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Discussion générale

Ce mémoire doctoral avait pour objectif de documenter la nature des déficits qui sous- tendent l’anomie des individus présentant un TCL comparativement aux individus souffrant de la MA et avec un vieillissement cognitif normal, afin de préciser son origine fonctionnelle. Plus spécifiquement, ce mémoire visait à évaluer quantitativement et qualitativement la performance des individus présentant un TCL, la MA et un vieillissement cognitif normal dans une tâche de dénomination orale d’images. Une analyse qualitative des erreurs de dénomination a été effectuée et l’influence sur la dénomination des paramètres psycholinguistiques des mots ainsi que des indices sémantiques et phonologiques a été considérée. L’analyse et l’interprétation des résultats ont aussi tenu compte de la performance des participants à des tests objectifs évaluant l’intégrité de la reconnaissance visuelle et de la mémoire sémantique.

Résumé des principaux résultats

Les participants de cette étude ne diffèrent pas quant à l’âge et le niveau de scolarité, mais le groupe composé d’individus présentant un TCL comprend plus d’hommes que de femmes comparativement aux groupes d’individus souffrant de la MA et avec un vieillissement cognitif normal. La présence de symptômes dépressifs est notable chez les individus souffrant de la MA et d’un TCL comparativement aux participants du groupe CTRL. De manière similaire, une plainte cognitive est présente chez plus de la moitié des individus présentant un TCL et la MA, mais inexistante chez les participants du groupe CTRL. Les fonctions exécutives sont principalement affectées chez les individus souffrant de la MA. Ces derniers ont également des déficits plus prononcés dans la plupart des domaines cognitifs que les individus présentant un TCL, lesquels éprouvent plus de difficultés que les individus avec un vieillissement cognitif normal. Toutefois, la performance des trois groupes s’est avérée équivalente et non déficitaire pour les tâches évaluant la mémoire sémantique, les habiletés visuoconstructrices et la perception visuelle.

Quantitativement, les individus souffrant de la MA ont commis significativement plus d’erreurs de dénomination que les individus présentant un TCL et les participants du groupe CTRL, alors que les individus présentant un TCL ont commis significativement plus d’erreurs que les participants du groupe CTRL. Qualitativement, les trois groupes montrent un patron d’erreurs de dénomination similaire soit, en ordre croissant, des erreurs de type : 1) sémantique catégorielle coordonnée, 2) visuo-sémantique, 3) circonlocution précise, 4) non-réponse, 5) sémantique catégorielle superordonnée, 6) circonlocution vague, 7) sémantique catégorielle associative, 8) visuelle, 9) autres, 10) paraphasie phonologique, 11) persévération, et 12) SAP. Aucun participant n’a fait d’erreur de dénomination de type TOT, néologisme ou stéréotypie. De plus, la dénomination dans les trois groupes a été influencée par la fréquence subjective des mots, alors que la catégorie et la fréquence des mots-cibles n’ont pas eu d’influence sur la probabilité de commettre une erreur de dénomination. La dénomination a également été facilitée en plus grande proportion par les indices phonologiques4 comparativement aux indices sémantiques5 dans les trois groupes, sans qu’il soit possible de statuer si cette différence est significative. Finalement, en tenant compte du type d’erreurs de dénomination ainsi que de l’influence des paramètres psycholinguistiques et des indices sémantiques et phonologiques sur la dénomination, l’origine fonctionnelle de l’anomie s’est révélée différente au sein des trois groupes. En effet, chez les individus avec un vieillissement cognitif normal, l’anomie (lorsque présente) s’est avérée être principalement d’origine lexicale, alors qu’à l’inverse, l’anomie observée chez les individus souffrant de la MA est principalement d’origine sémantique. Chez les individus présentant un TCL, deux profils de difficultés qui sous-tendent l’anomie ont été mis en évidence : des difficultés d’origine lexicale pour 60% des participants et des difficultés d’origine sémantique pour 40% des participants.

