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Chapitre III : Contexte géologique et hydrogéologique

III- 2- Cadre lithostratigraphique

Les différentes formations décrites sont tirées de quelques coupes géologiques et de logs de forages. Les cartes utilisées dans cette étude sont : la carte géologique de Bistra 1/200000 utilisée en coordonnées géographiques et la carte hydrogéologique de Biskra 1/200000 (carte publiée en 1979 par la direction des études du milieu et de la recherche hydraulique utilisée en coordonnées UTM 31), ainsi que d’autres cartes, à titre d’exemples, réalisées par Laffite (1939), Guiraud (1973, 1975,1990), ANRH (1980) et Chebbah (2007, 2012).

L’extension de certaines nappes dépassant de loin la zone étudiée, les changements de facies très fréquents sur des horizons, ainsi que des influences des structures géologiques limitant notre zone nous oblige à faire une description géologique de toute la région. On distingue de bas en haut :

III-2-1- Le Trias:

Il affleure au Nord d’El Outaya, au Djebel El Melah, le plus connu au Nord de l’Afrique, Il s’agit d’un dôme salifère triasique, long de 4 km, dont les sommets dominent la plaine d’El Outaya de plus de 300 m. (Brinis, 2011). Le Djebel el Me1ah d'EI Outaya, comme celui du Metlili, correspondent à des extrusions de type pseudo-diapirique, localisées dans les zones de convergence de plusieurs accidents importants. (Guiraud, 1975). Il est caractérisé par la conservation de sel gemme en affleurement, qui forme la masse de cette montagne, où il est Fig.23:Tracé de l'accident sud atlasique au Sud du Hodna (d'après Guiraud 1990)

associé à des lambeaux dolomitiques liasiques ou à des petits affleurements d'argiles bariolées (fontaines des gazelles, Branis et Djemoura) est, au milieu desquels on trouve les cristaux fréquents de ce faciès, tels que : l’aragonite, l’anhydrite, la dolomie, le quartz bipyramide et l’hématite. (Chebbah, 2007 et Hamel, 2009). Le Trias est, souvent remarquable sur le terrain par son faciès évaporitique. (Boutouga, 2012).

Sur la marge septentrionale de la plate forme saharienne, il est formé à la base d'une série gréso-argileuse de plus de 400 mètres d'épaisseur, surmontée d’une formation, essentiellement, composée d'évaporites (sel massif et anhydrite), d'argiles et de carbonates appelée "le salifère principal".(Chebbah,2007).

L’attribution de ces terrains au Trias est confirmée par la tectonique qui montre que le sel gemme vient de la profondeur, car il a remonté avec lui des fragments de sa couverture, entre autres des dolomies du Lias. L’abondance du sel qui caractérise cet affleurement est dû au fait que cet épointement étant récent ; ce diapir est post Miocène, le sel n’a pas eu le temps d’être dissous. (Chebbah, 2007 et Hamel, 2009). Les «Montagnes de sel » d'El Outaya et du Metlili représentent par ailleurs d'éventuelles ressources non négligeables, peu ou pas exploitées pour l'instant. (Guiraud, 1975).

III-2-2-Le Lias:

On le rencontre dans un endroit très restreint au Nord-Est d’El Outaya où il est caractérisé par une sédimentation dolomitique (dolomies bréchoïdes). Comme le Trias, le Lias est inconnu en position normale et quand on le rencontre, il est emballé dans le Trias sous forme de lambeaux constitués d'argiles schisteuses (Menaa, centre Aurès) ou de dolomies (El Outaya) foncées éventuellement pyritifères souvent fissurées, parfois brèchoides ; constitue à la bordure sud et nord-ouest du Djebel El Melah des paquets en relief pouvant atteindre 500 X 200 m ; il en existe également plusieurs blocs de 50 m à 150 m dans le massif, notamment à son point culminant. A l'Ouest de l'Aurès (Atlas saharien oriental), il est représenté par des calcaires jaunes et bleus à Bélemnites et Foraminifères du Toarcien inférieur. Par contre, sur la marge septentrionale de la plate forme saharienne, il est formé de calcaires oolithiques et de dolomies et se charge en anhydrite en allant vers le sud. (Chebbah, 2007 et Brinis, 2011).

Dans l’Atlas saharien, le Lias débute par un niveau carbonaté. Il est formé par une série inférieure comportant des calcaires et des dolomies massives. La série supérieure est essentiellement argileuse. Le Dogger montre une série à faciès argilo-gréseux dépassant

parfois les 2000 mètres d’épaisseur. Le Malm présente des faciès d’influence marine sous forme de sables et de grès, d’argiles et de calcaires. (Chabour, 2006).

