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Chapitre 2 : La schizophrénie et les symptômes

3. Diagnostic

Le diagnostic de la schizophrénie se fait suite à l’apparition d’un premier épisode psychotique aigu, en général ce diagnostic n’est pas difficile (20). Le diagnostic doit être posé le plus rapidement possible en général par un médecin psychiatre car le pronostic est meilleur si le diagnostic est précoce. Ce dernier est exclusivement clinique en effet il n’y a pas d’altération sur le plan biologique ou structural. S’il devait y avoir une altération de la sorte cela permettrait d’établir un diagnostic différentiel (18).

Deux classifications sont mondialement reconnues permettant aux médecins de s’accorder sur les symptômes et les bases du diagnostic, ce sont la Classification Internationale des

Maladies (CIM-10, 10ème version) (23) et la classification DSM du manuel diagnostique et

statistique des troubles mentaux (24).

Dans la classification CIM-10, le diagnostic de la schizophrénie est posé lorsqu’au moins un des symptômes est présent :

- « écho de la pensée, pensées imposées, vol de la pensée, divulgation de la pensée, - perceptions délirantes, idées délirantes de contrôle, d’influence ou de passivité, - hallucinations dans lesquelles des voix parlent ou discutent du sujet à la troisième

personne,

- troubles du cours de la pensée - et symptômes négatifs » (23)

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La schizophrénie est une maladie qui peut être continue ou épisodique, elle évolue tout au long de la vie du patient. À la suite d’épisodes de crises, il peut y avoir des déficits ou aussi des rémissions partielles voire complètes. Ces déficits sont plus ou moins importants, généralement ce sont des déficits cognitifs.

Le DSM V est la classification la plus utilisée car elle prend en compte, en plus des symptômes, l’évolution de la maladie.

Les critères diagnostiques sont (24) :

A. « : Symptômes caractéristiques : Deux (ou plus) des manifestations suivantes sont présentes, chacune pendant une partie significative du temps pendant une période d'un mois (ou moins quand elles répondent favorablement au traitement) :

1. idées délirantes 2. hallucinations

3. discours désorganisé (coq-à-l'âne fréquents ou incohérence) 4. comportement grossièrement désorganisé́ ou catatonique

5. symptômes négatifs (émoussement affectif, alogie, ou perte de volonté́) N. -B. : Un seul symptôme du Critère A est requis si les idées délirantes sont bizarres ou si les hallucinations consistent en une voix commentant en permanence le comportement ou les pensées du sujet, ou si, dans les hallucinations, plusieurs voix conversent entre elles.

B. : Dysfonctionnement social, dysfonctionnement des activités : Pendant une partie significative du temps depuis la survenue de la perturbation, un ou plusieurs domaines majeurs du fonctionnement tels que le travail, les relations interpersonnelles, ou les soins personnels sont nettement inférieurs au niveau atteint avant la survenue de la perturbation (ou, en cas de survenue dans l'enfance ou l'adolescence, incapacité́ à atteindre le niveau de réalisation interpersonnelle, scolaire, ou dans d'autres activités auquel on aurait pu s'attendre).

C. : Durée : Des signes permanents de la perturbation persistent pendant au moins 6 mois. Cette période de 6 mois doit comprendre au moins 1 mois de symptômes (ou moins quand ils répondent favorablement au traitement) qui répondent au Critère A (symptômes de la phase active) et peut comprendre des périodes de symptômes prodromiques ou résiduels. Pendant ces périodes prodromiques ou résiduelles, les signes de la perturbation peuvent se manifester uniquement par des symptômes

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négatifs ou par deux ou plus des symptômes figurant dans le Critère A présents sous une forme atténuée (par exemple : croyances bizarres, perceptions inhabituelles). D. : Exclusion d'un Trouble schizo-affectif et d'un Trouble de l'humeur : Un Trouble

schizo-affectif et un Trouble de l'humeur avec caractéristiques psychotiques ont été éliminés soit (1) parce qu'aucun épisode dépressif majeur, maniaque ou mixte n'a été présent simultanément aux symptômes de la phase active ; soit (2) parce que si des épisodes thymiques ont été présents pendant les symptômes de la phase active, leur durée totale a été brève par rapport à la durée des périodes actives et résiduelles. E. : Exclusion d’une affection médicale générale due à une substance : La perturbation

n'est pas due aux effets physiologiques directs d'une substance (une drogue donnant lieu à abus ou un médicament) ou d'une affection médicale générale.

F. : Relation avec un trouble envahissant du développement : En cas d'antécédent de trouble autistique ou d'un autre trouble envahissant du développement, le diagnostic additionnel de Schizophrénie n'est fait que si des idées délirantes ou des hallucinations prononcées sont également présentes pendant au moins un mois (ou moins quand elles répondent favorablement au traitement). » (24)

Le diagnostic de la schizophrénie se fait lors d’un bilan initial, la HAS (Haute Autorité de Santé) détaille les objectifs de ce bilan dans son guide de l’ALD numéro 23 « Schizophrénies » ; ces objectifs sont :

- « Établir un diagnostic précoce, avec le concours d’un spécialiste.

- Identifier les comorbidités somatiques et psychiatriques, les conduites addictives. - Évaluer les risques d’auto-agressivité, notamment le risque suicidaire, ou

éventuellement d’hétéro-agressivité.

- Évaluer les possibilités de soutien de l’entourage.

- Planifier la prise en charge et les modalités thérapeutiques.

- Délivrer une information thérapeutique adaptée au patient et à son entourage, établir une relation de confiance (alliance thérapeutique). » (3)

Les médecins spécialistes concernés par le diagnostic d’une schizophrénie sont les psychiatres, les pédopsychiatres lorsque le diagnostic est précoce dans la vie du patient et les neuropsychiatres. Le médecin généraliste reste quant à lui le principal interlocuteur entre les spécialistes, le patient et la famille. Le médecin généraliste a un rôle dans le diagnostic

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des prodromes de la maladie, c’est lui qui pourra identifier en premier les signaux d’alerte et pourra orienter le patient vers le spécialiste ; de plus c’est le médecin généraliste qui assurera la continuité et l’alliance thérapeutique. C’est lors de ce bilan initial que tous les symptômes dont souffre le patient sont récapitulés ainsi que les comorbidités associées et les éléments biologiques de surveillance. (3)

À la suite de ce bilan, pour établir la ligne de conduite thérapeutique, plusieurs examens complémentaires cliniques, biologiques et d’imagerie sont nécessaires.

Les examens cliniques sont la taille, le poids, l’IMC, le périmètre abdominal et la tension artérielle. Les examens sont biologiques sont le bilan lipidique, la glycémie, le dosage des plaquettes, l’ionogramme, la créatinine ainsi qu’un électrocardiogramme et un test de grossesse. (3)