Anomie dans la MA, le TCL et le vieillissement cognitif normal

La présence d’une différence significative entre les trois groupes de cette étude quant au nombre total d’erreurs commises lors d’une tâche de dénomination appuie la littérature

4 L’indice phonologique était constitué du premier phonème (par ex. : ça commence par [p]) du mot-cible

soutenant que les individus souffrant de la MA commettent plus d’erreurs de dénomination que les individus présentant un TCL et les participants du groupe CTRL (Balthazar et al., 2008; Lin et al., 2013; Willers et al., 2008). Les résultats concordent aussi avec ceux d’autres auteurs ayant montré que les individus présentant un TCL commettent plus d’erreurs que les participants du groupe CTRL (Adlam et al., 2006; Balthazar et al., 2008, 2010; Dudas et al., 2005). Malgré la présence d’une différence significative entre les groupes, les participants ont commis relativement peu d’erreurs de dénomination : seulement 8,4% d’erreurs de dénomination pour les individus souffrant de la MA, 5,6% d’erreurs pour les individus présentant un TCL et 3,9% d’erreurs pour les individus avec un vieillissement cognitif normal.

Origine fonctionnelle de l’anomie dans la MA, le TCL et le vieillissement cognitif normal

Types d’erreurs de dénomination

Une distribution similaire d’erreurs de dénomination dans le vieillissement cognitif normal, le TCL et la MA rappelle les conclusions de Balthazar et ses collaborateurs (2008) et Lin et ses collaborateurs (2013), lesquels concluaient respectivement à la présence d’un patron d’erreurs semblables entre les trois groupes et entre les individus souffrant de la MA et les participants du groupe CTRL. Bien que Willers et ses collaborateurs (2008) observaient une proportion moins grande d’erreurs sémantiques chez les participants du groupe CTRL comparativement aux individus présentant la MA et un TCL, ces derniers concluaient tout de même à la présence d’un patron similaire d’erreurs de dénomination. En ne tenant compte que du type d’erreurs de dénomination, ceci laisse présager une dégradation graduelle des mêmes systèmes supportant la dénomination chez les individus présentant la MA et un TCL avec l’augmentation de la sévérité de leurs atteintes cognitives.

En plus de mettre en évidence un patron d’erreurs de dénomination similaire dans les trois groupes, deux principaux constats peuvent être faits sur la distribution des erreurs de dénomination observée dans la présente étude : 1) les erreurs sémantiques catégorielles coordonnées sont très fréquentes, et 2) les paraphasies phonologiques sont très rares, répliquant la littérature sur le sujet (Balthazar et al., 2008; Lin et al., 2013; Willers et al.,

2008). La primauté des paraphasies sémantiques coordonnées suggère, d’une part, des difficultés d’accès ou de récupération de l’ensemble des traits sémantiques au niveau du système sémantique, appuyant la littérature ciblant une origine sémantique de l’anomie dans le TCL (Adlam et al., 2006; Joubert et al., 2010; Willers et al., 2008). D’autre part, les paraphasies sémantiques coordonnées peuvent également être liées à des difficultés d’accès au lexique phonologique de sortie (Withworth et al., 2013) et donc à une origine lexicale de l’anomie. Toutefois, il est important de garder en tête que les circonlocutions précises sont le second type d’erreur de dénomination le plus fréquemment commis, après l’inclusion des erreurs visuo-sémantiques dans les paraphasies sémantiques catégorielles coordonnées en l’absence d’agnosie visuelle. Les circonlocutions précises sont généralement associées à des difficultés lexicales, tel que mentionné précédemment.

Paramètres psycholinguistiques

Les individus présentant une MA, un TCL et un vieillissement cognitif normal ont majoritairement commis des erreurs de dénomination pour des mots-cibles de faible fréquence subjective. La catégorie et la fréquence n’ont pas eu d’effet significatif sur la dénomination. Dans le cas de la catégorie, cela contraste avec une partie de la littérature sur le sujet, les objets biologiques ayant été identifiés comme plus difficilement dénommés par les individus présentant une MA et un TCL (Callahan et al., 2014; Duong et al., 2006; Fung et al., 2001; Taler, Voronchikhina, Gorfine, & Lukasik, 2016; Whatmough et al., 2003). A l’inverse, l’absence d’effet de la catégorie sur la dénomination a également été rapportée par d’autres études (Laws et al., 2007; Lockyer et al., 2015). Globalement, l’influence de la fréquence subjective des mots sur la dénomination, en dépit de l’absence d’effet de la catégorie, appuie l’hypothèse de difficultés de dénomination liées au système sémantique, alors que l’absence d’effet de la fréquence suggère que le lexique phonologique de sortie et son accès sont préservés.

