• Aucun résultat trouvé

L’APSD est un outil de dépistage qui permet d’évaluer l’impulsivité, le narcissisme et l’insensibilité émotionnelle chez les enfants, à l’origine, de 6 à 13 ans (Frick et Hare, 2010). Cet instrument a fait l’objet de plusieurs validations auprès de cette population (notamment, Dong et coll., 2013; Frick et coll., 2000), mais très peu auprès d’enfants plus jeunes à des fins exploratoires pour la recherche (Dadds et coll., 2005). Alors que les connaissances semblent indiquer que l’insensibilité émotionnelle et la conduite antisociale peuvent être l’objet d’un dépistage dès l’âge préscolaire (Ezpeleta et coll., 2013; Kimonis et coll., 2016), il était d’autant plus intéressant d’explorer les qualités psychométriques d’un outil comme l’APSD auprès de cette population cible.

Par conséquent, le but de la présente étude était d’explorer les qualités psychométriques de l’outil d’évaluation APSD auprès d’un échantillon canadien d’enfants d’âge préscolaire. Plus exactement, le premier sous objectif de l’étude était de vérifier la structure factorielle de l’outil auprès de jeunes garçons et de jeunes filles préscolaires. En second, l’objectif de l’étude était aussi de déterminer si les facteurs identifiés concordent avec ceux du modèle original proposé par les concepteurs de l’APSD. Puis, le troisième objectif était de vérifier si un modèle structurel était plus pertinent et plus spécifique pour les enfants d’âge préscolaire.

Pour parvenir à réaliser ses objectifs, des analyses factorielles exploratoires ont été réalisées auprès d’un échantillon de 335 enfants âgés de 3 à 5 ans. Les résultats des analyses factorielles exploratoires ont permis d’identifier deux solutions acceptables, soit (a) un modèle à 2 facteurs; (b) un modèle à 3 facteurs. Le modèle à deux facteurs comprend les dimensions d’Impulsivité/Problèmes de conduite et d’Insensibilité émotionnelle. Celui à trois facteurs comprend celles d’Impulsivité, d’Insensibilité émotionnelle et de Narcissisme. Un examen de la structure des deux modèles, des différences selon le sexe, l’ethnicité et l’âge ainsi qu’une comparaison avec l’outil CPRS-R (L) ont également été faits.

En somme, de façon sommaire, les résultats du projet de mémoire sont relativement concluants et suggèrent la pertinence de l’APSD auprès de ce groupe d’âge, à tout le moins comme outil de recherche. Dans les prochaines sections, les principaux résultats de l’étude seront analysés à partir des écrits scientifiques antérieurs sur la question. Les implications de l’étude ainsi que les limites méthodologiques sont ensuite l’objet d’une attention particulière.

La structure factorielle de l’outil

Présence d’une structure factorielle. Les résultats de l’étude exploratoire montrent que

l’APSD présente une structure factorielle satisfaisante lorsqu’utilisé auprès de jeunes d’âge préscolaire. Dit autrement, les items qui composent l’outil forment des facteurs qui sont théoriquement et empiriquement clairs. L’APSD, un des instruments les plus utilisés pour mesurer les problèmes de comportement et l’insensibilité émotionnelle à l’enfance (Kotler et McMahon, 2010), a fait l’objet de différentes validations à travers le temps (Dadds et coll., 2005; Fite et coll., 2009; Frick et coll., 2000; Frick et coll., 1994). La validation des concepteurs de l’APSD par Frick et ses collègues en 1994 et en 2000, fut réalisée essentiellement auprès d’enfants âgés de 6 à 13 ans. Les études de validation subséquentes réalisées par des chercheurs indépendants ont également identifié une structure factorielle satisfaisante dont les résultats concordent avec ceux des concepteurs de l’outil (notamment, Bijtterbier et Decoene, 2009; Dong et coll., 2003; Fite et coll., 2009). Bien que ces études confirment la structure factorielle de l’outil, celles-ci furent réalisées auprès de jeunes généralement âgés de 6 à 19 ans. Dadds et ses collègues (2005) furent les premiers à examiner la structure factorielle de cet instrument auprès d’un échantillon composé notamment d’enfants d’âge préscolaire, soit entre 4 et 9 ans. Toutefois, les résultats de l’étude de Dadds et collègues (2005) ne sont possiblement pas aussi révélateurs pour ce groupe d’âge. En effet, leur échantillon n’était pas spécifique à des enfants préscolaires, soulevant ainsi des doutes quant aux qualités psychométriques de l’outil spécifiquement avec cette population. Pour ce qui est des autres groupes d’âge, que ce soit une structure à deux (Deshaies et coll., 2009; Fite et coll., 2009) ou à trois facteurs (Bijtterbier et Decoene, 2009; Dong et coll., 2003) qui est été identifiées, la validation de l’APSD ne semble plus à faire.

