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« Nous sommes si enchâssés dans nos pratiques, nous les tenons tellement pour acquises, et nous les voyons comme étant si naturelles et si évidentes en elles-mêmes que nous ne prenons jamais le temps d’abstraire la théorie de la pratique et de l’envisager comme une réalité en elle-même. » 43

L’examen de la littérature m’avait déjà permis de prendre du recul à l’égard de ma pratique. J’ai compris qu’il fallait me dégager encore plus de certaines pratiques devenues trop « naturelles » ou trop « évidentes », pour le dire comme Browning (voir l’encadré ci-dessus). Il a fallu tracer un chemin réflexif qui allait me permettre « d’abstraire » la théorie de ma pratique pastorale. Ce chemin a comporté trois composantes : une méthode de cueillette des données, une méthode d’analyse et une méthode d’interprétation. L’axe qui sous-tendait ma démarche était celui de la corrélation. Une discussion sur la méthode de la corrélation se retrouve en introduction de la partie 3.

Puisque j’étais engagé dans l’action et que je menais déjà une réflexion sur l’action, il était pour moi normal d’opter pour la recherche-action comme méthode de cueillette des données. En effet, la méthodologie de la recherche-action permet de donner toute son importance à l’action et à la recherche dans l’action. L’équipe de recherche comptait six paroissiens qui se sont réunis douze fois sur une période de trois mois44. Ces paroissiens avaient participé au parcours Alpha ou à l’École d’évangélisation Saint-André45, deux programmes d’évangélisation actifs dans le milieu. Ils ont été invités à participer à un projet de recherche qui prendrait l’allure d’une recherche-formation, durant lequel un atelier biblique aurait lieu. Pendant cette activité, la question suivante allait être posée : « Quelles sont les compétences du formateur de disciples qui favorisent la multiplication? ».

43 Browning, Don S. Op. cit. p. 6.

44 Bien que l’équipe ait compris six participants au début du programme de recherche, un membre de l’équipe a usé de son droit de

retrait et a quitté le projet en cours de route.

45 L’École d’évangélisation Saint-André est un programme de 21 sessions de formation offertes aux paroisses, communautés et

mouvements qui veulent former des évangélisateurs, des formateurs d’évangélisateurs et des formateurs de formateurs en évangélisation. Elle fut fondée par un bibliste laïc mexicain, monsieur José Prado Florès, en 1980. Elle fut implantée dans le diocèse de Québec à partir de janvier 2007. Voir le site du secrétariat national : http://www.eesa-canada.org/index.php (visité le 4 septembre 2014).

19 La recherche a donné lieu à un imposant corpus d’échanges entre le chercheur et les co-chercheurs (environ 600 pages). Ces échanges ont été retranscrits46, puis analysés.

Le premier type d’analyse qualitative fut de l’ordre de l’investigation. Il s’agissait de soumettre les données à un canevas de questions prédéterminées. Ces questions étaient contenues dans le Guide élaboré par Yves Saint-Arnaud et intitulé : « Guide méthodologique de conceptualisation d’un modèle d’intervention »47.

Puis, cette étude a donné lieu à un deuxième type d’analyse, cette fois d’ordre praxéologique. C’est à ce niveau que j’ai eu recours aux travaux de deux spécialistes de l’apprentissage organisationnel48, Chris Argyris et Donald A. Schön. Ils ont appris à observer des phénomènes d’écarts entre ce qu’ils appellent la « théorie de référence » et la « théorie d’usage ». La théorie de référence est la théorie spontanée à laquelle fait appel l’intervenant pour justifier sa pratique, lorsqu’on lui pose la question : « Pourquoi agis-tu ainsi ? ». Cette théorie agit comme un surmoi professionnel, une norme extérieure à la pratique. Bien souvent, la théorie de référence remonte à la formation initiale. Elle fait partie d’une tradition intellectuelle communément partagée par une communauté de pratique. Pour sa part, la théorie d’usage est la théorie qui émerge de la pratique. Elle se développe au gré des expériences du praticien.

L’étude des transcriptions a d’abord permis de faire une analyse de premier niveau, ce que j’appelle l’analyse de la pratique proprement dite. Il s’agissait de dégager l’emploi que je faisais de ma théorie de référence durant l’activité de formation. La théorie de référence est résumée dans le protocole de recherche, que l’on retrouve à l’annexe 1.

