréophoniques et 46 sons binau- raux (voir tableau D.1 en annexe pour plus de détails). Ces corpus sont assez représentatifs des types de STA actuellement disponibles sur le marché et des différentes conditions de fonctionnement pos- sibles, même si les appareils enregistrés ici proviennent pour la plupart du même fabriquant.

Il est à noter toutefois que, dans un contexte réaliste d’installation du type particulier des STA gai- nables, les circuits aérauliques de reprise et de diffusion d’air (liés à l’utilisation de gaines) induisent un régime de fonctionnement différent de celui obtenu dans les conditions où les sons correspon- dants ont été enregistrés. Cependant, une telle installation était en pratique irréalisable dans le cadre de cette campagne de prises de sons, et nous avons souhaité garder une forme de cohérence avec les enregistrements réalisés pour les autres types de STA, notamment par rapport au contexte de salle (semi-)anéchoïque.

En outre, les enregistrements stéréophoniques sont théoriquement destinés à une reproduction sur haut-parleurs, quand les enregistrements binauraux sont eux censés être reproduits dans un casque audio. Étant donné qu’aucune expérience présentée dans cette thèse n’a été réalisée avec l’uti- lisation de haut-parleurs (à l’exception d’une expérience utilisant une auralisation sur haut-parleurs, mais nécessitant des enregistrements monophoniques, voir section 8.2), il n’était donc pas pertinent d’utiliser ces enregistrements.

Quant aux enregistrements binauraux, ils ont été utilisés uniquement lors d’une expérience per- ceptive d’évaluations du désagrément des sons de STA, en condition de sonie réelle (voir section 7.2). À cette exception près, l’ensemble des travaux présentés ici ont portés sur les enregistrements mono- phoniques, et ceci deux raisons principales :

– La très grande majorité des descripteurs acoustiques et psychoacoustiques existants, et no- tamment ceux présentés en section 2.3.3 que l’ont tente ici de relier à la qualité sonore perçue, sont définis sur un signal sonore monophonique. Ils ne prennent pas en compte l’éventualité d’un signal multicanal. Bien qu’il soit évidemment possible d’évaluer ces descripteurs pour les deux oreilles, il n’existe pas de règles unanimement définies concernant la façon d’intégrer les couples de descripteurs obtenus.

– Un des objectifs principaux est d’étudier l’influence de paramètres d’acoustique des salles sur la qualité sonore perçue. Dans le cadre de cette étude, il a été entrepris de comparer les résul- tats obtenus en condition anéchoïque – où donc, par définition, le même signal sonore doit être perçu par les deux oreilles, pourvu que l’on suppose la position de la source dans le plan médian de l’auditeur1 – avec ceux obtenus en condition auralisée, sachant que l’algorithme d’auralisation utilisé pour générer les sons auralisés est applicable uniquement sur des sons monophoniques (voir chapitre 8 et la section 8.2 plus particulièrement).

Identification des familles de sons de STA :

constitution du corpus de travail

Ce chapitre présente l’étude réalisée afin, dans un premier temps, d’identifier les différentes fa- milles de sons qui constituent l’ensemble des enregistrements réalisés, et décrit dans le chapitre 4, et dans un second temps, de sélectionner un corpus réduit de travail. La section 5.1 présente tout d’abord la problématique générale de cette étude. La section 5.2 présente le protocole expérimental utilisé afin de réaliser une expérience de catégorisation libre. La section 5.3 présente l’analyse des résultats de cette expérience en termes de classification hiérarchique des familles de sons. Enfin, la section 5.4 expose la discussion que soulèvent les résultats de cette étude, en termes de familles de sons ainsi identifiées et de corpus réduit sélectionné.

5.1 Problématique

La campagne de mesure décrite dans le chapitre 4 nous a permis d’obtenir un ensemble de 92 en- registrements monophoniques de sons de STA (les enregistrements stéréophoniques et binauraux ne sont pas considérés ici pour les raisons évoquées en section 4.3). Cet ensemble est relativement repré- sentatif de la variété de STA et de conditions de fonctionnement que l’on peut rencontrer. Toutefois, au regard des études publiées dans la littérature sur l’évaluation de la qualité des sons de l’environ- nement (voir section 2.3), on s’aperçoit que les méthodologies expérimentales utilisées nécessitent, pour des raisons pratiques de réalisation des expériences, des effectifs bien inférieurs. La plupart d’entre elles sont conduites sur des corpus incluant entre 10 et 20 éléments.

Par ailleurs, les enregistrements réalisés incluent plusieurs prises (entre 4 et 6) de mêmes STA, à différentes positions et à différentes vitesses de fonctionnement (voir tableau D.1 en annexe). Il est donc fort probable que beaucoup d’entre eux présentent une forte similarité et que l’ensemble de sons ne soit pas exempt de redondances.

Pour ces raisons, il est nécessaire de réduire notre corpus à un échantillon d’une taille similaire à la taille des corpus utilisés dans la littérature et suffisamment représentatif de la variété de sons enregistrés. Il est importe également que la représentativité de l’échantillon recherché soit établie d’une manière qui soit valide perceptivement. Pour ce faire, nous devons donc utiliser une démarche d’identification des principales familles de sons constituant notre corpus de travail. Ceci peut être réalisé au moyen d’une expérience dite de catégorisation libre, qui consiste à regrouper les sons en familles (catégories) en fonction de leur similarité, les critères de similarité et la structure du regrou-

pement (nombre et taille des catégories) étant laissés libres au participant. Cette opération permettra à terme d’échantillonner les différentes catégories moyennes (sur l’ensemble des participants) afin de construire un corpus réduit représentatif de la variété de sons à disposition.

Cette stratégie peut paraître contradictoire avec certaines conclusions de l’étude bibliographique réalisée qui concerne l’identification de la source sonore (voir section 2.2). Ces conclusions stipulent notamment qu’une structure catégorielle de description des sons, telle que l’on obtient communé- ment à l’issue d’une expérience de catégorisation libre, convient pour décrire l’identification du type de source sonore, lorsque les sons du corpus considéré correspondent à différentes causes physiques. À l’inverse, lorsque les sons correspondent à un type unique de source physique, ce qui est le cas ici, une structure de description continue et multidimensionnelle est adéquate. Cependant, outre le fait que ce type de description représente également un objectif de cette thèse et fait l’objet du chapitre 6, il est obtenu le plus souvent au travers d’une étude du timbre (voir section 2.1), incluant par exemple une expérience de mesure de similarités. Ce type d’étude, tout comme pour l’étude de la qualité so- nore – dont elle fait souvent partie –, implique l’obtention d’un corpus de travail dont l’effectif se situe d’habitude également entre 10 et 20 sons. Ainsi, il est, d’un point de vue pratique, indispensable d’identifier les famille de sons constituant notre corpus pour réaliser les travaux subséquents.