Certains points importants méritent d’être soulevés quant à la structure factorielle de l’APSD auprès d’enfants d’âge préscolaire. Dans un premier temps, des éléments (école

préscolaire/garderie) ont été ajoutés à l’item 3 de l’APSD, afin qu’il concorde mieux avec

la période ciblée. Cet item est donc devenu 3. Veut bien réussir à l’école/école

préscolaire/garderie. Dans un deuxième temps, les items 2 (S’engage dans des activités illégales) et 6 (Ment facilement et habilement) de l’APSD n’ont pas été inclus dans les

analyses factorielles, étant donné qu’ils ne font pas partie des solutions factorielles dans l’APSD original. Aussi, l’item 2 (S’engage dans des activités illégales) a été exclu de la majorité des analyses effectuées, puisqu’il ne faisait pas de sens sur le plan développemental.

Ensuite, en ce qui a trait à la qualité de représentation, les items qui semblent le mieux représentés par les structures identifiées sont présents dans chacun des facteurs. En fait, dans la structure à deux facteurs, les items 12. Se sent malheureux/malheureuse ou coupable quand

il/elle fait quelque chose de mal et 18. Se sent concerné(é) par les sentiments des autres liés

au facteur Insensibilité émotionnelle ainsi que l’item 4. Agit sans penser aux conséquences du facteur Impulsivité/Problèmes de conduite sont les mieux représentés par la structure identifiée. Concernant celle à trois facteurs, de manière générale, la qualité de représentation des items de l’APSD a augmenté. Plus précisément, l’item 4. Agit sans penser aux

conséquences du facteur Impulsivité, l’item 16. Semble croire qu’il/elle est meilleur(e) que les autres du facteur Narcissisme ainsi que les items 12. Se sent malheureux/malheureuse ou coupable quand il/elle fait quelque chose de mal et 18. Se sent concerné(é) par les sentiments des autres du facteur Insensibilité émotionnelle sont ceux étant les plus fortement représentés

par la solution identifiée. Il faut néanmoins souligner que la qualité de la représentation est plutôt faible pour la majorité des items formant l’APSD pour les deux solutions trouvées. L’item étant le moins bien représenté par les solutions est l’item 19. Ne montre pas de

sentiment ou d’émotion, dont le résultat se démarque par sa faible valeur comparativement

aux autres items.

En comparaison avec l’étude de Dadds et ses collègues (2005), ceux-ci ont également identifié une solution pour l’APSD chez les enfants âgés de 4 à 6 ans de leur échantillon. Ces chercheurs ne mentionnent pas avoir procédé à des changements auprès de l’APSD ni s’être

attardés à la représentation des différents items par la solution choisie. Outre le fait que la présence d’une solution a été trouvée chez les enfants préscolaires de l’échantillon, la validation de l’APSD et de ces facteurs n’est pas représentée par d’autres indices statistiques. Dans ce contexte, la présente étude est d’autant plus pertinente. En fait, l’identification d’au moins une solution factorielle pour l’APSD auprès d’un échantillon d’enfants préscolaires permet d’affirmer que cet outil serait intéressant pour évaluer les problèmes de conduite et l’insensibilité émotionnelle chez ce groupe d’âge. De plus, il semble y avoir des similarités entre l’APSD original et les solutions obtenues chez les enfants d’âge préscolaire. Toutefois, certains aspects développementaux doivent être pris en considération lorsque vient le temps de procéder à l’examen de l’insensibilité émotionnelle et les problèmes de conduite auprès d’enfants d’âge préscolaire.

Le nombre de dimensions. Selon le modèle théorique de l’APSD, les items de l’outil

permettent d’évaluer de deux à trois dimensions latentes auprès de jeunes d’âge scolaire. Pour contextualiser, Frick et collègues en 1994 ont, dans un premier temps, démontré que l’APSD comportait deux facteurs, soit l’Impulsivité/Problèmes de conduite et Insensibilité