C’est à un second niveau, ce que j’appellerai le niveau de la praxis49, que l’étude des transcriptions devint intéressante. Elle montre des phénomènes de décalage ou de conflit entre la théorie de référence et la théorie d’usage du chercheur. Pour aborder ce genre d’incohérences, Argyris et Schön parlent de dilemmes. Ils soutiennent que ces dilemmes occasionnés chez l’intervenant par des conflits entre la théorie de référence et la théorie d’usage du praticien entraînent chez lui une situation de crise. En tout, huit dilemmes ont été repérés, permettant ainsi de cerner les horizons de la crise.

46 Les procès-verbaux ainsi que les transcriptions des rencontres se retrouvent sur un CD disponible sur demande à la réception de la

Faculté de théologie et de sciences religieuses de l’Université Laval. Dans le cadre de la thèse, nous l’appellerons « Document CD ressource », suivi du nom du document et des pages auxquelles nous renvoyons dans ce fichier.

47 Saint-Arnaud, Yves. « Guide méthodologique pour conceptualiser un modèle d'intervention. » Dans Recherche, formation et

pratiques en éducation des adultes, dir. F. Serre, 405-419. Sherbrooke : Éditions du CRP, 1993, p. 237-282.

48 La notion d’« apprentissage organisationnel » sera définie au chapitre 9 de la thèse.

49 Nous préciserons l’emploi du terme praxis dans l’introduction de la partie 3 de la thèse consacrée à la méthodologie de la recherche.

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Comme nous le verrons, la crise n’a pas d’abord porté sur un manque de compétences techniques de la part de l’intervenant. La recherche-action a donné lieu au respect rigoureux du protocole de recherche, selon les indications préétablies. En fait, la crise a davantage porté sur un manque de compétences relationnelles50. Une série de compétences en souffrance ont été découvertes à l’aide des dialogues contenus dans les transcriptions. Ces dialogues montrent combien ce manque de compétences peut affecter la relation au cœur de l’intervention.

Après avoir identifié un manque de compétences qui compromettait la relation d’intervention, il s’agissait de se demander « pourquoi » de telles compétences étaient importantes en elles-mêmes. Il a fallu réexaminer les textes bibliques à la recherche de telles compétences. Nous sommes passé à un niveau supérieur, celui des principes bibliques.

1.4 Partie 4 : la dimension biblique (chap. 7-8)

« Éventuellement, si cela est sérieux, la communauté doit réexaminer ses textes sacrés et les évènements qui constituent la source des normes et des idéaux qui guident ses pratiques. Cela met en contact ces questions avec les textes normatifs et produit un dialogue entre ces mêmes questions et les textes. » 51

L’analyse des transcriptions a permis de faire un bilan assez « sérieux », comme le suggère Browning (voir l’encadré ci-dessus), pour qu’elle me pousse à réexaminer les Écritures. La mise au jour de certaines compétences relationnelles allait permettre de jeter un nouveau regard sur les Écritures. Cette nouvelle interprétation constitue l’essentiel du chapitre 7. J’ai cherché à interpréter théologiquement ces données en les mettant en contact avec les textes bibliques. L’idée était de faire une lecture actualisante des textes bibliques, par le biais de la méthodologie de l’application. Pour mener à bien l’évaluation de cette méthodologie d’origine protestante évangélique, j’ai écrit en 2009 un article synthèse dans la revue Cahiers de spiritualité ignatienne ayant pour titre : « Mettre en pratique la Parole (Jc 1, 25) »52.

Avant de procéder à une application pastorale des textes bibliques, j’ai voulu mener un « réexamen » de ces textes à l’aide des données que j’avais recueillies au fil de l’analyse. Les données ont montré une carence de l’intervention sur le plan des compétences relationnelles.

50 Il nous faudra distinguer compétences techniques et compétences relationnelles, comme on le verra au chapitre 6. 51 Browning, Don S. Op. cit. p. 6.

21 Pour procéder à un « réexamen » des textes bibliques, j’ai voulu prendre acte de cette carence, tout en l’interprétant dans le contexte de la formation de disciples.