Indices sémantiques et phonologiques

La performance des trois groupes lors de la tâche de dénomination semble avoir bénéficié davantage des indices phonologiques que des indices sémantiques, s’inscrivant

Willers et al., 2008). Plus spécifiquement, lors d’une réponse spontanée erronée, le mot- cible était plus facilement dénommé lorsque le premier phonème du mot-cible (indice phonologique) était fourni aux participants que lorsqu’ils recevaient une aide pour l’activation de différents traits sémantiques associés au mot-cible (indice sémantique). Il est toutefois impossible de déterminer si cette différence est significative ou non compte tenu de l’aspect séquentiel dans lequel étaient donnés les indices. Le fait que la performance des participants ait vraisemblablement bénéficié des indices phonologiques pointe typiquement vers une difficulté d’accès du lexique phonologique de sortie, ce qui contraste avec l’absence d’effet de la fréquence des mots-cibles sur la dénomination.

Profils individuels et origine fonctionnelle de l’anomie

Tel que détaillé ci-haut, l’analyse de la performance de dénomination de l’ensemble des participants en tant qu’un seul groupe, basée sur les types d’erreurs, l’influence des paramètres psycholinguistiques et des indices sémantiques et phonologiques sur la dénomination ne permet pas de déterminer une origine fonctionnelle claire de l’anomie des participants. Étant donné que des manifestations de difficultés d’origine sémantique et lexicale ont été observées lorsque les participants étaient considérés en tant que groupe, des analyses individuelles ont été conduites. Cela a permis de mettre en évidence une origine fonctionnelle de l’anomie différente chez les participants. Plus précisément, lorsqu’une anomie était observée chez les individus avec un vieillissement cognitif normal, celle-ci était principalement d’origine lexicale, faisant écho à la littérature sur le sujet attestant de la préservation du système sémantique chez cette population (Piolino, Desranges, Benali, & Esutache, 2002). Pour ce qui est de l’anomie observée chez les individus présentant un TCL, l’origine fonctionnelle de ces difficultés s’avère partagée : 60% des participants ayant une anomie principalement d’origine lexicale et le reste, soit 40%, des participants, ayant une anomie principalement d’origine sémantique. Il est possible que la présence de deux profils distincts au sein des individus présentant un TCL quant à l’origine fonctionnelle de leur anomie explique, en partie, l’inconsistance dans la littérature sur le sujet; certaines études suggérant une origine sémantique (Adlam et al., 2006; Joubert et al., 2010; Willers et al., 2008), d’autres une origine lexico-sémantique (Balthazar et al., 2008; Duong et al., 2006; Guidi et al., 2015; Taler & Phillips, 2008). L’anomie observée dans la MA, quant à

elle, est principalement d’origine sémantique, appuyant les résultats obtenus par Lin et ses collaborateurs (2013). Il est important de préciser que les analyses individuelles visaient à mettre en évidence l’origine principale de l’anomie de chaque participant, lorsque présente. Il est donc possible que des difficultés lexicales soient présentes à l’arrière-plan chez un participant pour qui l’origine fonctionnelle de l’anomie est principalement sémantique, et vice-versa.

