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Dimension environnementale

Dans le document du territoire public (PATP) (Page 37-41)

Chapitre 2 Information de base

2.3 Contexte régional de planification

2.3.1 Dimension environnementale

Le territoire du Saguenay–Lac-Saint-Jean est façonné par trois grands ensembles physiographiques : une plaine argileuse et sablonneuse ainsi qu’un fjord majestueux en son centre, entourés d’un vaste plateau aux sols de till mince avec de nombreux affleurements rocheux et des dépôts de surface plus épais dans les vallées. La plaine forme l’essentiel du milieu habité et du milieu agroforestier de la région, tandis que les hautes-terres du plateau laurentien renferment des ressources fauniques, forestières, hydrauliques, récréatives et touristiques génératrices de nombreuses retombées économiques et sociales au profit des citoyens de la région et de l’extérieur.

Le fjord de la rivière Saguenay s’étend sur une longueur de plus de 100 km. Seul fjord du Québec méridional, il présente des caractéristiques géologiques, biologiques et paysagères qui en font un secteur récréotouristique reconnu à l’échelle internationale même si l’ensemble de ses potentiels n’a pas encore été complètement étudié et mis en valeur.

Cette vallée glaciaire, en forme d’auge, et la plaine divisent le plateau laurentien en deux entités de référence distinctes. Le massif des Monts Valin domine l’entité nord-est, tandis que le massif du lac Jacques-Cartier (plateau Des Grands Jardins) domine l’entité sud. Plus au nord, au-delà du 51e parallèle, le plateau est caractérisé par les massifs des Montagnes Blanches et des Monts Otish. Ce dernier massif est situé à l’extrémité nord de la région et présente des reliefs de cuesta6.

Ces grands massifs possèdent de hauts sommets qui culminent à des altitudes variant de 900 à 1 130 m. En raison de leur altitude ou de leur latitude, ces massifs disposent de conditions climatiques offrant une végétation subalpine et alpine ainsi que des quantités et des durées d’enneigement exceptionnelles. Ces caractéristiques attirent les amateurs de plein air et suscitent l’intérêt et la mobilisation des intervenants touristiques, notamment pour le développement d’activités hivernales et d’écotourisme.

Le sous-sol de la région fait partie de la Province du Grenville. Il est constitué de gneiss (roches métamorphiques) d’origine volcanique, sédimentaire et intrusive avec des intrusions anorthositiques et granitiques. Les gneiss de la partie nord-ouest sont surtout d’origine volcanique et sédimentaire. Ils sont situés dans le prolongement de la Ceinture de roches vertes de l’Abitibi dont l’âge varie de 2,65 à 2,9 milliards d’années. Ces roches sont reconnues pour leur minéralisation en or, cuivre et zinc. Les gneiss du nord-est, de la partie centrale et du sud de la région, sont plus jeunes, soit de 1,4 à 1,5 milliard d’années, et sont principalement d’origine ignée et sédimentaire. C’est dans ces secteurs que se trouvent les principales masses intrusives dont l’âge varie de 1,0 à 1,2 milliard d’années. Un fossé d’effondrement, appelé graben du Saguenay, a permis de préserver dans la plaine du lac Saint-Jean et dans la vallée de la rivière Saguenay des unités de calcaires fossilifères et de schistes (structure en feuilles)

6 Relief de plateau en structure sédimentaire à double pente asymétrique avec en front un talus en pente raide (la côte) et un revers doucement incliné en sens inverse.

dont l’âge est d’environ 450 millions d’années. Ce graben, aujourd’hui surcreusé par les épisodes glaciaires, offre un paysage dont le fjord du Saguenay en est le résultat le plus spectaculaire.

Le granite exploité, surtout à proximité des milieux habités comme matériau de construction, possède une qualité reconnue sur les marchés internationaux. Une meilleure connaissance du potentiel minéral de la région et l’intensification de l’exploration pourraient générer davantage d’activités visant l’exploitation des ressources minérales dans l’avenir.

L’hydrographie

Le réseau hydrographique emprunte bien la structure des trois ensembles physiographiques de la région. Il exploite les fissures et les fonds de vallées d’orientation nord-sud du plateau, la cuvette du lac Saint-Jean et le fjord de la rivière Saguenay. Il est composé essentiellement de l’immense bassin versant de la rivière Saguenay situé aux limites de la ligne de partage des eaux entre le nord et le sud du Québec et est divisé en 15 sous-bassins versants. Ses eaux alimentent d’importantes rivières à haut débit captées en grande partie par le lac Saint-Jean pour ensuite s’écouler dans la rivière Saguenay vers le fleuve Saint-Laurent. Quatre autres grands bassins hydrographiques prennent leur source sur le territoire du Saguenay–Lac-Saint-Jean, à l’est et au sud-ouest de la région. Leurs eaux approvisionnent les grandes rivières coulant vers le fleuve Saint-Laurent dans les régions de la Côte-Nord et de la Mauricie. Il s’agit des bassins des rivières Portneuf, Betsiamites, aux Outardes et Saint-Maurice.