Après avoir dégagé des données un profil de compétences qu’on peut facilement associer au « coaching », il me restait à faire une relecture critique des textes bibliques à l’aide de ce même profil (partie 4). Pour ce faire, j’ai choisi douze extraits de l’Évangile selon Matthieu. Ces textes allaient me permettre de faire des parallèles entre les compétences en coaching et les compétences exercées par Jésus dans les Évangiles. Cette recherche exégétique a donné lieu à un énoncé de 12 compétences relationnelles fondées sur ces mêmes extraits bibliques. Ce sont ces compétences qui constituent maintenant le cœur de mon modèle d’intervention en coaching. J’ai voulu mettre ce modèle en application en me donnant des critères susceptibles de baliser le processus d’intervention pour chacune des compétences. C’est ce qui a donné lieu au chapitre 8 de la thèse.

1.5 Partie 5 : la dimension théologique et ecclésiologique (chap.

9-10)

« Ainsi, plus les pratiques changent, plus les questions changent, et plus la communauté verra différents sens dans ses textes normatifs à mesure que la situation et que les questions changent. » 53

La recherche de compétences relationnelles m’a permis de jeter un regard différent sur l’Évangile selon Matthieu, appelé traditionnellement « l’Évangile de l’Église ». Dans cet Évangile, le ministère du Christ est réinterprété à la lumière du mandat missionnaire (Matthieu 28, 18-20)54. Tenant compte du caractère missionnaire de cet Évangile, le réexamen des Écritures a mis en lumière « différents sens » (encadré ci- dessus), comme le dirait Browning. Il a été possible de dégager un sens pastoral de nombreux textes pour lesquels on s’était peut-être contenté d’en extraire jusque là un sens moral ou spirituel.

Plus mes questions évoluaient, plus ma réflexion théologique s’approfondissait, et plus j’ai été amené à élargir mes considérations. D’ordre biblique, mes réflexions débouchèrent en conclusion sur des perspectives d’ordre théologique et ecclésiologique. Elles me permettraient comme intervenant-chercheur de répondre à la question : « qui suis-je? » et « qui sommes-nous? ».

53 Browning, Don S. Op. cit. p. 6.

54 Comme j’aurai l’occasion de le montrer au chapitre 7, le mandat missionnaire en Matthieu 28, 18-20 agit comme clé de voûte de tout

l’Évangile selon Matthieu. L’attention accordée par Matthieu à la formation des disciples par Jésus est à comprendre dans la perspective du mandat missionnaire.

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Cela a donné lieu à une discussion théologique qui ouvre des perspectives relatives au modèle de formation qui sous-tend la formation de disciples, ainsi qu’au modèle ecclésiologique qui lui permet de se développer comme pratique de vie chrétienne. À la fin de ce parcours, j’allais pouvoir me réjouir d’un « déjà-là » théologique (chapitre 9), mais j’allais aussi pouvoir aspirer à un « pas encore » théologique (chapitre 10). Pour conclure, j’ai cherché à évaluer mon parcours doctoral à la lumière des objectifs de recherche que j’ai formulés au tout début de mon cheminement dans le cadre du contrat d’apprentissage (conclusion).

1.6 Conclusion de l’introduction de la thèse

Dans cette introduction, l’image du champ à défricher que l’on retrouve au chapitre 10 du livre d’Osée (Osée 10, 12b) m’a permis de poser un regard d’ensemble sur mon parcours doctoral. Ce parcours a été marqué par un appel à la formation de disciples dans un contexte de nouvelle évangélisation55. En réponse à l’appel de Jean-Paul II, j’ai voulu évangéliser avec « une nouvelle ardeur, de nouvelles méthodes et un nouveau langage » 56. Les cinq parties de la thèse se veulent porteuses de cette nouveauté.

Premièrement, comme en fait état la partie 1, le contexte de recherche m’a amené à produire un nouveau type de thèse de type « modèle d’intervention » faisant appel à un travail d’« élaboration » conceptuelle au contact de la réalité pastorale. Cette thèse constitue donc une première dans le cadre du programme de doctorat en théologie pratique de l’Université Laval.

