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2-1 Le soutien de la haute direction et existence de politiques favorables : Au terme du traitement du corpus des transcriptions des entrevues réalisées, dix-sept

PRÉSENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES RÉSULTATS DE LA RECHERCHE

V- 2-1 Le soutien de la haute direction et existence de politiques favorables : Au terme du traitement du corpus des transcriptions des entrevues réalisées, dix-sept

(17) paragraphes de sens titrés du discours des participants à l’étude ont insisté sur le fait que le soutien des autorités à divers niveaux a été d’une importance capitale dans l’appropriation des initiatives des différents projets qui ont fait objet de notre recherche. Ainsi, dans un

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premier temps, ce soutien réside à la fois dans les organismes porteurs et financeurs des projets que nous avons étudiés et dans la volonté politique de ces derniers :

C’est l’État qui est l’initiateur de son projet […] Un autre facteur serait aussi… la volonté politique pour appuyer l’équipe de gestion du projet…(Participant 1).

Outre l’État et le PTF qu’est le FIDA, les collectivités territoriales n’ont pas manqué d’apporter leurs appuis aux initiatives de diverses manières :

Le domaine sur lequel se trouve l’ASF est une donation de la mairie. (Focus group)

Par ailleurs, l’existence de politiques spécifiques dans le domaine d’intervention du projet de développement participe au renforcement du facteur « soutien de la haute direction » au sens de notre recherche. Par ailleurs, sous un autre angle, cet aspect facilite au PTF le respect du principe de l’alignement prôné par la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide. Dans le cas d’espèce, les mesures mises en place par les autorités au niveau national dans le domaine de l’agriculture ces dernières années contribuent au renforcement de ce facteur :

Ces dernières années, l’agriculture commence par prendre quand même un rôle principal dans le développement du pays et le Gouvernement fait de plus en plus attention au développement agricole. D’abord, à travers l’identification des filières agricoles, ce qui n’existait pas, ensuite, à la mise ne place d’un plan de relance du secteur agricole qui a été mis en place, qui est terminé et qui a été évalué. Ensuite, nous avons assisté à la mise en place d’un autre plan d’accompagnement du secteur agricole à travers les filières. (Participant 7)

De même, l’existence de politiques spécifiques dans le domaine d’intervention du projet de développement participe, dans une certaine mesure, de la sécurisation, voire de la durabilité des résultats ou extrants mis en place par ces projets et programmes :

Je crois que ce qui est entrain d’être fait sur le plan national va permettre donc à l’ASF de sécuriser quand même ses opérations avec les différents acteurs qui va la conduire directement vers une autonomisation sure et durable que nous nous souhaitons nous tous. (Idem)

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V-2-2. L’implication, la responsabilisation et l’autonomisation des bénéficiaires : L’un des facteurs d’appropriation le plus important des projets et programmes financés par le FIDA au Bénin selon les participants est l’implication et la responsabilisation des bénéficiaires des différentes interventions dès le départ. A cela, s’ajoute l’autonomisation de ces derniers. 227 portions de phrases issues du traitement automatisé des transcriptions des entretiens illustrent ce point de vue des personnes interviewées. Selon eux :

L’appropriation commence dès la formulation du projet, cela dépend de comment les bénéficiaires ont été associés au début…. Étant aussi donné le temps mis souvent pour finaliser un projet, les médias jouent un rôle important dans le rappel des objectifs du projet auprès des bénéficiaires… (Participant 1)

En effet, l’implication et la responsabilisation des bénéficiaires du projet dès le départ relève de la démarche participative de plus en plus prônée par la majorité des acteurs du développement international depuis des décennies. Selon le type de participation adopté, l’implication et la responsabilisation des bénéficiaires vise, soit le recueil des désidératas des bénéficiaires en vue de l’élaboration et de la mise en œuvre du projet, soit la sensibilisation de ces derniers sur les « objectifs » du projet.

En ce qui concerne l’autonomisation, elle relève de la latitude laissée aux bénéficiaires des projets ainsi que des mécanismes mis en place afin de permettre à ces derniers de se reconnaitre à travers les initiatives desdits projets. Le fait de mettre les bénéficiaires au-devant de leur responsabilité en tant qu’« initiateurs » et « garants » de l’avenir de la communauté d’appartenance constitue une source de motivation et donc, de réussite des initiatives. De même, outre le fait d’impliquer les communautés bénéficiaires dès le départ, les acteurs chargés d’animer les institutions ou structures mises en place sont issus ou choisis au sein desdites communautés ainsi qu’il est affirmé ci-après :

Il y a l’autogestion, c’est-à-dire que les ASF sont confiées à des locaux, des gens qui sont sur place dans leur milieu, dans le village. (Participant 4)

[…] les acteurs de mise en œuvre de ces instruments financiers sont manipulés par les villageois eux-mêmes, c’est-à-dire que le projet ne va pas chercher un professionnel ailleurs pour l’amener dans le village comme étant un fonctionnaire.

81 Non. C’est dans le milieu que nous retrouvons des gens qui sont déscolarisés ou qui ont un niveau d’instruction qui leur permet donc de bien comprendre les enjeux et de ce que nous avons à faire. C’est un fils du milieu, c’est très fondamental. Troisième facteur, c’est que les ressources générées par cet instrument financier restent au village, ne quitte pas le village, donc tout ce qu’on fait on sait que c’est pour le village. […] nous avons assigné deux fonctions fondamentales, la première c’est le développement de l’ASF elle-même, c’est-à-dire l’ASF doit se débrouiller, se battre pour se développer de par ses produits générés par ses activités. (Participant 7)

Toutefois, soulignent certains acteurs rencontrés sur le terrain, l’implication et la responsabilisation des bénéficiaires ne doit pas être sans encadrement. En impliquant les bénéficiaires, il est nécessaire de veiller au dérapage. Un mécanisme d’arbitrage doit guider l’équipe de projet :

C’est très important, et en les impliquant dès le départ, il ne faut pas aller complètement vers leurs désirs. Non. Vous devez avoir un cadrage dans lequel vous allez évoluer quelque part, parce que c’est vous qui leur apportez l’innovation, mais une innovation qui s’adaptera très tôt à leurs besoins réels, parce qu’ils s’écartent généralement aussi et le système va à l’aberration. (Participant 7)

V-2-3. Le plan de communication et de sensibilisation des bénéficiaires déployé