Ce réseau est caractérisé aussi par ses grands lacs-réservoirs et une multitude de plans d’eau dont la majorité sont de petite taille. On dénombre plus de 30 000 lacs parmi lesquels plus de 80 % mesurent moins de 20 ha7. Ils sont localisés principalement sur le plateau laurentien et les plus importants en superficie se situent dans la partie est de la région, où la topographie est plus accidentée.

Les diverses composantes de ce réseau offrent des potentiels économiques et sociaux essentiels au développement du niveau et de la qualité de la vie des citoyens du Saguenay–

Lac-Saint-Jean. Le potentiel énergétique des rivières à grand débit contribue à l’approvisionnement électrique de l’industrie lourde tandis que le potentiel récréatif et touristique des rivières et des lacs permet la mise en valeur de la faune halieutique, la navigation fluviale et le développement de la villégiature en milieu riverain. De plus, ce grand réseau alimente en eau potable les populations résidantes situées en aval. Cette eau est généralement de bonne qualité en raison de la filtration produite par le milieu forestier du plateau laurentien.

L’eau douce occupe une place importante dans la vie socio-économique des Saguenayens, des Jeannois et des Innus en raison de sa qualité, de son accessibilité et de l’importance des super-ficies qu’elle couvre.

7 Ministère des Ressources naturelles et de la Faune (2005). Plan régional de développement du territoire public — section récréotourisme, Saguenay–Lac-Saint-Jean, Direction régionale de la gestion du territoire du Saguenay–

Lac-Saint-Jean.

Le climat

Le climat du Saguenay–Lac-Saint-Jean est caractérisé par une saison de croissance plus courte sur le plateau que dans la plaine où se pratique l’agriculture régionale. Relativement plus courte que celle des régions méridionales du Québec, la durée de la saison de croissance dans la plaine limite cependant la diversité de la végétation et des productions agricoles. Le climat de la région, de type continental dominé par des conditions froides et modérément humides, influence également la durée de la saison touristique estivale, dont plusieurs produits sont basés sur les grands espaces naturels et les activités de plein air.

Une autre caractéristique du climat régional a trait à l’enneigement abondant et de longue durée sur les massifs du sud de la région. Ce contexte climatique suscite donc l’intérêt des amateurs de motoneige, de plein air et des intervenants économiques dans le développement de nouvelles activités touristiques hivernales.

Par ailleurs, la vélocité des vents pourrait offrir un bon potentiel pour le développement de l’énergie éolienne, particulièrement sur les hauteurs des massifs.

La végétation

Le territoire de la région est compris dans trois sous-zones de végétation, soit la forêt boréale continue (94 %), la forêt mélangée (5 %) et la taïga (1 %). Il se divise en quatre domaines bioclimatiques, soit la pessière à mousses (73 %), la sapinière à bouleau blanc (20 %), la sapinière à bouleau jaune (6 %) et la pessière à lichens (1 %)8. La zone de la forêt boréale continue couvre l’ensemble du plateau laurentien et elle est dominée par les conifères.

L’épinette noire est l’essence résineuse principale. Elle est convoitée par l’industrie forestière en raison de la qualité de sa fibre et de ses propriétés structurales.

Les perturbations naturelles en forêt boréale sont provoquées en grande partie par les incendies de forêt et les épidémies d’insectes. Le paysage de la forêt boréale est principa-lement façonné par ces perturbations naturelles et les activités humaines (récolte du bois).

En raison du climat plus clément, les forêts de la sous-zone de la forêt mélangée sont composées d’une végétation plus diversifiée et sont davantage associées aux régions du sud du Québec, car elles avoisinent la limite de leur aire de distribution. À titre d’exemple, on y trouve les espèces suivantes : le bouleau jaune, l’érable à sucre, le frêne noir et le thuya.9 La forêt mélangée du Saguenay–Lac-Saint-Jean forme une enclave dans la forêt boréale. C’est dans cette sous-zone de forêt mélangée qu’est concentrée la forêt privée à forte proportion de jeunes peuplements.

Les terrains forestiers occupent 88 % du territoire de la région et le couvert résineux compte pour 63 % de cette superficie. Le couvert mélangé y compte pour 18 %, le couvert feuillu, 6 %, alors que les territoires en voie de développement occupent le reste des superficies avec 13 %.

Les peuplements de moins de 100 ans sont relativement bien distribués sur tout le territoire forestier, tandis que la forêt naturelle mature prend la forme de grands massifs découpés par

8 Portrait forestier des régions du Saguenay–Lac-St-Jean et du Nord-du-Québec (Chibougamau-Chapais), 2004.

9 Rapport de classification écologique : sapinière à bouleau jaune de l’est, 1999.

les perturbations naturelles au nord du 50e parallèle. La forêt mature couvre près du tiers du parterre forestier du Saguenay–Lac-Saint-Jean10.

Le bleuetier, qui colonise notamment les espaces dévastés par les incendies de forêt et ceux en voie de régénération, constitue une autre particularité de la végétation régionale. Il pousse autant dans la plaine sablonneuse, en bleuetière aménagée, que sur le plateau laurentien en milieu forestier. Sa mise en valeur entraîne des retombées socioéconomiques de plus en plus substantielles pour la région.

