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Chapitre 4 - Discussion Générale

Le rôle du changement dans le raisonnement causal est mentionné dans de nombreux ouvrages philosophiques, mais n’a jamais été mis en lumière empiriquement. Cette thèse avait pour objectif d’évaluer l’influence de ce facteur par diverses manipulations. Il était attendu que la mise en évidence du changement amène chez les participants un moins grand déséquilibre entre l’importance accordée aux ratios P(e|c) (proportion de présence de l’effet quand la cause est présente) et P(e|¬c) (proportion de présence de l’effet quand la cause est absente), une plus grande prise en compte du ratio P(e|¬c) (généralement négligé), et une plus grande précision des évaluations de force causale.

Dans l’Étude 1, cet objectif est poursuivi en manipulant le format de présentation et la nature des observations, alors que les participants doivent évaluer la force du lien entre une cause et un effet (pilule et mal de tête). Les résultats révèlent qu’un format de présentation qui met en évidence le changement par une organisation des observations selon présence ou absence de la cause amène les participants à donner des évaluations de force causale plus adéquates. Les participants confrontés à ce format, plutôt qu’à une présentation des observations sans organisation, présentent un moins grand déséquilibre entre l’importance accordée aux ratios P(e|c) et P(e|¬c), tiennent davantage compte du ratio P(e|¬c), et offrent des évaluations de force causale plus précises. Par ailleurs, lorsque les observations présentées proviennent d’une seule entité, plutôt que de plusieurs, la différence d’importance que les participants accordent aux ratios P(e|c) et P(e|¬c) est moins grande.

Dans l’Étude 2, l’effet du changement est évalué par le biais de deux types de séquences temporelles. Un type de séquences temporelles contient un changement de la cause, tandis que l’autre n’en contient pas. Les résultats indiquent qu’environ le tiers des participants jugent plus pertinentes les informations provenant d’une séquence temporelle contenant un changement. La présence du changement amène d’ailleurs ces participants à offrir des évaluations de force causale plus précises.

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Mis ensemble, les résultats de ces deux études constituent des appuis solides à l’idée que le changement constitue un facteur à considérer dans le raisonnement causal. Cette thèse fait donc en sorte que les écrits théoriques de nombreux auteurs (Collingwood, 1940; Ducasse, 1924; Gorovitz, 1974; Hart & Honoré, 1959) sont, pour la première fois, appuyés de manière empirique. Cet appui empirique justifie une inclusion de ce facteur dans le modèle de Perales et Catena (2006), détaillé en introduction. Ce modèle indique que l’observation des conjonctions est d’abord traitée par les attentes conditionnées, pour ensuite devenir une représentation de la fréquence de chacune des conjonctions et finalement être converties en une estimation de contingence qui influence les croyances causales. La méthode des études de cette thèse permet une représentation interne de la fréquence de chacune des conjonctions conforme à la réalité, par la présentation de toutes les informations simultanément, sans contrainte de temps. Le changement ne pourrait donc pas avoir d’influence avant cette étape de représentation interne. Ce facteur agirait donc plus tard, dans la façon dont cette représentation est convertie en estimation de contingence. Conformément aux hypothèses de cette thèse, il semble que la mise en évidence du changement puisse favoriser une meilleure adéquation de cette conversion, et donc améliorer les évaluations de force causale des participants.

Conformément à son objectif, la présente thèse permet donc d’illustrer de plusieurs façons que la saillance du changement a une influence significative dans l’évaluation de la force causale. Cette thèse contribue également à l’avancement de la connaissance de diverses autres manières. Tout d’abord, l’Étude 1 contient la première comparaison systématique de différents formats de présentation dans le domaine du raisonnement causal. De plus, cette même étude contient la première manipulation de la nature des informations lors d’une tâche d’évaluation de la force causale. D’autre part, l’Étude 2 utilise une mesure qualitative (jugement subjectif de pertinence) pour distinguer des sous-groupes de participants, cette pratique étant très rare dans les études portant sur le raisonnement causal. Sans cette distinction, l’effet de la situation chez certains participants n’aurait pas pu être décelé. L’Étude 2 permet donc de souligner que les chercheurs étudiant le raisonnement causal auraient, à l’avenir, intérêt à distinguer les participants selon certaines mesures qualitatives, pour éviter d’occulter des effets propres à un sous-groupe de participants. Enfin, au cours des deux études de cette thèse, un nouvel indice est mis à l’épreuve, celui

