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a. Les follicules pileux

Chez les carnivores, les poils sont regroupés en follicules pileux (Figure 34). A partir de chaque pore folliculaire, plusieurs tiges pilaires de poils primaires et secondaires sortent, leur nombre varie selon la race. Les poils primaires, qui possèdent une glande sébacée, une glande sudoripare épitrichiale et un muscle arrecteur du poil, sont plus gros et plus long que les poils secondaires, qui eux ne peuvent être accompagnés que d’une glande sébacée.

Le poil comprend une racine, un bulbe pileux et une tige pilaire. Il est synthétisé dans le follicule pileux et sa papille dermique. Le bulbe pileux, avec ses cellules indifférenciées à activité mitotique intense, donne naissance à la tige pilaire et à la gaine épithéliale interne. Il renferme la papille dermique, qui est une zone du derme densifiée très riche en cellules, en capillaires sanguins et en terminaisons nerveuses. Elle est la structure nourricière de la matrice du poil. La tige pilaire est la partie libre du poil. Elle est formée de la médulla au centre, du cortex, couche de kératine très dure, et de la cuticule, fine couche imperméable à l’extérieur.

Longitudinalement, le follicule pileux se divise en trois parties. L’infundibulum va de l’orifice du follicule jusqu’à l’abouchement de la glande sébacée ; l’isthme de la glande sébacée à l’insertion du muscle arrecteur du poil ; et le bulbe pileux entre le muscle arrecteur et la papille dermique. Ce follicule pileux est constitué de trois couches concentriques : la gaine épithéliale interne, la gaine épithéliale externe et la membrane basale.

76 La pousse du poil est cyclique et composée de trois phases :

- La phase anagène est la phase de croissance

- la phase catagène est la phase de régression de la croissance pilaire puisqu’elle est arrêtée. -la phase télogène est la phase de repos pendant laquelle le poil mort est maintenu dans le follicule pileux avant d’être éliminé.

L’activité est indépendante pour chaque follicule. Le cycle est dépendant de facteurs extrinsèques comme la photopériode et la température, et de facteurs intrinsèques tels que les hormones, l’alimentation, la race, le stress… La mue a lieu principalement au printemps et en automne, et chez les carnivores, la majorité du poil est en phase anagène en hiver et en été.

b. Les glandes sébacées

Les glandes sébacées se rattachent aux follicules pileux, on parle alors de follicules pilo-sébacés. Elles sont présentes sur toute la surface du corps sauf sur la truffe et les coussinets plantaires. Un petit nombre d’entre elles n’est pas rattaché aux follicules pileux, elles s’ouvrent directement à la surface de la peau dans les zones glabres (lèvres, paupières, conduit auditif externe, anus). Ces glandes bien innervée et irriguées sont plus développées au niveau du dos, de la queue, des lèvres, des membres, des espaces interdigités et aux jonctions cutanéo-muqueuses.

La glande sébacée est une annexe du poil, située dans le derme moyen. Elle est irriguée par un réseau de capillaires issus du plexus moyen et profond mais elle n’est pas innervée. Cette glande alvéolaire a une sécrétion holocrine de sébum. Le canal sébacé rejoint le canal pilaire à la limite entre l’infundibulum et l’isthme. Le sébum, composé d’acides gras, d’esters de cire et de triglycérides, est ainsi sécrété le long des poils et se répartit sur la peau. Il constitue environ 90 % du film hydrolipidique qui recouvre l’épiderme et le pelage. Sa sécrétion est sous contrôle hormonal, par exemple les androgènes stimulent le fonctionnement des glandes sébacées, à l’inverse des œstrogènes. Le sébum permet de limiter les pertes d’eau trans-épidermiques, de protéger la peau des germes pathogènes en limitant leur prolifération et de sécréter des phéromones, indispensables dans la communication entre les individus. Chez le chat, le développement particulier de ces glandes en face dorsale de la queue constitue l’organe supracaudal, de même sous le menton on trouve l’organe sous-mentonnier. Ils jouent un rôle important dans la sécrétion de phéromones.

c. Les muscles arrecteurs des poils

Les muscles arrecteurs sont des muscles lisses qui débutent dans le derme superficiel et viennent s’insérer sur le follicule pileux à la limite entre l’isthme et le bulbe pileux. Ils sont présents partout où il y a des poils mais ils sont plus développés au niveau du dos. Leur contraction entraîne une pilo-érection. Ils jouent un rôle dans la thermorégulation et probablement dans la vidange des glandes sébacées.

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d. Les glandes sudoripares

Il existe deux types de glandes sudoripares : les glandes apocrines ou épitrichiales et les glandes eccrines ou atrichiales. Chez les carnivores, les glandes épitrichiales sont majoritaires et présentes sur toute la surface du corps sauf au niveau de la truffe et des coussinets. Elles se trouvent sous les glandes sébacées et via le canal sécrétoire débouchent dans le canal pilaire au niveau de l’infundibulum, au-dessus de l’ouverture du canal sébacée. Leur portion sécrétrice est dans le derme. Elles libèrent des phéromones et participent à la formation du film lipidique superficiel mais pas au système central de régulation thermique. En effet, elles semblent réagir uniquement à l’application d’une chaleur locale.

Les glandes atrichiales se retrouvent uniquement sur les coussinets plantaires et débouchent directement à un pore à la surface du coussinet via le conduit excréteur. Leur sécrétion est aqueuse mais n’a pas de fonction thermorégulatrice, elle augmenterait la moiteur des coussinets et permettrait une meilleure adhésion aux surfaces. La diminution de température chez les carnivores se fait de manière majoritaire par l’évaporation d’eau via la respiration avec le halètement, et chez le chat, via l’humidification du pelage en se léchant.

e. Les autres glandes spécialisées

Les glandes spécialisées sont des glandes sébacées modifiées, elles sont nombreuses. On retrouve par exemple les glandes cérumineuses dans le conduit auditif qui sont à l’origine de la production de cérumen, mais aussi les glandes de Meibomius, les glandes hépatoïdes…

f. Les griffes

Les griffes sont des structures en continuité avec l’épiderme et le derme. Elles sont spécialisées, kératinisées et très dures.

III. Vascularisation sanguine et lymphatique, et innervation