émotionnelle. Des analyses subséquentes réalisées en 2000 ont démontré la présence d’un

modèle à trois facteurs Impulsivité, Insensibilité émotionnelle et Narcissisme. Selon leurs observations, le modèle à deux facteurs serait approprié avec les enfants provenant du milieu clinique, alors que celui à trois facteurs le serait pour les enfants de la population générale. Ce même phénomène a pu être observé dans l’étude Fite et ses collègues (2009) qui ont émis l’hypothèse que la structure à trois facteurs serait plus appropriée avec des enfants ayant moins de troubles du comportement ainsi qu’avec des échantillons de jeunes de la population générale. Alors que d’un autre côté, celle à deux facteurs serait plus appropriée avec de jeunes référés en milieux cliniques pour des troubles du comportement. Selon les chercheurs, la faible différenciation entre les dimensions Impulsivité et Narcissisme s’explique par une plus grande probabilité d’observer une comorbidité sur le plan de ces tendances chez les enfants ayant déjà une problématique comportementale.

Dans le cadre de la présente étude, les résultats montrent la présence et l’utilité des modèles factoriels à deux et trois facteurs. Ce résultat semble s’expliquer par la composition de

l’échantillon unique à la présente étude. Effectivement, comparativement aux études précédentes, la présente étude repose sur trois sous-échantillons, soit un échantillon clinique, un échantillon à risque ainsi qu’un échantillon représentatif de la population générale. Bref, en se basant sur les résultats de Fite et collègues (2009), si le modèle à deux facteurs représente mieux la réalité d’un échantillon clinique et celle à trois facteurs celle de la population générale, un échantillon qui se situe à mi-chemin explique possiblement les résultats observés dans le cadre de la présente étude. Cela dit, cependant, en se basant sur des critères empiriques et statistiques, le modèle à trois facteurs semble plus pertinent pour mesurer les dimensions d’Impulsivité, d’Insensibilité émotionnelle et de Narcissisme chez les enfants d’âge préscolaire qui composent l’échantillon. Cette affirmation s’explique par une série de constats.

Premièrement, l’inspection du point d’inflexion du tracé d’effondrement des racines latentes suggère la présence de trois facteurs. Deuxièmement, l’amélioration de la qualité de la représentation permet d’affirmer que ce modèle à trois facteurs représente mieux les variables étudiées et se rapproche de la solution factorielle optimale pour cet outil. Le même constat s’applique également à la variance expliquée par le modèle à trois facteurs comparativement à celui à deux facteurs. Troisièmement, les résultats montrent que la qualité d’ajustement du modèle à trois facteurs est adéquate, alors que ce n’est pas le cas pour celui à deux facteurs. Cette série de constats empiriques et statistiques permet d’affirmer que, selon les résultats de ces analyses exploratoires, le modèle à trois facteurs de l’APSD est celui à privilégier pour mesurer l’insensibilité émotionnelle et les problèmes de conduite auprès des enfants d’âge préscolaire.

Ces résultats et conclusions convergent avec celles des études qui ont affirmé que l’APSD contenait trois facteurs. En effet, que ce soit avec des analyses en composantes principales (Frick et coll., 2000), des analyses factorielles exploratoires (Bijttebier et Decoene 2009) ou confirmatoires (Dadds et coll., 2005), ces études témoignent de la pertinence de la structure à trois facteurs de l’APSD. De plus, cette conclusion en faveur du modèle à trois facteurs concorde avec le manuel technique de l’APSD (Frick et Hare, 2010). Toutefois, ces recherches se sont attardées à une population plus âgée que les enfants du présent échantillon,

ce qui soulève la nécessité d’autres validations de l’APSD auprès d’enfants d’âge préscolaire pour confirmer, ou infirmer, ces résultats. Également, conduire des analyses factorielles confirmatoires serait judicieux, afin de corroborer ou de réfuter ces résultats.

La nature des dimensions identifiées. Les résultats de l’étude montrent la présence de

dimensions latentes qui sont relativement concordantes avec le modèle théorique de Frick et ses collègues (2000; 1994). Selon Frick et ses collègues (2000), l’APSD inclut trois facteurs ayant été identifié comme suit : (a) Facteur 1 : Impulsivité; (b) Facteur 2 : Insensibilité

émotionnelle, (c) Facteur 3 : Narcissisme. Cette proposition théorique et empirique

concernant les qualités de l’outil est d’ailleurs reprise dans le manuel technique de Frick et Hare (2010). De façon générale, dans le cadre de la présente étude, les trois dimensions latentes observées à partir des analyses factorielles correspondent avec celles proposées par Frick & Hare (2010) : soit l’Impulsivité, l’Insensibilité émotionnelle et le Narcissisme9. D’ailleurs, en ce qui concerne les scores factoriels des items, leurs valeurs ressemblent à celles obtenues par Fite et ses collègues (2009), mais sont plus faibles que les résultats de Frick et collègues (2000)10.