Deuxièmement, le besoin de formation en milieu paroissial ainsi que mes propres besoins de formation m’ont poussé à défricher un nouveau domaine de recherche en contexte catholique, celui de la formation de disciples d’origine protestante évangélique, comme en fait état la partie 2 de la thèse. À ma connaissance, il s’agit de la première thèse dans le domaine de la formation de disciples en contexte catholique québécois.

Troisièmement, ce parcours m’a poussé à formaliser de manière nouvelle la réflexion méthodologique en théologie pratique, comme le montre la partie 3. Pour ce faire, j’ai eu recours aux travaux d’un théologien évangélique pentecôtiste américain, Ray S. Anderson. Faute d’avoir été traduits en français, ses ouvrages ne sont malheureusement pas connus du lectorat francophone. Dans un contexte où manque cruellement une théologie pratique au service de la croissance de l’Église, j’ai cherché à faire connaître sa réflexion. Il s’agit encore là d’une nouveauté.

55 Je définirai ce que j’entends par « nouvelle évangélisation » au chapitre 1 de la thèse.

23 Quatrièmement, ce parcours m’a conduit à dégager des compétences relationnelles au contact de la réalité pastorale et de la Parole de Dieu. Ces données encouragent le déploiement d’une nouvelle pratique pastorale, celle du coaching en contexte de formation de disciples. Cette pratique sera présentée dans la partie 4 de la thèse.

Cinquièmement, ce parcours m’incite à mettre en valeur un modèle de formation longtemps tenu en haute estime par l’Église primitive. Ce modèle est pratiquement tombé dans l’oubli dans l’Église catholique. Étonnamment, d’autres églises se sont réapproprié cette tradition et le monde séculier a repris intérêt à ce paradigme. Cela m’amènera à discuter de la formation en terme de relation d’apprentissage dans la partie 5 de la thèse. Cela constitue un nouveau modèle de formation en contexte catholique francophone.

Pour compléter la réflexion théologique, je chercherai à présenter à grands traits un nouveau modèle ecclésiologique en contexte catholique. Ce modèle a été peu étudié dans la littérature catholique récente. Il s’agit du modèle de l’Église communauté de disciples que je présenterai dans la partie 5 de la thèse.

Enfin, en conclusion, j’évaluerai mon parcours doctoral à la lumière des objectifs de recherche que j’ai formulés. Ces objectifs étaient directement liés aux besoins de formation que j’avais exprimés sur le terrain. Il est relativement nouveau d’accorder une telle importance aux besoins de formation et d’en faire un critère d’évaluation dans le cadre d’une thèse en théologie pratique.

Pour toutes ces raisons, il semble juste d’utiliser l’image du défrichage et du champ nouveau pour évoquer l’ensemble de mon parcours. La thèse est bel et bien porteuse de nouvelles propositions qui sauront, du moins je l’espère, donner un élan renouvelé à l’activité missionnaire de l’Église dans un contexte de nouvelle évangélisation.

Selon moi, le lecteur qui saisit l’urgence d’une nouvelle évangélisation pourra tirer profit de cette thèse.

D’une part, l’intervenant pourra y trouver un nouveau langage, de nouvelles méthodes et de nouvelles inspirations pour son action pastorale. D’autre part, le chercheur pourra y découvrir de nouveaux référents ecclésiologiques, bibliques et pastoraux lui permettant d’envisager à nouveaux frais la formation des laïcs. Voilà pourquoi je vous invite à prendre connaissance de mon parcours doctoral.

En guise de préambule à chacune des parties, j’ai proposé quelques points de repère relatifs à ce que l’on pourrait appeler une « théologie pratique fondamentale ». Je l’ai fait pour montrer les enjeux fondamentaux

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entourant chacune des parties de la thèse. Pour ce faire, je prolongerai la réflexion que nous avons initiée avec Browning sur l’intégration de la théologie dans la pratique du ministère. J’aurai recours aux écrits de Ray S. Anderson (1925-2009). Anderson est d’abord et avant tout préoccupé par l’exercice du « ministère » 57. Il part du constat suivant : l’exercice de la théologie est souvent dissocié du ministère et le ministère est souvent pauvre théologiquement. Anderson prend acte du vieux contentieux entre la théorie et la pratique, tout en cherchant à opérer un réel dépassement. Comme il aime à le répéter : le ministère, c’est de la théologie, et la théologie, c’est un ministère. Pour lui, la pratique du ministère n’est pas seulement un lieu de réflexion théologique. Elle est en elle-même une activité théologique58.

