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CHAPITRE IV. TÂCHE 3 : DIFFICULTÉS DE LA CONCEPTION DES

6. R ÉSULTATS : DIFFICULTÉS ET SOURCES DE DIFFICULTÉS

6.4. Difficultés de communication

Nous avons formulé deux hypothèses de sources de difficultés concernant la communication entre deux groupes jumelés. La première, H3, a trait au langage utilisé pour communiquer. La deuxième, H4, à l’utilisation des outils de communication.

6.4.1. L'utilisation d'un langage équivoque conduit au dessin de solutions techniques incompatibles

L’hypothèse H3 prévoyait : « H3 (IV-4.2.1) : L’hétérogénéité des groupes, en ce qui concerne la maîtrise du vocabulaire technique et la maîtrise des graphismes techniques, est une source de difficultés pour une communication efficace entre les groupes. Cette difficulté pourrait donc, selon nous, se traduire par des explications fastidieuses pour les élèves qui n'ont pas eu de formation technologique préalable, et par des incompréhensions de la part de ceux-ci lors d'explications techniques faites par les

étudiants qui ont eu une formation technologique préalable ». Cette hypothèse est-elle vérifiée ?

Pour 4 unités de travail (sur 14), nous avons observé une mauvaise interprétation d'une information communiquée par le groupe jumelé. Selon les groupes, elles portent soit sur des mots qualifiant la surface d'une pièce (« face extérieure du roulement » dans un message électronique de AB4, « à 86 du bord » dans le discours de EF2 en visioconférence), soit sur le signe de coordonnées, dans un repère orthogonal défini par les étudiants (CD4 et EF1, dans un message électronique). Dans tous les cas il s'agit de définir une position, et cela a conduit au dessin de solutions incompatibles. Un vocabulaire technique précis et univoque, utilisé systématiquement pour désigner des solutions techniques, aurait aidé les étudiants des unités de travail AB4 et EF2 à bien interpréter les informations communiquées par le groupe jumelé. C’est donc un manque de savoir-faire en communication de descriptions de solutions techniques qui est ici la source de ces difficultés des étudiants.

On peut aussi se demander si ces problèmes d'interprétation ne sont pas liés à des difficultés d'utilisation des outils de communication. En effet, l'utilisation par AB4, CD4 et EF1 de la messagerie électronique pour définir une position n'est pas vraiment appropriée. Par ailleurs, F2 aurait pu contrôler, par caméras interposées, que la retranscription des cotes par E2 était correcte. Le paragraphe suivant développe les difficultés d'utilisation des outils de communication à distance.

6.4.2. Les outils de communication ne sont pas utilisés de manière efficace

Nous avons observé trois difficultés d'utilisation des outils de communication à distance.

La première valide l’hypothèse H4 pour deux unités de travail sur 14. Cette hypothèse prévoyait : « H4 (IV-4.2.2) : En supposant que le poste de visioconférence est un outil jamais utilisé auparavant par les étudiants pour communiquer des données géométriques, ni aucun autre outil dont ils auraient pu adapter les schèmes, nous faisons l’hypothèse qu’ils n’ont pas construits les schèmes d’actions instrumentées correspondants. En particulier celui qui permet de contrôler la bonne prise de notes en visioconférence ». Et, en effet, deux groupes ont mal recopié un dessin montré en visioconférence par leur groupe jumelé. Les étudiants de leur groupe jumelé n'ont pas contrôlé leur prise de note, alors que le banc-titre le permet. Elle concerne les unités de travail EF2 et CD2. Nous pensons que cette difficulté est due à l'absence des schèmes d'usage qui intègrent le contrôle des notes prises par le groupe distant dans la communication visuelle par le banc-titre.

La deuxième difficulté observée est l'utilisation non appropriée de la messagerie électronique pour communiquer des données géométriques. Nous l'avons dit, elle concerne AB4, CD4 et EF1. Il semble que, contrairement à ce que nous avions prévu en

d'action instrumentée de la visioconférence qui leur permettraient d'utiliser systématiquement la visioconférence dans l'action de communication d'une donnée géométrique.

La troisième difficulté se traduit par un déréglage de la caméra du banc-titre et l'incapacité à la régler à nouveau. Elle concerne EF1. Elle peut être expliquée par un défaut de schème d'usage du banc-titre.

7. Bilan et discussion

7.1. Bilan des difficultés

La figure ci-dessous présente le bilan des sources de difficultés observées, et qui ont eu des conséquences sur la production ou/et la méthode mise en œuvre par les étudiants pour concevoir les interfaces entre les sous-structures conçues par un groupe et celles conçues par le groupe jumelé.

Ecarts par rapport à la production attendue

7/14 Les lieux de l'interface ne sont pas

anticipés : espaces enveloppes pas prévus,

pas de planification

7/14 L'interface n'est pas évoquée et aucun paramètre déterminant

l'interface n'est communiqué

10/14 Des informations communiquées sur les paramètres déterminant l'interface ne sont pas ou

sont mal prises en compte 12/14 Des solutions

dessinées par deux groupes jumelés sont

incompatibles à leur interface

3/14 Sous-structure pas dessinée à son interface avec une sous-structure

du groupe jumelé

7/14

2/14 3/14

Ecarts par rapport à la méthode de référence Sources de difficultés 8/14 1/14 3/14 3/14 4/14 9/14 4/14 4/14 3/14

* Sh.A.I. = Schème d'action instrumentée

* Sh.Us. = Schème d'usage

1/14

2/14 Manque de temps 7/14 Incapacité de prévoir le principe

de solution de toutes les sous-structures

4/14 Manque de savoir-faire en communication de descriptions de

solutions techniques 3/14 Sh.Us.* du poste de visioconférence avec banc-titre pas

construits (contrôle et réglage) 10/14 Incapacité d'anticiper l'existence d'une pièce qui n'est pas

dessinée sur la feuille de calque + non connaissance du mode de défaillance d'incompatibilité aux

interfaces

3/14 Sh.A.I.* du poste de visioconférence avec banc-titre pas

construits pour communiquer une donnée géométrique

7.2. Le concept d’interface et le mode de défaillance