Enfin, les tourbières couvrent près de 88 200 ha11, soit près de 1 % de la superficie de la région.

Les plus vastes reposent sur les dépôts deltaïques des rivières Ashuapmushuan, Mistassini et Péribonka. Les tourbières ombrotrophes uniformes (bog)12 sont les formes de milieux humides les plus fréquemment observées dans la région. Aux marges du bouclier précambrien, dans le secteur de Saint-Ludger-de-Milot, on trouve aussi des tourbières de très grande superficie.

Quelques tourbières minérotrophes uniformes (fen)13 de superficie parfois importante peuvent également être observées en bordure du lac Saint-Jean. Tout comme les régions du Bas-Saint-Laurent et de la Côte-Nord, celle du Saguenay–Lac-Saint-Jean compte parmi les principaux producteurs de tourbe au Québec.

La faune

La région possède une faune halieutique14 et cynégétique15 diversifiée. Certaines espèces présentent un intérêt particulier, soit en raison de leur abondance, comme dans le cas de l’omble de fontaine et de l’orignal, ou pour leur situation préoccupante comme la ouananiche, le saumon atlantique, le garrot d’islande et le caribou forestier. Ces deux dernières espèces sont déclarées vulnérables en vertu du Règlement sur les espèces fauniques menacées ou vulnérables et leurs habitats.

L’omble de fontaine dulcicole (forme d’eau douce) abonde dans les lacs de tête des massifs, plus particulièrement dans le secteur des monts Valin où l’on trouve la plus importante concentration dans la région et l’une des deux plus importantes concentrations d’ombles de fontaine connues au Québec vivant en allopatrie (seule espèce de poisson présente dans un même plan d’eau). Cette abondance entraîne une importante activité de pêche sportive autant dans les territoires fauniques structurés qu’en dehors de ceux-ci, et contribue indéniablement au développement de l’industrie récréotouristique régionale.

10 Ministère des Ressources naturelles (2002). Rapport sur l’état des forêts québécoises 1995-1999, Direction de la planification et des communications.

11 Ministère des Ressources naturelles et de la Faune (2005). Service géologique de Québec, Direction de la géologie, compilation interne.

12 Les bogs sont des tourbières nourries essentiellement par les eaux de précipitation. Elles sont acides, pauvres en éléments nutritifs et montrent une végétation moins diversifiée que les tourbières minérotrophes (fen). Leur végétation est caractérisée par un tapis de sphaigne.

13 Les fens sont des tourbières alimentées en eaux venues d’abord en contact avec le sol minéral et, en plus, par des précipitations directes. Elles supposent une certaine circulation de l’eau dans le sol (proximité d’un ruisseau, pente, etc.), ce qui rend son sol un peu moins acide. La végétation de ces tourbières est dominée par les herbacées autres que les mousses.

14 Qui concerne la pêche.

15 Qui concerne la chasse.

La ouananiche se trouve surtout dans le lac Saint-Jean et certains de ses tributaires. Sa situation actuelle préoccupante et les mesures de conservation qui y sont associées résultent pour l’instant en une diminution importante de son utilisation à des fins récréatives et alimentaires. Le saumon atlantique, l’omble de fontaine anadrome (truite de mer), le doré jaune, l’éperlan arc-en-ciel et les espèces marines du fjord du Saguenay suscitent de leur côté beaucoup d’intérêt sur les plans récréatif et alimentaire.

En plus du saumon atlantique et de la ouananiche, le touladi et l’omble chevalier font aussi l’objet de mesures particulières de protection, notamment au regard de l’exploitation par la pêche sportive et du développement de l’occupation des zones riveraines.

La grande faune terrestre est composée principalement de l’orignal, de l’ours noir et du caribou forestier. L’habitat de l’orignal est situé en grande partie dans le domaine de la sapinière qui ceinture la forêt mélangée des basses-terres du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Les densités hivernales y atteignent près de deux bêtes aux 10 km2 16 et entraînent une activité de chasse importante ainsi que de bonnes récoltes. Quant au caribou forestier, il fréquente principalement le domaine de la pessière à mousse plus au nord, notamment sur le pourtour des grands lacs-réservoirs. Par endroits, son aire de distribution s’étend plus au sud dans le domaine de la sapinière à bouleau blanc, presque jusqu’à la rivière Sainte-Marguerite. Depuis sa désignation à titre d’espèce faunique vulnérable en 2005, le ministère des Ressources naturelles et de la Faune a rendu public un plan de rétablissement qui fait état des stratégies retenues afin d’assurer sa pérennité. De plus, certains territoires fréquentés par le caribou forestier ont été mis en réserve par le gouvernement aux fins d’aires protégées.

Enfin, les particularités biophysiques des basses-terres du Saguenay–Lac-Saint-Jean et de la rivière Saguenay en font un corridor de migration naturel au printemps et à l’automne pour plusieurs espèces d’oiseaux migrateurs. Les marais littoraux du lac Saint-Jean, les battures de la rivière Saguenay et les terres agricoles contribuent à la présence de ces espèces.

2.3.2 Dimension sociale

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