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a. Examen clinique classique

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i. Observation à distance : approche visuelle

On commence par observer l’animal, l’harmonie de son corps à l’arrêt pour remarquer, par exemple une posture adaptative, s’il soulage un membre, si ses postérieurs sont réunis… La couleur et la qualité du pelage sont des informations intéressantes. Un chien ayant un poil soyeux à l’avant main et un poil terne et rêche à l’arrière main peut présenter une dysfonction vertébrale au niveau de la zone frontière des deux qualités de pelage. Puis on regarde l’animal en mouvement, cela permet de commencer à appréhender les systèmes neurologique et musculo-squelettique. On recherche un mouvement harmonieux. L’amplitude et les restrictions de mobilité sont les points qui doivent attirer notre regard.

ii. Palpation et mobilisation

Le toucher permet de déceler des écarts de température, des variations de texture, le taux d’humidité, les pressions et les tensions. On peut également appréhender les reliefs osseux, les volumes musculaires et les articulations. Une pression forte permet de mobiliser les saillies osseuses ou entraîner des réactions musculaires réflexes.

Au niveau de la tête et du cou, l’articulation temporo-mandibulaire est testée par pression sous et dessus l’arcade zygomatique. On glisse l’index entre l’occiput, les branches montantes de la mandibule et les ailes de l’atlas pour l’articulation atlanto-occipitale. Dans le cas des cervicales, palper de chaque côté de l’encolure permettre de se rendre compte de déviation de la colonne ou de tensions musculaires.

Dans la région du thorax et des lombaires, on peut palper les processus épineux pour appréhender leur alignement, une douleur, de la chaleur, une tuméfaction… Une dysfonction peut également être ciblée grâce à une palpation pression bilatérale de chaque côté des processus épineux et en région sternale.

Au niveau du bassin, on palpe les saillies osseuses deux à deux.

Grâce à ces palpations, on peut percevoir la position dans l’espace des tissus, la mobilité de ces derniers et leur qualité.

b. Tests ostéopathiques

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Il est important de différencier la mobilité et la motilité d’un tissu. La mobilité est la propriété de mouvement, de changer de place. Par exemple, le mouvement d’un organe dans la cavité abdominale. L’estomac de par les quatre ligaments qui le tiennent en suspension peut se mouvoir dans l’espace. La motilité est l’aptitude à se mouvoir, les mouvements à toutes les échelles d’observation. Pour l’estomac, il s’agira du péristaltisme.

i. Mobilité des articulations

Passer en revue toutes les articulations de l’organisme est irréalisable. C’est pour cela qu’il existe des tests visant à nous orienter vers l’endroit où se situent les lésions. Nous

62 rappelons que le but est de trouver la lésion primaire, à l’origine de la cascade de réaction tissulaire. Les tests positionnels vont chercher à objectiver une asymétrie anatomique, par exemple, comparer les épines iliaques. Les tests d’orientation cherchent à analyser les tensions pour savoir si ce sont elles qui ont induit le changement anatomique ou si au contraire c’est le changement anatomique qui les a induites. On suit les différents schémas d’adaptation pour chercher la lésion primaire. Enfin, on effectue des tests de mobilité dans cette zone pour affiner le diagnostic.

ii. Test d’écoute de la motilité crânio-sacrée et vertébrale

On cherche à ressentir la motilité des structures, par exemple, la présence de distorsion, de restriction ou d’exagération. Lorsque l’on s’intéresse au crâne, les mains englobent les os temporaux ou bien l’occiput ou les pariétaux. Une main sur la crâne et une sur le sacrum peuvent nous permettre d’avoir une vue globale. On peut ensuite s’intéresser à chaque vertèbre une à une pour préciser la localisation de la lésion. Le toucher ostéopathique permet de percevoir ce MRP ainsi que ses perturbations qui mènent à localiser une dysfonction ostéopathique.

iii. Test d’écoute de la motilité fasciale

Les agressions telles que les plaies, les traumatismes, les interventions chirurgicales, les tensions excessives, provoquent des modifications biochimiques à l’origine de perturbations des propriétés visco-élastiques des fascias et l’apparition d’adhérences. On a alors une densification et une zone de tension mécanique qui change l’axe et la direction des lignes de force des fascias. Ces tensions tissulaires stimulent le dépôt de collagène, de fibrine et de réticuline dans le sens des nouvelles forces mises en œuvre. Le fascia modifie son élasticité et sa viscosité pour s’adapter. Grâce au ressenti manuel, on peut mettre en évidence ces tensions et des modifications de la motilité fasciale.

Dans un premier temps, on utilise des tests globaux puisqu’on cherche à savoir si le mouvement est symétrique et harmonieux. Ces tests vont servir d’approche globale de la motilité fasciale et ils vont englober un ensemble de chaînes fasciales. Dans la théorie du MRP fascial, on définit un MRP spécifique suivant le plan fascial étudié. Ainsi, sous une main entraînée, on sent un mouvement différent selon le plan superficiel, intermédiaire ou profond.

Il existe de nombreux tests :

- Test « de la ligne de dessus et de la ligne de dessous » : Dans ce test, une main est sur le rachis et l’autre sur le sternum. Ainsi, les fascias « de la ligne du dessus » comme par exemple le fascia thoraco-lombaire, l’erector spinale… voient leur motilité comparée avec celle des fascias de « la ligne du dessous » dont le fascia abdominal, les muscles cervicaux ventraux…

- Test de l’encolure : Les mains posées à plat de chaque côté de l’encolure permettent de tester la symétrie des fascias et des muscles droits et gauches de l’encolure, de l’os hyoïde et du fascia pharyngien.

63 - Test du rachis thoraco-lombaire : On teste les fascias thoraco-lombaires droits et gauches et les muscles droits et gauches grâce aux mains posées sur les lombaires ou le thorax.

- Test des antérieurs : Avec une main sur l’antérieur droit et l’autre sur le gauche, on perçoit la motilité des fascias de ces membres.

- De même pour les postérieurs.

Puis, il existe des tests spécifiques pour cibler plus en profondeur une zone qui nous paraît intéressante à diagnostiquer. Parmi ces tests, on pourrait citer celui de l’entrée de poitrine, du diaphragme…

iv. Test de la mobilité fasciale

On teste la possibilité de glissement d’une zone fasciale sur l’autre. Par exemple, après la palpation, on trouve une zone douloureuse et on souhaite savoir s’il y a des adhérences fasciales locales ou étendues. On pose alors les doigts ou la main sur la peau et on essaie de faire glisser la zone fasciale perturbée sur sa sous-jacente. On peut ressentir une restriction de mouvement due à de la fibrose ou un œdème par exemple…

c. Vers le diagnostic

Pour avoir une bonne efficacité thérapeutique, le diagnostic est primordial. On va alors remonter les chaînes de réactions tissulaires pour chercher la lésion primaire. Cependant, il n’est pas toujours évident de la voir dès la première séance du fait du jeu des compensations. On appelle cet ensemble de compensation : la spirale lésionnelle spatiale. Mais on a aussi une spirale lésionnelle temporelle, comme si on remontait le temps jusqu’à cette lésion primaire.

Les tests ostéopathiques vont permettre de mettre en évidence les chaînes de réactions tissulaires, pour idéalement cibler la lésion primaire. L’approche thérapeutique peut alors être mise en place pour libérer les tensions éventuelles.