55 d’éloignement. Cet indice tire sa pertinence du fait que l’indice de précision traditionnel ne mesure pas si les cotes d’un participant sont proches ou éloignées d’un indice normatif (ici le delta p) associé à celles-ci, mais plutôt si elles varient de façon conséquente avec cet indice. L’indice d’éloignement, qui mesure la distance entre les évaluations d’un participant et l’indice normatif, offre donc une meilleure validité de construit.

Les résultats de la thèse dans une perspective des théories du double processus

La présente thèse n’est pas guidée par une des théories du double processus. Toutefois, dans une exploration a posteriori des théories générales portant sur le raisonnement humain, il a été constaté que les résultats présentés ici s’intègrent bien dans la perspective des théories du double processus. Ces théories ont en commun la distinction de deux types de processus responsables des opérations cognitives. Jonathan St. B. T. Evans est sans doute l’auteur qui a le plus contribué aux théories du double processus (Evans, 2003, 2006, 2007a, 2007b, 2008, 2009, 2010a, 2010b, 2012; Evans & Frankish, 2009). Selon Evans (2010b), les processus de type 1 peuvent être minimalement définis comme étant rapides, automatiques, requérant peu d’efforts et ayant une capacité de traitement élevée (en terme de quantité), alors que les processus de type 2 peuvent être définis comme lents, contrôlés, requérant beaucoup d’efforts et ayant une capacité de traitement limitée (en terme de quantité). Cependant, les théories du double processus sont nombreuses en psychologie, utilisent des terminologies diverses, ne sont pas toutes identiques et se limitent rarement à ces distinctions minimales (pour une revue de ces théories, voir Evans, 2008). Evans (2010b) rapporte que les ajouts les plus communs sont que les processus de type 2 sont les seuls à être liés aux différences individuelles d’intelligence, et qu’ils sont sériels, tandis que ceux de type 1 sont parallèles. Par ailleurs, de nombreuses théories du double processus suggèrent que seuls les processus de type 2 sont accessibles à la conscience. Cette distinction est toutefois matière à controverse, vue la nature insaisissable du concept de conscience (pour une intéressante discussion à ce sujet, voir Evans 2010b, Chapitre 7).

La théorie du double processus d’Evans (2006) est très adaptée au domaine du raisonnement. Dans cette théorie, Evans (2006) utilise le terme heuristique pour qualifier les processus de type 1, et le terme analytique pour ceux de type 2. Selon lui, les processus

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analytiques sont lents, sériels et contrôlés, en opposition aux processus heuristiques qui sont rapides, parallèles et automatiques. Aussi, contrairement aux processus heuristiques, les processus analytiques requerraient des ressources de la mémoire de travail et seraient liés à l’intelligence générale. Dans un livre paru en 2007a, Evans précise que les processus analytiques sont nécessaires à l’abstraction, mais qu’ils peuvent aussi servir à réfléchir à des problèmes concrets et contextualisés. Son modèle postule aussi trois principes : la singularité, la pertinence et la satisfaction (traduction libre de satisficing). D’abord, la singularité implique que l’individu considère une seule représentation mentale à la fois. Ensuite, le principe de pertinence signifie que l’individu privilégie le modèle qui est le plus pertinent dans le contexte qui lui est présenté. Enfin, le principe de satisfaction indique que la représentation mentale est évaluée en fonction d’objectifs actuels et acceptée si elle est suffisamment satisfaisante.