Bien que de façon générale, les dimensions latentes observées concordent avec celles proposées par Frick & Hare (2010), des divergences significatives furent observées11. De

9 Il a été aussi possible d’identifier un modèle à deux facteurs pour l’APSD à la suite des analyses exploratoires.

En fait, les deux sous-échelles Impulsivité/Problèmes de conduite et Insensibilité émotionnelle étaient clairement différenciées, puisque les items présentaient des scores factoriels plus élevés avec leurs facteurs respectifs du modèle théorique.

10 Pour le facteur Insensibilité émotionnelle, l’item ayant reçu le score factoriel le plus élevé est le 18 (Se sent

concerné(é) par les sentiments des autres), comme dans les études antérieures (Fite et coll., 2009; Frick et coll.,

2000). L’item 4 (Agit sans penser aux conséquences) est le plus associé au facteur Impulsivité dans cette étude, comme dans l’étude originale de Frick et collaborateurs (2000), alors qu’il s’agit de l’item 1 (Blâme les autres

pour ses erreurs) dans celle de Fite et collègues (2009). Quant au facteur Narcissisme, l’item ayant le plus haut

score factoriel est le 16 (Semble croire qu’il/elle est meilleur(e) que les autres), tout comme dans l’étude de Frick et collègues (2000), tandis que c’est l’item 10 (Utilise ou persuade les autres pour avoir ce qu’il/elle veut) pour celle de Fite et collègues (2009).

11 Concernant le modèle à deux facteurs, malgré la présence de résultats relativement similaires, les résultats

des analyses factorielles ont permis d’identifier des divergences significatives avec le modèle théorique de Frick et coll. (1994). Premièrement, l’item 19 (Ne montre pas de sentiment ou d’émotion) qui ne présentait pas de résultats attendus, puisque que le score factoriel est plus élevé sur le facteur Impulsivité/Problèmes de conduite, alors qu’il est normalement associé au facteur Insensibilité émotionnelle. En revanche, la valeur des scores factoriels pour cet item était faible pour les deux facteurs, ce qui suggère que cet item n’était pas bien expliqué par l’une ou l’autre des dimensions identifiées. Puis, les scores factoriels des items différaient quelque peu de ceux que Frick et collègues (1994) et Fite et collègues (2009) avaient obtenus. En fait, dans la présente étude,

façon plus spécifique, ces divergences concernent les items qui composent les facteurs

Impulsivité et Narcissisme qui ne concordent pas avec le modèle théorique.

Premièrement, les items 5 (Ses émotions semblent peu profondes et non authentiques), 10 (Utilise ou persuade les autres pour avoir ce qu’il/elle veut) et 15 (Devient fâché(e)

lorsqu’il/elle est corrigé(e) ou puni(e)) présentent des scores factoriels plus élevés pour le

facteur Impulsivité, alors qu’ils sont théoriquement associés au facteur Narcissisme dans la littérature (Frick et coll., 2000; Frick et Hare, 2010). Ce résultat ne concorde pas avec les autres études qui ont analysé le modèle à trois facteurs de l’APSD, où les items se retrouvaient associés à leur facteur théorique respectif (ex. : Bijttebier et Decoene, 2009; Dadds et coll., 2005; Dong et coll., 2013). Donc, ces items qui sont théoriquement associés au narcissisme semblent plutôt être des manifestations d’impulsivité chez les enfants d’âge préscolaire. Est-ce qu'il serait possible qu’à ce stade de développement les comportements narcissismes et impulsifs ne soient pas encore clairement différenciés? Il faut néanmoins souligner que la distribution de fréquence pour les items 5 et 10 pourrait être problématique, puisqu’ils présentaient une catégorie comportant moins de 5 % des réponses. Cela peut avoir eu une influence dans les analyses statistiques. Autre hypothèse, la présence dans l’échantillon d’enfants provenant du milieu clinique pourrait possiblement expliquer cette association entre l’impulsivité et des comportements liés au narcissisme. En effet, comme le proposent Fite et ses collègues (2009), les enfants issus d’un milieu clinique possèdent déjà une problématique comportementale et ils sont plus sujets des problèmes comportementaux et sociaux chroniques et envahissants. Ainsi, il existe une plus grande probabilité d’observer chez ses enfants une comorbidité sur le plan des comportements problématiques, tels que