L’absence de déficit au PPTT, évaluant objectivement l’intégrité du système sémantique, soulève la possibilité que l’anomie d’origine sémantique retrouvée chez les participants de l’étude soit liée à des difficultés d’accès ou de récupération de traits sémantiques très fins et distinctifs associés au mot-cible (par ex. : les rayures pour un tigre ou les tâches pour un guépard, tous deux des mammifères à quatre pattes de la classe féline). Cette interprétation doit toutefois être considérée avec prudence compte tenu de la petite taille de l’échantillon des individus souffrant de la MA dans la présente étude et demeure à confirmer. La passation d’un questionnaire sémantique pour les mot-cibles échoués lors de la tâche de dénomination permettrait d’étayer cette affirmation. L’idée que l’anomie d’origine sémantique découle de difficultés d’accès ou de récupération des traits sémantiques distinctifs dans le système sémantique est bien documentée dans la MA. En effet, plusieurs études appuient le fait que les traits sémantiques distinctifs sont plus vulnérables à la pathologie que les traits sémantiques communs à plusieurs concepts (Catricalà et al., 2015b; Flanagan, Copland, van Hees, Byrne, & Angwin, 2016; Garrard, Ralph, Patterson, Pratt, & Hodges, 2005; Laisney et al., 2011). La primauté des paraphasies sémantiques coordonnées pourrait donc s’expliquer principalement par une perte graduelle d’accès ou de récupération des traits sémantiques distinctifs et une préservation des traits communs, le tout entrainant des difficultés à départager deux concepts d’une même catégorie en raison de représentation sémantiques ambigües (Catricalà et al., 2015b; Garrard et al., 2005).

Forces et limites de l’étude

québécoises. En effet, les participants inclus ont une scolarité moyenne élevée, 14,8 années, ce qui peut avoir constitué un facteur de préservation des facultés langagières (Reis, Guerrerio, & Castro-Caldas, 1994). Le niveau de scolarité élevé des participants peut également avoir influencé leur performance au PPTT; une étude de normalisation du PPTT auprès de la population franco-québécoise ayant démontré que la performance au PPTT est positivement influencée par le degré de scolarité (Callahan et al., 2010). L’exclusion des participants présentant une agnosie visuelle peut également expliquer la performance normale des individus présentant un TCL et la MA au PPTT. De plus, le petit nombre de participants par groupe, découlant directement de l’exclusion des participants avec une agnosie visuelle, constitue une faiblesse au plan statistique, notamment quant à la généralisation des résultats à la population. Finalement, compte tenu d’une anomie sémantique possiblement liée à des difficultés d’accès ou de récupération de traits sémantiques fins et distinctifs dans la MA et une portion des individus présentant un TCL, il est probable que les indices sémantiques n’aient pas été suffisamment précis pour permettre d’aider leur dénomination. Bien que les indices sémantiques aient été formés et administrés systématiquement (se référer à la méthodologie du Chapitre 2), ces derniers manquent globalement d’uniformité, notamment en ce qui a trait à la spécificité. En effet, certains indices sont vagues (par ex. : oiseau nocturne ➣ hibou), alors que d’autres s’avèrent plus précis (par ex. : objet utilisé pour brancher des appareils électriques ➣ prise de courant). Il est donc probable que certains indices sémantiques aient manqué de précision pour aider l’anomie si cette dernière est effectivement causée par une difficulté d’accès ou de récupération de traits sémantiques fins et distinctifs chez les individus avec une MA et une partie des individus avec un TCL. Des indices sémantiques plus précis et uniformes ou, tel que mentionné précédemment, l’utilisation d’un questionnaire sémantique, auraient été pertinente.

Malgré la présence de certaines limites, cette étude comporte plusieurs forces. Premièrement, malgré son influence sur la taille de l’échantillon, l’exclusion des participants avec une agnosie visuelle a permis d’assurer la cohérence de l’analyse des erreurs de dénomination, constituant ainsi une force. Plus spécifiquement, en éliminant les participants présentant des difficultés de reconnaissance visuelle, cette étude a permis de

préciser l’origine des erreurs visuo-sémantiques. Il est typiquement difficile de départager l’origine visuelle ou sémantique de ces erreurs, alors qu’en l’absence d’agnosie visuelle, il est permis de croire qu’elles sont généralement d’origine sémantique. Au même titre que la prise en compte d’une tâche évaluant l’intégrité de la reconnaissance visuelle (BORB), l’évaluation de l’intégrité du système sémantique à l’aide du PPTT a permis de nuancer l’interprétation des résultats de la tâche de dénomination, tel qu’expliqué précédemment. Deuxièmement, l’utilisation d’une classification exhaustive des erreurs de dénomination, la sélection rigoureuse des indices sémantiques et phonologiques), la passation standardisée de la tâche de dénomination ainsi que la cotation des erreurs de dénomination à partir d’enregistrements audio ont permis de minimiser les risques d’erreur ou de biais lors de l’analyse qualitative des erreurs de dénomination.