La Figure 2 schématise la théorie d’Evans (2006) et les étapes qui mènent à une inférence ou un jugement lorsque l’individu est confronté à une tâche. Bien que cette théorie n’explique pas comment les connaissances pertinentes sont recensées par les processus heuristiques, elle postule qu’ils construisent une représentation mentale en fonction des paramètres de la tâche, des objectifs actuels et des connaissances a priori. Une fois cette représentation construite, les processus heuristiques décident si elle doit être soumise aux processus analytiques. Toujours selon Evans, cette décision est influencée par le temps disponible, les instructions de la tâche et l’intelligence générale. Des études menées à partir de diverses tâches de raisonnement suggèrent en effet que, lorsque les participants sont contraints à répondre rapidement, ils ont davantage tendance à se fier uniquement aux processus heuristiques (Evans & Curtis-Holmes, 2005; Schroyens, Schaeken, & Handley, 2003). En ce qui concerne, les instructions et l’intelligence générale, une étude récente d’Evans, Handley, Neilens et Over (2010) indique que ces facteurs interagissent. En effet, leurs résultats indiquent que lorsque des instructions incitant à un raisonnement logique sont utilisées, les participants plus intelligents présentent plus souvent des réponses conformes à la logique formelle que les autres participants. Cette différence n’est toutefois pas observable lorsque les instructions n’incitent pas au raisonnement logique. Ces données permettent de croire que les gens intelligents ne sont

57 pas naturellement portés à utiliser davantage les processus analytiques mais, lorsqu’ils le font, ils ont davantage de succès.

Figure 2. Théorie heuristique-analytique d’Evans (2006).

Ceci serait d’ailleurs concordant avec la proposition de cette théorie qui indique que ce sont les processus heuristiques qui sont responsables de décider si une représentation mentale doit être soumise ou non aux processus analytiques. Étant donné que la théorie Paramètres de la tâche Objectifs actuels Connaissances a priori Processus Heuristiques Processus Analytiques Représentation mentale la plus pertinente Intervention des processus analytiques ? Instructions Intelligence générale Temps disponible Inférences / Jugements La représentation mentale est-elle satisfaisante ? Oui Non Non Oui Raisonnement explicite et processus d’évaluation

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suggère que les processus heuristiques ne sont pas liés à l’intelligence générale, il semble donc incohérent de postuler que les individus qui ont une intelligence générale plus élevée agissent différemment à cette étape. Enfin, bien que ces facteurs ne soient pas inclus dans le schéma d’Evans, ce dernier indique que la personnalité ainsi que certaines dispositions contextuelles (c.-à-d. importance des conséquences de l’inférence ou du jugement) peuvent également avoir une influence sur la décision de soumettre ou non la représentation aux processus analytiques. Il est important de noter que cette théorie est en constante évolution. D’ailleurs, dans un article paru en 2012, Evans souligne que ses propositions théoriques nécessitent d’être développées et améliorées.

Ensuite, si la représentation mentale ne passe pas par les processus analytiques, elle devient une inférence ou un jugement de l’individu. Si au contraire la représentation leur est soumise, elle peut y être jugée comme satisfaisante et être acceptée ou être jugée comme insatisfaisante et être révisée ou renvoyée aux processus heuristiques où la construction de la représentation mentale est recommencée.

La théorie analytique-heuristique du raisonnement d’Evans (2006) s’applique bien aux résultats des expériences de cette thèse. Il est possible que, lorsque les informations sont présentées d’une manière qui facilite l’observation du changement, les processus heuristiques soient plus en mesure de les intégrer de manière cohérente, menant ainsi à des évaluations plus adéquates lorsque le participant n’utilise pas les processus analytiques pour effectuer la tâche. Par contre, puisque les processus analytiques peuvent décontextualiser les informations par l’abstraction, il se pourrait que, lorsque le participant fait appel à ces processus, la façon de présenter les observations ait une influence réduite.

