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ZIBAN : Sidi Okba, BBA et El-Outaya

VI- 3-1-2 -4- Discussion, aptitude des eaux à l'irrigation

Dans la région de la plaine d’El-Outaya, l’irrigation agricole est privilégiée par un barrage

« fontaine des gazelles » alimenté par les eaux de surface ainsi que les eaux souterraines de la nappe de Miopliocene. La qualité de l’eau d’irrigation est appréciée en utilisant le diagramme

de classification des eaux de l’U.S.S.L (1954) modifié (Durand, 1958). Le report des échantillons sur ce diagramme de Riverside montre que pour l’eau du barrage, quelque soit la période du prélèvement, a une seule classe C4, eaux très fortement salées, mais on remarque une évolution très marquante de la sodicité de S1 en 2008 à S3 en 2015 traduisant un risque très alcalinisant due principalement à l’augmentation de concentration en ions alcalinisant Na+. Par contre, pour l’eau souterraine de la nappe exploitée de Miopliocène a une classe de C4S2 pour la plupart des forages analysés avec quelques points de C5S2. Donc, toutes les eaux des forages exploitants la nappe Miopliocene sont salées et de mauvaises qualités. La sodicité, illustrée par le SAR (Sodium Adsorption Ratio),selon Servant et Servat, (1966), et selon le degré d’alcalinisation appartient à la classe 1 où ce risque est nul (S1 : entre 0 et 4) pour 1/8 des échantillons (soit 12.5 %) et à la classe faible S2(entre 4 et 8) pour la plupart des échantillons prélevés(87.5%); ceci indique un apport très important de Na+à la solution du sol traduisant un risque de sodicité pour ces eaux d’irrigation.

Le faciès géochimique des eaux de barrage a connu une variation de type de salinisation de chloruré sodique en 2008 et 2010 à sulfato- chloruré en 2015. Les eaux de surface mobilisées par ce barrage semblent moins chargées en sels que les eaux de l’aquifère Néogène et atteints les valeurs minimales des eaux souterraines surtout pour les deux périodes 2008 et 2010.

L’évolution de faciès de chloruré-sodique vers sulfaté sodique est due principalement à la dominance d’un anion de l’autre. L’origine des sulfates est due, sans doute, à la dissolution des formations évaporitiques du Néogène, mais, grossièrement, ces eaux appartiennent à la classe des oligochlorurées avec un r Cl-compris entre 15 et 40 meq /l (Brinis, 2003).

Le faciès chimique des eaux d’irrigation de la nappe de Miopliocene est chloruré sodique magnésique et calcique avec une salinisation de type chlorurée-sulfatée. Ce faciès, selon Brinis (2011) dénote l’influence des terrains triasiques salifères (djebel El Mellah). En outre, selon l'étude hydrochimique réalisée par Haouchine, a révélé une forte minéralisation des eaux souterraines, due à la présence de formations gypseuses et argileuses, ce qui a provoqué des concentrations très élevées en certains éléments, notamment les chlorures, le sodium et les sulfates. En plus de la concentration des sels en surface par évaporation intense, l’origine des fortes teneurs observées dans les eaux souterraines de la région d’El Outaya est due notamment à la dissolution des évaporites des formations aquifères ; phénomène lié principalement à la nature minéralogique des réservoirs. Ces conclusions sont corroborées par la géologie de la région.

Il s’agit d’une eau très salée vis à vis des sols, et peu salée vis à vis des plantes, et faiblement sodique. Cependant cette eau chlorurée sulfatée est très riche en magnésium, ce qui mérite une étude particulière sur les conséquences de l’utilisation d’une telle eau sur les sols et les plantes. Les effets de ce cation étant très controversés (Daoud et al. 1993).

La prédominance des chlorures sur les sulfates dépend essentiellement de l'état des minéraux qui génèrent ces éléments dans l'eau (équilibre, sursaturé, sousaturé). D'ailleurs, l'absence du faciès carbonaté est du en partie à sa présence dans l'eau en phase de précipitation (indice de saturation positif). Alors que les minéraux évaporitiques sont sousaturés.

Elle est normalement inutilisable pour l’irrigation. Par conséquent, les eaux principalement de la classe C5 ne peuvent être utilisées en irrigation que dans le cas des sols très drainants (sables et graviers) riches en calcium soluble (Dubost, 1994) d’où la nécessité d’installer un réseau du drainage là où il faut selon la nature du sol, la topographie, la géologie, hydrogéologie, géomorphologie ainsi que la qualité des eaux en suggestion. En plus, une eau appliquée en excès pour le lessivage (Vallès et al, 1983) afin de maintenir la composition saline de la solution du sol proche de celle de l’eau d’irrigation surtout qui vienne de barrage (Dubost, 2002) en coordonnant avec le type des plantes cultivées qui devront être tolérantes aux sels comme celles indiquées dans le tableau des cultures tolérantes aux conditions extrêmes du milieu notamment la salinité(Ayers et Westcot, 1976). Tenant compte de la spécificité de la région de la plaine d’El-Outaya qui a une vocation céréalière en premier lieu, la tolérance des plantes cultivées vis-à-vis de la salinité varie largement en fonction de l’espèce, de la variété, du stade végétatif et des facteurs liés au milieu (Daoud et Halitim, 1994). Néanmoins l’historique de la région et le choix stratégique actuel et futur du pays doivent nous orienter vers des cultures du type céréalières, maraichères et fourragères. En fonction de la salinité des eaux d’irrigation utilisées, les agriculteurs peuvent pratiquer, en plus des céréales, autres cultures tolérantes aux sels comme : oignons, betteraves, navets, carthames, coriandre, laitue, artichaut, tomate, abricotier, olivier et figuier, afin de surmonter le problème binaire de salinité et perte d’eau d’un coté et diversifier, d'améliorer leurs revenus d’un autre coté, surtout que le sigle de l’organisme arabe de l’agriculture en 2016, afin de cérémonie de la journée arabe en agriculture chaque 27 septembre, est «lalutte contre les pertes de productions et la réduction des gaspillages alimentaire » qui passe obligatoirement par l’optimisation et la valorisation de mètre cube d’eau.

Il ressort de cette étude faite sur l’eau d’irrigation de la plaine d’El-Outaya, que soit l’eau d’irrigation de barrage de la « Fontaine de Gazelle » ou l’eau des forages exploitant la nappe

de Miopliocene, a une forte salinité avec un risque d’alcalinisation moyen à fort. Selon la (fig.62) de la carte de salinité réalisée des eaux, la conductivité électrique augmente du Nord vers le Sud selon le sens d’écoulement. (Voir chapitre précédent concerne l’étude hydrogéologique).

VI-4-Conclusion ; Etude et Comparaison globale entres les différentes