Par exemple, dans la présente étude, c’est l’item 4 (Agit sans penser aux conséquences) qui a obtenu le score factoriel le plus élevé pour le facteur Impulsivité/Problèmes de conduite et l’item 12 (Se sent

malheureux/malheureuse ou coupable quand il/elle fait quelque chose de mal) pour le facteur Insensibilité émotionnelle. Pourtant dans l’étude de Frick et collègues (1994), c’est l’item 8 (Se vante de ses habiletés ou ses possessions.) qui avait le score le plus élevé pour le facteur Impulsivité/Problèmes de conduite et l’item 3 (Veut bien réussir à l’école/école préscolaire/garderie) pour le facteur Insensibilité émotionnelle. De plus, l’ensemble

des scores factoriels du modèle identifié à deux facteurs est plus faible que ceux obtenus dans les études antérieures (Fite et coll., 2009; Frick et coll., 1994). Malgré ces résultats plus faibles pour les scores factoriels et l’item 19 qui diffère de la théorie, il est possible d’affirmer que la nature des dimensions identifiées pour le modèle à deux facteurs se rapproche de celle retrouvée dans la littérature et qu’il s’agit de deux dimensions bien distinctes. Il est possible de supposer toutefois que les items ne sont pas tous significatifs de la même manière pour les enfants d’âge préscolaire et ceux des plus âgés des études précédentes, étant donné les valeurs divergentes de scores factoriels.

l’impulsivité et le narcissisme (Fite et coll., 2009). En ajout à cela, cette association entre l’impulsivité et le narcissisme est d’autant plus intéressante lorsque comparer à la situation adulte. Effectivement, le narcissisme est plutôt associé plus fortement à celui de l’insensibilité émotionnelle chez l’adulte et beaucoup moins à l’impulsivité (Frick et coll., 2000). Cet élément soulève l’importance de différencier les trois facteurs de l’APSD, afin de mieux comprendre leur développement à travers les différents stades de vie.

Deuxièmement, l’item 19 (Ne montre pas de sentiment ou d’émotion) s’est retrouvé à être statistiquement associé au Narcissisme, au lieu de l’être avec son facteur original Insensibilité

émotionnelle, en plus de présenter des scores factoriels faibles. Autre élément à soulever,

l’item 19 ne présentait aucune corrélation avec les autres items du facteur Insensibilité

émotionnelle, alors qu’il y est théoriquement associé (voir la matrice des corrélations

interitems au tableau 3). Il présente plutôt une association statistique avec des items des facteurs Impulsivité et Narcissisme. Ce résultat pourrait s’expliquer également par le fait que la distribution inégale dans les options de réponses à l’item 19, car l’une des options comportait moins de 5 % d’enfants. De plus, étant donné les faibles scores factoriels de cet item, il est possible de supposer que celui-ci ne soit pas significatif pour les solutions de l’APSD chez les enfants préscolaires. En fait, ces résultats rejoignent ceux des quelques études (notamment, Poythress, Dembo, Wareham et Greenbaum, 2006) ayant validé l’APSD auprès d’enfants plus âgés. L’item 19 a complètement été exclu des analyses, puisqu’il présentait des résultats faibles et que son exclusion augmentait la validité de la sous-échelle

Insensibilité émotionnelle. Il s’agit d’une hypothèse qui devrait être prise en compte lors

d’autres études de validation de l’APSD auprès d’enfants préscolaires.

À la suite de ces éléments, il est possible d’affirmer que les trois dimensions identifiées se rapprochent de celle du modèle original de l’APSD. Il existe cependant quelques différences avec leur littérature quant à la nature de ces dimensions, puisque certains items ne sont pas associés avec leur facteur théorique dans la présente étude. En bref, pour le modèle à trois facteurs, il existe de l’instabilité concernant la concordance des items avec leur dimension théorique respective, mais la nature des dimensions reste identifiable.

Stabilité de la structure factorielle. La stabilité des résultats à l’APSD selon le sexe,

l’ethnicité et l’âge des enfants a été analysée et très peu de différences ont été trouvées à l’intérieur de ces groupes. Dans la littérature, les résultats divergent. Effectivement, plusieurs chercheurs n’ont trouvé aucune différence sur les facteurs de l’APSD quant au sexe (ex. : Christian et coll., 1997; Fite et coll., 2009; Frick et coll., 1994). Toutefois, Frick et ses collaborateurs (2000), avec un échantillon bien balancé (garçons : n = 404; filles : n = 446), ont soulevé quelques différences qui montrent que de manière générale, les garçons ont des scores plus élevés à l’APSD que les filles. Cela rejoint les observations de Frick et collègues

Documents relatifs