III-2-3-Le Jurassique:

Aucun affleurement du Jurassique n’est à signaler dans toute la région de Biskra, Il n’est visible qu’entre Biskra et Batna (Boutouga, 2012), au cœur de l’anticlinal de djebel El Azreg, situé au N-W de la vallée d’Oued el– Abiod, où ont été identifiés les étages, du centre vers la périphérie, tels que : le Kimméridgien, Portlandien et le Berriasien. La série débute par une succession marno-calcaire et devient de plus en plus carbonatée vers le sommet. Ce sont les terrains les plus anciens visibles en position normale. L’ensemble de ces terrains carbonatés est mentionnée sur la carte géologique de Laffite, par J7, du fait de la difficulté de les subdiviser à cause de la rareté des fossiles qu’ils contiennent. L’ensemble de l’unité qui va de la base du Kimméridgien au sommet du Berriasien est désigné sous le terme Jurassique supérieur. (Hamel, 2009).

-Le Kimméridgien : Il est subdivisé en Kimméridgien inférieur, et Le Kimméridgien supérieur. Il s'agit des terrains les plus anciens reconnus en position normale dans le massif de l'Aurès où il forme une boutonnière entre les vallées de l'Oued Abdi et de l'Oued Abiod (anticlinal de Dj El Azreg). Il se scinde en deux ensembles bien distinctes avec : - Un ensemble carbonaté basal, d’une épaisseur de 250 à 300 m, qui se rapporte au Kimméridgien inférieur. Il est formé de calcaires marneux, de marnes jaunâtres, de calcaires silicifiés multicolores à intercalations de marnes rouges surmontés de calcaires, de marnes et de calcaires bréchoïdes à débris de crinoïdes, d'échinides et de bryozoaires et à cristaux de quartz. Ensuite viennent des conglomérats à intercalations marneuses à débris d'organismes récifaux associés à des bélemnites, des calcaires et des calcaires marneux ou granuleux. Cet ensemble se termine par une alternance de calcaires et de marnes. - Un ensemble marneux sommital, d'une épaisseur de 400 m, monotone admettant dans sa partie médiane des intercalations de calcaires marneux à lamellibranches. Cet ensemble forme le cœur de l'anticlinal de Dj. El Azreg. (Chebbah, 2007 et Brinis, 2011).

-Le Portlandien et le Berriasien: Cette formation, d'une épaisseur de 250 à 300 m, se présente sous deux faciès bien distincts, mais qui passent progressivement de l’un à l’autre, formant entre eux un passage latéral progressif avec un faciès calcaro-marneux au NW et un faciès dolomitique au SW du massif aurésien : - L'ensemble calcaro-marneux, peu fossilifère, est formé de calcaires en bancs siliceux blanchâtres violacés surtout à radiolaires et de marnes

à ammonites pyriteuses admettant quelques intercalations de calcaires argileux et de calcaires pisolithiques à brachiopodes, lamellibranches, polypiers et échinodermes à leur sommet. -L'ensemble dolomitique est formé de dolomies azoïques à rares passées de calcaires et de marnes à bélemnites et forme en majeure partie le flanc sud de DJ. El Azereg. Au-delà de l'accident sud atlasique, les dépôts jurassiques ne sont connus qu'au Sud tunisien. Ils sont formés une alternance de dolomies, de calcaires et de marnes avec des gypses à brachiopodes, crinoïdes, échinidés, gastéropodes et lamellibranches attribués au Bathonien - Kimméridgien.

(Chebbah, 2007).

III-2-4-Le Crétacé:

Le Crétacé affleure dans l’Atlas saharien et sur les bords du Sahara. L’importance du Crétacé vient, premièrement, du fait de l’étendue des affleurements très importantes et de la grande extension qui a permis le dépôt de séries sédimentaires sur une aire très étendue et qui sont le siège d’importants aquifères au Sahara.(Chabour, 2006).

Deux séries s'individualisent dans les formations crétacées : une série gréseuse basale du Crétacé inférieur (Valanginien-Berriasien - Albien) d’une puissance de 2000 m environ, comportant parfois des lentilles de marnes ou de calcaires et une série marno-calcaire sommitale du Crétacé supérieur (Cénomanien – Maestrichtien-Danien) d’une puissance de 3000 m. (Chebbah, 2007 et Hamel, 2009).