Cette idée est particulièrement étayée par l’Étude 2. En effet, il est probable que certains participants jugent que les deux façons de présenter les informations (c.-à-d. séquences temporelles contenant un changement ou séquences temporelles n’en contenant pas) sont d’égale pertinence tout simplement parce qu’ils sortent les informations de leur contexte par des processus analytiques. Ceci expliquerait pourquoi, chez ces participants, aucune différence entre les situations n’est notée sur les différentes variables mesurées. À l’opposé, les participants qui jugent que les informations plus pertinentes proviennent de la situation où les séquences temporelles contiennent un changement pourraient ne pas faire

59 appel aux processus analytiques. Ceci expliquerait que la précision de leurs évaluations varie en fonction du contexte dans lequel les observations sont présentées (c.-à-d. situation expérimentale). Cela dit, les résultats des participants qui ont jugé plus pertinentes les informations présentées dans des séquences temporelles ne contenant pas de changement peuvent, à première vue, sembler en contradiction avec cette hypothèse. Ainsi, ces participants jugent plus pertinent un des deux contextes, ce qui paraît indiquer l’utilisation de processus heuristiques, mais leurs résultats ne diffèrent pas selon le contexte, ce qui paraît indiquer l’utilisation de processus analytiques. Une proposition peut cependant réconcilier ces apparentes contradictions. Il est possible que ces participants utilisent des processus analytiques, mais qu’ils affichent une préférence pour la situation où les séquences temporelles ne contiennent pas de changement, simplement parce que cette présentation facilite l’organisation des informations. En effet, puisque les cartes de cette situation contiennent toujours deux conjonctions où il y a présence de la cause ou deux conjonctions où il y a absence de la cause, la classification des conjonctions dans une représentation mentale décontextualisée est peut-être rendue plus facile par cette façon de présenter les informations.

Malgré l’importance croissante des théories du double processus en psychologie cognitive (Evans, 2006), peu d’études du domaine du raisonnement causal y font référence. Toutefois, lorsque c’est le cas, c’est principalement à partir d’expériences s’intéressant à l’influence des croyances a priori. Par exemple, Fugelsang et Thompson (2003) rapportent que les participants sous-estiment l’influence de leurs croyances a priori sur leurs évaluations de force causale, alors qu’ils ont une idée plus juste de l’influence qu’ont les observations. Ces auteurs expliquent ce résultat par l’idée que les croyances sont intégrées de façon automatique par les processus heuristiques. Par ailleurs, leur étude indique également que le poids que les participants accordent aux observations varie en fonction du type de croyance qu’ils détiennent à propos de la relation causale à l’étude. Sur la base de ces résultats, Fugelsang et Thompson suggèrent que les croyances a priori intégrées par les processus heuristiques façonnent ensuite la façon dont les observations fournies aux participants sont évaluées par les processus analytiques.

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Une étude plus récente utilise une double tâche pour étudier les rôles respectifs des processus de type 1 et de type 2 dans le raisonnement causal (Barton, Fugelsang, & Smilek, 2009). Cette double tâche exige du participant qu’il maintienne en mémoire une information pendant qu’il effectue son raisonnement causal, et qu’il la rappelle une fois la tâche complétée. Plus la tâche impose une charge importante à la mémoire de travail (nécessaire aux processus de type 2), plus le participant est susceptible de ne pas être en mesure de maintenir en mémoire l’information et donc d’échouer au rappel. Ainsi, les résultats à cette tâche de mémoire peuvent donner une idée de l’implication des processus de type 2 lors d’une tâche de raisonnement. Les résultats obtenus à partir de cette méthode indiquent que, lorsque les participants peuvent se fier à des croyances a priori pour effectuer leur évaluation causale, les processus de type 2 sont moins impliqués que lorsqu’ils peuvent se fier uniquement à des observations. À l’inverse, lorsqu’on demande aux participants d’éviter de se fier à leurs croyances a priori lors de la tâche, on observe que les processus de type 2 sont plus impliqués dans les mises en situation où des croyances a priori sont disponibles que dans celles où ce n’est pas le cas. Cette étude suggère donc que les processus de type 2 sont moins impliqués quand le raisonnement causal peut se baser sur les croyances a priori, mais qu’ils le sont davantage lorsqu’il est nécessaire d’inhiber les croyances a priori pour centrer son raisonnement sur des observations fournies.