Signalons au passage que Ray S. Anderson (Ph. D., Université d’Édimbourg) a été professeur au Séminaire théologique Fuller pendant plus d’une trentaine d’années (Pasadena, Californie). Il a écrit de nombreux ouvrages en théologie pratique, dont Ministry On The Fireline – A Practical Theology For An Empowered

Church (1993)59, The Soul of Ministry (1997)60, The Shape of Practical Theology: Empowering Ministry with

Theological Praxis (2001) et Spiritual Caregiving as Secular Sacrament: A Practical Theology for Professional Caregivers (2003)61. À son sujet, le Wiley-Blackwell Companion to Practical Theology souligne que « le modèle trinitaire de Ray S. Anderson (2001) en tant que théologie pratique envisagée comme praxis ecclésiale a joué un rôle majeur dans la structuration des programmes de théologie du ministère [doctor of ministry programs] des écoles évangéliques »62.

J’ai voulu inscrire ma pratique et mon discours dans le sillage de ce théologien dans l’espoir que soit mieux reconnue par le monde académique l’importance d’une théologie pratique axée sur l’intervention, et que soit mieux saisie par le monde ecclésial la nécessité d’un œcuménisme théologique favorisant une réelle pratique d’évangélisation sur le terrain.

Paul VI appelait de tous ses vœux un œcuménisme pratique dans l’exhortation post-synodale Evangelii

Nuntiandi :

57 L’expression « ministère » est ici définie dans le sens néo-testamentaire de service en Église. Elle inclut par conséquent l’ensemble

des services en Église. C’est dans ce sens que sera utilisée cette expression dans cette thèse.

58 Anderson, Ray S. The Shape of Practical Theology: Empowering Ministry with Theological Praxis. Downers Grove : InterVarsity

Press, 2001, p. 62.

59 Anderson, Ray S. Ministry On The Fireline – A Practical Theology For An Empowered Church. Downers Grove : Intervarsity Press,

1993.

60 Anderson, Ray S. The Soul of Ministry. Louisville : Westminster John Knox Press, 1997.

61 Anderson, Ray S. Spiritual Caregiving as Secular Sacrament: A Practical Theology for Professional Caregivers. Philadelphia :

Jessica Kingsley Publishers, 2003.

62 Scalise, Charles J. « Protestant Evangelicalism ». Bonnie J. Miller-McLemore, dir. The Wiley-Blackwell Companion to Practical

25 Que l’on collabore plus résolument avec nos frères chrétiens auxquels nous ne

sommes pas encore unis par une communion parfaite, en nous fondant sur le baptême et sur le patrimoine de foi qui nous est commun, de façon à pouvoir dès maintenant, dans le même travail d’évangélisation, témoigner ensemble et plus largement du Christ dans le monde.63

C’est à une telle entreprise que je veux humblement contribuer par le biais de cette thèse.

Qu’il me soit permis de faire une dernière remarque introductive : à partir de maintenant, chaque fois que je parlerai en ma qualité d’intervenant sur le terrain, j’emploierai la première forme du singulier, c’est-à-dire le « je ». De la même manière, chaque fois que je m’exprimerai en ma qualité de chercheur, j’utiliserai la première personne du pluriel, c’est-à-dire le « nous ». Cette convention de langage vient du besoin de distinguer ce qui relève du monde ecclésial et du monde académique. Bien que dans les faits, ministère et théologie soient intimement liés et qu’il faille parler pour cela de l’intervenant-chercheur, d’un point de vue méthodologique, il paraît important de distinguer ces deux réalités afin de pouvoir unir sans les confondre la logique de l’intervention et la logique de la recherche64.

63 Paul VI. Exhortation post-synodale "Evangelii Nuntiandi". Vatican : Édition polyglotte vaticane, 1975, no 77. Document HTML:

http://www.vatican.va/holy_father/paul_vi/apost_exhortations/documents/hf_p-vi_exh_19751208_evangelii-nuntiandi_fr.html (visité le 4

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