Implications des résultats pour la clinique et avenues de recherche futures

Les principales implications cliniques de la présente étude reposent, dans un premier temps, sur le fait que les individus présentant un TCL commettent peu d’erreurs de dénomination malgré que l’anomie fasse partie intégrante de leur plainte cognitive. Dans un deuxième temps, elles reposent sur le fait que l’anomie observée dans le TCL et la MA ainsi que les difficultés de dénomination observée dans le vieillissement normal sont d’origines différentes avec deux profils distincts dans le TCL, soit un profil dominé par des difficultés d’origine sémantique et l’autre dominé par des difficultés d’origine lexicale.

Tout d’abord, l’ampleur de la plainte d’anomie des individus présentant un TCL comparativement au peu d’erreurs de dénomination commises n’est pas sans rappeler le trouble cognitif subjectif (TCS), lequel se caractérise par une difficulté à objectiver l’impression d’un déclin cognitif (Stewart, 2012). Le TCS étant corrélé avec une augmentation des probabilités d’évolution vers des atteintes cognitives plus sévères (Mendonça, Alves, & Bugalho, 2016; Mitchell, Beaumont, Ferguson, Yadegarfar, & Stubbs, 2014), il serait pertinent d’évaluer si une corrélation semblable peut être faite avec une plainte d’anomie. Dans le même ordre d’idée, Catricalà et ses collaborateurs (2015a) ont observé des changements dans l’activation cérébrale du lobe pariétal gauche et du lobe

vieillissement cognitif normal lors d’une tâche de dénomination, et ce, même en l’absence de déficits objectivables lors de la tâche. Leurs résultats confirment la présence de changements dans l’activation cérébrale chez les individus présentant un TCL comparativement aux participants du groupe CTRL en dépit de performances non déficitaires en dénomination, suggérant la présence de changements sous-cliniques à l’origine de la plainte d’anomie des individus présentant un TCL.

Caractérisation des profils de difficultés sous-tendant l’anomie dans le TCL

La présence de profils distincts de difficultés qui sous-tendent l’anomie dans le TCL appuie l’importance d’une évaluation exhaustive, tant quantitative que qualitative, de leur anomie afin d’adapter les interventions. Il serait intéressant de s’attarder à mieux comprendre les différences entre les individus présentant un TCL avec une anomie d’origine principalement sémantique et ceux avec une anomie principalement lexicale, notamment quant aux fonctions cognitives, l’évolution et le pronostic. La présence d’une plainte cognitive chez 53,8% des participants souffrant d’un TCL dans la présente étude soulève la pertinence d’investiguer la présence d’un lien entre l’origine fonctionnelle de l’anomie et la présence ou non d’une plainte cognitive au sein de cette population. Dans le même ordre d’idée, il serait intéressant d’évaluer s’il existe un lien entre l’origine fonctionnelle de l’anomie et la nature (difficultés mnésiques, exécutives, attentionnelles, visuo-spatiales, praxiques, gnosiques ou langagières) et le nombre (unique ou multiple) de domaines cognitifs altérés dans le TCL. La présence d’une anomie d’origine sémantique dans la MA, partagée entre sémantique et lexicale dans le TCL et lexicale, lorsque présente, dans le vieillissement cognitif normal soulève la pertinence de s’interroger quant à l’existence d’un continuum de difficultés sous-tendant l’anomie. Une étude longitudinale s’attardant à évaluer si les individus présentant un TCL avec une anomie d'origine sémantique sont plus sévèrement atteints cognitivement que ceux avec une anomie d'origine lexicale permettrait notamment d’aborder cette question. De plus, bien que l’exclusion des participants avec une agnosie visuelle soit considérée comme l’une des forces de ce mémoire au plan méthodologique, il serait important au plan clinique que de futures études s’attardent à préciser et répondre aux besoins spécifiques des individus avec un TCL ou la MA présentant des difficultés visuospatiales et de l’anomie. En effet, les

difficultés visuospatiales sont fréquemment répertoriées au sein de ces deux populations (Iachini, Iavarone, Ruotolo, & Ruggiero, 2009).

Évaluation de l’anomie pré-traitement

La présence de profils distincts de difficultés qui sous-tendent l’anomie dans le TCL

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