Voies futures de recherche

Le présent ouvrage constitue un premier pas important dans l’étude de l’influence du changement dans le raisonnement causal et de futures recherches permettront de faire avancer cette problématique selon quatre voies principales : (1) par l’élaboration de nouvelles façons de manipuler la saillance du changement, (2) par l’exploration de divers rôles que le changement peut avoir dans le raisonnement causal, (3) par l’étude de l’influence du changement de l’effet plutôt que du changement de la cause ainsi que (4) par l’étude de l’influence du changement apporté par l’intervention.

Premièrement, il serait intéressant de mettre à l’épreuve de nouvelles façons de manipuler la saillance du changement. Par exemple, tel que mentionné plus haut, l’Étude 2

61 pourrait être reproduite avec des séquences temporelles davantage fragmentées, pour ainsi mieux induire une impression de flux d’informations contenant un changement, plutôt qu’une simple mise en contiguïté de deux informations statiques.

Deuxièmement, la présente thèse est guidée par l’hypothèse que la prégnance du changement amène des évaluations de force causale plus adéquates, mais il serait intéressant que les recherches à venir se penchent sur d’autres rôles que le changement peut avoir dans le raisonnement causal. Il est notamment possible que le changement permette d’orienter la sélection des informations pertinentes et de les structurer lors de l’évaluation d’une relation causale. En effet, de nombreux auteurs soulignent que dans la vie quotidienne, la plupart des variables étant beaucoup plus souvent absentes que présentes, le nombre d’absences conjointes d’une cause et de son effet (conjonction D) est extrêmement vaste et qu’il serait donc difficile de tenir en compte toutes ces informations lors d’un calcul de contingence (Einhorn & Hogarth, 1986; Hattori & Oaksford, 2007; Lu, et al., 2008). Il faut donc définir un cadre causal qui limite les informations prises en compte à certaines conditions dans lesquelles les variables sont susceptibles d’être observées. Aussi, Greville et Buehner (2007) soulignent que contrairement aux tâches expérimentales où les observations sont préalablement structurées en conjonctions bien définies, dans la vie de tous les jours, les observations se présentent plutôt à l’intérieur d’un flux continu d’informations. Pour évaluer la contingence, il faut donc que ce flux d’informations soit structuré en conjonctions. Il est possible que le changement ait un rôle clé dans la définition du cadre causal ainsi que dans la structure du flux d’informations en conjonctions. Ceci peut être illustré par l’exemple d’un étudiant qui veut savoir si les bruits occasionnels provenant d’un voisin provoquent chez lui des difficultés de concentration. Lorsque l’étudiant entend du bruit de 14h11 à 15h19, durant une journée pour le reste silencieuse, il est fort possible que cet évènement soit considéré comme une occurrence de conjonction. L’étudiant peut ensuite se référer à une période de même longueur (68 minutes) qui précède cet épisode de bruit, pour vérifier si le changement de la cause (passage d’absence à présence) a produit un changement d’effet. De la sorte, la période allant de 13h03 à 14h11 constitue une conjonction C ou D (selon que l’étudiant a eu ou non des difficultés de concentration) comparée à la période allant de 14h11 à 15h19 qui constitue une conjonction A ou B. Cet exemple illustre que c’est peut-être le changement qui sous-tend la structure

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des évènements en conjonctions, puisque s’il n’y a pas de changement entre 13h03 et 15h19, il serait étonnant que cette période soit comptabilisée en deux conjonctions distinctes. De plus, en basant son raisonnement causal sur la comparaison de son état de concentration avant et après le changement au plan du bruit, l’étudiant limite sa prise en compte de l’absence de la cause à une période équivalente et contiguë à celle de présence, créant ainsi un cadre causal qui désigne les informations pertinentes.

Le présent travail a étudié pour une première fois l’influence du changement en ciblant particulièrement le changement de la cause. Toutefois, une troisième voie que

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